Grande lame fine pour couper proprement et facilement des tranches de gros pain au levain, en pique-nique, ouvrir des melons, &c. Fera aussi office de couteau de cuisine en voyage. La pointe très aigüe sert à étrognonner les pommes coupées en deux, retirer la racine des oignons, &c.
Je n'ai pas forgé la lame. Elle provient d’un ancien couteau à gigot marqué « Cornu à Troyes, » récupéré chez Emmaüs. J’ai séparé la partie qu’il me fallait du reste en cassant la lame après avoir pratiqué de chaque côté une rainure à la Dremel. (L’autre partie du couteau – 3 cm de lame sur un joli manche en pointe de corne blonde – me sert maintenant de cutter.) J’ai meulé jusqu’à la forme finale sur le touret à sec, fignolant au touret à manivelle. (La lime ne mordait pas.)
Pour percer le trou, sachant l’acier trempé trop dur pour percer au foret HSS, j’ai fait revenir l’acier à plus de 400 °C à l’endroit du trou, en chauffant sur la flamme d’une bougie jusqu’à nettement dépasser le bleu (en préservant le taillant.) Cela devait abaisser la dureté, et je pensais pouvoir percer comme de la lame de scie (non sans difficulté quand même.) Cependant, le foret ne mordait pas du tout. J’ai répété l’opération après avoir effacé les couleurs de revenu en frottant avec une goutte de vinaigre. Le foret ne mordait toujours pas. Peut-être est-ce seulement la surface qui est revenue tandis que la masse a gardé sa dureté ? J’ai abandonné cette approche, et, faute de foret à mise carbure, j’ai percé avec une petite meule conique Dremel montée sur la perceuse à colonne, en abreuvant d’huile (de pied de bœuf.)
La section de la lame au niveau du pivot était triangulaire, puisque prise dans la partie émoulue de la lame. L'idéal aurait été une section rectangulaire, ou autrement dit, que la lame, au niveau du pivot, ait une épaisseur égale de haut en bas : ainsi, un trait de scie de la bonne épaisseur aurait suffi à prévenir tout jeu rotatif. Dans mon cas, la partie où passe le pivot est plus fine que le dos, ce qui faisait que la lame ballotait un peu, dû à l'espace entre le bois et le métal de chaque côté, là où passait le pivot. Pour remédier à cela, j'ai inséré un morceau de papier à aquarelle gorgé d'huile de lin, plié de telle sorte qu'il soit à califourchon sur le talon de la lame (pour l'enfoncer facilement dans la rainure) et qu'il y ait deux épaisseurs de papier de chaque côté de la lame.
Manche monoxyle. Le buis provient du manche (lâche) d’un gros pilon en porcelaine de mortier de laboratoire « GDV Broère, » acheté 5 € sur un vide-greniers. Ce buis était plus facile à travailler que du charme local récupéré dans le bois de chauffage. Pour la rainure où se loge la lame, j’ai utilisé le bout courbe d’une scie à panneaux.
Le rivet est fait à partir d’un clou.
À part le touret et la perceuse à colonne, je n'ai utilisé que des outils à main. Lame rémoulue sur la meule à eau à pédale.
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Discussions
je ne connaissais pas les couteaux spéciaux pour couper les lentilles... C'est pour les couper dans l'épaisseur ou faire 2 demies-lunes ?
Niouniou La "lentille" est la protubérance, à l'arrière de la lame, qui vient s'appuyer sur le bois du manche pour limiter l'ouverture maximale.
Sympa !
Pour le revenu, même a 400° il faut attendre au moins une heure voire 2 pour atteindre une chute tres significative de la dureté. Et même la ça devrait te faire quelques chose d'assez dur, de l'ordre de la dureté d'une lame de scie affutable de qualité (pour résumer, en général si tu fait un revenu à 400°C pendant très longtemps, tu vas avoir une structure stable a plus ou moins mi-chemin entre l'état trempé et l'état recuit, mais bon la métallurgie est un sujet vraiment complexe). Pour détrempér vraiment faut chauffer plus fort en général
Sinon avec un forêt à béton, ou a céramique/verre, bien affûté, des fois ça marche