Bonjour les amis !
Un de mes copains qui exerce la fonction de grimpeur-élagueur m'a demandé s'il serait possible pour moi de lui réaliser un nouveau manche pour une sapille, que son collègue avait achetée 10€ en GSB, et qui à cassé au premier jour.
J'ai accepté cela volontiers et il m'a donc remis la tête de l'outil. Une fois chez moi, j'ai préparé un quart de tronc de frêne qui me restait de mon manche précédent.
J'ai donc aplani ce quart en veillant bien à maintenir les cernes de croissance parallèles avec le mouvement de l'outil, et il m'est également venu à l'idée de donner une épaisseur décroissante au manche; plus épais à l'extrémité où l'on tient, et plus mince vers l'oeil de la sapille. Après cela, je trace et découpe la forme du manche.
Lorsque mon manche est découpé, j'arrondis le tout et ajuste le tenon qui va dans l'oeil à l'aide de mon nouvel outil: une belle wastringue de chez Veritas. Moi qui n'avais que très peu utilisé cet outil jusqu'à présent, elle est maintenant devenue ma grande copine à l'atelier.
Lorsque le manche est prêt, j'installe la tête de l'outil en place, cale avec deux coins, puis je découpe la base de l'outil avec sa forme courbe, me mets un coup de scie dans le doigt au passage et reste à l'arrêt quelques temps.
Une fois repris du service, je donne un dernier coup de finition avant d'appliquer deux couches d'huile de lin/essence de térébenthine, suivie d'une couche d'huile pure.
Bonne soirée à tous
Discussions
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Bonjour
Il est beau ce manche !
J'ai 2 questions qui me titillent :
Pourquoi amincir le manche près de la tête alors que c'est à cet endroit que les manches ont l'habitude de casser ?
Est ce que huiler un manche à l'extrême ne le transforme pas en savonnette et rend la prise en main trop glissante ?
(réflexion d'un vieux paysan qui a toujours fait ses manches en robinier)
Bonjour, merci !
La forme amincie sert aussi à s’adapter entre la tête de l’outil qui est petite et la poignée qui est plus épaisse. De toute manière, l’œil est assez petit et donc le tenon qui y passe aussi du coup, donc faire un manche plus épais n’aurait rien amené je pense.
Quant à l’huile, il faudra voir dans le temps mais jusqu’à présent je suis satisfait de cette méthode sur mes haches, la prise est bonne et le bois résiste bien à l’humidité
Bonne journée
Bonjour, l'huile de lin sèche par oxydation et pénètre mieux grâce à l'essence de térébenthine qui elle devient de la colophane en s'évaporant. Personnellement, j'ai toujours imbibé également la partie du bois qui entre dans la douille des outils. Comme c'est plus fin justement, il serait dommage que le bois pourrisse par là. Les manches en bois pour l'extérieur doivent être re-huilés tous les ans. Et il est tout à fait possible de les réutiliser immédiatement. Ce n'est pas grave qu'il y ait de la poussière qui colle puisque l'argile et la silice sont des matières de charge courantes en peinture, elle participe à la protection et donne une patine.
Enfin, grâce à l'épaisseur en fin de manche, il y a peu de risque que l'outil arrive à glisser des mains. On ne met d'ailleurs pas plus d'huile qu'il n'en faut, il ne s'agit pas de faire des frites.
La photo de présentation est top
... le manche aussi
Très joli manche Lucien, bravo! ;-)
Merci beaucoup !
Je connais (et j'utilise) l'outil sous le nom de "sapie". C'est une bénédiction pour ne pas se ruiner le dos...
Bonjour, oui pour ne pas en posséder moi même, j’ai vite compris lorsque mon ami m’a expliqué à quoi cela servait