Pont de baignoire

J'utilise un logiciel de modélisation 3D (Autodesk Fusion 2.0.20981).
J'y trouve mon compte, la mise en plan est pratique et donne un côté pro.
Et l'exportation en .stl fera la passerelle vers le trancheur/slicer (UltiMaker Cura 5.9.0).
À ce stade, je ne dois pas partir dans un délire irréalisable. Je commence déjà à me faire peur avec tous les quarts de rond que je mets à tout-va. Plus de quarts de rond, encore !

Je décide de faire une première ébauche sur du bois de pin, c'est bien beau sur mon écran, mais il faut voir dans la vraie vie mon petit bonhomme.

Bon... rien ne va, ça pique les yeux, c'est moche. Je revois mes plans, peaufine ici et là. Remplace deux quarts de rond par deux gros quarts de rond.
J'ai repéré les points délicats, la création de gabarit s'avère plus que nécessaire, et l'ordre des tâches à réaliser est clair.
J'ajoute… d'autres quarts de rond. Il m'en faut plus !
Ça se précise, le modèle me plaît, la cliente valide.

Une question se pose, comment je réalise les gros quarts de rond de 100 mm de diamètre... Plusieurs idées, mais aucune ne me va.
J'en parle à un membre de ce site : stefdefoot. "Tu n'as qu'à utiliser une meuleuse, regarde sur internet, il y a plein d'exemples".
Merci merci merci ! La proposition me plaît, j'ai le matériel, je fonce.
Je modifie mon plan et passe le diamètre de 100 à 125 mm. (Pas de hasard évidemment).

Passons au débit

Ici rien de particulier, j'utilise ma PKS 55 A avec le disque d'origine D=160.
Rien de particulier... Mis à part que deux morceaux sur quatre se sont déformés durant la nuit.
24h passées entre deux planches avec des serres jointes n'en viendront pas à bout.
J'ai de la matière en rab, je les refais en croisant les doigts.
C'est mieux, mais toujours pas parfait, je me dis que je rattraperai le peu au collage.

Les gabarits, c'est la vie

Je veux être le plus précis possible pendant l'usinage des différents diamètres.
Pas de CNC à ma disposition.
Qu'à cela ne tienne, une imprimante 3D fera amplement le boulot (malgré la durée des impressions, 8h de mémoire pour la plus grosse).
Je réalise donc des gabarits pour la défonceuse, une cale à poncer pour le gros quart de rond de D=125 mm.

Ici, j'utilise la bague à copier (17 mm) livré avec ma défonceuse (POF 1400 ACE), une fraise droite, une fraise droite à affleurer, une fraise ronde ainsi qu'une fraise... quart de rond bien évidement.

J'ai conçu un gabarit maître fixe, puis des bagues de différents diamètres prenant toutes appui les unes sur les autres.

Enfin le "vrai" travail commence, c'est la partie que j'attends et redoute le plus. Jusqu'ici, j'utilisais ma défonceuse surtout en affleureuse.

Je ne fonce pas tête baissée, un essai au préalable sur du pin m'a permis de me faire la main.

Je suis satisfait du résultat.
J'ai mal évalué la profondeur de la seconde passe. Je me retrouve avec peu de profondeur sur l'avant-dernière passe. Ça restera comme ça. Ne dites rien à la cliente !

On affleure

Là, un second gabarit, que je place en gardant pour repère le haut droit de la pièce. Je défonce une première profondeur qui me servira de guide pour la fraise à affleurer.

Et la misère, plus d'appui pour le roulement, je dérape, les boules, grave...les...boules.

J'envisage deux solutions.
La première, je recommence la pièce, humhum, pas moi, pas maintenant.
La seconde solution, créer la "même" erreur, aller, je prends une lime.
Je vois que c'est pire, j'insiste, foutu pour foutu.
Je me décompose, c'est vilain, pas beau.
J'insiste encore.
Bon bah, c'est pas mal ça.

Avec le recul, j'aurais pu me rendre compte du problème. Erreur de débutant, je n'ai pas contrôlé si ma surface d'appui était suffisante tout le long de la trajectoire.

Une rainure

Pas de gabarits cette fois-ci, uniquement du MDF et du double-face. C'est super le double-face.
Je n'ai pas de fraise assez large, je fais deux passes.
On est OK.

Les quarts de ronds 125mm

Je bouine un support pour la meuleuse et une butée réglée finement… avec ce que j'ai sous la main.

Voilà, sur le principe, on est bon. En revanche la finition est naze avec le disque à bois.
Je commande un disque à façonner. Pas mal du tout Michel !

J'imprime une cale à poncer diamètre 125 mm, un bout de double-face, c'est mon nouveau copain le double-face. Et me voilà prêt à rendre la surface bien lisse, 80, 120, 180 et 240.

L'éclat peut débuter

LES QUARTS DE RONDS, ENFIN.

Y a pas à ch***r. Ça claque grave. J'aime ce que je vois.
Une étape super agréable. Pas de souci particulier. Et ça, c'est bien.

On colle

Là, une autre pièce faite avec l'imprimante 3D. Cette fois-ci, pour tenir le collage, j'ai ajouté du papier de verre avec... du... double-face. Il me faut un sponsor.

Quelques repères au crayon pour contrôler une glisse éventuelle, la nuit passe, tout est en ordre, Unbelievable !

Sauf que j'ai mal pressé... un jour de chaque côté, fait ch***. Je comble avec de la pâte à bois. Ça fera le café.

Le ponçage

Une étape que j'ai sous-estimée, c'est long, tout ce magnifique quart de ronds demande à être poncé aussi, j'en ai fait trop.

Durant le ponçage, je pensais laisser de belles arêtes vives, mais c'est beaucoup plus beau avec un petit coup de papier de verre. Un mini-congé, ça rend le produit plus fini, je trouve.

Trois couches de vernis plus tard, égrainé au 240. Me voilà très content du résultat.

Avec le recul, je me dis qu'heureusement, c'est un petit projet.
Combien d'heures y ai-je passé, entre la toute première réflexion, la mise en plan, les multiples essais/test, la réalisation finale. Je dirais au bas mot 15 heures.

On ne cache rien !

Tout est dans le détail, et là, c'est clair que vue de près, il y a beaucoup de choses à dire.

Malgré ça, le résultat me plaît et je suis satisfait du travail accompli.

Merci de m'avoir lu.
À plus les boiseuses et boiseux.