Un établi (presque roubo)

Cet établi viendra le long d'un mur, coincé entre un angle et mes rangements d'électroportatifs.
Je doit optimiser la place donc il y'aura des tiroirs dessous.
Il doit être démontable pour que je puisse le sortir de cette pièce quand je quitterais les lieux.
Je ne veux pas que les contraintes actuelles aboutissent à un truc "moyen" qui ne trouverais pas sa place dans un futur atelier, plus vaste.
Il sera en hêtre, taillé dans une seule épaisseur de plateau, du 54.

En partant de ce cahier des charges j'en suis donc arrivé au choix suivants :

• établi de 2.225x0.6m + plan de travail additionnel pour remplir l'angle
• Le plateau sera en deux parties, séparées par une fourre tout
• Il sera glissé dans les traverses sous plateau par des queues d'arondes filées arrêtées(non collées).
• Les abouts seront aussi glissés dans des queues d'aronde filées.
• Les poteaux et les traverses sous plateau seront assemblées par un enfourchement à flottage d'onglet (non collé)
• Les poteaux et les traverses basses seront assemblés par tenons doubles
• Tous les assemblages seront chevillés
• Il sera équipé d'une presse de pied, quincaillerie benchrafted.
• Je me réserve la possibilité de monter une presse de bout, plus tard, ailleurs.
• Les traverses basses seront feuillurées pour pouvoir accueillir une feuille de Cp15, plus tard, ailleurs. En attendant quatre traverses viendront s'y encastrer pour suporter le caisson tiroir.
• Ce dernier sera réalisé en CP peuplier de 15. Il accueillera 12 tiroirs en CP peuplier de 10 et 15 sur coulisses bois. Les façades seront en chêne.
• J'ai en tête, un jour, ailleurs de virer le caisson pour le mettre ailleurs, de mettre juste une feuille en fond et d’installer une presse allemande.

Le plateau sera tiré d'épaisseur pour atteindre une épaisseur de 70mm.
Les poteaux auront une section de 100x100mm
Les traverses sous plateau auront une section de 120x100mm
Les traverses basses auront une section de 100x50mm
Le fourre tout sera tiré d'épaisseur à 20mm.
La servante sera tiré épaisseur à 30mm

Les 0.4-0.5m³ de hêtre destinés à ce projet ont patiemment attendu quelques mois que je m'occupe de leur cas.

Il est temps de les poser sur les tréteaux, enfin si ont y arrive, c’a fait de sacrés morceaux!

Débit à la circulaire, sur rail ou non. La 85" déligne, la 66" tronçonne. Toujours la méthode Boris. Deux long martyrs et 4 petits.

2 belles journées plus tard, un joli tas qui va dormir quelques semaines à sa futur place

Un mois plus tard, on lance le coroyage.

On y inaugure pour l'occasion un nouveau support de pont protecteur et des rallonges de tables.

Sportif comme degauchissage, y'a de la longueur et le hêtre ça aime prendre le gauche mais bon on s'en sort.

On se dépêche ensuite de faire le rabotage des grosses pièces, a deux, tant que j'ai de la place.

Je termine les petites, plus à l’étroit après un tour à la scierie. Et laisse tout ça reposer.

On commence petit avec le plateau annexe.
Lamellos et collage au dormants.
Collage de la partie courte.

Puis reprise des désaffleures et dressage des abouts, à la main bien sur, la kity n'en est pas capable.
Ça tient chaud dans la lumière d'un beau matin d'avril.

On peut alors usiner la queue de l'about, après avoir fabriqué l'outil ad oc.

Je peut ensuite coller cette partie avec les éléments de la deuxième.

Place au gros pépère, qui sera collé en trois parties.

Établissement, lamellos, collages.

Commence alors une longue séance de rabotage et mise à format
Les éléments ont bien travaillé et y'a du taf pour rattraper ça.

Travail au 5 1/2, 7 et finition au 4.

L’intérêt du travail à la main c'est qu'on évite le superflu. Si la surface de travail serà parfaitement dégauchie, Le dessous du plateau ne seront pas parfaitement raboté, pour économiser l'épaisseur et le bonhomme.

Une chose est sure, j'aurais bien voulu une surface bien stable pour ces journées de rabotage, un établi par exemple...

Une bonne chose de faite!

Je fabrique et colle ensuite les petites pièces qui "bouchent" la queue au niveau du fourre-tout.

Il ne reste qu'a mettre ça à fleur.

On passe ensuite les queues des abouts. Dégrossi à la fraise à surfacer puis travail au gabarit avec la fraise à queue d’aronde.

Les queues femelles sont également usinées à la défonceuse, fraise droite puis fraise à queue.

Bon ça commence à prendre forme, place au piétement.

