Réalisation quasi synchrone avec DînerChocolat et Chatongris dans la cuvée 2024. Malheureusement, peu de photos de la réalisation, je me suis focalisé sur la réalisation.
L'idée générale
- Gros pour pouvoir y faire tout type d'ouvrage, ce sera la place centrale de l'atelier (et non plus la scie sous table)
- Solide pour les outils manuels
- Pas de recherche d'esthétique. Ce n'est pas pour youtube ou instagram
- Limiter les coûts. Les bois plus nobles iront dans des réalisations.
- Faire simple autant que possible
- Ne pas réinventer la roue
Les lectures
- Schwarz en long, en large et en travers
- Tolpin sur les dimensions
- l'air du bois
- pas mal de chose sur les établis moraves, que je n'ai finalement pas choisi. Plus complexes à réaliser, moins facilement compatible avec le choix des presses.
Les dimensions
- 2.35 m pour pouvoir facilement faire de grandes pièces telles que des portes, des volets, etc.
- 58 cm pour être capable d'atteindre ce qui est posé sur l'établi sans courber le dos.
- un plateau de 13 cm pour pouvoir accueillir les presses et les valets, et avoir un peu de marge au replanissage.
- Traverses à 12 cm du sol pour passer les pieds dessous et l'aspirateur.
Les assemblages
- tenon mortaise pour le plateau, non traversant pour éviter les variations dimensionnelles du bois
- Tenon chevillé à tire pour les traverses.
Le bois
- Traverses paysagères pour les pieds en chêne
- poutres de recup (sans clou... et dans ma rue) en chêne pour les traverses
- Résineux pour le plateau. J'ai pu tester cette essence sur un plan de travail temporaire, et ça m'a convenu même si ça marque plus qu'un feuillu.
- Bois de chauffage avec un fil très droit pour les chevilles
Les trous
- 19 mm partout, ce qui permet de mettre des butées ou des valets.
- Les trous sont rapides à faire, de la tige de 19mm se trouve dans le commerce.
Les presses
- Presse allemande pour pouvoir bloquer des pièces au corroyage. Un avivé peut se raboter avec juste une butée, mais le bois brut est parfois trop déformé pour que ça soit optimal. L'assemblage de ma presse allemande est issu de mon proto, et comme ça marchait du premier coup, j'ai gardé mais je le changerai plus tard (ou pas).
- Presse frontale débrayable. Economique et vite installée. Je suis resté sur une pose en saillie à la Sellers. On verra si je change la position à l'avenir. Les mors ont un cuir collé à l'epoxy pour suivre le conseil de Lucas Mainferme dans le bouvet.
Rangement
- une série de planches amovibles entre les traverses. Pas de tiroirs pour éviter d'interférer avec les valets.
Procédure
- Délignage des bois du plateau à la scie sous table
- Dégauchissage de tous les bois à la main
- Rabotage à la machine (sauf les pieds de 19cm qui ne passaient pas)
- Mises à longueur à la main
- Tenon à la main (scie à dos, guillaume)
- Mortaise : vilebrequin, défonceuse, bédane pour approfondir et ciseau pour équarrir
- Chevilles : départoir, couteau, rabot, plaque à trous, ébavureur sur perceuse
Temps
- Sans doute pas loin de 2 ans de réflexion entre la première idée et la réalisation finale
- traverses paysagères reçues en 2021. Le projet ayant été abandonné, elles sont restées dans l'atelier tout ce temps
- Achat des bois du plateau fin hiver 2023
- Premier débit et premier corroyage fin été 2023 puis stockage en bon et due forme.
- Reprise du chantier mi juillet 2024, fini fin aout 2024. Avec deux bonnes semaines de pause en cumulée
En somme, un chantier très chronophage pour plusieurs raisons
- Corroyage à la main, sur de grandes longueurs, avec un soucis de rigueur important pour le collage
- Temps de collage. J'ai choisi de faire un joint de colle à la fois
- Temps de mortaisage important, un ébauchoir de la bonne largeur (30 mm) ou une fraise longue m'aurait aidé
- Temps de rectification des tenons : à mi chemin entre menuiserie et charpente. Taille de charpente (donc guimbarde trop petite) et précision proche de la menuiserie pour avoir un assemblage serré (trop de zèle ?)
