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OlivierMontagne

Comment réaliser des solives en partant d'arbres "imparfaits" : conseil, opérations, machines... ?

Bonjour,
Tout d'abord merci pour ces échanges, ces réalisations inspirantes, bref un super site/forum. Bravo.

Voilà, dans un 1er temps mon objectif est de mettre un plancher mezzanine dans une grange foraine, j'ai quelques question pour réaliser le solivage en partant d'arbres.
Le plancher du fenil était réalisé via des branches / rondins en frêne ou noisetiers, voir la photo. Je ne peux pas exploiter ces bois car bien mangées et cassants.
Par contre j'ai accès à plusieurs parcelles de bois. Je peux donc abattre cet hiver du chêne, ou chataignier ou robinier ou frêne ou tilleul.

Ma première question est quelle essence privilégier ? Les solives auront une portée de 240 cm maxi. Je suis sur des sections de 11,5 cm par 10 cm de large en moyenne. La grange est hors d'eau mais par hors d'air donc du coup il y a de la bebête. Le chêne serait le meilleur compromis (durabilité, flêche...) ?

Ma 2 eme question afin que ces solives fassent rustiques mais aussi par rapport aux arbres disponibles dans mes parcelles, elles ne seront pas droite. Par contre la face supérieure doit être plane pour le plancher. Quelles opérations me conseillez vous ? Scie à ruban pour enlever l'aubier et suivre les courbes puis degauchisseuse sur la face la moins courbée ?

Du coup, quels types de machines sont nécessaires (sachant qu'après j'ai d'autres projets à faire pour la grange : porte, volet mais aussi peut etre une ferme pour renforcer la toiture) ?
Une vielle scie ruban volant de 800 mm en tri pourrait-elle faire le job pour être dans un budget raisonnable ? Par contre pour la dégau-rabot faut-il une 410 mm en tri pour gérer des solives et autres bois "imposants" au bien une machine plus petite petite c'est faisable juste plus long en temps et plus complexe pour la stabilité et gérer les longueurs ?

Dernière question, surement le sujet a déjà été abordé, désolé, quelles sont les différentes solutions pour mettre de niveau les solives sur les poutres : les + et + de chacune ? Le calage a chaque solive est esthétiquement pas top je trouve. Est ce faisable de mettre une "sur-poutre" de même largeur puis faire les encoches des solives ?

Merci d'avance pour votre expertise
Olivier

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4 réponses

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zanca
( Modifié )

Salut,
tu peux aussi dresser la face supérieure de tes solives à l'herminette, hache, doloire ou/et planne si tu aime œuvrer à la mano.
Plus facile à réaliser dans du bois frais.
Bon ouvrage.

Mis à jour
mofran
Je suis d'accord

c'es comme ca que ca a été fait
jouer avec des machines élec changera automatiquement le style
faut quand même veiller a bien enlever l'aubier
pour avoir un plancher plan: rien n'empêche de jouer entre un coup de rabot élec pour ce qui dépasse et des cales pour les creux

OlivierMontagne
( Modifié )

Oui il faut que je trouve le bon équilibre entre temps passé à "l'ancienne" pour la beauté de l'irrégularité et ma fatigue / longueur du chantier don utiliser un peu les outils d'aujourd'hui. D'ou mon idée de scie à ruban pour les légères courbes et enlever l'aubier sans m'épuiser à la doloire...zanca mais par contre ton idée d'un coup de plane pour faire un "finish" manuel me plait bien.

dneis
Je suis d'accord

c'est certain que pour faire rustique, le mieux est de procéder aux outils à main !

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cocoM
( Modifié )

Tu parles de marathon pour équarrir à la doloire... à la machine tu es plutôt sur un sprint mais le physique va manger quand même. Tailler un plat sur des troncs à la SAR sans se casser le dos et sans casser la machine ça demande de l'expérience, et des servantes. Dégauchir une pièce de 2m50 ça demande là aussi des servantes, et ça tire dur sur les lombaires.

Mis à jour
OlivierMontagne

Merci cocoM ! Je n'ai pas l'expérience de ces "grosses" machines, du coup j'avoue je me questionne.

cocoM
( Modifié )

je débite régulièrement des "gros" morceaux de troncs (1m de long par 35cm de diamètre) pour préparer des pièces au tournage. Pendant un temps je le faisais à la SAR mais depuis que j'ai fais l'acquisition d'une gruminette et d'une guide de tronçonneuse adaptés je préfère cette solution.

