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Kentaro

La filière bois recrute 100 000 personnes!


Un peu d'optimisme dans ce monde de brutes...

IL y a actuellement 14 000 annonces pour des menuisisers bois sur Pöle Emploi, et 8000 pour des charpentiers.

Mis à jour

Discussions

Kentaro  a publié la trouvaille "La filière bois recrute 100 000 personnes!".
il y a 1 an
Santé !

bonne nouvelle !

Timothée Delay

juste pas beaucoup d'ébénistes !

6oaboie
( Modifié )

Hé oui , et pourtant il y a 5 millions de chômeurs ! Allez comprendre ???

Neiru

Suffit de traverser la rue qui parait

mmahieu

mouais
quand j'étais en 3ème ou seconde, il y a un demi-siècle, le Rotary faisait de la retape dans les lycées/collèges pour recruter de futurs chauffeurs routiers - l'aventure, la liberté, qu'ils disaient... pas les salaires minables, la vie de famille en ruine, ni le dos cassé à 40 ans. Maintenant on veut culpabiliser le chômeur et lui supprimer les indemnités s'il n'accepte pas un boulot sous-payé, et faire croire que si les entreprises font faillite ou délocalisent, c'est parce que plus personne ne veut travailler.

Etign
( Modifié )

Je vais parler du bas de l'echelle des emplois de la filliere bois qui doit representer le plus d'emplois dans cet enorme chiffre:
Combien d'annonce doublon sur pole emploi?
Combien de mission courte en interim?
Combien de boulot au smic avec experience exigé?
Combien dans des villes ou region bien trop cher pour esperer vivre dignement de son salaire?

Il doit bien en rester quelques centaines hors de ces categories, faut pas être trop mauvaise langue 😀

AtelierDZT

Bonjour,
Ne tirons pas de conclusion tant que tous les chiffres ne sont pas obtenus et confirmés ✌

Etign

j'ai un peu perdu mon calme desolé. en meme temps, etre un secteur qui recrute beaucoup n'est pas toujours un bon signe. comme dans les secteurs de l'aide aux personnes, restauration...
l'avenir nous dira si c'est une bonne nouvelle!

Kentaro
( Modifié )

Etign mmahieu Le secteur du bois n'a jamais été connu comme un endroit où on se tournait les pouces, et n'a jamais été le meilleur moyen pour faire fortune (à part Monsieur François P...).

Il y a une conjonction favorable en ce moment, avec des gens qui disent qu'ils veulent recruter, c'est déjà ça... C'est mieux que d'être un secteur moribond...

comptesupprime

Complètement d'accord avec Etign, beaucoup d'emploi par intérim, doublon etc ... et dans le peu qui reste il me semble que rare sont les menuisiers bois qui travaillent vraiment du bois, on sera plutôt sur de l'agglo, du médium et autres dérivés et rares sont les charpentiers qui tracent et taillent leurs charpentes eux même, on verra majoritairement des postes de taille en atelier avec grosses machines numériques et assemblage et d'autres postes de pose. Être un secteur qui recrute beaucoup me paraît effectivement ne pas toujours être bon signe ...

Kentaro
( Modifié )

Xylocopa Ouh la... ça commence à un peu beaucoup m'énerver, ce genre de réactions...

Y vous faut quoi ? A part cracher dans la soupe et se tordre la gueule ?

Sur, c'est pas pour les gentils bobos qui s'emmerdent et qui rêvent sur le Tioube de faire des queues d'arondes au ciseau dans leur garage bien chauffé.

C'est du vrai travail, chiant, usant, puant, et mal payé. Comme ça a toujours été.

C'est comme ça, et vous l'avez voulu.

Il y a 30 ou 40 ans, il y avait des gens qui avaient des solutions pour arrêter l'exploitation de l'homme par l'homme..

C'étaient des solutions un peu radicales, certes, et les jeunes de l'époque ont trouvé que c'était bien trop vieux jeux, et pas assez bling bling. Valait mieux être "libéral".

Tout le monde a courbé l'échine, devant le miroir aux allouettes du pavillon avec pelouse et belle bagnole. On voit ce que ça a donné. Mais on est tous responsables de ça...

Sans parler du fait que les exploités de maintenant ne rêvent plus que d'une chose, c'est taper sur les plus basanés qu'eux, sous pretexte qu'ils leur prennent le travail dont ils ne veulent plus... Les exploiteurs ont gagné sur toute la ligne.

comptesupprime

Je ne voulais pas saper ton optimisme. Tant mieux si cette article du parisien t'as fais du bien. Bonne soirée.

