En menuiserie et en ébénisterie la finition est un poste essentiel.
En effet un ouvrage abouti techniquement ne peut être acceptable que si il est aussi bien fini.
D'ailleurs le client est plus sensible à l'aspect extérieur de l'ouvrage qu'a sa technicité.
Dans le mot finition il y a le préfixe fin, par finition on pense ponçage , et application d'un produit de finition . Mais tout ce joue t'il à la fin par un ponçage soigné, je suis convaincu du contraire.
A mon avis La finition se joue dés le début je vais essayer de vous convaincre en prenant les opérations les unes après les autres et leurs implications dans la finition.
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Le débit
Voilà vous êtes prêt la fiche de débit en main Commençons le débit .
Alors en quoi le débit intervient dans la finition.
le débit c'est l'étape ou le menuisier doit conjuguer l'aspect technique et esthétique de son ouvrage.
Je m'explique selon son emploi la pièce ne va pas être prise dans le même plan de coupe ( quartier; faux quartier; fausse dosse etc). Mais il doit mener ce choix de front avec l'aspect visuel de son ouvrage.
Je dirai qu'il faut mettre ses bois en Harmonie.
Une harmonie de grain, de veinage et de couleur
Pour cela il faut s'assurer en cas d'emploi de plusieurs billes ou d'emploi de chutes du parc à bois de l'homogénéité des bois en terme de couleur, veinage et grain.
A ce stade pour juger des bois vous pouvez blanchir les planches au rabot rond opération qui consiste à les raboter légèrement pour pouvoir mieux apprécier les bois.
La couleur la bille n'est pas d'une couleur homogène souvent plus foncé au pieds et vers les planches de quartier. Au débit il est facile de repérer le haut de l'arbre , systématiquement je fait une croix en bout de tronçonnage pour indiquer le haut de l'arbre. Mes montants ; les diverses parties de mes panneaux; etc seront remis dans l'ouvrage dans le sens de pousse l'arbre afin qu'il prennent la lumière de façon similaire . De plus j'essaye de débiter les pièces de façon d'avoir une continuité de couleur et de veinage.
Deux exemples:
Marches d'escalier je vais avoir besoin de bois de quartier , ou de faux quartier , pour cela je vais ouvrir la bille en son milieu et débiter en utilisant les deux planches centrales et puis les suivantes. J'aurais ainsi une unité de couleur et de veinage.
Panneaux Le même principe s'applique sauf que les bois étant pris en rainures on peut aller chercher de la fausse dosse ou de la dosse . Je considère les planches comme du placage le but étant d'obtenir une unité de plus elle seront remises dans le sens de pousse.
En vue d'une bonne finition il ne faut pas hésiter à supprimer La Hanche de la planche pour avoir un fil qui suit la pièce et une couleur Homogène.
A ce stade il faut aussi tenir compte du profilage : Les pièces vont être moulurées, ou comporter divers usinage. Prendre du bois droit de fil pour les moulures, faire disparaitre les défauts dans un usinage doit être une priorité pour économiser un temps précieux de ponçage.
Il faut faire attention au pièces qui vont être chantourner pour avoir un raccord le plus discret possible.
Exemple le raccord d'une partie droite avec une partie courbe sera mieux si la courbe est pris dans un morceau de quartier ou le fil restera plus droit âpres le chantournement.
Certaines bille se prête moins bien à certaines finition par exemple un chêne à gros pore il va être plus difficile de faire un vernis à pores fermés.
Le corroyage
Le dégauchissage.
C'est l'opération essentielle est celle qui conditionne le reste. L'ouvrier découvre vraiment son bois , sa couleur , son veinage.
Pour avoir une finition facile il faut coucher le fil du bois Et oui éternel problème mais incontournable .
Combien de fois j'ai entendu c'est pas la peine je passe en deux fois à la raboteuse, je n'arrive pas à le trouver etc
Je doit le reconnaitre le problème n'est pas toujours facile et l'on se trompe parfois. Mais il faut faire l'effort et rapidement vous aurez une meilleur compréhension du matériau . Si vous le faite pas là il y a de forte chance de pas le faire à la raboteuse et puis à la toupie.
Il faut que cela soit une seconde nature la vue du parement en même temps que celle du chant peut vous aider, souvent le simple toucher peut résoudre le problème.
Pour amener à bien cette opération je n'ai pas besoin de le dire il faut que cela coupe ,il faut être intransigeant avec l'état de ses fers.
En cas de bois avec du contre fil vous pouvez dégauchir en donnant une légère pente à la pièce par rapport à l'axe de l'arbre, cela vaut aussi pour le rabotage .
Adapter la vitesse d'avance et l'épaisseur du copeau pour obtenir un dégauchissage facile et de qualité.
