Bonjour
J’ai un client qui m’a demandé de réparer un meuble. Au vu du travail estimé j’ai fait un devis qui a été accepté.
Mais lorsque j’ai démonté le meuble je me suis aperçu qu’en fait la réparation ne pouvait se faire sans beaucoup plus de travail. Cette évaluation n’était pas possible avant démontage.
Le client n’a pas voulu payer plus, donc j’ai remonté ce que j’avais fait, rendu le meuble et demandé un prix correspondant au temps passé.
Mais le client a refusé disant que le travail de réparation n’avait pas été fait, donc il n’avait pas à payer.
Comment gérez vous ce genre de situation ?
10 réponses
Bonjour,
Dans ton cas, il faut se mettre un peu à la place du client et arriver à oublier la sienne..
Faute d'avoir "bordé" son devis, le professionnel a une obligation de résultat et donc à le devoir de respecter son devis et la prestation mentionnée dessus.
Faute de quoi, le client est tout à fait fondé de son côté à refuser de payer quoi que ce soit, sauf mention contraire sur le devis.
Les clauses des concessionnaires auto sont des bons exemples dans leur domaine, on peut s'en inspirer.
Malheureusement dans ton cas, faute d'avoir mentionné des restrictions possibles ou encore d'avoir mentionné une phase de diagnostique comme dit plus haut, tu oublies ta facture et tu passes à autre chose en expliquant au client que tu es désolé, mais que tu restes à son service ( si tu souhaites le revoir pour un autre projet et éventuellement travailler pour lui) et bien sûr que "malheureusement tu ne peux travailler gratuitement".
Dans ma vie professionnelle, cela m'est arrivé plus d'une fois de me planter, mais j'ai toujours gardé mes clients et ma "réputation de sérieux" m'a permis de gagner de nouveaux clients qui m'ont été amenés justement par ceux pour lesquels je m'étais plantés et qui ainsi me renvoyaient l'ascenseur.
Bon courage et surtout revois ta façon de rédiger tes devis, surtout en restauration.
Aïe ! Le devis est un contrat qui t'engage. Et c'est toi qui l'établis, et tu es professionnel donc il t'appartient de savoir ce qu'il y a à faire.
Pour ce coup-ci, je crois bien que c'est cuit, sauf si comme dit Artanux tu avais mis des précautions rhétoriques dans les CGV, mais je ne suis même pas sûr que ce soit légal d'en mettre.
Pour les prochains chantiers, à toi d'établir clairement dans ton devis une phase de diagnostic. Voici ma trame de devis pour les dépannage en électricité (exemple, le dernier en date : le client me dit que sur 4 télérupteurs dans le hall, 2 ne marchent pas, 1 allume une applique sur deux mais ne l'éteint pas, et l'autre éteint l'applique, allume l'autre à moitié et allume la lumière de la chambre, alors que l'interrupteur de la chambre ne marche plus... Une affaire passionnante pour Dr House !).
Phase 1 : diagnostic facturé à la durée, avec un maximum facturé de 2 heures (quelle que soit la durée passée). À cela s’ajoute un forfait déplacement, en fonction de la zone géographique.
Phase 2 : si le problème n’est pas réglé en phase 1, mais que la panne est connue, un devis est établi pour le dépannage.
Phase 3 : si la panne demeure inconnue, et en accord avec le client, le dépannage sera facturé au temps passé, sans limite de temps.
Et je donne mon taux horaire. Et je précise aussi que si je ne trouve toujours pas la panne en phase 3, il ne paie pas la phase 3.
Bonjour a mon avis pas la peine d aller plus loin avec ce genre de client rend lui son meuble et assis toi sur ta facture de toutes les façons ce sera toujours trop cher et mal fait pour ce type de personnage
Ha oui chef d entreprise en menuiserie depuis 30 ans j en ai vue 1000 des comme cela
Bon courage
Comme dit par d'autres, c'est ce que tu as marqué sur ton devis qui t'engage légalement, et donc sans clause de type "sous réserve de démontage", la réparation doit être complétée telle que précisé dans le devis pour mériter paiement.
Au delà du légal, il y a l'humain ; en l'occurrence deux humain : l'artisan et le client. Le recours au légal (mise en cause du devis devant une instance juridique) ; aucun des deux n'y a intérêt, à moins que le meuble ne soit une relique du patrimoine national le temps à y passer et les frais de justice à avancer ne sont pas justifiés par l'enjeu.
Et donc on discute : avant d'établir le devis, tu as du passer du temps avec le client, si chaque partie fait en toute bonne foi un bilan de ce qu'il attendait à l'issue de cette discussion, on se retrouve avec une base de discussion bien plus saine que le devis qui n'est qu'une expression tronquée de ces attentes. Le plus important dans cette phase c'est de bien redéfinir l'objectif initial (quel résultat est attendu).
De ton côté en tant qu'artisan, pose toi quelques questions :
_en restant dans la limite du devis initial, quel travail est tu prêt à faire ? A quelle distance de l'objectif cela t'emmène ?
_est_ce que l'objectif reste atteignable avec tes compétences et ton matériel ? S'il ne l'est plus, est-ce que tu es capable d'orienter ton client vers un artisan qui aura les compétences et le matériel nécessaire ? Le cas échéant est-ce que tu as une relation de confiance avec le dit artisan qui le poussera à récupérer ton client en s'en tenant à ton diagnostique, voir est-ce qu'il sera prêt à te sous traiter la partie technique et à te laisser le reste ?
