Ce pas à pas présente un projet en cours de réalisation.
J'ai un triplet de long ciseaux Marples, ils ne servent pas souvent, mais je suis content de les avoir quand j'en ai besoin, il vont loin dans des caissons, et royaux pour affleurer quelque chose au milieu d'un panneau ! Et c'est prévu de tout faire à la main, avec des outils basiques.
Liste des articles
- Pré débits
- Affûtage/Dégauchissage
- Dressage des chants, établissement, tronçonnage et recalage.
- Traçage des queues d'arondes.
- Execution des queues d'arondes.
- Préparation et collage du panneau de couvercle.
- Rainure de fond.
- Découpe du fond et collage de boîte.
- Replanissage du panneau de couvercle.
- Préparation du bois du cadre du couvercle.
- Vernissage du panneau de couvercle.
Pré débits
On commence par prendre des planches (ici de frêne), où il y aura assez de matériel pour faire la caisse. En mesure l'envergure des 3 ciseaux pour avoir les cotes, et on trace en inspectant bien les défauts des planches pour les éviter un maximum, en vue du délignage et du tronçonnage.
Les outils utilisés : crayon/réglet/équerre et une égoïne et une scie à dos pour tronconner (affûtée en denture délignage si vous n'avez que ça, mais ça génère des éclats en sortie si le trait n'est pas forcé au tranchet, en somme la fibre coupée)
Affûtage/Dégauchissage
Ensuite vient l'affûtage du fer. J'ai un bois assez contrefilé, et j'ai envie de pouvoir passer relativement correctement dans les contrefils. Du coup affûtage rasoir et cointrefer très serré au tranchant (ce rabot ci n'a pas une lumière très ajustée). habituellement je me sers de plusieurs rabots à cet endroit, un réglé en forte passe, un en plus fine avec lumière ajustée. L'idée étant de montrer qu'on pouvait travailler avec un seul rabot pour cette opération (l'idéal pour le tout venant : un N°5). Pour les contrôle, j'ai fait la première, et elle me sers de référence piur les deux autres. J'ai été ennuyé par ma cale de blocage de planche, elle commençait à être usée, avec des planches un peu voilée, ça aide pas ! Dans ces cas là : une cale d'à peu près la hauteur des planche à raboter, ou un coup de guillaume sur la cale de bout (en bois dur, non fibreux, ici le wengé est un mauvais choix).
Dressage des chants, établissement, tronçonnage et recalage.
Je fais ensuite les chant selon le même principe, et ensuite j'établis mes faces de parement, et leurs position. Pour le tronconnage, c'est sciage pile sur trait, et ensuite je recale mes pièces de même longueur ensemble, pour une cote rigoureusement identique.
Traçage des queues d'arondes.
Je règle désormais mon trusquin à l'épaisseur de mes planches, je marque uniquement les face pour les côtés contre queues, en forçant un peu plus en contre parement, je trusquine léger côté parement (plus c'est fort, plus il faut raboter pour les enlever ensuite). Je règle ensuite mon compas, pour pointer les pieds de queues, en prenant soin que l'inter queue, au pieds, fasse un peu plus que la largeur du ciseau prévu. Il est réglé d'abord en contre parement, une fois que c'est bon, je pointe dans le trait de trusquin, côté parement. Je trace les queues en mettant mon critétium dans la pointe de compas, et je viens mettre mon équerre à queue d'aronde contre, et je trace. Je ne trace qu'un côté, et qu'une seule planche, je ferai les deux en même temps, dos à dos.
Execution des queues d'arondes.
Et après traçage on peut s'atteler à faire les queues d'arondes. Du coup on commence par les queues, avec les deux pièces en même temps (si vous le sentez pas, commencez une par une). Il faut vraiment s'entraîner à faire un coup de scie sans retouche. Ensuite je dégrossi au bocfil, et je fignole au ciseau. Pour les épaisseur de la sorte, je descned le ciseau sans marteau, en m'aidant de mon épaule. Et avec l'habitude, on arrive dans le trait de trusquin en contre parement. Sinon c'est marteau/maillet, en en descendant la moitié côté parement, et ensuite l'autre moitié côté contre parement.
Pour les contre queues, c'est par report au tranchet. A vous de juger le "jeu" que vous laissez, mais pareil, faut s'entrainer à descendre le coup de scie sans reprise, vous pouvez tracer aussi le retour à l'équerre sur le parement si ça vous aide (je le fais pas sur les petites épaisseurs, je le trace à partir de 25 mm d'épaisseur de panneau environ). En ce qui me concerne, je les fais très serrées (c'est pareil, ça dépend des bois aussi). Là je pourrais la laisser sans colle sans problème.
Préparation et collage du panneau de couvercle.
