Salut les boiseux
Je suis curieux de savoir comment vous gérez les demandes des clients qui viennent avec des photos d'inspiration et qui vous demandent quelque chose de similaire.
Alors quand c'est juste de l'inspiration et qu'il faut imaginer une création à partir de ca pas de problème.
Mais certains clients arrivent avec une photo et disent "c'est ca que je veux".
Je respecte la création et la propriété de œuvres et je voudrais réagir de la bonne facon sans perdre de client.
Comment gérez vous ces situations ?
Comment faites vous pour savoir si un objet est protégé à partir d'une simple photo ? (La reconnaissance d'image ne fonctionne pas toujours)
D'avance merci pour vos retours d'expérience.
8 réponses
Salut.
S’inspirer c’est pas grave. Tout le monde s’inspire. Sur une photo tu n’as pas de côtes, pas le détail des assemblages tousSa.
On passe bien notre temps à répliquer des volets ou des portes en rénovation pour assurer la continuité du style.
Je pense qu’il faut pas se prendre le chou, si clairement t’es sur un objet protégé et que tu en as la connaissance, changes légèrement le design par précaution.
C’est différent de faire de son métier la contrefaçon et de braconner les grands succès sans autorisation que d’accéder aux souhaits de ses clients dans une société de l’image.
Sinon on ferait plus de claustras ni de bibliothèques.
Je serais plus prudent que les copains... et personnellement, j'y vois un soucis.
Je dirais que cela dépend.
Si quelqu'un vient avec une photo d'une étagère ou d'une bibliothèque, certes, la plupart n'ont pas de style bien défini, et toutes se ressemblent. Dans ce cas, pas de problème.
Par contre, s'il s'agit de copier quelque chose où il y a une vraie réflexion, la patte d'un désigner, connu ou pas, là, je me poserai beaucoup plus la question. Par exemple, si quelqu'un venait me demander de faire une copie d'une étagère de Chapo comme celle-là, je pense que je dirais non:
morentz.com/pr...ue-in-solid-elm
Il y a trop de choses dans ces étagères qui relèvent du génie propre à Chapo, et je n'oserai pas les copier pour une utilisation commerciale.
Dans ce cas, je proposerais mon propre design, pas nécessairement directement inspiré de, mais en proposant quelque chose qui a la même ligne de pensée.
Les designers sont des gens qui vivent (et souvent vivotent) de leurs idées. Les copier n'arrange rien. Copier, c'est volé. C'est une question d'éthique.
Et cela vaut autant pour les désigners connus que pour les inconnus. C'est même pire pour les inconnus qui se font allégrement piquer leurs idées tous les jours...
Si on n'est pas capable d'avoir ses propres idées, faut pas faire.
Et pas la peine de faire appel aux styles Louis XV ou Louis XVI pour justifier la copie. Ce n'est plus du tout la même époque, la même pensée, et surtout, la même éthique... A cette époque, le concept d'"idée originale" n'existait pas.
Sans aller aussi loin que Kentaro dans la défense de la propriété intellectuelle, je suis assez d'accord avec lui pour dire que la copie servile pose question du point de vue de l'intérêt, en tant qu'artisan... Mais c'est un point de vue personnel.
De toute manière, la création n'existe pas sans inspiration.
J'ai toujours pensé que les droits de propriété intellectuelles devraient s'éteindre à la mort du créateur. Je ne vois aucune raison, morale, éthique ou philosophique ou ce que vous voulez pour justifier ce que l'on appelle les ayant-droit vivent sur le génie créateur de leur parent, ou peut-être pire, s'arrogent un droit de regard sur ce que l'on dit ou fait de son œuvre. Le génie, c'est Picasso, pas ses enfants.
On me répliquera que les héritiers palpant les millions et/ou les usines de papa sont légion, et c'est vrai, et pourtant cela me gêne moins (ou différemment).
une copie, c'est les mesures , les matériaux identiques et l'usinage !
inspiré de, c'est l'ensemble qui ressemble et identifiable immédiatement comme tel !
tu le signales sur ton devis et facture , tu met en titre ex:
fabrication et montage d'une bibliothèque style 1950, d'inspiration charlotte perriand .pinterest.fr/p...51076688843888/
ou table de salon a la mode vintage inspiration steiner .
bonjour
je suis avec intérêt les observations sur la propriété et les arguments de chacun certains sont d'ordre moral et d ' autre je ne voit pas sur quoi repose leur argumentations,
bon nombre d ouvrages , de loi, de jurisprudences donnent des explications opposables en cas de différent
je comprend que l' on se pose des questions mais ne serait il pas plus sage de trouver un juriste en la matière pour vous éclairer car les questions ne sont pas aussi simples que l' on pense et varient énormément suivant les cas
etienne desthuilliers
Hello,
Dans ma modeste expérience de tourneur (section Rasage, domaine très codifié), il arrive que des personnes me demandent de reproduire des manches de blaireaux de rasage produits par des marques connues ou d'autres artisans.
En discutant avec le client, deux cas de figures :
1/ c'est pour radiner sur le prix de l'original. Dans ce cas, NIET !
2/ c'est par manque d'idées : dans ce cas, j'essaie de faire préciser ce qui plaît (forme, taille, motifs, etc) et je propose MES modèles. Ou je renvoie poliment vers l'artisan créateur si on ne sort pas de la demande initiale.
Dans tous les cas, il me semble important de respecter le travail créatif d'autrui quelle que soit son exploitation par héritiers ou société. Et copier m'ennuie, même mes propres modèles... il y a tellement de variations possibles !