L'Air du Bois est une plateforme Open Source de partage collaboratif ouverte à tous les amoureux du travail du bois. (En savoir plus)

Rejoindre l'Air du Bois Se connecter

Matthieu Cormoreche

Bois qui tuile, menuisier qui pleure, vos conseils

Bonjour à tous,

Hobbiste pendant 3 ans, je suis en reconversion depuis 1 an dans l univers du bois (au Brésil et en autodidacte), je reste donc un grand debutant!

Pour le moment, je ne travaille que pour ma maison ou pour des amis, mais les choses devraient changer rapidement, et voila que depuis 2 mois je fais face a des difficultés dans la stabilité du bois que je travaille (gros probleme si un jour je veux vendre des meubles)

Depuis 4/5 ans que je travaille le bois, je n ai jamais connu de deformation majeure de bois, mais mes deux derniers projets ratés en massif ont completement rabattu les cartes, et le peu de confiance que j avais...

En préalable:
1/ j'habite au brésil, le taux d humidité est beaucoup plus elevé qu en France, j entends parler de bois stable (en interieur) autour de 16% d humidité.
2/ j'habite au brésil (bis 😆), nous avons uniquement accès à des bois exotiques (ou du pin que je n'utilise pas) qui sont beaucoup plus dures et "nerveux" qu en Europe. Je crois également que les procédés de sechage des bois ne sont pas vraiment normés (pour ne pas dire, non respectés).

Voici donc le probleme:
J'ai du faire deux petits projets urgent pour un ami (il en avait besoin tout de suite). J ai acheté le bois chez un de mes vendeurs (planches environs de 4m par 20 cm de large par 4 cm d epais, deja dressées grossierement), j ai rapidement travaillé ce bois apres reception, projet 1 (une tablette pour une table basse) environ 1 mois apres reception du bois, et projet 2 (armature d un lit) 1 semaine apres reception.
Entre la reception et le debut du travail je n ai pas noté de deformation quelconque.

J'ai commencé a corroyé mes planches, coupes aux mesures etc... et voici mes deux problemes

Dans le projet 1, ou j avais realisé mon collage rapidement apres corroyage et usinage des planches (tout dans la journée), le lendemain ma tablette avait completement vrillée. J ai pensé a une erreur de collage. J ai donc tout retravaillé et laissé le week end s ecouler avant le nouveau collage. Le lundi planches complement tuilées. Le bois etait du Sucupira, qui est assez dure et plein de tension.

Suite a ce projet 1 raté, j ai acheté un humidimetre premier prix, en me disant que le probleme etait du a l humidité.

Dans le projet 2, a la reception du bois, j ai testé l humidité en surface et sur la tranche (suite a une coupe), le taux semblait bon pour le Bresil (15%).
J ai commencé a couper mes planches aux longueurs avec surcote en debut de semaine avant de les raboter en fin de semaine. Les deformations sont apparues en un week end apres rabotage. J' avais laissé mes planches dans un endroit plus sec durant le week end, je me suis dit que cela pouvait venir de ça, mais les planches ont continué d evoluer les jours suivants au retour dans l atelier (je faisais des queues droites a la main, ca m a pris un peu de temps et je voyais les planches bougées tous les jours...).

Je me dis que mon principal probleme est l humidité et d avoir trop fait confiance aux bois envoyé par mon fournisseur (Mon humidimetre m a deja montré que mon fournisseur envoyait parfois du bois a plus de 20% d humidité, 24%...).

Mais, les problemes post rabotage me disent que cela peut etre lié egalement à ces bois exotiques tres "tendu", qui une fois rabotés decident de liberer les tensions.

Ou tout simplement a une mauvaise façon de travailler.