Place au piètement.
Ont commence par coller, à plat joint les pieds et les traverses sous plateau.

Mise à longeur des traverses sous plateau puis usinage de la queue filée mâle et du décrochage à l'avant de la traverse.

Oups la boulette, quand on se trompe d'une décimale c’a marche plus.
J'ai coupé trop court, on va devoir rajouter de la matière.
Collage, réusinage et c’a passe.

J'usine ensuite les queues d’arondes sous le plateau.

Sauf que comme j'ai pas voulu le raboter...je peux pas me servir du dessous comme surface de référence pour la défonceuse.

Donc montage d'une deux guides, d'une fausse semelle avec guide lateral et d'une butée.

Dégrossi à la fraise à surfacer puis fraise à queue.

Et une de faite!
Malheureusement c'est le moment ou ma défonceuse me lâche, départ en garantie.

La deuxième sera faite plus tard, avec la grosse makita qui sera, entre temps arrivée.

On passe ensuite sur la liaison traverses sous plateau - pied.

Sur le plan j'avais prévu un assemblage à enfourchement d'onglet sur face, j'opte finalement pour un assemblage à flottage extérieur coupe d'onglet.

Préparation d'une extrémité d’équerre et traçage.

Taillage de la partie femelle sur les poteaux.

Taillage de la partie mâle sur les traverses.

Verdict?
Ca marche pas!

Y'a plus qu'a retoucher patiemment, je vais y passer des heures et heures, un tunnel sans fin.

Enfin ca avance, la satisfaction sera de courte durée car c'est le retour de la boulette.

Un fer de rabot mal réglé, un peu d’énervement et le drame est vite arrivé.

Bon, va encore falloir rajouter de la matière.

On remet ça d’équerre et collage.

Enfin on y est.

Aller un peu de détente, c'est l'heure de l'atelier chevilles, en chêne, perçage à 9.

Perçage à la syderic et mise en place de fausses chevilles (des vis)

Puis mise à longueur des pieds.

On peut maintenant tracer les mortaises

Puis les exécuter sur la kity.

Après, équarrissage au bédane de 10.

On passe au tenons, traçage et exécution à la toupie avec mon magnifique chariot à tenonner/bac à chute, on se débrouille.

Reprise des épaulements de tenons, une p'tite feuillure, un chevron et c'est bon.

On passe à la presse.

Je commence par "le dormant", le pied avant gauche de l’établi.

Après une laborieuse séance de traduction autant linguistique que comptable (ah les ricains et leurs mesures barbares..) de la notice de benchcrafted je peut tracer.

J'enchaine par l'exécution de la mortaise du X, à la fraise à surfacer. L'occasion de prendre en main ma grosse RP2303, pas mal mais méfions nous de l'eau qui dors dans les jardin japonais...il faut la tenir fermement.

Finition au ciseau.

Je passe ensuite au perçage pour la vis-ecrou.

Perçage du trou de la vis à la syderic, le chambrage est lui réalisé à la défonceuse avec un gabarit.

Le trous de verrouillage du X n'est pas oublié, mèche longue à une spire et en avant, c'est la que la colonne est pratique.

J'en profite pour percer les trous du pied avant droit.

Ça prend forme peut à peut.

La partie mobile de la presse à été collé à temps perdu quelques semaines plus tot.

Assemblage par fausses languettes arrêtées pour pas prendre de risque avec cette pièce cruciale.

Un assemblage que je devrait utiliser plus souvent.

On enchaine avec la mortaise, le trou de vis et le centrage du volant.
Puis le taraudage et le trou de verrouillage du X, ça prend forme.

Je termine enfin mes queues d'arondes de plateau. J'en profite pour faire la rainure de la servante.
Ensuite, un petit chanfrein, deux trois finitions et un ponçage général au 80.

Et puis montage à blanc.

Bon bah ca prend forme, j'essaye d’enquiller le plateau et là, la boulette qui décide de prendre sa revanche!

Je me suis trompé d'une décimale sur les grandes traverses... heureusement dans le bon sens, mise à longueur et retour à la tenonneuse.

Sauf que ...non, décidément je suis poursuivi par la scoumoune.
C'est le moment que choisi le contacteur du K5 pour me lâcher!

Bien évidement c'est serti, pour dépanner il faut tout démolir et en plus c'est de la pièce "chip" spéciale...

Bon je suis meilleur electro que menuisier, changement d'ambiance je me bricole une armoire temporaire avec ce que j'ai en stock.

Quand la casse à lieu il est 19h, je démonte et analyse, le plan sort dans la soirée. Le lendemain 11h c'est reparti.

Bien évidement c’est du dépannage, il va falloir faire une armoire sérieuse pour cette machine, mais ca me permet d'avancer en attendant.

