Bonjour à tous,
petit poste pour recueillir un retour d'expérience des divers reconvertis de ce forum.
En effet je dispose actuellement d'une micro entreprise ou je fabrique des objets décoratifs, planches etc... Principalement pendant les fêtes en général.
J'exerce comme ingénieur pour mon job principal. Je vais la faire courte car en général les histoires se ressemblent pas mal: Je vais sur mes 29 mon job ne me passionne plus du tout, je m'ennui au boulot, avenir tout tracé mais aucune envie d'aller dans cette direction. Passer la journée en réunion, faire des powerpoints, paperasse, et compagnie toute la journée c'est pas mon truc.
Du coup cela va faire une bonne année bientôt que je réfléchis à une reconversion. L'an dernier j'avais justement ouvert ma micro entreprise pour avoir un "échappatoire" à coté de mon job principal et pouvoir toucher le bois, mais comment dire... Les objets de décos c'est cool mais c'est davantage la réalisation et pose de mobilier qui m'intéresse. Je rêve de me lever un matin avec le courage de plaquer ma situation confortable et foncer vers mon rêve mais... pour l'instant je n'ai pas trop le courage que certains d'entre vous on eu...
Ce qui tend en faveur de mon projet:
-L'avantage d'avoir été salarié, j'ai pu me constituer un atelier convenable (pas optimal mais pour débuter c'est pas mal) par exemple, un gros combiné lurem (seul défaut le chariot n'est pas ras de lame), une bonne scie à ruban, une fraiseuse cnc faite maison avec changement d'outils automatique et tout l'électroportatif qui va bien dans une bonne gamme (plongeante défonceuse festool, etc...). Mon atelier doit valoir entre 15 et 20 000€ ce n'est pas énorme pour un atelier de menuiserie mais entre les avoir et devoir les emprunter à la banque le choix est vite fait...
-Une motivation solide, un bon relationnel, une bonne capacité d'analyse de la rentabilité faisabilité et autre.
-Ma femme qui me soutient (et je pense que c'est vraiment important)
-Pas encore d'enfants (mais ça ne durera pas 10 ans, c'est au programme)
-90m² dédiés à mon atelier + 45m² en extérieur, couvert pour le stockage)
-Un diplôme d'ingénieur mécanique, certe ça n'a rien a voir avec la menuiserie, mais je pense que ce que l'on apprend, tout n'est pas à jeter pour se mettre à son compte.
Les faiblesses de mon projet:
-Je suis autodidacte. Il me manque beaucoup de pratique, raison pour laquelle je voudrais faire une formation pour apprendre les bons gestes et l'efficacité.
-Un prêt à payer. L'immobilier est cher, c'est pas nouveau, on s'en sort je gagne entre 2000 et 2500 net par mois on y arrive en sachant que j'ai injecté entre 500 et 700€/mois pendant 2 ans dans mon atelier, Les deux gros achats que j'envisage encore sont un gabarit festool Vs600 et une festool domino car ça fait vraiment gagner du temps. Tout ça pour dire que on arrivera à tenir si je tourne au smic 1 ou 2 ans mais au delà si je rentre pas au moins 1500-1700 net par mois (sachant que sur ça je ne dois rien prendre pour l'atelier, le chiffre d'affaire doit suffire à couvrir les frais de l'atelier) ça peut mettre en danger ma vie de famille dans le sens où l'on risque d'avoir du mal à payer la maison et les factures.
-Je vais avoir 29 ans et ne peux donc plus faire de contrat d'apprentissage. On m'a parlé de la transition professionnelle qui permet de conserver le salaire le temps de la formation mais je ne sais pas comment cela se passe.
Raison pour laquelle j'en appel à vos retours d'expérience, de ceux qui ont osés et ce sont finalement mis à leur compte, comment se passe leur quotidien etc...
Je ne me mettrais peut-être pas immédiatement sorti de formation à mon compte, histoire d'acquérir un peu d'expérience chez un patron mais c'est vraiment la finalité souhaité. Je n'ai pas peur de bosser 200h+ par mois si c'est par passion et pour mon résultat personnel (on bosse pour sois), je ne cherche pas non plus à être riche, je veux juste pouvoir subvenir aux besoins de ma famille, être libre et faire ce que j'aime.
