Bonjour à tous,
Je suis en train de démarrer une activité de menuiserie. (voir MesBeauxCopeaux , quand j'aurai pris le temps d'alimenter ce compte...) et je réfléchis aux premiers investissements à faire en matière d'outillage manuels et électroportatif. Je n'ai qu'un garage pour travailler, je ne peux pas me permettre des grosses machines stationnaires. Je compte faire de l'ameublement principalement dans un premier temps mais j'aimerais aussi travailler un maximum le bois massif.
J'ai déjà :
- défonceuse (AEG)
- scie plongeante + rail 1m60 + 2 lames (Mafell)
- visseuse 18V (Mafell)
- ponceuse orbitale (Mafell)
- petite scie sous table (Skill)
- de l'outillage manuel (ciseaux, maillet, équerres, ..)
Ce que j'envisage :
- scie sauteuse (Mafell)
- perceuse à colonne (Contimac?)
- grands serre-joints ?
- guides de scie plongeante (80cm?) + fixation pour attacher à celui de 1m60 ?
- lames scie sous table / lames scie plongeantes / lames scie sauteuse
- mèches de foreuse de qualité
- fraises de défonceuse de qualité
- ...
Qu'est-ce que j'oublie ?
7 réponses
En complément de mon commentaire dans la réponse de Oak ; et en réponse à Kentaro et Atelierboisetcouleur ; je me permet un petit message d'espoir pour les petits ateliers pro.
Je ne perçois aucune animosité ni condescendance de la part des ceux qui ont répondu, mais malheureusement l'écrit et la concision des réseaux "sociaux" comme l'ADB peuvent donner ce sentiment... dommage car pour quelqu'un qui se lance toutes les expériences sont aptes à nourrir le projet, mais il est facile de se braquer et de fermer la porte.
J'ai démarré mon activité pro en décembre 2019, pas longtemps avant qu'on se retrouve tous coincés à domicile pendant des mois... Mon objectif de base était de faire de la production de petites pièces (tournage, boîtes, objets déco etc...) et de la vente sur les marchés "touristiques" (festivals, fêtes médiévales, marchés d'artisans et de noël...). Or avec le covid, toutes les dates de 2020 se sont retrouvés annulées, mon "business plan" est tombé à l'eau. Par contre les nombreuses résidences secondaires qui se trouvent près de chez moi sont devenues des résidences principales avec l'arrivée massive du télétravail ; et avec ça l'envie de la part des habitants de se créer un lieu de vie cosy.
Du coup, j'ai changé mon fusil d'épaule et j'ai investi 1500€ dans des vieilles machines en fonte des années 20 pour pouvoir faire de la menuiserie plus conséquente et profiter de cette manne de projets. Dans un garage de 36m² (avec la chance d'un grand espace extérieur et de l'absence de voisinage gêné par le bruit) j'ai ainsi pu fabriquer plusieurs escaliers ; des agencements de bureau ; de chambre ; un carport ; des portails ; des volets...
En sortant de ma formation, en écoutant les retours d'expérience etc... j'étais persuadé qu'un tel projet ne serait jamais viable ; je m'y suis lancé contraint et forcé surtout pour ne pas devenir fou par désoeuvrement... et pourtant à la fin de l'année toutes les machines étaient remboursées, j'avais complété mon atelier (2000€ de matériel pérenne racheté cette année là) et j'avais quand même pu me dégager des revenus (le taux de cotisation réduit pour les créateurs m'a permis de ne pas faire de choix entre investissement et rémunération).
Mon chiffre d'affaire brut reste ridicule ; mais mes charges le sont encore plus : pas de loyer pour l'atelier (puisque le loyer du garage je le paye déjà), peu d'électricité (atelier et maison sont sur le même abonnement ; et l'abonnement représente la moitié de la facture), pas d'eau (idem élec mais là l'abonnement c'est 90% de la facture), pas de poubelles (toujours pareil).
En étant parti sur des machines d'occase, sans emprunt, en faisant tous les transports moi même, en choisissant régulièrement de passer 8h à faire des mortaises à la main plutôt que de dépenser 1000€ pour une machine qui les aurait fait en 2h (6h gagnées par projet, à 15€ net de l'heure il faut combien de projets pour rentabiliser la machine ?)... Bref en réfléchissant plutôt à réduire au maximum mes dépenses plutôt qu'à faire monter mon CA ; et en appliquant cette logique de réduction des dépenses à ma vie quotidienne ; j'ai réussi à me dégager un revenu satisfaisant.
Et le dernier bonus de tout ça ? Et bien c'est que je n'ai aucun boulet au pied. L'an dernier, j'ai été terriblement lassé de cette activité (un chantier de trop qui a été emmerdes sur emmerdes, quelques clients chiants...). Aucun problème ! J'ai repris mon objectif de base : j'ai pu mettre l'activité entre parenthèses pendant 6 mois pour produire de quoi faire une saison de vente sur les marchés en vivant sur mes réserves ; et j'ai gardé en parallèle mon réseau de clients qui me demandent toujours quelques bricoles qui deviennent des "bonus" (un plateau de table basse à refaire devient un plein d'essence pour aller passer un week end chez des amis, une porte à raboter devient un restau...). Bilan de fin de saison : je me suis bien plus éclaté dans mon boulot, j'ai trouvé un rythme de travail qui me convient mieux, et même si mon CA a baissé mon revenu net a augmenté...