Un mot sur les fers après avoir utiliser des machines équipés avec des fers tersas ou à pastilles je reste fidèle aux fers traditionnels qui ont à mon avis ont une qualité de coupe bien supérieur.
Les petites erreurs de dégauchissage se retrouveront plus tard (chant pas tout a fait d'équerre égal un éclat au tennonage le pare éclat ne faisant pas son office , de petits éclats ou contrefil et il faudra corriger à la raboteuse et faire une passe supplémentaire.
Le rabotage découle du dégauchissage il faut adapter la vitesse d'avance et l'épaisseur du copeau .
Mettez un agent glissant sur les tables des deux machines. Attention à bien coucher le fil , vous pouvez si l'épaisseur le permet procéder en deux passe pour reprendre celle du dégauchissage.
Si on arrive à sortir de là avec des bois sans éclats ni soulèvement , la moitié de la finition sera faite.
Le traçage ou le temps des compromis.
On arrive au traçage
C'est le moment ou les pièces vont prendre leurs emplacement définitif.
Avant de faire à proprement parler le tracé technique il faut trier les bois. Afin de pouvoir faire un usinage rapide et efficace je vous invite à consulter le pas à pas de sylvainlefrancomtois sur les signes d'établissement.Les Etablissements
Ne considérez pas un élément seul mais vous devez avoir une vue d'ensemble ,afin d'assembler les couleurs, les veinages , le grain.
Exemple:
Les montants grâce au établissements mis au débit je retrouve facilement le sens de pousse et leur proximité dans la bille. En étalant cote à cote je les établi au mieux en les mettant tête en haut et j'accorde veinage et couleur puis je vais associer les traverses.
Evidemment il faut tenir compte de la technique c'est à dire tenir compte du rond , d'éventuel défaut ( ce nœud va disparaitre dans la feuillure mais dans ce cas il faut mettre le cœur intérieur); etc.
On voit bien qu'il faut faire des compromis.
Regardons quelque point ou il faut prêter attention :
Les panneaux: établir flammes montante positon de pousse si possible, accord veinage et couleur proximité dans la bille, attention à l'orientation du fil si la panneau repasse sous la raboteuse.
Définir un mode de collage pour que l'usinage n'apparaisse pas au profilage de la plate bande.
Les profilages les utiliser pour faire disparaitre certains défauts, attention aux profilage des moulures essayer d'avoir des bois droit de fil a ces endroits.
Deux ouvriers avec le même plan ne vont pas faire le même ouvrage selon l'agencement qu'il vont donner à leurs bois.
Le Mortaisage
Alors à première vue on peut se demander en quoi intervient le mortaisage dans la finition.
Selon la machine dont on dispose il est des fois difficile d'éviter de petits éclats en bout de mortaise. Je pense aux mortaises à chaine parfois les machines à bédane on a beau ajuster le pare éclat au plus prés rien ni fait. Dans ce cas le plus simple est d'avoir anticipé et sorti des montants 2 mm plus large. il suffit après usinage de les repasser à la raboteuse et on aura un résultat impeccable .
Le profilage.
Quelque considération d'ordre général afin d'avoir une bonne finition il est préférable d'avoir des outils de grand diamètre (160; 180) afin de limiter la profondeur de l'ondulation .
Si vous voulez une bonne finition ne poussez pas vos moulures d'un coup, Faite deux passes puis terminer une dernière passe avec un copeau fin.
Mettre l'entraineur ou des presseurs pour éviter les vibrations de la pièce et par sécurité.
Pour les usinages profonds préférer les coupes frontales aux coupes fauchantes Ex : feuillure à chants au lieu d'être à plat.
Les plates bandes sont un problème particulier , il est d'usage de les pousser par dessus pour avoir un calibrage du panneau. Afin d'avoir un toupillage sans à coup il est préférable d'avoir un guide continu quitte à avoir à utiliser une fausse table. Toujours est t'il qu'il se produit parfois des traces de carbonisation derrière le passage de l'outil vue l'importance de la coupe fauchante .
Les remèdes sont de jouer sur la vitesse de rotation et la vitesse d'avance. En dernier recours on peut faire une fausse table en légère pente.
Les panneaux chantournés la vitesse d'avance est primordiale tout arrêt à tendance à bruler.
Je vous conseille de les pousser à l'entraineur en enlevant les roues extérieures et en doublant la centrale vous aurez une vitesse constante.
Comme toutes les autres opérations les vérifications sont visuelles et tactiles.
Mettre un guide continu le plus souvent possible pour éviter les à coups , privilégier un copeau fin et évidemment des outils qui coupent on le repérera jamais assez
Maintenant les outils au carbure ont pris le pas sur les aciers rapide mais ils ont à mon avis un plus mauvais tranchant un peu comme un couteau inox par rapport à une lame acier.
