Actuellement en stage en entreprise, entrant en compte pour mon CAP Menuiserie, mon patron a accepté un chantier justement parce que je venais en stage.
Il s'agit du prolongement d'un garde-corps de terrasse en deux modules: un module de 1980mm de long et un autre de 500mm.
La contrainte imposée est de refaire, bien évidemment, le garde-corps à l'identique:
- une main-courante (qu'il faudra d'ailleurs changer pour la totalité du garde-corps)
- une lisse
- une traverse haute
- des barreaux diagonaux
- une traverse basse
- un poteau de 90x90mm
Le tout sera fait en mélèze sauf la main-courante qui sera en Red Cedar.
1. Prise de Mesure
La première étape a été de se déplacer sur le chantier pour prendre les cotes générales mais aussi les cotes particulières: position de la lisse et des traverses.
Les cotes ont été positionnées sur un croquis sommaire.
2. Dessin d'ensemble et de définition
A l'aide des cotes prises sur place, j'ai réalisé un plan d'ensemble sur Autocad ainsi que les dessins de définitions de l'ensemble des pièces.
Ceci permettant d'établir une fiche de débit.
3. Corroyage des pièces
A l'aide de la fiche de débit, je débute le corroyage de toutes mes pièces soit en tout:
- Un poteau de 45x90
- 4 traverses de 62x70
- 17 barreaux de 45x45
- 2 lisses de 75x35
Mon Boss avait anticipé le chantier et avait fait déjà sa commande de bois, j'ai donc juste remis aux côtes finies certaines pièces.
Tout le corroyage a été effectué sur un combiné LUREM C310, une bien belle machine.
4. Mortaisage et Tenonnage
Etape suivante: traçage des tenons sur les barreaux et traçage des mortaises sur les traverses.
Il m'a donc fallu faire un calcul de barreaudage afin que je puisse placer mes mortaises de façon régulière tout en respectant l'espace maximal autorisé dans ce genre d'ouvrage.
Le traçage s'est effectué avec le compas pour plus de précision et pouvoir mesure le moins possible au mètre afin d'éviter trop d'erreur.
Pour mortaiser, j'ai pu utiliser la mortaiseuse à mèche de la LUREM, là encore un bel outils , précis et rapide.
Le tenonnage a été un peu plus long car il fallait que le tenon soit dans la diagonale du barreau.
J'ai donc commencé à fabriquer un montage d'usinage à 45° en pratiquant une rainure dans une chute avec la toupie.
Une fois ceci fait, mon boss a monté l'outils à tenonner sur l'arme de la toupie.
Après le passage de quelques pièces d'essai, les réglages sont bons et on commence à usiner.
Le seul soucis, c'est qu'il faudra reprendre l'épaulement du tenon à la scie radiale.
Après quelques heures d'usinages, tous les barreaux sont prêts.
5. Usinage des chanfreins
Une fois toutes ces étapes terminées, je passe à l'usinage des chanfreins sur toutes les pièces, toujours sur la LUREM.
Réglages, mise en place de l'entraineur et hop, c'est parti pour la série.
6. Tourillonnage des poteaux, traverses et lisses
Pour fixer les ensembles, hors barreaux, j'utiliserai la double-tourillonneuse de MAFFELL.
Une machine vraiment sympa à l'instar de la domino Festool. Pour la petite histoire, mon boss a hésité entre les deux mais a opté pour la tourillonneuse car sur un chantier, en cas de manque, il est plus facile de trouver des tourillons dans les magasins que des dominos ;-)
Après repérage et traçage, j'usine les pièces.
Malheureusement, je n'ai pas de photos de cette étape.
7. Assemblage et collage
On approche de la finalité du travail.
Le collage se fait à colle vinylique D4.
8. Pose sur le chantier
Le moment le plus émouvant pour moi. C'est a première fois que je pose une de mes fabrication chez une "vraie" cliente. Pression, pression...
A ce moment, plein de questions m'envahissent: "ai-je pris les bonnes côtes", "est-ce que les traverses vont être alignées avec les anciennes?", etc...
Pas le temps de trop réfléchir, on se lance.
Après démontage de l'ancienne main courante, je tourillonne le poteau existant pour pouvoir assembler la nouvelle portion.
La pose se passe sans encombre, aucun ajustage à prévoir, c'est le top.
Honnêtement, j'ai adoré faire ce travail. Surtout que mon Boss n'a pris ce chantier que pour moi car il était déjà débordé par les autres chantier en cours.
Bien évidemment, il y a eu quelques erreurs et un pièce à reprendre à cause d'un usinage mal effectué, je le concède humblement.
Mon premier stage en entreprise pour mon CAP se terminent à l'heure où j'écris ces lignes et la conclusion que j'en fais après un mois passé en stage, c'est que je me sens plus à ma place en menuiserie que dans mon ancien job.
Prochaine étape, retour au lycée ;-)
Licence
Discussions
Du bon boulot. Effectivement quand il faut s'adapter à quelque chose d'existant, je comprends ton appréhension lors de la pose. La teinte va t'elle être uniformisée par le suite par le client ?
Dans ta fiche, je vois deux départements. Je doute que ce paysage soit celui de l'Oise, j'opterais plutôt pour la Yaute.
Bonjour nix74
Merci pour ton commentaire. La cliente va en effet faire reprendre l'intégralité des garde-corps (existant et nouveau) par un peintre.
Oui tu as raison, c'est dans la Yaute ;-)
Bravo ! Les explications sont vraiment très claires et précuises. Je te souhaite du bonheur dans ton nouveau job. En tout cas, tu es bien parti.
Bonjour bangar
Merci beaucoup pour ton commentaire :-)
Ce premier stage (il m'en reste 2 à faire) m'a fait prendre conscience d'une chose essentielle pour moi: je me suis senti beaucoup plus à l'aise (même si je débute) et à ma place dans un atelier et sur les chantiers :-)
Très bien expliqué, ça sent la bonne attitude! Bravo!
Bonjour Philippe Gelard
Merci beaucoup pour ton commentaire. :-)