Il y a à peu près 40cm entre l'avant de ma table de SAR et la lame ; donc il y a toute une phase où le tronc est en porte à faux. Pour palier à ça il faut installer une servante en entrée et en sortie de SAR, et fixer (d'autant plus solidement que le tronc est gros) le tronc sur un support plat qui va servir à guider la pièce. Le poids tronc + support sur 1m de long c'est déjà pas mal, alors sur 2m50 ça va être quelque chose. Il faudra des servantes sérieuses et pas des trucs pas cher de chez brico dépot. Ensuite il faut guider l'ensemble tronc+support pour couper droit. Avec une lame bien d'affût et un peu d'habitude ça se fait bien, mais dès qu'une dent perd du mordant ça devient sportif.

Pour passer des pièces longues à la dégau, il faut là encore des servantes, dont le réglage n'est pas si aisé ; et pousser un morceau de bois de 60Kg en le plaquant bien sur la table de sortie ça tire dur sur le dos.

La gruminette a l'avantage de se déplacer sur le tronc sans avoir à porter ce dernier.
Si tu veux seulement tailler un plat la gruminette n'est même pas nécessaire, une règle en bois vissée sur le tronc et un peu de maîtrise de la tronço suffisent à obtenir un résultat très correct.

Baudet

Qu'utilise tu comme guide pour la gruminette ?
J'attends la Vevor.
Jusqu'à présent je faisais ça an marquant le bois (ficelle dans du charbon).
Je m'en sors bien pour des pueces de charpente, pour des planches pas.
Le truc de l'échelle je trouve ça encombrant et compliqué non?
Je ne vois pas trop comment bien la fixer, simplement ,pouvoir passer la gruminette....
La règle vissée je ne visualise pas bien non plus, comme repère ou comme appui ?

cocoM

Baudet j'utilise un U fait maison (une planche bien dégauchie avec des tasseaux vissés sur les bords).
La forme en U permet de la stabiliser assez facilement sur la grume. J'y ai prévu quelques chapelles pour pouvoir visser ce support sur la grume, et je fais mon découvert en ajoutant au moins 2 cm sur le réglage de la gruminette par rapport à la longueur des vis. Pour le régler par rapport au coeur de la grume, je mets de cales.
C'est sûr que c'est encombrant, mais pas si compliqué.

Pour ce qui est de la planche vissée sur le côté, je l'utilise principalement comme repère, mais aussi comme appui pour démarrer ma coupe : je plante mes crochets d'abattage dans cette planche, j'aligne mon guide contre, et je fais une coupe en pivotant autour du crochet. Avec une chaîne bien affûtée et un peu tendue ça me permet de bien orienter le guide chaîne pour la suite de la coupe.

OlivierMontagne

Baudet cocoM J'ai réalisé des planches de robinier, honnetement l'échelle en aluminium c'est bien comme support pour la première. C'est léger à porter en forêt, tout en étant bien rigide.
Ensuite sur les 2 barreaux les plus extrèmes qui portent sur la bille je les ai percé pour la fixer par 2 vis. Il faut trouver le bon compromis de longueur de vis pour que l'échelle tienne (décorcer avant est mieux) mais pas trop longue sinon gaspillage de bois (car il faut être sur de tronçonner en dessous des vis ;-).
Pour que la gruminette glisse bien avec le poids de la machine, j'ai mis une peinture à base de teflon (type celogliss) sur l'échelle et la gruminette.
Par contre le truc qu'il faut prévoir et que j'ai déjà zappé c'est avoir une échelle plus grande que la bille afin que l'entrée et la sortie avec la tronconneuse se fasse bien à plat cad que la gruminette porte bien sur ses 2 traverses sur l'échelle.
Pour finir, pour que toute la puissance parte à la coupe, il faut prévoir pas mal de coin pour soutenir la planche/plateau dans la coupe qui vient de se faire.
Pour moi la gruminette a ses limites dans les petits diamètres afin de réussir une 1er coupe plane. Sinon c'est parfait pour sortir du bois semi-fini et pas trop lourd et éviter le débusqueur ;-)