Il existe plusieurs sortes de toupillage pour limiter les vibrations des pièces ou la qualité de l'usinage ( usinage à contre guide, en avalant, etc)
Mais ne rentrons pas trop dans la technique , restons dans notre propos comme dans les opérations précédentes vous devez vous retrouver avec des bois sans éclats ,avec des ondes d'usinages les plus discrètes possibles.
La mouluration selon la qualité attendu devrait pouvoir se passer de ponçage même si elle à été poussée au fer. Toutefois si vous voulez une qualité supérieure passer de l'eau chaude sur l'ensemble de la mouluration cela trouvera son utilité à l'étape du ponçage.
Le ponçage
Nous arrivons au ponçage.
Selon l'atelier le ponçage va se faire à la large bande; à la longue bande ;aux machines portatives.
Je vais pas m'attarder sur les parties qui peuvent être traiter par ces machines.
Attachons nous au parties qui doivent avoir une finition plus manuel.
Les moulures vous vous souvenez nous les avons mouiller en sortie de toupie. Les pores sont relevés et les éventuels défauts ressortent.
Le ponçage n'est pas du lustrage le passage le plus important est le premier grain qui doit enlever les traces d'usinage. , les suivants diminuent simplement les tracent des précédents.
Donc procéder à un ponçage un peu pousser avec un grain de 80 ou 120 selon le bois suivi par des ponçage beaucoup plus rapide en 150 ; voir 180. Pour un ouvrage courant je descend pas en dessous de 150. En menuiserie je reste souvent au 120.
L'important est de rester dans le fil du bois.
Mais revenons à nos moulures pour ma part j'utilise du papier de verre toilé ( qui coutent un bras soit dit en passant mais ou il n'y a pas de rupture du grain quand on le plie).
Systématiquement je fabrique des cales pour poncer qui s'adapte en le décomposant au profil de la moulure. Donc pour pas changer de cales tous le temps j'étage mais moulures en les décalant avec un montage et je les ponce par cinq ou six à la fois. La même méthode est utiliser pour les panneaux.
Un ponçage particulier est réservé aux plate bande en bois de travers . Le ponçage est commencé avec un papier plus petit pour ne pas rayer et pris en travers.
Systématiquement si je ne suis pas sûr du fini je mouille à l'eau chaude ce qui me permet de mieux voir les défauts et puis de les faire remonter.
Je rentre pas dans les finitions purement manuelle au rabot et au racloir qui méritent un chapitre à eux seul
Resuivre
Resuivre un ouvrage
Les collages sont faits les ponçage et le cassage des arêtes inaccessibles ont été réalisés .
Il a fallu teinter l'intérieur des plates bande pour évider d'avoir un blanc en cas de rétrécissement du panneau. Pour cela il est pratique de se confectionner un trusquin à teinter morceau de tissu enrouler sur une tige en bois avec un clou pour limiter la profondeur. Pour une rainure de quinze placer votre clou à douze ; tremper et passer les cotés en travers fil , pour les cotés en fil la teinte pénètre par capillarité et de façon le panneau ne rétrécit pas.
Resuivre un ouvrage c'est repasser les parties passer à l'orbital ou autre machine et qui ont peut être laisser des traces (queues de cochons , travers fil etc)
Je repasse un coup rapide en respectant le fil , je casse les arêtes etc
C'est la vérification finale le moment ou l'on se dit que l'on pourrai faire mieux et autrement peut être.
Conclusion
Je n'aborde pas les produits de finitions qui vont venir dans un second temps.
Mon objectif était de sensibiliser sur le fait que la finition et le rendu d'un meuble ou d'un ouvrage dépend en grande partie de la qualité de son usinage.
Un usinage similaire peut être fait sur différente machine selon les habitudes de chacun , mais un élément de choix est la qualité de la finition.
Un usinage bien mené est une certitude d'une finition rapide et de qualité.
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Discussions
Beau résumé Effectivement la finition d'un ouvrage doit être appréhendée des le choix des bois d'un ouvrage , si je puis me permettre, tu aurais du faire un paragraphe en plus sur l'importance de l'établissement conventionnel avant le tracé !
Pour des pro ou amateurs éclairés, cela va sans dire, mais beaucoup de gens ici ignorent même ce que c'est ! (malgré le pas à pas que j'ai fait il y a 5 ans)
Salut,
Je ne retrouve pas ton pas à pas ?
Aurais t un lien ?
Merci
Legaulois ici :
Bonjour sylvainlefrancomtois
Tu as raison mon pas à pas est plutôt une sensibilisation il est très succinct pour faire comprendre que toutes les taches d'un ouvrage sont interdépendantes. en ce moment je n'ai pas beaucoup de temps avec ta permission je vais rajouter ton pas à pas dans le texte.
