Bonjour à toutes et tous,
Cela fait un bout de temps que je n'ai rien publié sur le site donc, je m'y remets avec une série d'assiettes "tournées" dans un premier temps à la défonceuse puis à la scie circulaire de ma combinée.
Je vous épargne le débit, le corroyage ainsi que les éventuels collages.
J'ai changé de méthode pour une plus rapide et ai fait mes "galettes" directement à la circulaire sur un gabarit fixé dans les gorges de ma combinée.
La pièce est vissée sur le gabarit, le haut contre celui-ci, le trou de vis disparaîtra ensuite lors du défonçage… pourvu que la vis ne soit pas trop longue
Une ébauche est dans un premier temps faîte par pans coupés, une fois la "galette" à facettes réalisée je la place dans le trait de scie de la lame et la fait tourner en avançant un peu plus à chaque tour.
La "galette" sort bien ronde, quelques traits de scie subsistent mais ils partent facilement au racloir.
Le "défonçage" de la galette se fait aussi à la circulaire: un gabarit en V serré sur la table bloque cette galette et permet de creuser le bois en remontant graduellement la lame.
Il est aussi nécessaire d'avancer le gabarit en fonction du diamètre de la galette et celui de la lame de scie afin de défoncer toute la surface de l'assiette.
Le même gabarit sert à créer le profil périphérique extérieur de l'assiette, le tasseau serré en travers évite de laisser ses doigts flirter avec la lame… c'est archaïque mais très efficace.
Ma fille a pu s'essayer à ces opérations sur deux assiettes en hêtre avec insert de merisier.
Voici le résultat obtenu après un vigoureux ponçage et une finition à l'huile de colza.
Les toutes premières assiettes (en chêne) sont un peu moins bien profilées faute de maîtriser la méthode… des prototypes
Discussions
Merci pour le partage de cette méthode de fabrication.
J'étais persuadé, avant de lire l'article, que ces assiettes étaient tournées.
Je vous en prie.
La méthode à la scie est celle que j'avais essayée quand j'étais apprenti (1986/88) et je n'ai pas de tour (ni même jamais tenté ce type de travail).
Je l'ai adaptée en fonction du matériel dont je dispose: une lame de 250 mm maxi soit une corde de 240 mm pour une flèche de 85.
L'assiette est concave de 22 mm (galette de 28 mm d'épaisseur mini) et a un diamètre de 260 mm (la largeur de rabotage de la Robland est 310).
Il est possible de "tourner" de plus grands diamètres mais la préparation de la galette sera davantage manuelle, après collages par exemple.
salut Laurent51,
Beau travail. En revanche, je ne suis pas sur pour la finition à l'huile de colza. Elle aura sans doute tendance à rancir dans le temps. Pour info, j'utilise de l'huile de lin alimentaire (qu'on trouve en magasin bio, pas celle poour refaire ces volets en bois)pour mes cuillères. J'ai aussi testé l'huile de noix. L'huile de chanvre est pas mal utilisée aussi.
Tu trouveras sur ce lien quelques infos intéressantes : finition alimentaire pour le bois
N'hésites pas à visiter le groupe boissellerieforestiere
Il y a des infos à glaner.
Bonjour et merci pour le compliment.
Quant à l’huile de colza, j’ai suivi quelques conseils, selon eux elle ne serait pas sensible à l’oxydation justement, d’où mon choix…
Je vais voir sur les liens que tu m’as transmis, ça me permettra de comparer.
Par contre le chanvre ne serait pas indiqué: très sensible à l’oxydation, là j’en suis certain, info de plusieurs agris avec qui je travaille.
Laurent51 L'huile de colza est encore plus sensible à l'oxydation que l'huile d'olive…
Mieux vaut poser ce genre de question à des chimiste qu'à des cultivateurs…
L'huile de chanvre est siccative, ce qui la rend intéressante sur le bois, à voir avec des chimistes si la résinification d'une fine couche ne la rend pas insensible au ranciccement (comme l'huile de lin)
Faut un peu arrêter de se prendre la tête avec l'huile .... de toute façon si l'objet est utilisé il va se patiner et huile ou pas, se teinter. perso j'ai testé dernièrement de l'huile de colza (la noix ça douille et le lin ça teinte) sur les conseils d'un pote tourneur et ça fonctionne sans odeur (je stocke les objets à l'air libre par contre). Après je passe juste une couche au pinceau que j'essuie quelques minutes après. Et pas de sensation grasse ou d'odeur.
tarpan merci pour l'info, je suis aussi parti du constat que la colza est riche en vitE donc antioxydante.
Les planches que j'ai faites à la colza ont un bout de temps d'existence et n'ont jamais ranci au contraire de celles à l'huile d'olive qui s'oxyde rapidement… et ça se sent réellement.
Mais bon, nos huiles sont plus ou moins oxydées surtout en fonction de leur stockage (teinte du flacon, t°C, etc) … ce qui est assez différent de quand elles sont appliquées sur du bois, à l'air libre, lavées, soumises à usure, etc.
Encompagniedescopeaux en effet, c'est le constat que j'ai fait: ça s'use, ça s'entretient régulièrement.
De la même manière, j'applique l'huile et la laisse tranquille après essuyage avec le même résultat.
Je trouve ces assiettes splendides. En plus, sans tour à bois, c'est un tour de force !
Merci.
En soit, ce n'est pas très compliqué à faire, ça demande d'utiliser nos outils d'une façon pour laquelle ils ne le sont pas habituellement… on sort des sentiers battus
Autre avantage: la possibilité de faire une mini série pour peu qu'on enchaine les assiettes sur un réglage de machine.
Salut, je ne connaissais pas cette méthode, qui a l'air très inintéressante!! A garder en mémoire! Ces assiettes sont très jolies!
Bonjour et merci pour le compliment.
La méthode permet d'obtenir rapidement les formes voulues dans la limite de la scie circulaire et en série s'il le faut, la phase de finition est plus longue qu'avec un tour si on "tourne" trop vite les assiettes.
Elles sont magnifiques, le profil à la scie donne bien !
Pour avoir déjà juste huilé des petits plateaux, des taches sont parfois apparues avec de l'eau.
J'aurais également peur si on s'en sert comme bol à fruit et qu'on y laisse un fruit pourrir.
Y a-t-il des solutions à ça avec les finitions alimentaires ?
Une bonne couche de vernis protégerait efficacement mais du coup on perd le côté alimentaire.
Bonjour et merci pour le commentaire.
Dans le cas présent ces assiettes sont des "utilitaires" donc, si elles devaient être marquées par l'usage qu'on en fait ce ne serait pas un problème pour moi.
Les planches à découper que j'ai faîtes sont soit balafrées de coups de couteau (et reçoivent régulièrement une couche d'huile pour leur entretien) soit elles trônent dans un salon comme décoration de table… c'est selon l'utilisateur.
L'eau stagnante peut en effet laisser des traces, ça m'est arrivé sur un plan de travail en hêtre ayant reçu une huile "spécial plan de travail", une courge avait commencé à fondre dessus… tant pis, la seule solution pas trop technique serait un vernis bistrot (ou un vernis avec fond dur) et en effet, ce ne serait plus alimentaire.
Le vernis souffrirait aussi beaucoup à l'usage.