Merci d'avance pour vos retours
12 réponses
Hello.
Je suis ce que l'on appel un reconverti..
Ma reconversion C est faite en mode bourrin, je touchais déjà un peu le bois av, j ai passer mon cap en candidat libre, le lendemain des résultats j ai démissionné et créer mon entreprise.
J avais déjà des chantier en vue et des clients potentiels. Car C est la le plus important. Un atelier C est bien mais s il n y a pas de bois à mettre dedans ça sert pas à grand chose.
3 ans C est le temps qu il m a fallu pour me faire connaître et reconnaître car au début tu n'as rien à montrer, les archi, maître d'œuvre ne viendrons pas vers toi s il ne voient pas ton travail (fb, site internet ou autres).
Rien n est gagné d avance il faud provoquer la chance, accepter des petits boulots pour un jour taper des beau chantier (j ai était à mes débuts chez une dame âgée pour lui recoller des chaisses, mettre des chevilles dans les murs pour des tableaux et autres broutilles).
Faud aussi à mon sens pouvoir travaillé tt les bois et dérivés de manière à pouvoir proposer une offre d ensemble (désoler madame mais je peux faire que les plans de travail en massif dans votre cuisine, les caissons je peux pas.... C est un peu dommage).
Pour la partie financière je rejoins Oak 1500/1700 au bout de 2 ans tu risque d être déçu.
Bon courage à toi.
Salut.
Pour le parcours je comprends. A 6ans je construisais des cabanes, à 12 j'arrondissais mes fins de semaines en bricolant chez les voisins, à 14 il fallait que j'attaque la filière scientifique pour faire plaisir à la famille et ensuite la nuance : échec scolaire et refus de l'obstacle, à 18 je prends les voiles et m'offre une vie de vagabond, de job en petits boulots je vie la dolce vita.
L'amour m'a reconduit sur un peu plus de régularité pour enfin me mettre à mon compte il y'a deux ans environ.
J'ai 34 ans.
De mon point de vue tu as tous les atouts matériel pour réussir ton entreprise (au sens aventure du terme)
Je vois cependant deux points à travailler/étudier :
- Ton parcours n'est effectivement pas un atout pour les financements, mais il ne tient qu'a toi de l'enjoliver.
Un bilan de compétences via le Greta par exemple, associé à quelques stages de découverte via les conventions du pôle emploi sauront démontrer ta motivation à te reconvertir.
Tu peux également trouver toutes les similarités entre le job de menuisier et ton ancien boulot afin de les articuler. Les financeurs adorent les belles histoires, rien ne t'empêche de leurs mâcher le boulot.
- Tu as la crainte des revenus... alors ça comment dire.
Je comprends tout à fait que ta vie t'ai conduit à souscrire des crédits d'habitation notamment (fort heureusement pour les machines et l'atelier ce n'est pas le cas) mais dans un premier temps il va falloir réduire la voilure niveau charge et ne pas espérer gagner 1500/1700 pour la maison.
La menuiserie c'est une activité de fond, il faut travailler sa clientèle, faire ses preuves et apprendre à se servir de l'outil (l'entreprise) que l'on à dans les mains. Assez vite et surtout si tu n'as pas de charge tu pourras ramener des sous mais ce sera irrégulier.
A ta place je capitaliserai un peu pour palier la difficile première année. Je crois que ta compagne te soutient, préviens là que c'est d'un soutien financier et psychologique dont il sera question. Les doutes, les erreurs, la responsabilité et donc la culpabilité sont quotidiennes.
Maintenant que j'ai bien noirci le tableau un petit encouragement : a mes yeux je fais un superbe métier, mon confort est incroyable. J'emmène ma fille à l'école tous les matins et je peux faire du sport, profiter de mes proches et m'accorder du temps.
Nous ne roulons pas sur l'or et je ne suis pas propriétaire mais on a la banane tous les jours de se savoir indépendant et à l'abri des degueulasseries du monde entrepreneurial.