Etign

Ce qu'il nous faut? Un travail qui couvre les frais de la vie de tout les jours et de quoi voir venir un mminimum.
J'ai plus tendance à écouter les gens qui ne veulent plus travailler dans un secteur que ceux qui veulent recruter malheureusement.
Quand au commentaire sur le travail et la salaire merci je suis bien au courant c'est mon travail et je l'adore, ceci dit le monde change et les jeunes aussi. Beaucoup non plus envie de jouer le larbin pour un salaire qui ne permet même pas de trouver un logement acceptable. Sauf a y laisser du tier à la moitié de sa paye, sans parler transport et alimentation.
Beaucoup ont arreté de croire qu'un travail allait changer leurs vies, va savoir pourquoi?
On ne vit plus dans les années 60 ou un ouvrier pouvait nourir plusieur personne et batir un petit chez soi avec son unique salaire.

En attendant le logement represente une part toujours plus importante dans le cout de la vie. Et la part de personnes en activité au smic represente aujourd'hui 17% des salariés. Je parle meme pas des travailleurs sans domicile et du taux de pauvreté qui explose. Quand on est proprietaire et sans credit, je suppose qu'on ne se soucis plus trop de ça.

Et que dire de ton paragraphe humanisto bourgeois. Un travailleur reste un travailleur peu importe son histoire, son origine. Mais pour s'en rendre compte faut peut être avoir été ouvrier autrement qu'en stage de decouverte... pourquoi tu en voudrais à quelqu'un qui galère comme toi? Un beau mepris de classe bien appris bien recité que tu nous sors là kentaro. Ne t'inquiete pas la classe populaire sait tres bien qui lui veut du mal.

Alors oui il ya du boulot: demain je peux quitter ma boite et trouver du boulot ailleurs en menuiserie mais ça change quoi si c'est aussi interessant que de travailler au supermarché ou n'importe quel boulot à la chaine payé au minima?

Kenavo

Kentaro

Excuse moi, Etign , mais je crois que tu n'as pas du tout compris ce que je voulais dire... Peut-être devrais tu me relire.

Quand à la solution du problème, encore une fois, je le redis, il y avait des gens qui proposaient des choses, il y a longtemps, mais on les a traité de vieux radoteurs... Peut-être faudrait-il revenir à ce qu'ils disaient...

Etign

je sais pas j'etais pas née contrairement à toi. toujours est il que c'est trop tard la partie de monopoly est deja pliée, le rève ça ne marche plus sauf peut etre avec des cachetons?

Kentaro

Etign C'est bien ça, le problème... Tu ne sais pas... Personne ne sait plus... On a oublié...

Et tout a été fait en sorte que l'on croit que la partie est déjà pliée. "Fais-moi confiance, résigne toi et débrouille toi tout seul!" qu'ils disent...

Et pourtant, la partie n'est jamais pliée...

Lutralutra

Etign Si ça fait mal c'est qu'il a touché au but...non?
Le Paragraphe de Kentaro n'est en rien celui d'un bourgeois, c'est un écrit teinté de rouge et il ne vient pas d'un homme confortablement assis dans son bureau à la défense mais d'un travailleur, fils et petit fils d'artisans qui as vu le monde changer et le temps des cerises s’éloigner.

Oui il as raison, nous les prolos ont a laissé faire, on as admis, nous ou nos pères ou nous grands pères peu importe, une vie n’est pas a l’échelle de la bataille que l'Homme doit livrer contre sa nature profonde.

Oui on as admis de se laisser exploiter en échange d'un mirage, consommation, loisirs...
Oui on as préféré échanger la justice contre le libéralisme et le capitalisme en échange d'une illusoire sensation de liberté et de prospérité
Oui on as laissé faire la délocalisation, la mondialisation, la mise en concurrence des travailleurs du monde en entier sur le même marché.
Oui on as accepté la perte des savoirs faire, le remplacement des artisans, des ouvriers qualifiés par des opérateurs, interchangeables, jetables, consommables.
Oui on as accepté la paupérisation voulue des travailleurs pour que les exploitants puissent disposer d'une main d’œuvre peu chère et corvéable à merci, prête à accepter n’importe quoi. On as même remplacé la justice par la charité!
Oui certains on acquiescé en silence quand on est venu leur dire que ce qui leur arrivait c’était la faute de plus pauvres et plus colorés qu'eux, détournant ainsi leur colère légitime des véritables responsables.
Oui on s'est laisser convaincre que le marché avais raison, que le marché savait et que tout était perdu.
Oui on laisse encore faire quand il est questions d'aller chercher de la main d’œuvre à l’étranger pour des métiers dit " en tension", plutôt que ce demander pourquoi personne ne veut s'y coller...