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Baudet

Pour la résistance aux bêtes, la solidité, la facilité a usiner et sa merveilleuse odeur je privilegerais le châtaignier.
S'il vient de cépée ou de tetard, encore mieux.
Si la région est d'hiver doux ou avec des redoux comme on en a de plus en plus, abattre entre le quart décroissant et la nouvelle lune.
Pour le sciage, de telles longueurs90 sont faciles a amener a une scierie, s'il y'en a encore près de chez toi, ils peuvent ne faire qu'une coupe pour garder l'aspect rustique, placé sur un chariot ça leur prend quelques minutes et c'est droit.
J'en ferais deux aux mêmes séparations, c'est ensuite plus simple a encastrer, et ça equilibre les tensions au séchage.
Ici ils demandaient 80€ de l'heure un peu avant le covid (et minimum 50€ pour limiter)et en une heure ils en coupent des mètres.
Sinon c'est l'occasion d'investir dans une
Gruminette, un guide de 90 et une chaine a deligner.
Vevor en commercialise une qui semble ne pas avoir mauvaise presse auprès des amateurs.
La technique est presque la même que celle proposée par etiennedesthuilliers (carre de cp, planche guide), il faut juste laisser la place pour amener la tronçonneuse ou faire une entaille préalable.

OlivierMontagne
( Modifié )

Le chataignier viendrait du Sud Gironde donc plutôt climat doux (un peu trop sec maintenant l'été chez nous, ils souffrent) et c'est du taillis.
Oui d'après ces experts suisse,
youtu.be/ViJ1t...WFHd9hN4YU_7-id
il faut couper dernier 1/4 de lune mais pas le 1er ni le dernier jour et si possible signes de terre et de l'eau donc prochaine periode favorable cette année entre le 24 et 30 novembre.

Avec ma gruminette je viens de me tirer quelques planches dans de bon gros robinier pour faire la table extérieur, ça bouffe du mélange et de la queue de rat ;-) mais ça marche bien. Il y a juste un travail de finition assez important car la chaine laisse de belles traces. D'ou mon idée de récupérer une dégau / rabo mais je n'ai pas les idées claires sur le type de machine qu'il me faudrait ?
Sur de petit diamètre je n'ai pas encore essayé la gruminette car il faut fixer l'echelle/guide plus haut et donc plus "instable" si on ne veut pas une grosse dosse.
Tu as raison je vais peut être voir avec la scierie du coin, combien il prend.

Baudet
( Modifié )

Je n' ai jamais entendu parler des signes de terre et d'eau, ni des premiers et derniers jours.
Lorsque la lune fini son cycle elle se place entre le soleil et la terre. Il n'y a donc qu'une attraction par jour et la sève monte moins.
Les coupes sont plus seches.
Je prefere décembre et janvier pour le châtaignier.
En novembre on est parfois encore en sève.

AtelierArba

Quand on entend que le "sagittaire fait des tensions au bois" ça éclaire sur cette vaste fumisterie de bois de lune. Le problème est ici que le discours mêle un réel savoir faire (choix des arbres, coupe hors période de montée de sève donc en hiver) et croyances ésotériques qui flattent si bien les chantres du "cétémieuavant" en quête de velles histoires. Si on s'intéresse un peu à la dynamique de croissance d'un arbre (sève brute, sève élaborée) on comprend bien qu'il ne se videra pas de sa sève tous les 28 jours, si une étude scientifique prouve le contraire je suis curieux de la lire.

OlivierMontagne

Je pense comme dans d'autres domaines (ex : neuroscience afin de prouver des intuitions positives suivant le type de paroles...) nous sommes au début des "preuves" scientifiques pour les flux qui influence le vivant. La lune en fait partie mais certainement que d'autres éléments planètes doivent influencer la sève...
Ernst Zürcher, ingénieur forestier, professeur en sciences du bois, il me semble, a réellement prouver quelques points scientifiquement. Il faudrait fouiller dans ses parutions scientifiques et non ses livres grands publiques.
Après forcément ça n'intéresse pas la filière bois de financer ce type d'études qui ajouteraient des contraintes de coupe, aux nombreuses contraintes de coupes qu'ils ont déjà s'ils veulent faire travailler leurs salriés tout au long de l'année.

mofran

en effet quid de la vérification d'un label "coupé a la bonne lune?"
c'est une histoire de confiance entre le client et l'homme de métier, ca restera associé a l'artisan pur, c'est sa force et sa faiblesse, loin des labels indus