Mon couple et ma parentalité sont exempts de bien des soucis grâce à ce choix. Je n'échangerai ma situation pour aucune autre. Ma compagne partage ce point de vue.
C'est un Choix de vie, pas mal de mes amis sont ingénieurs ou cadres dans la grande distribution, j'ose à peine leur parler de mon bonheur tellement ils ont l'air triste.
Avec le temps si tu veux gagner plus et travailler beaucoup tu pourras.
Si t'as des questions hésite pas, sans l'air du bois je ne serais peut-être pas là à te raconter tout ça
Salut,
Je suis également un (heu) reux con verti (doublement même, voire plus puisque de mon premier métier dans la marine je n'ai fais que changer d'affection et de fonction et aussi de métier en interne).
Puis technicien (ça pète ce terme, bon moins qu'ingénieur) cordiste, puis monteur en construction bois (salarié à tout et rien faire dans les maisons ossature bois) et à mon compte depuis 7 ans comme "artisan du bois" puisque je prends tout ce qui m'intéresse et que je me sens capable de faire bien (et d'assumer mes bourdes).
Niveau salaire ... ben c'est pas besef , je préfère pas calculer, mais je vis bien (comme dirait Sam Suffi !).
En me mettant à mon compte , le but était de me libérer des ordres et de travailler selon des valeurs qui me tiennent à coeur , de ne plus subir de clients roi, voire aussi d'amener quelques réflexions chez les gens ouverts (oui je suis nanar écolo et j'assume).
Ma femme gagnait bien et moi j'ai une pension de l'armée (650 euros).
Problème, je me suis retrouvé complètement coincé entre ma façon de voir la vie et mon couple. Ma femme se servait un peu de mon boulot comme excuse pour bosser encore plus (alors qu'il n'y avait pas besoin du moins selon moi!).
Et je me suis retrouvé à vivre une vie contraire à tout ce que je pronais. J'ai mis fin à mon couple alors qu'on allait s'engager dans une grosse rénovation qui nous aurait détruit.
Donc oui se lancer dans une reconversion c'est des changements, et quand on fait des changements, ça change TOUT.
Il n'existe pas de calcul sur l'avenir.
Le point important c'est de s'accomplir, les risques sont là mais ne pas les prendre ne les retire pas.
Ça c'est plus dur à faire entendre.
Il faut vraiment être conscient que c'est généralement un revirement total.
Attention c'est pas négatif forcément.
A refaire, je refais pareil, parce que maintenant je suis en phase avec moi même et ça n'a pas de prix.
Par contre pour ça il faut surtout éviter de s'enfermer dans des obligations comme les crédits et toutes charges fixes que l'on peut éviter. Les deux dernières années ont bien démontré que les calculs de rentabilité ne sont pas efficaces devant des pandémies ou des confinement.
Ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier (être capable de faire des choses variés ou être capable de se former). Être clair dans ses relations clients (quand on ne sait pas on ne sait pas mais on va se renseigner).
Pouvoir adapter son quotidien.
Voilà pour mon expérience perso.
"Saute et laisse toi pousser les ailes pendant la chute" (je sais plus qui ! ).
(Édit : Ray Bradbury !)
Pfiou, il y avait de la lecture ici !!
Je vais détonner un peu mais je pense que c'est tout à fait faisable d'arriver aux revenus que tu souhaite. Peut être pas tout à fait dans le délai voulu, sûrement pas de manière aussi régulière, mais d'atteindre ce chiffre en moyenne, c'est faisable.
C'était un peu mon projet initial mais ça ne s'est pas fait, car je n'ai pas trouvé de boulot salarié et je me suis mis à mon compte un peu par défaut. Mon projet initial était d'être salarié pour pratiquer et acquérir de l'expérience. Je visais un smic. Dans la pose, les salaires sont supérieurs, j'imagine que dans les entreprises mixtes, c'est un peu au milieu. Faire que de la pose ne m'intéressait pas du tout mais j'en ai fait un peu et ça me sert beaucoup aujourd'hui. Et donc avec un boulot salarié, si tu n'es pas trop loin de chez toi, tu as largement le temps de faire d'autres chantiers avec ta micro entreprise. Surtout si tu es aguerri.