Tu veut que ça change? rentre dans chaque interstice, chaque parcelle de liberté, refuse de te vendre à bas prix, n'oublie pas que sans travailleurs ils ne sont rien.
Ils ont besoin de toi, ils ont besoin de nous, si on cesse de se vendre pour presque rien et de consommer, leur monde s’écroulera de lui même.
Rien n'est immuable, perdu, tout change constamment, tout est en mouvement, ce monde il à été crée en Angleterre il y a moins de deux siècles...à l’échelle de l'humanité c’était hier.

La prison du salariat n'est pas une fatalité, la cage doré du CDI-Credit-pavillon non plus.
Collectivement ont peut agir, refuser et les faire plier. J'en ai encore eu l'exemple récemment dans mon secteur. A condition de ne ma se monter les uns contre les autres.
Individuellement on peut cesser de vendre sa force de travail et vivre de son travail. Faire pour subvenir à ses besoins au lieu de se faire exploiter pour gagner de l’argent pour acheter de quoi subvenir à ces besoins. Au moins partiellement.
Tu parle de l'immobilier, oui c'est un problème majeur mais il y'a pléthore de coins de France qui regorgent de veilles bicoques à vendre pour une queue de cerise qui n’attendent que les bons soins d'un travailleur.
En prime tu aura un jardin d’où tirer une bonne partie de ton alimentation, des voisins avec qui échanger bien et services et avec un peu de chance du bois pour te chauffer...
Alors oui ça sera toujours usant et puant mais ça sera pour toi.

J'ai moi même quitté ma Bretagne natale pour ce genre de coin.

Rien n'est jamais perdu, tout reste possible, quoi que tu penses.
Se convaincre que c'est perdu et baisser la tête c'est leur donner raison,
Et rêver, espérer c'est ouvrir de nouveaux possibles, sortir du cadre, en plus c'est contagieux

Etign

Lutralutra J'avoue avoir lu trop vite, et fatigué, j'ai mal compris le message de Kentaro 😕
C'est plus un agacement general que personnel, j'ai pas un mauvais poste, je ne suis pas au smic, et depuis peu, le menuisier le plus qualifié/experimenté de mon entreprise. Mais pas decidé de monter ma structure encore moins de quitter la bretagne! Il y a des limites quand même!

Enfin je reste pessimiste, même si ce que tu developpes est plein d'optimisme, j'ai du mal à le voir dans l'ensemble. Ca m'empeche surement a essayer des alternative ou je n'aurais de cesse de penser au miniscule impact que cela créer... ça doit s'appeler la servitude volontaire...

Ceci dit tout n'est pas perdu, je n'ai pas cédé a l'appel du pavillon à crédit 😅

Lutralutra
( Modifié )

Etign

T’inquiète, cet agacement je le comprend et je le partage, chez moi il a longtemps été plus que ça, une colère sourde et froide. J'ai commencé ma vie de salarié comme ouvrier posté sur la chaîne d'un abattoir, j'ai très vite compris ce qu’était l’exploitation de l’homme. Je me suis juré à ce moment de ne plus jamais me vendre à bas coût, quitte à se vendre... Ce fut aussi le début d'une longue réflexion, pourquoi, comment, quel sont les tenants et les aboutissants, comment en est arrivé là?

Monter sa structure, j'en ai eu l'opportunité... c'est toujours compliqué à mon point de vue. Le faire avec un gros crédit au cul... c'est se libérer du salariat pour être prisonnier de la banque. Comme l'a fait par exemple Kentaro en valorisant l'atelier familial...pourquoi pas.
Quitter la Bretagne, ce fut fait sans regret pour ma part, je ne m'y reconnaissait plus, trop de fric, trop de paraître, trop de spéculation immobilière...De toute façon, nous ne pouvions pas envisager d'y vivre, trop cher. Je me sens bien plus à ma place ou je suis, entouré de gens parfois rudes, au mains caleuses, les bottes plantés dans le fumier... ici ça respecte le travail et sa sent le vrai!

Quand à l’optimisme et la portée de nos actes... voila une discussion qui mériterait une longue nuit au coin du feu un bon verre à la main dans la campagne endormie. Je vais essayer de structurer mon point de vue pour te le partager.

