Établi

J'ai commencé le plateau en juillet 2023, ça fait donc un an.

Je n'ai pas voulu me rendre la tâche facile, mais à défaut de facilité, le plateau sera en principe solide, lourd, et GRATUIT.
Il est fait de bois exotique qu'on m'a donné, en grande quantité... Mais en petites planchettes. Alors il a fallu coller les quelques 750 pièces qui le compose.
J'ai commencé par couper les bouts à la scie sous table (la seule fois qu'elle servira) pour avoir des abouts à peu près propres. J'avais commencé à la planche à recaler mais j'ai vite déchanté... D'autant que le bois est très désaffutant.
Ensuite, j'en ai coupé la moitié en deux, pour avoir des pièces en quinconce pour LD collage. Quelques photos :

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L'avantage est que j'ai pu faire le collage en plusieurs étapes. Je faisais deux ou trois rangées, puis je laissais, sécher, et j'en rajoutais au bout ensuite.

J'ai fait comme ça deux plateaux, de dimension d'environ 1750x470x45. Ensuite, il y avait beaucoup (beaucoup) de désafleurs, il a donc fallu corroyer... Le riflard était bienvenu !

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Les deux plateaux ont donc été corroyés, puis est arrivée la période de latence... Je n'avais pas le bois pour la suite, et j'ai mis du temps à me décider !
Il faudra attendre presque un an pour que ça bouge...

Pour la, postérité, je note que l'été 2024 est merdique ! En tout cas il n'a toujours pas vraiment commencé alors qu'on est en juillet ! Mais, euh, c'est pas le sujet... Le 17 mai 2024, boum, reprise des activités ! Mon plateau d'établi me regarde depuis 10 mois, par terre dans mon garage... Il me voit faire des spatules en série et il commence à s'énerver ! Alors je me décide à m'occuper de lui ! C'est décidé, je vais chercher du bois.

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Le piètement sera tout en hêtre ! J'ai laissé le bois s'acclimater dans le garage pendant deux semaines. En attendant, j'ai terminé le plateau : derniers ajustement des surfaces au rabot pour que ça jointe correctement, et collage des plateaux ensemble.

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Deux semaines après, j'attaque ! Scie et rabots en main, aciers affûtés, parés a en découdre ! C'est parti pour faire du copeau !

D'abord mise à longueur (avec surcôte) des pièces qui constitueront les pieds et les petites traverses

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Pis après bah... Je rabote. Et je rabote. Pendant des heures... C'est cool !

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Quand mes pièces étaient trop larges, je me suis permis de deligner un coup à la SAR. Le chute me servira à faire des spatules (et ouais, c'est pas fini !! C'est juste une pause !)

Une fois que tout ça est fait, j'attaque les assemblages. Je ne me suis pas occupé des traverses longues pour l'instant. On verra plus tard, car je n'ai pas encore décidé de la longueur du piètement.

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J'attaque le gros taff ! Le corroyage, c'est que du plaisir, là ça devient sérieux.
Du coup, pour l'occasion, je me suis fait un super trusquin d'assemblage :

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Il est top, ça m'a bien simplifié la tâche pour tous les tracés !

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Et c'est parti... Tout à la main : tenon, mortaise, tenon, mortaise, tenon, mortaise, tenaise, morton... Oups ! Faut que je fasse gaffe !

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Exécution moitié de trait... Quand j'y arrive ma scie jap est très courte et donc c'est long à scier, mais je m'en sort.
Avec les mortaises c'est une autre paire de manche. Je galère un peu, certaines sont vrillées... On voit le résultat ici : c'est pas top

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Mais pour l'instant je fais avec. Tant que ça n'a pas de répercussion majeure quand le tout sera assemblé, je continuerai à respirer !
Petit à petit, on y arrive donc...

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Les 4 pieds tiennent debout, il faut maintenant les relier entre eux. Je vous en dévoile un peu plus donc : il y aura deux traverses basses, une traverse haute à l'arrière qui débordera en haut pour servir de rebord au fourzitout, et le plateau sera encastré en tenons mortaises devant pour assurer la rigidité et éviter une traverse haute devant. Corroyage des traverses (j'ai galéré pour une parce que le plateau avait sérieusement banané !)

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Maintenant les tenons sont faits pour les deux traverses basses. Je suis en train de faire les mortaises sur les pieds.
Eeeeet... C'est là où j'en suis aujourd'hui. Donc la suite au prochain épisode !!

MàJ : les traverses basses sont assemblées. Cette fois j'ai fait les mortaises avec une mèche forstner de 19mm à la perceuse à colonne, puis terminé aux ciseaux. J'ai un bien meilleur résultat, notamment des joues bien droites. J'ai encore quelques ajustements à faire, mais j'ai pas résisté à tout emboîter pour voir le résultat :

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Coucouuuu ! Alors me voilà de retour depuis une semaine de mes vacances dans les Cévennes, c'était cool et j'avais la patate pour recommencer à travailler sur mon établi. Heureusement parce que juste avant de partir, je m'étais rendu compte que j'avais fait une belle bourde. J'ai fait mes traverses basses trop longues. Pour avoir suffisamment de dégagement au bout du plateau pour installer une presse allemande, il fallait que la longueur du piètement soit de 1250. J'ai donc fait mes traverses à... 1250 de longueur. Sauf que chaque pied fait 100 de largeur, donc j'avais une largeur totale de 1450... Bon, tant pis, je recoupe mes traverses, je refais mes tracés, je refais les tenons... Et puis je mesure, maintenant j'ai fait mes traverses à 1150. Ptain quel cn, j'ai enlevé que 100 au lieu de 200 j'aurais du prendre un café ce matin !
Je me pose quelques instants pour réfléchir à mes conneries, epis je m'y remets pour la troisième fois. Allez, c'est bon, les traverses basses sont faites.
Je vous ai pas parlé de l'autre connerie que j'avais faite avant les vacances, c'est pour la troisième traverse qui sera en haut à l'arrière. J'avais oublié qu'il fallait qu'elle soit à la même longueur que le plateau. Il manque 300mm... Tant pis. Je pourrais en refaire une un jour si ça m'enquiquine. Pour l'instant je ferai avec.