A l'heure actuelle, je gagne moins que ton objectif pour une raison essentielle : je ne suis pas assez productif et mes chantiers ont tous du retard. Sinon, à l'heure actuelle le boulot est là, je suis plein jusqu'au printemps prochain et j'ai encore des devis à faire.
Donc la période est favorable car il y a du boulot mais il y a des difficultés en vue sur les approvisionnements : pourra t-on se fournir plus tard et trouver la marchandise dont on a besoin (du bois massif notamment) ? et aussi, jusqu'à quels prix les clients seront ils toujours au rendez vous ?
Pour le reste, les points positifs et négatifs ont déjà été soulevés par les copains.
Je te souhaite une pleine réussite dans tes projets.
Bonjour
très intéressants ces échanges sur ces parcours de vie
Alors je précise qd même que je ne suis pas un reconverti mais que je vais m'engager dans la création d'une micro entreprise
je n'ai pas non plus la même problématique car je suis...retraité!!!...Alors pourquoi ce choix alors que je pourrais me la couler cool ?...eh bien parce que j'ai attrapé le virus du bois à l'âge de 20 ans et que, 45 années plus tard je suis toujours pas guéri (et c'est tant mieux), et que j'ai aussi besoin de me dire vivement demain,... ca aide à se lever!!
Alors je vais me lancer dans un CAP en candidat libre, certainement pour me rassurer d'une part mais bien sûr pour pouvoir exercer pleinement ce métier de menuisier!
Plusieurs fois , dans ma vie professionnelle j'ai eu envie de tout plaquer pour ma passion...je ne l'ai pas fait - pour des raisons basiques qui ont été largement exprimées dans les réponses précédentes- sans remords ni regrets, apparemment, mais avec quelques doutes qd même...
Je suis mal placé pour te donner un conseil, mais à ce que j'ai lu, tu as déjà bien bordé le sujet....alors !!!!
Merci d'avoir lancé ce débat !
Gilles
J'ai fait moi aussi une reconversion, mais tardive. J'ai travaillé pendant plus de 30 ans comme ingénieur responsable d'affaire dans une grosse entreprise. J'ai beaucoup apprécié ce travail pendant les 25 premières années, puis introduction en bourse, actionnaires gourmands, et profits, profits, profits. J'en ai eu ma claque de ne plus avoir les moyens de faire mon boulot correctement et je suis parti à 58 ans en apprentissage pour préparer un cap de menuisier. J'ai bénéficié d'un dispositif qui s'appellait le FONGECIF en 2018 mais qui a changé de nom depuis. Les entreprises cotisent, et cet organisme prend en charge tout ou partie de la formation de ses salariés. J'ai fait une formation en alternance avec les Compagnons du devoir, qui m'a permis de voir aussi les contraintes de l'entreprise. C'est un gros atout par rapport à une formation en centre de formation à 100 pour 100.
J'ai été embauché en fin de formation par l'entreprise dans laquelle j'ai effectué mon apprentissage.
Un CAP, ça se faisait en 3 ans dans les années 60,maintenant c'est 2 ans et en reconversion c'est 1 an seulement, alors avec un cap, on ne sait vraiment pas grand chose.
J'ai travaillé 3 ans en entreprise et je suis très loin d'avoir appris tout ce que j'aurais souhaité . Mon patron disait : il faut 10 ans pour faire un bon menuisier.
J'ai eu la chance de travailler pendant 4 ans dans une entreprise EPV qui fabriquait des portes et fenêtres pour des châteaux, manoirs, églises et bâtiments classés ainsi que des boiseries et un peu de mobilier. J'ai côtoyé de très bons menuisiers, auprès de qui j'ai beaucoup appris. Démarrer seul après un cap, je l'aurais fait si je n'avais pas eu le choix, mais ça aurait été beaucoup plus compliqué.