Je suis optimisme parce que les anciens nous ont montré la puissance des utopies, il en fallait de l'utopie pour se lancer dans la construction d'une cathédrale en sachant que son petit fils n'en verrait pas la fin, il en fallait de l'optimisme pour traverser les océans sur une barque branlante en quête d'hypothétiques nouvelles terres. Il en fallait tout autant en 70 pour se lancer dans l'utopie démocratique et égalitaire de la commune, ils l'on payé de leur vie. Tout comme il en fallait en 36 lors des grandes gréves, si petits mais unis. Et que dire de ceux qui en 40 se sont levés, seuls, pour accomplir des gestes de résistance insignifiants, en espérant que ...eux aussi l'ont payé de leur vie.
Notre propre monde, n'est t'il le fruit d'un imaginaire, d'une utopie? Celle du progrès infini, de la croissance qui tirera l'humanité vers le haut....
Ce qu'un imaginaire à pu produire, un autre peut le modifier.

Je suis optimisme par respect, combien d'anciens sont morts pour nous léguer un monde meilleur? La tête haute, l’âme en paix avec le sentiment d'avoir fait, modestement, leur part. Quand je voit ce que l'on en as fait... Je ne peux pas m’asseoir la dessus, je leur doit d'au moins d'essayer, pour pouvoir à mon tour fermer les yeux en paix.

Je suis optimisme par l'exemple, j'ai eu la chance, j'ai la chance de rencontrer des hommes et des femmes qui ont fait de l'utopie une réalité. Bien sur ils ne changeront pas le monde, mais à leur niveau ils le rendent moins moche, c'est déjà énorme. Et au passage, chaque jour, dans le froid, la galère, avec des moyens très limités, les mains dans la chaux, les pieds dans la boue, au coté de leur bêtes, ils font vivre l'utopie, nous montrent que c'est possible, qu'y croire c'est déjà beaucoup. J'ai participé, je participe a leurs projets, modestement, j'y est pas gagné un rond mais je suis plus riche qu'avant. Et je fait tout pour à mon tour, un jour, faire vivre l'utopie.

Enfin je suis optimisme par survie. Si tout est perdu, si il y'a rien à faire...a quoi bon. J'ai pas trente ans, avec un peu de chance il m'en reste au moins autant à vivre. Si je ne peut rien faire pour améliorer ce monde pourri, pour contribuer à construire ce temps des cerises que je souhaite a mes futurs enfants, alors je n'ait rien à faire ici, autant se jeter du viaduc maintenant.

Voila ce que je voulait te partager, la solitude de mon atelier favorise manifestement la réflexion. A mon sens l'impact d'une vie individuelle est de toute façon quasi nul, ce qui compte c'est de faire ce qui nous semble juste, de s'endormir chaque soir en paix avec le sentiment d'avoir fait sa part.

Allez j’arrête ici mon deuxième pavé de la journée, bon courage à toi.

comptesupprime

Lutralutra ce que tu dis me semble très juste et je suis tout à fait d'accord avec toi. Je suis moi même dans un coin de France avec une vieille bicoque qui vaut une queue de cerise comme tu dis (quoi que, même dans ces coins là, les prix augmentent énormément depuis le covid et depuis que les citadins aisés veulent tous une maison secondaire au cas ou). Je travaille la terre, le bois et je répare ma vieille bagnole autant que possible moi même car j'aime savoir comment fonctionnent les choses.
Je n'ai même pas répondu à Kentaro qui semble t'il voulait croire que je passais mon temps sur youtube à regarder des videos de queues d'arondes dans mon garage chauffé. Je n'ai pas de garage et je ne chauffe pas mon atelier, je n'ai pas de pavillon avec pelouse ni de belle bagnole. J'ai toujours travaillé en extérieur, dans le chaud/froid et la sueur et je suis moi même un peu basané. Pour finir je n'ai jamais souhaité l'exploitation de l'homme par l'homme comme semblait également le dire Kentaro plus haut (Kentaro qui ne me connaît pas, que je n'ai jamais rencontré).
Bref, je fais cette réponse simplement pour dire que le sujet à bien vite dérivé mais qu'il me semble qu'il s'agit d'un débat dont l'ensemble des partis sont plutôt en accord sur le fond.
Il n'empêche que je reste persuadé que la filière bois recrute bien environ 100 000 personnes, mais que sur un forum de passionnés du travail du Bois, ces emplois ne font pas rêver car le peu qui concernent du bois massif sont majoritairement des postes de manutention, de scierie, d'usine à palette etc ... Les autres sont des postes avec utilisation majoritairement de dérivés du bois (ce qui, il me semble, ne fait pas rêver non plus la majorité d'entre nous) ou des postes de charpentiers-assembleurs-poseurs ... et ce n'est pas parce que Kentaro ou d'autres disent qu'ils l'ont accepté il y a 30 ou 40 ans qu'on peut vraiment s'en réjouir aujourd'hui juste parce que le parisien à dit que c'était bien. Ce n'est pas l'âge qui donne un meilleur regard sur l'ensemble de la réalité. La réalité de l'emploi actuellement je la connais en partie parce qu'elle me concerne directement. Je ne pense pas que certains qui s'amusent à fabriquer des cnc en cp dans leur immense atelier sur-équipé soit demandeur d'emploi et puisse avoir un regard vraiment aiguisé sur la réalité de l'emploi, ni ne soit en position de faire la moral aux jeunes qui eux, ont leur carrière devant eux. En revanche, je reconnais que la réalité d'il y a 40 ou 60 ans, je ne la connais pas, je vis dans cette époque et je fais avec ce qu'il se passe aujourd'hui. Bonne journée.

