Bon, j'avoue, pour mon deuxième projet, je me suis très largement inspirée de la table basse de Maisons du Monde. Mais je l'adore ! Elle fait 1200 mm dans sa plus grande largeur sur 850 mm et 19 mm d'épaisseur. C'est à nouveau du chêne massif : j'en ai acheté une bille, donc on n'a pas fini d'en voir passer... :)
Je fais d'abord un croquis papier, et prépare une feuille de débit. Après avoir corroyé le bois, je fais des essais d'assemblages et colle les planches du futur plateau de table, renforcées avec des lamelles de 20 (rainures faites à le défonceuse, avec fraise à rainurer de 4 mm).
Je trace l'épure de la forme finale sur le plateau ainsi collé, et la reporte ensuite sur un gabarit en médium. Après l'avoir bien ajusté, je découpe avec une marge de quelques millimètres le plateau de la table le long de l'épure, et m'appuie enfin sur le gabarit pour la finition à la fraise à affleurer. C'était ma première utilisation de cette fraise, j'ai trouvé ça magique :)
Pour la finition du plateau, je fraise un petit quart de rond sur le pourtour pour que mes nièces ne s'ouvrent pas la tête sur l'arrête, et un chanfrein à 45° en dessous. Le résultat : la table paraît beaucoup plus mince (12 mm d'épaisseur apparents au lieu de 18).
Pour les pieds, je les découpe dans un parallélépipède de bois, et les met à format avec un angle de 15°. Puis je les travaille au rabot pour avoir une base de 30 mm de diamètre et un sommet de 40 mm de diamètre. Dans le sommet, je découpe un double tenon à épaulement.
Sous le plateau, j'ai collé/vissé trois renforts de 110 x 80 x 20 mm, pour pouvoir creuser trois doubles mortaises profondes (18 mm de profondeur me paraissait trop juste). Je me suis inspiré d'un fil sur le forum de Copain des Copeaux. Mais au lieu de m'en tenir à l'épaisseur des renforts, j'ai prolongé un peu les mortaises dans le plateau (c'est peut-être un erreur par rapport au travail du bois du plateau d'ailleurs, qui pourrait être gêné du coup).
En finition, du fond dur et du vernis de salle de bains, pour assurer une bonne étanchéité. Il résiste aux plateaux repas, aux cafés... moins aux petites nièces et aux stylos. Un peu comme mon canapé, quoi...
Quelques petites précisions :
DEBIT : je fait au départ un croquis papier : un carreau = 50 mm. Longueur en abscisse, largeur en coordonnées. A droite du croquis, pour chaque tranche de 50 mm de la largeur, je précise la longueur nécessaire. Exemple : la première planche en partant du bas va de la graduation 10 cm à 80 cm en abscisse => il me faut donc une planche de 700 mm (800 - 100) de long sur les 50 premiers mm de largeur.
Les planches du haut et du bas, très convexes, feront effectivement 50 mm de large. Par contre les autres seront réunies par deux ou trois (largeur de 100 à 150 mm) en fonction des opportunités laissées par le débit.
Je coche les tranches au fur et à mesure, ce qui me permet de voir ce qui reste et d'adapter le débit en conséquence.
GABARIT : pour reporter l'épure tracée sur le plateau de celui-ci au gabarit en médium, je trace quelques points de repère sur le médium (largeur max, longueur max, quelques points complémentaires) et dessine ensuite la forme à la main, et reliant ces quelques points. Je fais quelques vérifications et découpe le gabarit, puis l'ajuste par rapport à l'épure du plateau pour perdre le moins de matière possible lors de la découpe finale.
Il aurait été possible de découper d'abord le plateau avec de la marge, et reporter le profil sur le medium. Il aurait alors suffit de rogner quelques millimètres et de soigner la forme finale, avant de passer à la fraise à affleurer.
PIEDS : j'ai débord essayé de visser une tige filetée au sommet des pieds dans des inserts, pour la visser ensuite dans des écrous à frapper pris dans le plateau. C'était ma première fois, et c'était raté : pas assez précis, trop de jeu. Et certainement pas la bonne méthode... Bref, je me suis rabattu sur du solide.
Discussions
C'est très beau, épuré, et tout et tout... Mais... je vais jouer au vieux vilain, car je ne suis pas certain que cela soit de bon conseil de laisser faire des choses comme cela.
Les planches de 18 mm, simplement contrecollées et rien autre au dessous pour assurer la rigidité (les lamellos ne servent absolument à rien), je suis très très dubitatif: Il ne faut pas s'asseoir dessus, et surtout, tôt ou tard, cette table ressemblera à un Potatoe chip, même en alternant les fibres.
Les pieds, encastrés sur un peu plus de 18 mm, sans renforts, contreventements, cela me semble très juste. Manque de rigidité certain.
C'est bien de faire des choses épurées, simplissimes, etc, comme sur les magasines. Mais les trucs des magasines sont eux-même limite limite, même s'ils sont réalisés avec des machines ultraprécises et par des professionnels.
Et quand c'est bien fait, c'est parce que ces professionnels ont su aller aux limites de leur art (connaissance des bois, ce qu'on peut lui demander, etc).
Ici, on est exactement dans un cas de ce qu'il ne faut pas faire, sauf à être un Stradivarius de la menuise...
Donc, pour reprendre, j'aurais fait au dessous du plateau un triangle fait de traverses verticales, contre lesquelles s'adosseraient les pieds. Vu du dessus, cela ne se verrait pas et tu aurais une vraie table.
+1 ta forme libre est réussie , aspect de qualité !! mais il faut revoir l assemblage du piétement !
Horizontales plutôt les traverses non ? Sinon j'ai pas bien compris.
Je vais dans le sens de Kentaro, le risque de tuilage sur un plateau de 1200*800 en 19 mm est important (certain même), surtout qu'il n'y a pas d'alèse en bois de bout. Je te conseille de réaliser un piétement dans ce style decoclico.fr/t...-longue-p-37731. Tu gagneras en stabilité.
Bon copeau :)
+1
j'ai realisé ce genre de table en gigogne sur ma fiche avec moins de materiel ni metal de renfort en sapin de palette mais etude de solidité pour le bois en porte à faux
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Bien noté pour le tuilage ! Merci à tous pour vos conseils :) Il doit y avoir moyen de créer une structure en triangle en effet, pour assurer, et sans tout arracher dessous...
Les pieds semblent bien solides eux (aucun jeu, et ils sont tout de même enfoncés de près de 30 mm) mais je ne dis pas qu'avec le temps... Ce serait sans doute mieux s'ils étaient pris dans les traverses, comme sur la photo de sanglier.