Côté financier, j'ai divisé mon salaire par 3 en changeant de travail. Heureusement, mes enfants avaient fini leurs études. Des revenus plus faibles ça impacte aussi beaucoup la famille. Deux de mes enfants ont fait des études supérieures en même temps à Paris. Avec un smic, je pense que ça aurait été impossible. Ce n'est pas pour rien que la proportion d'enfants d'ouvriers est aussi faible en études supérieures. Et enfin, comme d'autres l'ont déjà dit, il est nécessaire d'avoir le soutien inconditionnel de son conjoint, comme ça a été le cas pour moi.
Reconversion en cours comme beaucoup ici
Perso : un faux départ à l'école (dans la restauration) puis 20 ans de marine (dans les télécoms).
Et là, à 40 ans, ça m'est venu d'un coup en septembre, j'ai tout plaqué pour apprendre le "bois", à temps plein, tout seul, dans mon petit atelier de 10m2 (J'ai pu me le permettre car je suis bien soutenu et entouré).
Très sérieusement, je n'ai jamais été aussi heureux, aussi longtemps et aussi tout le temps. Tous les soirs, je me dis "vivement demain !"
Bref, je viens de passer le CAP ébéniste en candidat libre et en septembre je commence une école de lutherie. On verra la suite plus tard
On est tous différents, avec nos contraintes et nos aspirations, mais de ce que je lis, attention à ne pas vouloir aller trop vite en besogne sur la rentabilité espérée. ça risque d'être difficile d'arriver à moyens terme à tes prétentions. Certains l'ont dit bien mieux que moi.
De mon point de vue :
Tu dois profiter de l'année qui vient pour mettre de l'argent de côté.
ça laisse le temps de t'organiser, te renseigner et trouver une formation pour la rentrée 2023.
En parallèle, il faut t'inscrire à un CAP en candidat libre pour juin 2023 (un que tu ne comptes pas faire en formation, hein. Genre ébéniste ). Acheter des bouquins et potasser. Travailler, s'entraîner, quitte à faire un peu moins d'heures au boulot pour dégager du temps (80% ?). Avec cet objectif, tu vas énormément progresser. Et puis cela montrera ta motivation à changer de métier.
Rien n'empêche aussi de faire des stages de formation de quelques jours, c'est cher mais ça peut être utile dans ton cas si tu cherches à être drivé sur les gestes et les process.
En tout cas, je pense que tu es au bon endroit, que des gens bien ici
Avec tout ça, moi je dis fonce et fais toi plaisir !
Aaahhh! Encore un BIFURKEUR !!
C'est la grand mode en ce moment. Même les "X" s'y mettent...
Et c'est très bien!
Personnellement, j'ai bifurqué il y a plus de 10 ans. J'ai été un précurseur...
Carrière dans la finance, expatriation à l'autre bout de la terre, la belle vie, et puis un jour, plus envie...
J'avais la chance de disposer d'un grand atelier équipé, celui de mon père, d'une maison à la campagne, les enfants étaient grands (mais il fallait payer encore les études), et pas d'emprunts, pas de dettes.
Je me suis lancé dans une niche très spéciale, niveau mondial (la fabrication de télescopes). internet m'a beaucoup aidé, le bouche à oreille planétaire, etc, etc...
Cela fait 12 années que je m'éclate, même si question revenu, c'est plutôt le smic depuis 12 ans, et pas de vacances pendant tout ce temps... Je bosse 7j/7, bien sur.
Mais je m'éclate!!
Les clés de la "réussite":
- Etre flexible, réactif, furtif, léger... (ce qu'on apprend dans tout bon cours de management).
- Minimiser les frais fixes (emprunts, etc). L'idéal, c'est ne pas avoir d'emprunts du tout.
- Etre en mesure d'arrêter à tout moment (on peut changer d'avis, cela peut ne pas marcher...)
- Ne pas trainer de "boulet" (enfants...).
- Etre bien certain à 300% que le conjoint est à plein dans l'aventure (il ou elle risque de devoir être le bred winner pendant pas mal de temps...).
Le coté sombre:
Bosser dans le bois, c'est chiant, sale, épuisant... Il faut être en bonne santé. On bosse dans le froid, la chaleur de la canicule. C'est physique. Très physique. Et il faut un moral d'acier.