Mes conclusions seraient donc les suivantes:

  • acheter le bois en avance pour le laisser reposer (c est dur car j ai tres peu d espace de stockage).
    Aujourd hui je fais une majorité de projet avec des chutes deja vieilles, mais dans les 2 cas ci dessus, j ai du acheter pour l occasion et c etait dur de prevoir les quantités sans avoir un immense stock...
  • travailler plus vite mes planches, car j avais tendance a vouloir faire plusieurs projets en meme temps avec des planches qui pouvaient rester dresser pendant 10/15 jours avant de finaliser leur usinage (je corroyais 3 projets en meme temps, et je traitais sur les semaines suivantes le bois corroyer). Dans le cas du projet 2, si j avais fini mon projet avant le week end, j aurais pu tout coller plutot que de laisser les planches le week end et finir mon travail la semaine suivante). Cela aurait peut etre contraint un peu plus les planches...
  • revoir ma façon de travailler les bois qui sont sujets a de fortes evolutions spatiales.

Cela vous semble t'il suffisants?

Comme cela ne m etait jamais arrivé en 4 ans, je cherche a comprendre ce que je fais mal.
La plus grande difference avec le passé c est que je prenais plus de temps entre l achat du bois et le travail du bois. Dans le meme temps je travaillais beaucoup moins d essence de bois, donc des essences peut etre plus stables

Je suis donc preneur de tous vos conseils

Mis à jour
Connectez-vous pour ajouter un commentaire.
?

2 réponses

0
etiennedesthuilliers

bonjour
les problèmes proviennent souvent de la méconnaissance du matériaux bois il existe de la documentation sur le sujet qu'il faut apprendre et ensuite appliquer
au sujet de l humidité de l air il faut bien se dire que ce sont les variations qui posent problème
on achète du bois en allant le voir et en choisissant le bois adapté a son utilisation
c' est comme tout cela s'apprend et si l on se fait attraper on fait attention la prochaine fois si l on veut progresser
j ai travaillé avec des bois venant du Brésil pour faire des essais pour des importateurs qui voulaient les diffuser en France il a des bois stable et d' autres qui ne peuvent pas être utilisé en menuiserie que je qualifierai de fine
bonne progression
etienne desthuilliers maitre menuisier

Matthieu Cormoreche

Merci etiennedesthuilliers pour les conseils!

Connectez-vous pour ajouter un commentaire.
0
normandie

Bonjour
Je connais un peu les bois du Brésil ayant travaillé 2ans en Guyane , a lépoque les bois que j utilisais étaient sciés sur place et juste séchés a l'air libre.
Autant dire que nous étions habitués a des retraits plus important qu en métropole. Ceci dit il y a une énorme variété d essences sur place , mon humble conseil serait d essayer de sélectionner les bois les plus stables, je me rappelle avoir assez de chances avec l angélique et le St Martin rouge.

Matthieu Cormoreche

Merci normandie !
Tres interessant, et comment faisiez vous avec les bois sechés a l air libre? Juste attendre avant de les utiliser?

Les bois que je trouve a Rio sont un peu plus limités que ceux des regions du Nord et de l amazonie (et ils portent les noms bresiliens), je travaille beaucoup le Peroba, le Freijo et le Jequitiba qui sont sensés etre des bois d'ebenisterie relativement stable. Parfois j essaie de nouvelle essence quand j en trouve comme le Sucupira.
L'angelique et le Saint Martin rouge, il me semble que c est ce qu on appelle l Angelim à Rio (angelim pedra, angelim rosa...), les vendeurs n etant pas bon ils confondent parfois avec le cumaru. J'ai travaillé une fois l angelim pedra, j en garde un souvenir de bois extrêmement dur et cassant, mais stable.

Merci encore pour le message et au plaisir d echanger.

normandie

Salut Matthieu
Notre stock de bois était stocké sur tasseaux dans un local aéré , ce n est biensur pas ideal mais là ou j étais c était la seule option.
voici d autres noms pour l Angeique :
Other Names: Dicorynia guianensis, Dicorynia paraensis, Angelica do Para, Tapaiuana, Barakaroeballi, Basralokus.

Matthieu Cormoreche

Merci pour les réponses normandie

Connectez-vous pour ajouter un commentaire.
0 coup de coeur
252 vues
2 réponses
0 vote

Publications associées

0 collection

Licence

Licence Creative Commons
Navigation