Je me permet de faire une comparaison avec un autre milieu économique que je connais pas trop mal : l'agriculture. Il y a en ce moment une "mode" des micro-fermes : souvent des reconversions pro, qui se lancent avec un budget de base au ras des pâquerettes, et un modèle de vente directe à tout petit CA. Les "vrais" agriculteurs qui galèrent depuis des années, qui ont acheté leur ferme 1 million avec un endettement sur 30 ans (c'est quasi la norme en élevage), achètent tous les 5 ans un tracteur à 250000€ et voient péniblement se profiler une retraite à 70ans avec 700€/mois en travaillant 50h/semaine regardent ces nouveau venus d'un oeil torve et avancent le fait que ces micro-fermes ne tiennent souvent pas longtemps.
C'est vrai,la majorité des micro projets ne vont pas aboutir à une activité pérenne, mais il y a une différence de taille :
Quand ces micro-fermes se cassent la figure, leur propriétaire reprennent un boulot salarié, parfois à temps plein parfois en complément d'une activité agricole réduite, et épongent les dettes sans difficultés.
Quand un agri qui a 400000 de dettes sur le dos et 5 salariés à payer se retrouve en difficultés ; il fini en liquidation judiciaire, s'il reprend un boulot il ne peut pas en vivre car la moitié de son salaire sert à rembourser la dette ; et malheureusement pour beaucoup la "solution" reste d'utiliser le dernier outil de la ferme qui n'a pas été confisqué par les huissiers : la corde.
Que ce soit dans l'agriculture ou dans l'artisanat ; bien évidemment on ne peut pas avoir un monde uniquement fait de "petits" dans notre société moderne ; et bravo à ceux qui osent se lancer dans des projets ambitieux ; sans eux l'économie ne serait pas suffisamment florissante pour que d'autres puissent s'épanouir dans des projets plus anecdotiques... Pour autant entre ces "courageux" et ceux qui n'ont pas du tout l'esprit d'entrepreneur et préfèrent un salariat sans prise de tête ; il existe toute une tranche de population qui a l'esprit d'initiative, mais qui n'a pas pour autant de rêves de grandeur. Si les "grandes" entreprises ne sont pas en mesure de leur proposer des postes adaptés à leurs envies et motivations, ils peuvent trouver leur compte dans des micro-projets ; et même si les échecs sont nombreux ils sont souvent sans gravité. Alors pourquoi les décourager ?
(contrairement à Kentaro, la concision n'est pas mon fort... il faut de tout pour faire un monde)
Bonjour,
Tout d’abord, je tiens à m’excuser si ma réponse ne s’oriente pas vers la bienveillance de bon aloi en ces temps béni mais peut-être vaut-il mieux prendre une petite claque en amont qu’une énorme fessée financière et morale à l’issue.
La première chose à dire, c’est que l’outillage à acheter n’est peut-être pas la question primordiale à ton lancement d’activité. Il me semble élémentaire de cerner ce que sera ton marché, tant sur le plan du type de réalisations que de la cible, et tu constateras rapidement que les outillages et compétences à mettre en oeuvre en découleront de manière presque évidente.
Tu annonces vouloir te lancer dans la production d’ameublement. Entends-tu par là de l’agencement (donc des gros trucs attachés au murs des clients) ou du petit meuble genre table de chevets ? Pour la suite, je pars du postulat que tu entends agencement dans tes propos.
Vient donc maintenant la question du niveau de prix que tu vas pratiquer. Soyons honnête, personne, à par ton entourage proche, ne paiera un prix artisanal (donc pas donné) pour une qualité perçue moindre que celle d’un meuble du célèbre suédois. Il te faudra donc des machines aptes à produire cette qualité dans un délai qui te permettra de résoudre l’équation revenu=F(TempsDeProduction). Hélas, il faut constater que cet outillage n’est que très rarement portatif. On peut citer la scie à format pour la coupe précise, rigoureuse, répétitive et sans éclats des panneaux. La plaqueuse de chants est aussi un presque essentiel (bon OK, une plaqueuse Virutex portative ça le fait un peu aussi). Pour l’assemblage, au minimum Zeta P2 et Domino (Bon si tu as gagné au Loto, un centre d’usinage 5 axes c’est bien aussi). Si tu veux bosser sur le massif, il te faut un rabot-dégau ainsi qu’une toupie. Toute envie de délire à base de défonceuse sous table en mode vidéo YT anglo-saxonne me semble totalement à écarter. Quant au rabotage à la main, il est certes attirant pour le bricoleur mais aucun pro qui a besoin de remplir son assiette ne s’y risquera aujourd’hui.