Faire des petits trucs pour le plaisir, c'est pas la même chose que de répéter ça pendant des années, avec les contraintes de temps et la pression des clients.
Les clients, c'est chiant... Ils veulent tout tout de suite, ils ont leurs propres idées, et ils ne sont jamais contents du résultat... (il y a de bons clients aussi, et on peut se faire aussi plein d'amis...)
Les perspectives d'"évolution de carrière" sont limitées. Sauf à faire grandir la boite, embaucher des esclaves et devenir un grand petit patron et se faire de la marge sur l'exploitation des autres...
On n'a plus de temps pour rien d'autre. On bosse tout le temps... Plus de hobby, de soirées avec les copains. De toute façon, on est trop crevé...
Etre menuisier, socialement, c'est pas la même chose que d'être ingénieur... Par contre, "Ingénieur ayant bifurqué", c'est en train de devenir la "classe"...
Il n'y a pas d'élastique. Dans 5 ans, plus possible de redevenir ingénieur. Surtout en France où, jusqu'à maintenant, on n'aime pas du tout les "traitres". Tu seras foutu pour l'Industrie. (Ceci dit, il est possible que cela change).
Le corolaire de Bifurkeur, c'est SOBRIETE... Les revenus sont limités, il faut mettre de coté pour se faire de la trésorerie pour les jours "sans"...
Apprendre à vivre avec peu.
Bifurquer, c'est abandonner les délices et le modèle de la classe moyenne un peu supérieure. Bifurquer, c'est apprendre à être pauvre.
La aussi, il faut que le conjoint en soit conscient et partage les même valeurs... Vêtements achetés sur les vide greniers, bouffe chez lidl (ou faire son jardin....), voiture d'occasion à 1000 €, pas ou peu de vacances, un tel portable et un ordi pour toute la famille, etc, etc... C'est tout.
Plus de surconsommation et d'achats coup de coeur. Revenir aux fondamentaux. On s'y fait très bien.
(ceci dit, si tu bosses comme un fou, si tu bosses bien, et si tu es reconnu comme un bon artisan, avec une bonne clientèle, tu peux arriver dans quelques années, vers 50 ans, à te faire 3000 € par mois, 4000 si tu es vraiment malin).
Voila voila...
NB:
Avant de te lancer, prépare ton commercial/marketing. Réalise des choses, des meubles, des trucs, que tu pourras présenter aux clients potentiels. Fais toi un book.
Commence à démarcher avant de te lancer. L'idéal, c'est déjà d'avoir des précommandes le jour J.
Surtout, ne pas se dire: aujourd'hui, je commence, et demain, je pense au commercial.
Fais en sorte d'avoir un matelas de trésorerie pour commencer. IL est fort possible que tu n'engranges rien du tout pendant pas mal de temps...
Si j'étais toi, je vendrais la maison... Quite à en racheter une autre plus tard. Mets toi en mode "flexible". Pas de frais fixes chaque mois. Etre "propriétaire", ce n'est pas l'alpha et l'oméga d'une vie heureuse, même si cela fait des dizaines d'années qu'on nous le fait croire. A deux dans un studio, à 30 ans, c'est tout à fait vivable... Quant aux enfants, tu attendras 5 ans, si ça a marché.
salut!
Déjà, je te souhaite tous mes voeux de réussite! Je suis également en reconversion donc je ne peux te faire un retour que de mes débuts ;-)
Comme toi j'ai l'avantage d'avoir passé du temps à me constituer un atelier, un parc machine, et plus important encore de l'expérience.
Perso j'ai aussi une microentreprise qui permet, en toute légalité de fabriquer des meubles. Toutefois, comme d'autres l'on dit, le fait de s'appeler menuisier ou agenceur est, en théorie, réservé aux détenteurs d'un diplôme ou d'une expérience dans le domaine (3 ans de mémoire), même si dans les faits tout le monde ne respecte pas cette règle.