Kentaro
( Modifié )

Xylocopa C'est fou comme les gens peuvent se faire des idées, alors qu'ils ne lisent même pas ce que les autres disent, ou ne font pas l'effort d'essayer de les comprendre...

Cela en devient même absurde... On se tape dessus les uns les autres, pour le plaisir de faire des mots, et sans connaitre l'autre.

Je ne suis pas parisien. Mes arrières grand parents étaient mineurs (au fond), mon grand père ouvrier maçon, il a jamais eu de maison à lui. Mon autre grand père était petit artisan modeleur et mon père aussi. C'est lui qui a construit de ses propres mains l'"immense atelier" dont tu parles sans savoir. Suréquipé ? Les machines datent de 1920 à 1950 et ne valent pas un clou. L'atelier va sans doute tomber en ruine, car je n'ai pas le fric pour l'entretenir. En ce moment, le 220 v ne fonctionne plus, pas les sous pour refaire l'electricité. Le système d'aspiration non plus. Heureusemment, le 380 marche encore. L'atelier n'est pas chauffé. Je bosse à longueur de journée dans un truc où il fait 0° en ce moment et 40° l'été.

Comme travail, je me suis trouvé une niche un peu spéciale qui correspond à ma passion, mais cela fait des années que je gagne à peine le smic, à 60 ans, en fin de carrière, comme tu dis, et je ne sais pas si dans un mois ou deux, j'aurais encore de quoi continuer.

La grande cnc en bois à 1000 balles, je l'ai construite, parce que je n'avais pas le fric pour en acheter une. Et c'était pas pour m'amuser, mais pour bosser.

Je n'ai pas de bagnole, j'emprunte celle des autres. J'ai un vélo acheté 10 € dans un vide-maison. Cela fait 20 ans que je n'ai pas pris de vacances, et mes vêtements, je les achète dans les vide greniers et les pâtes pour la bouffe chez Lidl.

Je ne vais pas me plaindre, cette vie, je l'ai choisie. Je n'ai pas de besoins, et je me débrouille comme ça.

Ce que les gens ont accepté depuis 40 ans, nous, vous aussi, les plus jeunes, c'est de penser que le monde tel qu'il est, avec l'exploitation de l'homme par l'homme, les salaires de rien du tout, et la parcelisation du travail, est une chose normale, et qu'il n'y a rien à y faire, sauf la débrouille individuelle et le sauve qui peut dans son coin.

Et pourtant, il y avait des gens, il y a longtemps, qui pensaient qu'on pouvait construire collectivement, en s'unissant, un monde meilleur, en renversant la table. Tout cela s'est évanouit dans le marshmallow d'un monde qui se dit moderne.

Et c'est justement ça qui m'énerve. Que les jeunes de maintenant, qui n'ont pas connu les gens d'avant, n'aient pas d'autre perspective et conscience politique que la débrouille individuelle, et ne veuillent même pas essayer de comprendre qu'il y a d'autres solutions, celle d'une action colllective et politique (au sens noble du terme) pour s'unir et changer radicalement les choses.

Si tu passes par la Bourgogne du sud, je serai très heureux de t'accueillir dans mon vieil atelier pas chauffé pour discuter de tout cela.

comptesupprime

Kentaro comme je le disais plus haut, je pense que nous sommes d'accord sur le fond, et l'écrit est une forme qui laisse souvent place à de mauvaises interprétations. Je serai content de te rencontrer si je passe par la Bourgogne à l'occasion. Quant au parisien, je ne pensais pas à toi mais au journal qui est à l'origine de l'article que tu as mis en avant dans cette trouvaille.

L'Ecorce du Sycomore

C'est la Forêt qui va être contente! ^^

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