Deuxième montage à blanc, concluant.

Après l'essai à blanc concluant, on colle.

A cette occasion les trois partie du plateau sont collées, sans en mettre dans les rainures.

Tout le piétement est collé-chevillé sans tire sauf les jonctions traverses hautes-pieds.

Arasage des chevilles, Un petit ponçage la dessus et on peut le mettre en place

Place ensuite au plan de travail annexe.

Taillage d'une encoche pour faire passer câbles et tuyeaux et mise à format.

Chevillage de deux bouts de ? demi-bastings? de recup.
Fixation d'un troisième dans l’établi métallique existant.

Je commence par tracer soigneusement les trous de valet.

Puis pré-perçage à la défonceuse, fraise de 5 et perçage du trou à la forstner, avec une cale en dessous bien sur.

Puis je m'occupe de la presse, lui donner une forme sympa, retirer les quelques millimètres de trop et coller le liège.

Allez, place à la servante,

L'assemblage à fausses languette arrêtés à été fait à temps perdu, en même temps que celui de la presse.

Il restait à reprendre tout çà.

A bah ca fait du bien! un plaisir de reprendre une pièce après collage.

Bon on savoure un peu et on enchaîne.

Traçage du V et usinage à la scie sous table, reprise au n°10.

Puis traçage de la feuillure haute.

Usinage à la plongeante + ciseau/rabot.

Et c'est en place.

Bon on va lui donner une belle tête, une ficelle, une latte de hêtre et hop, de belles courbes.

Scie à ruban ou scie sauteuse (j'ai dormi depuis) et darex 120, poncage.

Aller des p'tits trous encore, à la syderic cette fois, c'est mieux.

Tant qu'a baigner dans le hêtre, je m'attaque au quatre chevrons qui supporterons le caisson.

Ils vont venir s’encastrer dans la feuillure prévue pour mettre un fond, un jour.

Entre temps j'ai profité d'une opportunité pour commencer le débit du CP.

J'avais installé mon stand de découpe sous le soleil des premiers jours de mai pour débiter du méla, il me restais deux heures à tuer...

La suite du débit attendra 3 mois que la saison se passe, seule période de l'année ou l'atelier est fermé de longues semaines.

C'est donc sous le temps peu sur de ce mois d’août que j'ai choppé un créneau pour m'y coller.

Les grosses découpes se font sur tréteaux, à la plongeante sur rail, dehors quand j'ai rentré trop de bois pour le faire en intérieur.

Les petites coupes se font au K5, guide parallèle ou chariot selon les cas.

25 Octobre...Voila un moment que ces bouts de cp prennent la poussière, il va falloir que je m'en occupe!

Je commence par débiter et corroyer les glissières de tiroir en chêne.

Puis je me lance sur les tiroirs, on commence par les feuillures, à la toupie.

Bon oui y'a forcement un peu d’arrachement à travers fil avec le peuplier, rien de drama. Cela dit un séjour chez le dentiste ferais pas de mal aux molettes...

Bref, on passe au rainures, défonceuse et toupie.

Montage à blanc, comme prévu le fond en rainure rentre pas..ah si je pouvais monter des molettes extensibles sur cette toupie!

Bon une feuillure de 5mm sur les fonds fera le job tout pareil.

Ponçage de tout le monde et collage.

Reste les autres à faire, petit travail à la chaîne mais ça se fait paisiblement. Agréable un collage quand tout se passe bien.

On passe au caisson,

Rainures et feuillures à la défonceuse, ponçage et collage, un peu sportif celui la.

Ça rentre au mm, bien calculé cet affaire

Reste à mettre en place les coulisses, un coup de paraffine et à faire du rangement!

Il ne manquera plus que les façades pour finir ce projet, je vais temporiser quelques semaines de plus, j'ai besoin de la défonceuse sous table.

Ma défonceuse sous table étant opérationnelle, il est plus que temps d’achever ce chantier.

Rien de compliqué mais ça me permet de tester des trucs.

Ça reste un mobilier d'atelier donc du chêne oui mais de récup.
J'avais en stock une planche pleine de trous et de défauts qui avait bien vécue, pas bien épaisse en plus, parfait pour faire des façades.

Débit, coroyage , puis assemblage des façades des grands tiroirs.
Avant j'avais pas trop de solution pour faire un bouvetage sur du si fin (10mm). L'occasion rêvée de tester la fraise à verrouillage d'onglet.

Et bien ça marche franchement bien cette affaire!

Collage, presque pas de reprise et j’enchaîne sur les poignées intégrées.

Bien plus facile à régler, très bon état de surface, RAS.

Mise à dimension avec la dernière arrivée, la DW125 puis ponçage.

Y'a plus qu'a mettre en place !