Dégauchissage et mise à épaisseur succint pour les deux pièces d'érable champêtre du panneau de couvercle, qui sera cadré. Là je ne cherche pas à avoir des pièces parfaites, je replanis après collage. Tout le soin à apporter est sur le joint de collage, contrôle à la lumière. Aucun rai de lumière ne doit traverser le joint, avec une pression seulement manuel. Encollage une face, juste ce qu'il faut de colle, et je maroufle les deux pièces, jusqu'à blocage sur mes signes d'établissement en symétrie de veinage. Ensuite je presse, avec un dérivé d'un "collage à l'espagnole" (c'est une méthode de collage de lutherie, pour les fond et tables d'acoustique, sur des épaisseurs de 3-4 mm, extrêmement efficace pour les fines épaisseurs), sauf qu'au lieu de la corde et des coins, j'utilise de la chambre à air. Ne jetez pas celles de vos vélos ! Ca sert à plein de trucs !
Rainure de fond.
Rainure de fond faite au rabot ciseau de 3 mm. Malheureusement mon trusquin à mortaise ne permettant pas de faire de tracé à 3 mm de large, j'ai callé ma coupe pare éclat vers l'intérieur de la boîte. En rainure non arrêtée, c'est tout simple, en rainure arêtée, il faut d'abord faire la rainure à chaque bout à la main, à l'aide du ciseau.
Découpe du fond et collage de boîte.
Découpe du fond en cèdre rouge, cotes intérieure de boîte plus rainure multipliée par 2, la découpe se fait sur trait, pour laisser un peu de jeu. La face visible intérieure de boîte est mise au propre au rabot (ainsi que les faces intérieures de caisse), et l'épaisseur du fond est réglée avec un semblant de plate bande sur l'arrière, pour s'adapter à la rainure. Et finalement collage.
Replanissage du panneau de couvercle.
Replanissage du panneau de couvercle. On racle le bourrelet de colle au préalable, et on vient faucher à travers fil, en attaquant environ à 45°. Ici sur cet érable champêtre moucheté/ondé, il est même inutile de racler ensuite, j'ai une surface prête à vernir. On pourrait la poncer, mais je ferai un vernis au tampon, c'est la première session à l'aide de pierre ponce qui s'occupera de poncer la surface. Affûtage rasoir de rigueur, et tranchant très légèrement convexe (ou avec les angles de fer cassé à la pierre).
Préparation du bois du cadre du couvercle.
Préparation des baguettes pour confectionner le cadre, qui va recevoir le panneau. Ce cadre sera assemblé à coupe d'onglets, collé à plat joint (à réserver pour les petit objets, pour les ouvrages sans efforts mécaniques, pour une porte de meuble, rajouter des renforts sous formes de clés, ou par l'ajout de tenon/mortaises dans les onglets). Découpe grossière à la scie, établissement, dégauchissage/rabotage, pointage directement sur la boîte, traçage et coupe des onglets et finalement recalage des onglets à la boîte. Une boîte à coupe permet d'aller plus vite sur les coupe avant recalage.
Vernissage du panneau de couvercle.
Il est conseillé de vernir les panneaux, ou tout du moins faire une bonne partie de la finition avant de coller les cadres avec le même panneau. d'une en cas de retractation, pour que la partie cachée en rainure, soit aussi vernis, et c'est plus pratique à vernir à plat, sans le cadre autour. Alors c'est un vernissage au tampon avec de la gomme laque, avec une préparation à la ponce. Une seule session de vernissage après le coup de pierre ponce, le reste sera fignolé une fois monté. C'est pas évident à expliquer par écrit le vernis au tampon, il y a des gestes en vidéo, mais après c'est à essayer chacun de votre côté, faut pratiquer.
Ce pas à pas présente un projet en cours de réalisation.
Discussions
Top ce rabot au final. Dis tu retourne tes pièces pour vérifier les desaffleur c'est ça ? Et donc dégauchir les deux pièces l'une l'autre ?
Ah oui remis en état ça marche très bien (il n'y a pas beaucoup de rabot d'avant les années 60 qui sont mauvais j'ai envie de dire, c'est souvent l'utilisation/réglage/affûtage qui pêche)
Et sur les petites planches sans cotes d'épaisseur précise, oui je les retourne de temps en temps, cela permet de contrôler la constance de l'épaisseur sur la longueur et sur la largeur, car tu peux être parfaitement plan, et raboter en sifflet. Et quand tu rabotes en crabe à 45°, c'est plus facile et ta semelle appuie en même temps sur les deux planches, tu remets tout le monde à niveau vite fait. par contre, gaffe au fil. Dans certains bois tu peux pas vraiment te permettre de faire ça, où juste en dégrossi.