_est-ce qu'il est possible d'atteindre l'objectif en changeant de méthodes ? Par exemple, l'objectif est d'avoir une table qui ne branle pas. Est-ce qu'en rajoutant des équerres et en jouant du syntho plutôt qu'en refaisant des tenons mortaises et des greffes tu peux atteindre l'objectif ?
Ensuite, quelles sont tes priorités par rapport à ce chantier : satisfaire le client avant tout ? Produire un travail avec un standard de qualité élevé ? Avoir de quoi manger à la fin du mois ?
Et enfin, tu fais une petite projection sur l'impact à long terme pour ton activité : est-ce qu'il vaut mieux finir le chantier coûte que coûte, gagner en compétences et en réputation de sérieux, garder une bonne relation avec ce client ?
Ou au contraire, est-ce qu'il vaut mieux abandonner maintenant, savoir reconnaître ses limites, apprendre de ce chantier et modifier ta manière de faire les devis pour la suite ?
On est habitués à entendre que tout travail mérite salaire ; mais quand on devient artisan ce n'est plus tout à fait vrai : "tout contrat rempli mérite salaire" devient plus proche de la réalité. A toi de faire preuve de bonne foi et de déterminer si le contrat est rempli ou non.
Je vois que tu as reçu deja beaucoup de bon conseils , personnellement je me tiens toujours a la somme initiale ( sauf si le client change quelque chose en cours de chantier).Personne n aime recevoir une facture plus importante que le montant indiqué sur le devis.ça veut dire que des fois j'y perd des plumes mais si je passe moins de temps que prévu je ne donne pas de ristourne au client.
J ai des collègues qui travaillent a l heure , sur des chantiers difficiles (restauration de bateau bois), il est trop difficile /risqué de faire un devis.
Donc ils se mettent d accord avec le client , se font payer toutes les 2 semaines et decident avec le client les priorités en fonction du budget.Biensur ça demande de la confiance entre l artisan et le client.
bonjour
il est difficile de faire un cours de droit commercial en trois lignes
pour les réparations il doit avoir une première partie étude des réparation comprenant un démontage , ensuite lorsque le problème a bien été étudié envisagé une restauration en détaillant exactement les opérations a faire et a ce moment la si il ni a pas accord on remonte et on rend le meuble au client
si vous regardez les processus de réparation des appareils ménager il y a le même processus je comprend vos problèmes , mais il est bon de se faire assister en début de carrière ou bien suivre des cours de droit commercial car gérer une entreprise est différant que de faire des tenons et mortaises j ai choisi la deuxième solution et j' ai suivi des cours de droit commercial
maintenant il est bon d avoir avec son devis les conditions générales annexé au devis
bien amicalement
le juriste de service
etienne desthuilliers maitre menuisier entre autre
Bonjour,
Personnelement quand je fais un devis et qu'il y a possibilité qu'il y ait des complications je met (exemple pour un devis de changement de lame de terrasse): " en cas d'obligation de changer les lambourdes , un devis sera effectuer en fonctions des éléments.
Comme le devis est signé à l'issue, si jamais j'ai un soucis sur ces fameuses lambourdes (pour le cas exemple) je refais un devis et c'est repartit.
Pour ton cas, le mieux est de discuter et d'essayer de faire comprendre au client que tu y a passer du temps et que pour la somme tu ne peux faire plus. C'est un "jeu" de négociation ensuite..
A ce que j'avais compris lors de discussions avec des juristes, il est possible d'inclure une clause dans le devis indiquant que le prix final pourra être révisé avec accord entre parties, s'il y a apparitions d'éléments nouveaux non discernables a l'origine. Cela se fait notamment dans le BTP en cas de rénovation.
Faire revoir la clause par un bon juriste.
Dans ton cas, je crois que j'aurais en deux étapes.
Phase diagnostique, incluant le coût du remontage si le client ne veut pas poursuivre.
Ensuite, devis rénovation après diagnostique.
Je commence tout juste mon activité professionnelle, je n'ai jamais eu le cas mais ça m'intéresse si d'autres ont des retours d'expériences.
Ça m'est déjà arrivé de payer mon garagiste pour une réparation qui n'a pas été menée à bout. (Réparation de l'air conditionné. Après investigations ils se sont rendus compte que la réparation allait être plus coûteuse que prévu, m'ont demandé mon avis, j'ai payé une partie du prix convenu au départ et nous n'avons pas terminé la réparation.)
À mon sens, il faut dialoguer avec le client et dire qu'il y a deux possibilités :
- Poursuivre la réparation avec un nouveau prix tenant compte du travail supplémentaire.
- S’arrêter là et compter le temps de travail (peut-être avec un geste commercial et ne pas tout compter ?)
Malgré tout, le client doit comprendre que tu ne peux pas travailler gratuitement. Et en même temps, on peut aussi comprendre que le client n'aime pas trop payer sans rien recevoir en retour. Il faut trouver un compromis.
Peut-être que c'est quelque chose à rajouter dans tes conditions générales de ventes ? Un truc du genre "Le prix est susceptible d’être ajusté en fonction d'informations non connues au moment de la remise de prix" ?
En espérant que tu trouves un arrangement avec le client.
Bonjour
Est-ce que tu peux nous donner les lignes apparaissant sur le devis ?
Comme "homme de l'art" tu es sachant et donc tu aurais du prévoir l'impondérable.
c'est dur mais bon.
la question que tu dois te poser, c'est : est ce que le prix (et donc la perte) vaut une procédure ?