Perso j'avais du mal à situer mon niveau. Je voulais également faire une formation pour avoir une bonne base de connaissances et de pratiques, mais je me suis renseignée et étant fonctionnaire si j'avais voulu faire des formations diplômantes il aurait fallu que je me passe d'un salaire pendant un an tout en payant de ma poche les frais, on parle de plus de 10 000€ selon les endroits. Autant dire que ce n'était pas envisageable. Car moi aussi maison à payer, bouches à nourrir...
Alors j'ai continué à pratiquer pour mes projets perso et surtout j'ai pris la décision de me présenter en candidat libre au CAP menuisier, fabriquant de meuble agenceur. Plusieurs objectifs à cela: enlever mon syndrome de l'imposteur, me jauger face à ceux ayant bénéficié d'une formation, m'obliger à me plonger dans le théorique en buchant sur les 3 tomes "technologies et métiers du bois".
Verdict j'ai passé les épreuves en juin 2022 et je me suis vraiment rassurée sur mon niveau. Au final, pour avoir échangé avec ceux ayant suivi une formation sur l'année et avoir regardé leurs réalisations, je me dis que mon cursus autodidacte n'a pas à rougir de ses futurs résultats. Les notes seront publiées le 5 juillet mais je sais que la note sera bonne. En même temps le niveau du CAP n'est pas celui d'il y a 20 ans et quand tu regardes le barème tu sais que si ton meuble tient debout tu auras la moyenne alors....ça aide.....à l'avoir et à ce que le CAP n'ait pas une grande valeur aux yeux du public.
Après, personne n'avait la mentalité d'avoir "juste la moyenne", mais perso j'ai cherché à faire le mieux possible, comme pour un client finalement.
Bref, maintenant que je suis rassurée sur le fait qu'une formation initiale ne m'aurait pas apporté grand chose (merci à mes nombreux projets réalisés pour moi, même si ils n'étaient pas parfaits ils m'ont permis d'apprendre, de pratiquer...), que j'aurai bientôt le droit de m'appeler menuisière ou agenceur, que je suis équipée, reste plus qu'à soigner le démarrage (site internet, réseaux sociaux, portfolio, trouver des fournisseurs,...) et avoir du courage pour se lancer.
Pour info j'ai appris que le CAP était pour la dernière année dans sa version avec de l'agencement, l'an prochain ces deux diplômes seront séparés.
Dernière précision, pour moi le diplôme était un moyen de me rassurer car comme toi le fait d'être autodidacte était un frein. Pour autant je n'estime pas que cette feuille A4 fait de moi une experet. Être menuisier ou agenceur c'est plein de choses à la fois et il serait naïf de croire que parce qu'on a fait un magnifique meuble en mdf devant un jury, on sait tout fabriquer et tout poser. Par exemple: portes, fenêtre, escaliers.....ça s'apprend pas comme ça et pour l’instant je sais pas.
Donc j'ai envie de dire, crois en tes compétences, en tes expériences, passe le CAP en candidat libre pour te rassurer et avoir le titre et continue d'être curieux et de sortir, de temps en temps, de ta zone de confort pour faire ta propre formation continue ;-)
Bon courage à toi! mais si déjà tu as lu tout ce pavé;..c'est que tu es courageux
Mariette
Pour ta formation de reconversion, renseigne toi sur les dispositif de congé individuel formation, je suis passé par là et c'est vraiment un système intéressant (chauqe branche a ses critères d'accès et ses modalités, et en plus depuis 5 ans ça a du pas mal changer, renseigne toi auprès des syndicats ou de ton RH).
Je ne suis pas vraiment un reconverti au sens où mon "boulot" d'avant n'était pas considéré comme un boulot (organisateur de festival, je faisait à peu près un 25h/semaine de bénévolat, et des boulots "pour manger" 6 mois par an à coté). Mais il y a des similitudes dans mon parcours : l'age de la reconversion, j'ai moi aussi pu constituer mon atelier avant de m'installer, et démarrer sans pret...
La grosse différence c'est la question finance : j'émargeais à 900€/mois en moyenne, et le tout en contrat précaire donc je n'ai jamais eu le moindre pret, aucun risque de baisse du niveau de vie en perspective.