Fof je vois, du coup merci pour les vidéos, je suis du genre à apprendre en observant plutôt qu'en écoutant ou lisant.
Les astuces de ce type c'est ce qui fait le coeur du travail je trouve.
Et oui effectivement les conceptions anciennes sont bonnes, rien à dire. Je reste ravi du mien.
Oak Ah bein tant mieux alors Perso c'est plus en lisant, et en essayant ensuite, et en réglant ce qui me plaît plus par rapport à ce que j'ai lu (exemple, un arasement, je le fais plus souvent avec une denture à déligner, au lieu d'une denture à tronçonner, mais je tranche la fibre au préalable au tranchet, du coup aucun éclat en sortie).
Et oui je vais essayer de montrer les opérations de A à Z, souvent dans les vidéos, c'est 2-3 passages, et c'est monté comme des films, souvent en accéléré, du coup tu n'apprends rien, c'est juste du divertissement finalement. Et ce sera comme moi je fais, mais après faut essayer, et trouver vos trucs.
Et c'est pour aussi montrer, pour ceux qui n'ont pas trop de place, et/ou peu de moyens à consacrer au travail du bois, qu'on peut déjà faire de jolies petites choses sur une surface de travail de 1m2 en comptant la personne, en appart par exemple, avec majoritairement des outils d'occasion ou fabriqués soi même. J'en ferai peut être sur la restauration d'outils (restauration efficace, en vue de se servir de l'outil, evidemment). Et je ferai une liste d'outils indispensables à mes yeux aussi (dont le nécessaire d'affûtage).
Fof j'attends tout ça d'un œil attentif
Toujours intéressant d'apprendre à redonner vie à d'anciens outils, de meilleure facture qu'actuellement.
Merci déjà pour ce pas à pas :-)
Encore un bel article on va se régaler.
Merci pour se partage
Ils vont être bien au chaud tes ciseaux dans leur jolie boite... Quelle épaisseur au final tu as à peu près ? 8 mm ?
Dans ces eaux là, entre 8 et 10 environ (ça fait déjà des boîte costauds si le fond est bien ajusté, et légères). Je mesure même pas en fait. Après pour le couvercle/fond c'est du report interieur de boite et extérieur.
Je me doutais bien que tu ne mesurais pas. C'était pour avoir une idée, j'ai toujours tendance à surdimensionner.
trente six seb Par contre attention au charnières, c'est souvent elles qui conditionnent ton épaisseur mini de caisse. En 8 mm t'en trouves, mais en dessous, c'est pas certain.
Fof ah oui, bien vu, faut que je fasse gaffe à ça.
Un grand merci pour ce partage, c'est top. Le projet est cool pour des débutants car simple (en apparence) et donc accessible.
Je fais une mention spéciale pour les vidéos qui sont, pour une fois, à vitesse réelle lors des opérations intéressantes. Cela est trop souvent oublié à mon goût.
Par contre, même si mes parents m'ont toujours dit que ce n'était pas bien, je suis jaloux de ces queues d'aronde ! Cela paraît tellement simple ! Même pas 10min pour un coin, c'est pas juste (bravo pour la maîtrise). Et cela m'amène une question. Tu ne rectifies pas, ou très peu les queues au ciseau. Est-ce parce que ton trait de scie est réalisé sans marge ou pour forcer l'ajustement ?
Le tout, c'est que ça serve ! Après faut se lancer de son côté, pas d'excuse, ce ne sont que des outils simples
Pour les petites caisses comme ça, tiroirs, oui je compte 30 minutes d'assemblage environ, un poil plus quand j'ai des queues d'arondes recouvertes à faire en facade.
En fait, pour le coup de scie, dans ce cas, je scie à 1 ou deux dixième de mon trait de tranchet (quand tu scies, ça doit te faire un feuille rikiki entre ton trait de tranchet et ton trait de scie), et c'est suffisant pour faire un assemblage très ajusté. Pour les grand panneaux, plus épais, genre caisse de meuble, je fais pareil, mais cependant je "dégraisse" les contre queues, c'est à dire que je fais un creux sur chaque face de contre queue, sans jamais toucher aux parements. Je fais de plus un chanfrein dans les parties cachées. Tout ça facilite l'enfilement tout en faisant en sorte d'avoir un assemblage très solide, et sans aucun jour.
Ok dac. Il va falloir que je travaille mon coup de scie alors.
Zorro Il n'y a pas de secret, c'est de la pratique. Il est judicieux de se pencher sur l'affûtage et avoyage des scies également.
Oui, c'est un de mes problèmes en ce moment. Mon avoyage est trop important pour être précis. Mais j'ai beaucoup de mal à trouver une scie adéquate en occasion. Je vais peut-être devoir investir dans du neuf...