- réfléchir pour ne pas bouger les pièces lourdes toutes les 5 minutes
- Temps de démontage d'anciennes surfaces de travail nécessaires à la fabrication
- l'établissement des bois du piètement à cause de la qualité des bois, à la fois des pieds et des traverses. Ce n'était pas cher mais faut bien réfléchir en amont.
- Aucune étape n'est réellement rapide.
Outillage (difficile d'être exhaustif)
- riflard/scrub plane No3
- No 3
- No 4
- No 5
- No 5 1/2
- No 7
- Rabot de paume guillaume
- scie à dos, scie à déligner, scie à tronçonner
- ciseau (en particulier 20, 30, 40)
- raboteuse semi stationnaire
- scie sous table semi stationnaire
- des serre-joints, toute la collection (en particulier, des 30, des 60 et des 100)
- Vilebrequin, mèches de 14 et 3/4 de pouce (19 mm), mèche de 20 pour éviter les mortaises
- plaque à trous DFM tools
- départoir, couteau, ébavureuse pour tige filetée (détourné pour le bois)
- défonceuses avec fraise de 20 (optionnel)
- équerres à chapeau, à combinaison (15 mm), réglets (15, 20, 50, 100), tranchet, trusquins simple et double pointes
- Règles de maçon
- visseuse et visseuse à choc (tirefond) ou un grand cliquet
- Des outils pour le travail du métal (butée) : percage, taraudage, ébavurage, limes, scie à métaux...
- 1 à 2 litres de colle (de mémoire).
Estimation du coût (au moment de l'achat qui peut être bien antérieur à la réalisation)
- Pieds : 100 €
- traverses : gratuit
- Plateau : 220 €
- Chevilles : quasi gratuit
- étagère : gratuit (récup)
- Mors des presses : bois de récup, donc gratuit
- Presse avant : 100 €
- Presse allemande : 160 € (finetools en promo)
- Poignée en bois toute faite (pour gagner un peu de temps) : 15 €
- 2 valets grammercy : 50 €
- Quincaillerie pour les butées faites maison : 35 €
- un peu de visserie : stock général
- Huile de coude et sueur : on ne compte plus
- Cuir pour presse : 15 € (mais il reste deux fois plus de chutes)
Total estimé : 695 €. Difficile de faire moins cher avec les choix de conception.
Conseil final
Si tu es débutant et que tu lis ces lignes, réfléchi à acheter un établi d'occasion à sur le bon coin. Ca repoussera le moment où tu fera ton établi, tu sera plus expérimenté et outillé, tu aura déjà une surface de travail et tu saura ce que tu veux/ne veux pas.
Discussions
sur quels arguments, usage facilité?
souvent je bloque la de grandes longueurs, bref difficile de saisir l'avantage de ce montage
Pour la préhensions des pièces. J'ai beaucoup hésité et si ça ne va pas à l'avenir, je changerai. Je ne sais pas non plus si je ferai une 3eme main...
+1 pour la préhension. Depuis que j'ai une presse rapide, je l'ai montée en saillie. C'est génial pour poser/prendre les pièces, ça laisse aussi un peu plus de dégagement pour les sciages, ou bien pour serrer un dormant dans la presse (comme ça).
Pour les longues pièces, quand j'ai vraiment besoin des les soutenir, j'utilise un tabouret à vis ou une servante à rouleau. Pour des pièces longues et étroites, ça m'est arrivé d'utiliser une cale qui compense cette saillie pour pouvoir mettre un serre-joint. Bref, y a toujours une solution!
Magnifique! en plus c'est exactement celui que je voudrais me faire! (presse rapide + presse allemande, montage T/M classique...) Est-ce que tu es content de la position de la presse? j'aurais tendance à la placer à droite du pied, sans trop savoir pourquoi.
Le tourillon avec l'insert, c'est le manche de la presse allemande? tu fignoles les détails!
A la première question, oui. Avant, j'avais la presse de l'autre coté d'un pied, mais ça décale la presse du bord :
2eme question.
Oui, c'est bien la presse allemande. Il n'y a pas beaucoup de détails fignolés sur cet établi, presque que celui là
Merci pour tes réponses, ça donne à réfléchir!
Pour ma part, j'ai installé mon étau à ras du bord du plateau (il était en saillie sur mon précédent établi), et à droite du pied (même si j'ai hésité longtemps).