Pour faire du mobilier, pas besoin de diplome, il faut du réseau pour te créer ta clientèle, du talent et de la motivation. Par contre il faut compter sur quelques annnées de vaches maigres car avant de te créer un réputation qui te permet de ne plus te soucier de ton carnet de commandes, il va falloir sortir quelques belles pièces. Une formation aide beaucoup à prendre conscience de tes limites et de tes points forts dans le travail du bois, et à gagner en efficacité par la suite. Faire de la menuiserie "basique" (terrasse, parquet, bardage...) permet de trouver plus facilement des chantiers en démarrant, mais attention à ne pas s'enfermer dans ce type de réalisation "pour manger" si ce n'est pas ton objectif à long terme. Perso j'en ai fait pendant deux ans pour palier au covid qui contrariait mon objectif de base, et c'est dur de changer de cap un fois qu'on a fait les investissements et qu'on a plus les taux de cotisation réduits pour création d'activité.
Pour le retour d'expérience sur la vie quotidienne, j'en retien deux aspects négatifs principaux : d'abord le manque de relations sociales car c'est un boulot à 80% en atelier, et meme quand il y a des chantiers on ne voit quasiment pas les clients ; pour compenser j'ai gardé un boulot salarié de vendeur une journée par semaine. Le deuxième c'est l'acceptabilité du rythme par la famille : dans mon cas j'ai des gros pic d'activités (jusqu'à 90h/sem WE compris) suivis de périodes creuses ; organiser le partage des taches dans ces conditions n'est pas si simple. Il faut aussi faire attention à la gestion de trésorerie car elle suit l'activités (l'an dernier j'ai fais un mois à 7000€ de revenus, mais qui faisait suite à 3 mois sans rien, il faut garder la tete sur les épaules et ne pas flamber).
A part ces trois points sensibles, aucun regret.
Salut,
je ne suis pas un reconverti, mais je suis comme toi un ingénieur plus du tout passionné par son boulot qui réfléchi aussi à une reconversion. J'ai d'ailleurs commencé à lancer des démarches dans ce sens.
Si tu veux faire menuisier, à priori il te faut un diplôme, car cela fait partie des métiers "protégés" que tu ne peux pas exercer sans diplôme. Certains ont passé un CAP en candidat libre, je ne sais pas ce que ça vaut...
Si tu veux, on peut discuter en MP des démarches que j'ai déjà commencé à entreprendre, et des possibilités que j'ai déjà vu pour pouvoir y voir un peu plus clair.
La question revient souvent !
lairdubois.fr/...?q=reconversion
Hello ! Pour info, je viens d'avoir une réponse positive pour le financement par transitionpro de ma formation sur un an en école d'ébénisterie. Je suis comme un dingue rentrée le 5 septembre pour 1400h en atelier !
Cyril bb boiseux
Félicitations bonne chance à toi.
Par curiosité, comment l'a prit ton employeur actuel? Tu lui a annoncé ou le courrier lui a annoncé la surprise?
FWD , mon employeur sait depuis bientôt 2 ans mon envie de changement, de faire autre chose. Il l'a bien compris. Ça fait 20 ans que je travaille pour cette association. Mon projet de transition pro s'est fait en toute transparence et en toute confiance. Et peut-être, préfère t'il aussi me voir partir, et me ressourcer, plutôt que je devienne un boulet, et me rabougrir peu à peu, me "fonctionnariser" comme il dit. Et son intérêt aussi est de recruter un ti jeune bien motivé, moins cher...
CyrildeVienne Bien vue me concernant j'ai pris RDV avec un CEP ça me permettra d'y voir plus clair. Je vois déjà sa réaction "encore un cadre qui veut faire menuisier "
L'industrie a tellement de mal à recruter en ce moment je m'attend plus a des battons dans les roues qu'un coup de pousse de la part de l'employeur
FWD tu me tiendras au courant. C'est sûr ton secteur est bien différent du mien même si dans le social, la difficulté de recrutement existe aussi depuis quelques années. Tu verras avec le cep, ça te permettra peut-être de défaire les a priori ou les craintes que tu peux avoir. Bonne chance !