La taille de la voie ne doit pas t'empêcher d'être précis. C'est quoi que tu as comme scie, avec quelle denture ? Et une voie ça se réduit, ne serait-ce que par un affûtage. Il est aussi possible de l'écraser. Sinon ebay fourmille de belles scies à tenon d'occasion, les tyzack sont très bien, les disston aussi, les spear & jackson, elles sont souvent besoin d'un coup de propre, d'une remise en service des dents, mais c'est formateur de faire tout ça, tu "comprends" ton outil. Si tu veux des outils de chez nous, ça va plus être des scies à cadre, mais qui fonctionnent tout aussi bien.
Super la méthode de collage !
Oui quand on y a pris goût, on ne sort plus les serre joint pour galérer sur des petites épaisseurs comme ça. Pareil pour coller des boîtes ou des tiroirs (ou de la ficelle), même si mes boîtes et tiroirs, je ne les serre même plus, l'équerrage étant fait par le fond, et une fois que c'est en place avec des queues ajustées... Et même sans le fond, ça doit tomber d'équerre si tout a été fait correctement au préalable.
Ca avance bien, me tarde de voir la finition; je vais découvrir plein de choses
C'est vernis au tampon (déjà fait, mais youtube n'est pas une foudre au niveau des upload).
Super; moi je fais toujours a la mèche Coton et huile dure.
Allez you tube au taf
Elle est super ta table de cigar box ! Tu vas mettre quoi comme micro dessus ?
Question sur tes pinceaux, tu laisses ton pinceau a collé tout le temps dans l'eau ? Comment tu les conserves ? J'ai toujours du mal avec ça (ceux qui me servent pour l'huile notamment).
Ça c'est une bonne question
Ouit toujours dans un bocal d'eau mon pinceau à colle. De temps en temps je change l'eau tout de même. Il n'y a juste qu'à le touiller avant de le reprendre et de l'essuyer. Pour l'huile, à moins de le laisser dans l'essence de térébenthine ou de l'essuyer aussitôt... Après faudrait voir si en l'enfermer dans une boîte hermétique snesiblement aux dimensions du pinceau, limiterait la polymérisation de l'huile (pour une huile naturelle type tung, je pense).
Fof super merci, j'utilisais pas de pinceau pour coller a cause de ça.
Pour le pinceau d'huile je l'emballe dans du cellophane ça tient mais c'est pas éternel .
Beau travail, merci pour le partage. La précision au bocfil est impressionnante: il ne reste plus grand chose à parer!
Pour la rainure: pourquoi ne pas commencer à l'avant de la pièce? ça force quand même moins, non?
Commencer à l'avant de la pièce pour la rainure ? Je ne comprends pas.
Je veux dire par là que tu fais ta rainure "en avançant" et non "en reculant". J'utilise toujours mes bouvets en reculant: d'abord quelques cm à l'extrémité la plus éloignée, puis je recule. Comme ça il y a moins de résistance, moins de risque d'éclat et le guidage me semble plus facile. Bon, je dis ça, mais je suis pas sûr que "éclat" fasse partie de ton vocabulaire! ;)
Et puis comme t'as l'air de bien insister avec le trusquin, ça doit se faire tout seul ensuite!
Tiens, pour l'affûtage, quelle est donc la troisième et dernière pierre que tu utilises ?
Les deux premières sont des diamantées j'ai l'impression...
A vrai dire je ne sais pas exactement (je l'ai acheté dans un lot de vieux outils), mais sont grain est extrêmement fin, elle me sers pour la finition. Je soupçonne que ce soit une coticule. Je dégrossi toujours au diamant pour économiser mes pierres naturelles. Ca s'use pour dire pas, et ça reste plan.
ah ha. J'ai aussi deux pierre naturelle très fines, je suis en train de les apprivoiser.
La premier est la pierre naturelle fine grise mystérieuse présentée ici.
Voici la seconde, achetée à Marseille durant les vacances avec un lot d'outils.
Elle est légèrement marbrée, très lisse (~12cm x 8cm)
Est ce qu'on serait pas dans le même genre de pierre que la tienne ?
Non elle est différente, plus bleuté, avec des veines plus foncées. Les pierres c'est à essayer de toute façons, des fois on est bien surpris par des vieux trucs qui payent pas de mine. Et les pierres japonaises synthétiques, j'en veux pas, t'es sans cesse en train de les rectifier.
C’est vrai qu’elle ressemble à une coticule bleu cette pierre, grande dimension et épaisseur de 8 à 15mm, c’est souvent le cas de ces pierres la. J’en ai essayé une belge il y a peu et c’est vrai que sa a l’air très bien. Par contre je ne sais pas les rafraîchir pour l’instant mais je pense qu’un marbre avec un peu d’abrasif suffit