Bon allez, j'attaque la suite. Je vais faire les mortaises dans le plateau, que je dégrossis à la perceuse pour finir aux ciseaux, puis les tenons sur les pieds avant. Sur les pieds arrières, je fais un petit tenon et des mortaises de 10 au bedane dans la fameuse traverse trop courte. J'ai pas fait beaucoup de photos, désolé.

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Une fois tout ça fait, j'assemble tout pour voir un peu comment ça tient :

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Je commence à manquer de place dans le garage...
Résultat : c'est pas trop mal, mais loin d'être idéal. Certains assemblages ne sont pas top et ne tiennent pas bien. Et comme il y a un peu de vrille dans le piètement, ça se ressent un peu. J'ai réussi à réduire un peu la vrille en reprenant une ou deux mortaises, mais pas la faire disparaître. Je pense corriger ça au moment où je recouperai les pieds pour ajuster la hauteur, avec une cale sous le pied qui bouge un peu.

Du coup, le lendemain, je me décide à faire des petits trous pour cheviller tous mes assemblages. Avec une des extrémités de traverse recoupée, je me fais un gabarit de fortune pour les trous, ça m'évite un trait à chaque fois.

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Maintenant il ne restera plus qu'un coup de rabot à passer avant l'assemblage final. Ça, et une planche à poser pour le fourzitout !

On passe à la suite...

Comme je le disais, j'aurai une pressé allemande au bout. J'ai déjà acheté la quincaillerie il y a quelques semaines, le modèle court (350mm) vendu chez Outils Professionnels.
J'installerai également mon étau actuel sur la face de l'établi, mais ça sera sans doute la dernière étape puisque j'en ai besoin pour l'instant.
Le premier pas, c'est de découper le plateau... Et j'avoue que ce n'est pas une mince affaire. Je le pose sur mon établi et je monte à genoux dessus. J'ai deux copines pour m'épauler.

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Après, je prépare quelques pièces pour la presse. Une pièce qui sera fixée sous le plateau en surépaisseur pour visser la partie fixe de la presse dedans. Deux autres pièces pour le corps de la presse.

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Je réutiliserai la chute du plateau pour la presse. Je fais le truc un peu à l'arrache, sans plan, mais ça se goupille pas trop mal... Il reste encore quelques pièces à préparer pour la presse. Je ferai ça la semaine prochaine.

[SUITE]

J'ai repris bien entendu le chemin de l'atelier, et j'ai trouvé quelques heures par-ci, par-là, pour construire cette presse. Le premier pas à été de faire un assemblage à queue d'arondes pour assembler à 90° la pièce de hêtre qui sera le parement de la presse et la chute du plateau qui constituera le mors.
ensuite, mise à dimension de la seconde piece de hêtre, pour gagner en épaisseur, avec rainures à l'arrière pour que s'y insère le corps de la presse. La dernière étape sera de faire une plaque pour recouvrir le tout, elle sera assemblée avec des queues droites.

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Suite des photos

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Une fois la colle séchée et le panneau raboté correctement, je prends l'épaisseur de la pièce qui recevra les queues droites au trusquin et je trace les queues sur le panneau. Elles sont dégagées aux ciseau. Je reporte les queues sur l'autre pièce au tranchet et je dégage au ciseau une nouvelle fois. Le résultat est correct. Il y a un peu d'écart et de desaffleur (qui sera réglé par un coup de rabot) mais l'assemblage est diablement solide. Je n'ai pas réfléchi par contre à l'orientation de ma pièce et les queues sont en travers fil... C'est l'avantage de bosser sans faire de plan : on va vite et on fait des conneries Plus sérieusement, on verra si cela me porte préjudice un jour. La pièce sera facile à remplacer le cas échéant.

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Après quelques vis Enfoncées, la presse est prête à être montée ! Le résultat final encore une fois n'est pas digne des magazines mais elle est sacrément robuste et fonctionnelle, je suis assez fier et hyper content, surtout que cette partie me faisait très peur.

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Il reste maintenant l'installation de l'étau à gauche. C'est allé bien plus vite évidemment, pas sans son lot de galères dues à mon manque de quincaillerie et de réflexion, mais bon, elle est maintenant solidement fixée.
Je crée au ciseau un dégagement sur le champ du plateau de l'épaisseur du mors fixe de l'étau. J'installe l'étau et reporte au crayon l'emplacement des trous à percer. Ensuite je viens percer jusqu'à affleurer la surface (grâce au scotch sur la mèche) pour ne pas me galèrer à reporter les trous de l'autre côté du plateau. Je perce ensuite depuis le dessus à un plus gros diamètre pour enficher les écrous. Le reste c'est un peu de galère avec de la quincaillerie que j'avais sous la main et voilà l'étau fixé ! Ce plateau commence à avoir fière allure.

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