À ras pour pouvoir serrer les pièces longues facilement avec un valet sur le pied de droite (et ça fonctionne super bien, j'en suis très satisfait) et aussi l'avoir un peu moins dans les pattes (parce que je l'ai déjà pris dans la cuisse et c'est pas agréable...). Je confirme que c'est plus difficile de placer une pièce dedans par contre, mais pas insurmontable.
À l'intérieur du pied plutôt qu'à l'extérieur car je voulais avoir un maximum d'espace entre les pieds, que j'aménagerai à terme pour du rangement. Le pied ne fait que 100 de large donc je peux encore tronçonner dedans, mais pour scier les plus petites pièces je peux utiliser la presse allemande aussi.
Voilà maintenant Guilh63 tu as tout et son contraire, bon courage pour te décider
Chatongris
Le miens n’est pas encore fini :) ! Mais je regrette déjà de ne pas l’avoir fait plus long et je n’ai pas de place pour une presse en bout.
Il a l’air très chouette ton établi !
Il vient d’où ton bois pour le plateau ? Une idée plus précise de l’essence ?
Le plateau, ce sont des poutres de chez Bricoman, qui se fournit là. Je les ai délignée en 2, je ne suis sûr que j'y ai gagné grand chose en stabilité. Pour l'essence, c'est de l'épicéa.
J'ai pris des poutres et non des madriers ou bastaings parce que les cernes étaient plus rapprochées, plus facile à travailler et un peu plus résistant à la compression (enfin, ça reste tendre quand même...). L'avantage, c'est que c'est un peu plus tolérant vis à vis du corroyage pour le collage sur des grandes longueurs.
Ça a l’air d’être une bonne trouvaille, on dirait qu’il n’y a pratiquement aucun nœud.
DînerChocolat C'est vendu comme du choix 3 mais c'est du choix 2 avec un peu de tri dans le rayon. J'ai un peu plus de noeuds sur le dessous et dans les joints de colle, il faut être honnête. Sur le dessus, je dois en avoir deux trois tout au plus.
PS : pour la presse en bout, j'imagine que tu vas utiliser ce genre de presses ?
C’est pas encore décidé, j’ai envisagé la “Presse encastrée Veritas” ici : outils-profess...eritasvise.html mais je crois que c’est un piège à sciure/copeaux.
Ou alors en faisant quelques trous dans la traverse haute j’ai moyen de mettre une petite presse.
Pour l’instant je vais déjà finir sans presse latérale et voir à l’usage ce qui me manque, il y a aussi la technique du “clamp in a vise” :)
DînerChocolat +1 sur le piège à poussière.
Bonjour, j’ai installé la presse encastrée Veritas et j’en suis très satisfait. Comme vous je redoutais de la voir emplie de brins de scie. J’ai donc, lors de l’installation fraisé 2 ou 3 mm supplémentaires afin de mettre une plaque de plexi aimantée pour protéger la presse lorsqu’elle ne sert pas et permettre de conserver un plan de travail dégagé.
Au final, je ne me sers plus de la plaque et oui, il y a bien un peu de brin à venir s’y loger mais un simple coup d’aspi et ou de compresseur règle l’affaire et si j’ai choisi le mot affaire et non problème c’est que ce n’est vraiment pas un problème. Même s’il y a quelques copeaux cela n’a jamais bloqué le mécanisme et comme dit, un coup de soufflette remet la presse comme neuve. Voilà pour mon expérience. Bien cordialement.
Merci pour le retour :)
Très chouette ! C'est une bonne cuvée, l'été 2024
Je n'ai pas pu faire le mien plus long (1700mm) car pas assez de place. La longueur me convient tout de même mais 2350 ça doit être sacrément confortable !
Tu penses garder l'espace tel quel sous le plateau ? Ou rajouter une deuxième étagère peut-être ?
Merci !
La longueur me change littéralement la vie. J'ai longtemps travaillé sur un madrier pour avoir cette longueur car j'ai souvent des pièces longues à faire ; maintenant, c'est large et à la bonne hauteur.
Pour l'étagère, c'est que ma conjointe m'a dit. Et en fait, je ne pense pas parce que je ne veux pas être à quatre pattes pour tirer quelque chose sur l'étage du dessous. L'idée est de poser quelques gabarits en dessous. Par ailleurs, j'ai fait un meuble de rangement pour tous mes outils manuels et les finitions qu'il faudrait que je publie également. Ce meuble est prévu pour accueillir également une servante que je dois encore concevoir et fabriquer.