Pour continuer, parlons un peu de l’espace. Tu nous dis ne disposer que d’un garage pour travailler. Bien ! La question que je me pose, c’est où assembles-tu tes meubles avant la livraison ? Même en travaillant en mode semi-industriel sans montage à blanc, je t’assure qu’il en faut de l’espace pour stocker les pièces d’une bibliothèque de 3m de long.
Je finirai par l’aspect le moins sympa (et celui-là, il sent le vécu) Au début, tu vas y passer des heures, refaire des pièces qui ne te plairont pas, essayer sans cesse de nouvelles choses. A cela va se rajouter la partie administrative, commerciale et j’en passe. Des heures en veux-tu en voilà que tu fourniras pour une rémunération de misère (quand ce n’est pas toi qui sera de ta poche). La « machine » la plus importante de ton activité c’est toi et ton entourage familial. Vous devez être prêts à cet investissement. L’effondrement de la cellule familiale est un risque important à prendre en compte lorsque l’on décide de se lancer dans une activité artisanale et, soyons clair, dans un premier temps, c’est ton conjoint qui subviendra au besoins du foyer. Il faut qu’il y soit prêt …
Enfin, si mes propos préliminaires ne t’ont pas fait me mettre un vote négatif et jeter une malédiction sur mes descendants pour les 10 prochaines générations, voici ma liste (non exhaustive) de matériels nécessaires au lancement d’une activité de production en essayant de rester cohérent en terme de budget et de place, en plus de ce que tu possèdes déjà ET de ce que tu envisages:
Un combiné Scie-toupie-rabot-degaut-mortaiseuse si possible récente avec ras de lame et inciseur.
Une Lamello Zeta P2
Une Domino (à voir son utilité)
Une radiale précise genre Kapex
Une plaqueuse Virutex AG98F
Un utilitaire pour le transport
Bien sur des lames, des mèches, des fraises … mais ça, ce sont des consommables.
Si tout ceci te semble inaccessible, pourquoi ne pas envisager une activité de poseur ? C’est rémunérateur, demande peu de materiel fixe et peu de locaux et permet de démarrer une activité à moindre risque.
PS : Bon Kentaro a été plus concis que moi dans sa réponse mais l’esprit est le même.
Coucou.
Je comprends ta question qui traduit l’exaltation d’un début.
Il nous faudrait plus d’informations sur ce que tu envisage de fabriquer.
Sans ça :
Pour la sauteuse je pense qu’une metabo à 50€ c’est déja parfait.
La Domino c’est vraiment bien.
La grande règle c’est pas con (enfin la rallonge de celle que tu as)
Des serres-joints bien sur.
Si je peux me permettre un conseil :
1 - Tu vends un projet.
2 - Tu étudies tes besoins matériels pour le mener à bien.
3 - Tu investis dans ce que tu peux amortir et tu loues ce que tu ne peux pas amortir.
Si je peux me permettre un second conseil :
Tu as une vision de ce que tu veux faire. Ne te laisse pas trop influencer par la façon dont les gens pensent que tu devrait agir.
On ne juge l’autre qu’au regard de ses propres limites.
Les conseils sont comme les outils, certains sont nécessaires et d’autres non.
Si ce que tu fais fonctionne tu n’as pas besoin de plus d’outils, ni de plus de conseils.
Garde un peu de sous
Bonne chance.
Toujours la même question récurrente, je veux me lancer dans le métier du bois mais je ne sais pas par où commencer alors je veux un max d'équipements haut de gamme, dites moi ce dont j'ai besoin.
Si, comme tu le dis dans ta présentation, tu as suivi une formation de menuiserie, tu as dû te rendre compte de ce qui allait t'être nécessaire, de même si tu as déjà réaliser quelques projets.
N'oublie pas qu'en tant que pro c'est avec ton futur revenu que tu joues.
Pour faire de l'ameublement tu as tout ce qu'il te faut hormis comme le précise Bingo une belle collection de serre-joint, alors commence avec ça et vois au fur et à mesure.
La scie sauteuse est un des outils qui sert le moins, surtout en ameublement, alors d'en avoir l'usage.
Pour la PAC aussi il y a des alternatives moins onéreuses.
Hello,
Si pas déjà fait, pourquoi pas te payer déjà un stage avec un pro ?!
Quelqu'un qui a ou qui a eu une pratique d'artisan, pas un formateur sans expérience de terrain.
Par exemple, en une semaine, on peut aborder les pratiques essentielles, échanger sur les réalités du métier et se faire une idée plus précise du matériel utile ;-)
Tu veux pas plutôt acheter en fonction de ce que tu vas fabriquer et ce qui est susceptible d'être nécessaire à ce moment là (pour les lames, pour tes fraises et tes mèches) ?
Une scie sauteuse Mafell est-ce bien nécessaire quand une Makita va faire aussi bien ? Pareil pour la PAC.
En revanche, des serre-joints de toutes les dimensions sont toujours utiles (dormants à tube).
Plutôt que tout ce que tu envisages - en dehors des serre-joints - viser une dégau/rabot (si tu veux travailler le massif) ?
Si tu n'as pas de machines stationnaires et que tu veux faire de l'ameublement viser une domino/tourillonneuse/lamello ?
Je trouve quand même la question un peu bizarre