Règles à bornoyer, version 1

Indispensables pour mes prochains projets. Deux pièces de cornière en aluminium, l’arête de l’une d’elles noircie au marqueur pour aviver le contraste, auraient fait l’affaire, d’autant plus qu’elles auraient été plus légères et pas sujettes à se déformer avec le séchage et les variations d’hygrométrie ambiante ; mais je n’aurais pas pu les aimer.

De l’extérieur, la bûche de pommier de laquelle j’allais extraire mes règles semblait avoir un fil droit et pas de nœud. J’ai tôt été déçu… Les nœuds dans les règles finies vont faire que le bois va sécher davantage là qu’ailleurs, déformant les règles. Le pommier est réputé pour sa stabilité dimensionnelle, à voir à quelle fréquence il faudra que je les rectifie.

Les inserts clairs sont en érable un peu ondé, ceux foncés, en chêne. (Ces derniers sont collés à l’envers – la partie la plus foncée devrait être de l’autre côté – et de toute façon inutiles là où ils sont : je ne me suis rendu compte qu’après avoir achevé les règles qu’ils ne se trouveraient jamais sur la ligne entre mon œil et les inserts clairs… Il aurait fallu les allonger et les placer plus près du milieu, l’idéal étant un insert au milieu couvrant les trois quarts de la longueur – ou juste une règle très sombre.)

Pour réaliser les inserts, j’ai creusé dans la règle un renfoncement de forme correspondante et au « fond » bien plan. J’ai découpé les inserts dans un morceau de bois raboté pour avoir là aussi une surface bien plane. Les deux surfaces planes seraient les surfaces à coller. J’ai strié celles-ci de coups de couteau pour augmenter l’adhérence de la colle. J’ai collé en place les ébauches d’insert avec de la colle de peau de lapin, et le lendemain, j’ai dégrossi ce qui dépassait et raboté aux dimensions finales. (Ça m’a donné des copeaux bicolores, où l’érable ne tient au pommier que par une infime surface de collage, et cependant, quand j’ai tiré transversalement, les deux bois ne se sont pas séparés, c’est le copeau en pommier qui s’est déchiré, juste en-dessous du collage.)

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Pour fixer la boucle en cuir au bout de chaque règle, j’ai fait un trou juste assez large pour glisser les deux bouts du lacet sans difficulté, en m’aidant d’un outil pointu, puis j’ai enfoncé un petit coin entre les deux extrémités du morceau de cuir. Ça suffit amplement, tant qu’on ne se suspend pas à la règle… J’ai appliqué le même système avec une cordelette sur une planche à découper, (en doublant le bout de la cordelette dans le trou.) On peut ajouter de la colle pour renforcer.

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