Bonbonveronbi oui pas de soucis , c'est fait pour ça !!
De toutes façon un pas à pas peut aussi se corriger ou ajouter des chose "pas à pas "
Merci
dependancesbois Merci !
Bravo, c'est très intéressant.
Merci
Top; comme d'hab'
On sent l'expérience.
Du (très) peu que j'ai vu, dans beaucoup d'ateliers, on ne s’embarrasse pas de ces questions...
D'ailleurs, les ponçages à la calibreuse (large bande donc) ne sont pas repris même si les traverses sont poncées en travers.
Oui
Je suis un Menuisier bizarre je vais te parler de proportions , d'harmonies de couleurs puis revenir à des notions de productivité.
C'est la somme des petits détails qui font la qualité d'un ouvrage,. Avec la pratique tu vas ajouter un à un ces petits détails tu sauras quand reprendre derrière la large bande selon le type d'ouvrage ou laisser cela en l'état.
A toi de construire ton expérience
Bonbonveronbi C'est exactement cela, avec l'expérience tout les paramètres se fondent instinctivement au cour d'une fabrication ! (ce qui n’empêche pas d’être attentif ! Des boulettes arrivent très vite même étant expérimenté)
sylvainlefrancomtois peut tu me dire comment rajouter la petit vignette de ton pas à pas sur l'établissement dans le texte.
Merci
Bonbonveronbi tu vas sur mon pas à pas , puis tu copies/colles le code dans ta barre de recherche !
Merci
Bonbonveronbi L’expérience, les expériences tu veux dire ?
Pour l'instant elle est très succincte mais j'essaie de multiplier les endroits où je bosse. Et à chaque fois, le matériel, les habitudes, le rythme de travail, les attentes en termes de résultats mais aussi productivité sont différentes.
Il faut une grande souplesse et beaucoup de capacité d'adaptation. Par contre, c'est également très intéressant.
Et c'est vrai que petit à petit il y a des choses qui s’immiscent imperceptiblement dans mon travail perso (ce que je fais moi tout seul, quand je fais comme je veux).
Bonbonveronbi
merci infiniment de partager ton expérience avec des néophytes comme moi. Ces partages, comme ceux de sylvainlefrancomtois , de José Das Neves et de tant d'autres sont précieux et font la qualité remarquable de l'ADB
Merci
Ben la que j'ai des mots sur ce que je ressentais je vais en effet y apporter un regard tout neuf sur mon 'bout de bois' ...
Un grand merci pour le partage et la rédaction c'est super clair ! On voit l'expérience qui parle...
Merci pour tout ces aspects très intéressant. Je suis amateur mais je regarde déjà beaucoup mes bouts de bois avant d'envisager leur place dans l'ouvrage. Aujourd'hui je n'arrive pas encore a le faire a l'étape de la planche. Je le fais après équarrissage mais les bois sont souvent déjà à longueur. Ceci dur c'est deja un bel exercice pour avoir des panneaux harmonieux.
Et je vois très bien ce que tu veux dire en parlant de compromis ils ne sont pas toujours évident ! A bientôt et merci encore
Super ces explications, un grand merci !
Quelques questions cependant :
Eau chaude par ce que ça sèche plus vite et pour l'orientation de la planche tu cherches les nœuds et tu observes la direction. Un nœud est une ancienne branche qui va toujours vers le haut
Donc j'en déduis "eau chaude du robinet" (je ne viens pas avec une casserole d'eau bouillante)...
Ce que j'aime bien, c'est qu'il y a toujours une logique, merci pour l'explication !
PROPRE, NET, SYNTHETIQUE....
Merci pour ces rappels qui s'étaient quelque peu enpoussièrés.
Très bon texte ! Personnellement je suis curieux des différentes techniques utilisées à la toupie, serait ce envisageable d'avoir un pas a pas la dessus ? Je n'ai que les techniques de bases et je sens que ça me manque !
Hello
La toupie est un vaste sujet un pas un pas sur les techniques plus élaborées m'effraye un peu car je me doit de rester dans des conditions de sécurité optimale pour l'utilisateur. Or expliquer par le texte ou l'image est différent que d'être présent pour corriger et évaluer la pratique de tout les opérateurs. Néanmoins je peux essayer de répondre à vos questions dans la mesure de mes capacités. Je vous signal José Das Neves à de nombreuses vidéos et un site sur les montages d'usinage qui sortent des sentiers battus .
Bonjour,
Il y a aussi la formation en ligne payante sur les machines stationnaires, FDFMMII de Tout-en-bois.com, qui est très bien faite. On y apprends à bien se servir des machines, avec un tas des gabarits, pour en tirer le maximum et en toute sécurité.
La formation s’ouvre en novembre, une seule fois par an. Cette année les inscriptions se clôturent le 28 novembre 2021,