Baudet
( Modifié )

denisdkz personne ne prétend le contraire.
Je suis comme les médecins face au cholestérol, aux oncologues, je n'ai pas de preuve scientifique.
Juste issu d'une famille de forestiers, scieurs de longs, bucherons... l'observation d' ouvrages a l'intempérie qui tiennent des lustres, des siècles et d'autres pas.
D'un bois de cépée ou de grume.
L'observation, tant des poussées, des floraisons que des coupes.
La sève brute dans ce cas ci, (scientifiquement comme tu le sais, l'élaborée n'a rien a faire dans la coupe dun arbre sans ses feuilles) surtout s'il y'a des redoux ne reste pas statique sous le sol tout l'hiver.
Penser cela c'est réducteur.
On observe des petits gonflements des bourgeons, des écailles qui s'écartent qui le montrent.
Et ce n'est pas uniquement lié à la température.
Il y'a quelques années j'ai du couper du châtaignier a cause de la proximite de cables
electriques. Je l'ai fait fin fevrier, pleine lune (donc opposée au soleil), la coupe pleurait un tout petit peu a l'aubier et était humide au toucher. Le gars est repassé et m'a dit que je devais couper l'autre aussi, je l'ai fait une dizaine de jours après, en mars, la coupe était sèche.
Je n'ai jamais cherché de preuves ésotériques, la théorie de Newton me suffit.
Même si elle n'a toujours pas été expliquée scientifiquement 😉

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glaude

Tu as un modèle sous les yeux , inspire de la manière dont ils ont procédé afin de savoir comment aborder tes difficultés.
Pour le choix de l'essence, tous les éléments porteurs en bois dur et le remplissage avec le reste comme le tilleul.
Pour la réalisation du solivage, je ferai ainsi:
je réalise des mortaises ouvertes dans mes poutres, ensuite j'installe mes solives mais avant je fais un méplat sur la face inférieure afin que l'appui sur la poutre soit le plus correct possible. J'installe l'ensemble en essayant de faire au mieux au regard de leur forme.
Puis je mettrai un niveau laser régler sur la face supérieure de la poutre de référence et tout les solives qui dépassent de la ligne laser sont redescendues au trait avec un rabot électrique.
Cette solution t'évite de devoir passer chaque solive sur la scie à ruban. Porter et surtout maintenir des pièces lourdes, longues et faire un sciage droit relève à mon avis du petit bonheur à la chance.
Mais attendons les autres solutions!

etiennedesthuilliers
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bonjour vous couper votre poutre a 2m50
vous orientez votre poutre dans la meilleure position pour un sciage vous fixez un carre en cp 20 mm a chaque bouts
vous mettez une planche de 2,55m en dessous
vous battez un trait a l endroit du sciage
et avec votre montage vous sciez
ou bien vous regardez comment les scieur de long faisait pour débuter un premier sciage
ou bien pour la préparation des bois de brin pour la restauration de notre dame surtout les chevrons
et si vous êtes un virtuose a la scie a chaine
vous calez votre pièce de bois avec 2 clameaux sur deux traverses
et vous battez deux trait et vous scier bien verticalement
vous avez le choix
le menuisier

OlivierMontagne

J'avoue l'équarrissage à la doloire m'inspire bien afin de rester homogène avec la technique des poutres et fermes présentes mais en raison des quelques dizaines de solives à faire j'ai peur de m'épuiser.
En vidéo cela parait toujours simple ;-)
youtu.be/qOjMB...eb8raDeCO9ihG-r
mais dans la réalité il faut tenir la marathon.Je pensais garder cette technique pour les éléments unique si je dois en faire : 1 ferme, linteau... Merci

OlivierMontagne

Merci pour toutes ces pistes, je vais fouiller pour voir ce qui est le plus adapté à ma dextérité.

OlivierMontagne
( Modifié )

Merci glaude ! Ok pour l'assemblage avec la poutre et mettre de niveau, il faut juste que je trouve le compromis sur la dimension de la mortaise pour ne pas trop affaiblir la poutre tout en ayant suffisamment d'appui des solives. Une idée sur la profondeur d'ancrage dans la poutre ?

glaude

ne pas dépasser le tiers de l'épaisseur et garder le milieu de la poutre intact

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