Bonjour
Cela fait quelques années que je tourne et sur certaines pièces j’ai un pb de balourd. Rien de bien extraordinaire, mais aujourd’hui je m’interroge.
Je suis en train de tourner une pièce de prunier, 25 cm de diamètre, ni sec, ni vert, coupé il y a un an et demi et stocké à l’abri depuis.
Le balourd ne se resoud pas, même une fois la pièce cylindrée, même si on creuse de plus en plus. Il est impossible d’obtenir une coupe nette, il y a des vagues, phénomène bien connu. Normalement cela est dû à une trop forte pression sur la gouge et repasser avec une passe légère permet d’y remédier, mais pas là.
Je me dis que ce doit être dû à la non homogénéité du bois.
Mais pour vérifier (et puis c’est forcément de la faute de l’outil lorsque cela ne marche pas…) j’ai testé mon tour au comparateur, et les deux poupées tourne à moins de 5/100 mm ce qui est remarquable vu leur état de surface. Par contre la pièce de bois entre les deux a une excentricité supérieure à 1 mm sur une partie pourtant bien lisse.
Je m’interroge sur comment une pièce de bois de 25 cm peut générer une telle excentricité en tournant à 500 t/mn?
Pourquoi une partie peut tourner correctement et un cm plus loin être quasiment ingérable? Pourquoi ne peut on pas rattraper ce balourd au fur et à mesure de l’avance?
J’aimerais avoir vos avis et commentaires sur ce phénomène.
Merci
5 réponses
Sur cette pièce en particulier je pense que c'est un problème de talonnage avec plusieurs difficultés :
Premièrement ta base est discontinue (du au bout d'écorce qui a du voler et dont on voit la trace sur la 2e photo autour du noeud près du mandrin) ; à 500T/min un talonnage même délicat va faire rebondir ta gouge sur ce "trou" et quand tu arrive enfin dans la zone de bois continu, le défaut s'est accentué par résonance.
Ensuite on voit sur tes photos qu'il reste encore une zone de cambium (la partie interne de l'écorce) ; cette zone est "filandreuse" et même avec une gouge affutée par un barbier elle se coupe très mal ; et comme elle est souple la gouge va facilement la compresser plutôt que de la couper ; ce qui crée un phénomène de rebond... En plus de ça le cambium est gorgé de sève, ça a tendance à encrasser la gouge et à la rendre moins maniable.
Enfin tu as une fissure non négligeable ; elle peut sembler stable mais avec la force de rotation elle peut se refermer sous l'effort du talonnage, puis se rouvrir quand la gouge n'est plus en contact ; tour après tour tu finis par avoir un rond qui n'est plus du tout rond.
Les solutions :
_ augmenter la vitesse tant qu'aucune vibration à vide n'apparaît ; c'est contre intuitif mais plus de vitesse permet que ta gouge passe moins de temps "en l'air" et donc aide à mieux gérer la première difficulté ; et avec une vitesse de rotation élevée mais une avance lente de la gouge tu prends des copeaux très fins ce qui aide pour les deux autres. Typiquement sur ce genre de pièce je vais démarrer à 500T/min et progressivement arriver à 800/900T/min pour l'extérieur et la finition intérieure se fera à 1000/1200 (mon tour est un magma 200FU donc peu ou prou la même gamme que ton killinger).
_faire un double biseau sur ta gouge pour réduire le talon. Moins de surface de talonnage = moins de résonance pour accentuer les défauts.
_faire des passes "tirées" avec l'aile de ta gouge pour supprimer le balourd avant d'accélérer : l'état de surface n'est généralement pas très bon puisque il n'y a pas de talonnage et que les fibres ne sont pas soutenues ; mais comme il n'y a pas de talonnage ça permet de corriger les vagues déjà en place et de repartir sur une base "saine" pour faire une passe dans les règles de l'art.
Hello,
Le balourd, c'est un déséquilibre de la pièce montée sur le tour. Celui-ci vibre lourdemment et on résoud le problème en baissant la vitesse. Ça se calme de toute façon lorsqu'on arrive au rond.
L'effet de vagues en surface arrive en cas de vibrations (pièce fine) ou lorsque l'angle bas du talon de ta gouge touche le bois alors que le tranchant suit un autre angle. Le bas du talon soulève le haut et crée la première vague qui va engendrer les suivantes, c'est sans fin.
Solution : détalonner ta gouge en partie basse ou utiliser une plane (en profil convexe).
Si ça vibre après cylindrage correct, ça peut provenir de la structure non homogène du bois
Comme déjà indiqué chercher prudemment la vitesse où la vibration est mini
Vérifier aussi l’absence de jeu sur l’axe d’entraînement et sur la poupée mobile
Autre piste : tendre la courroie d’entraînement modérément
Cordialement
Bonjour,
je suis encore débutant, mais j'ai aussi buté sur ce problème.
qu'il y ait du balourd à ce stade me parais tout à fait normal, ça vibre énorme à la fréquence de résonance mais se calme au-dessus, essaye vers 800 tr/mn, avec mortaise et contre-pointe, tu ne te mets pas en face et ça craint pas....
moi, loin d'être une reference, je retourne en stage la semaine prochaine, j'utilise la gouge à profiler en talonnant et ça va pas mal, y compris état de finition.
quand il y a trop à enlever, pastille carbure ronde, puis finition tradi.
bon courage
Hervé
ps: je pense que tu as vérifié, pas de jeu dans les roulements... et ton mandrin à l'air du sérieux !!!
ps2: je ne pense pas que ça vienne de ton tour, sinon tu aurais le pb avec tout les bouts de bois, pas seulement ton bout de cerisier tordu (j'adore comme ça avec des noeuds!!)
Bonjour, cela le fait quelque soit l entraineur utilisé: mandrin, griffe, queue ou plateau ? Ou que ave le mandrin?.
Idem cela le fait aussi entre pointe?
Est-ce que la pointe de griffe et de la contrepointe sont bien pile en axe quand tu rapproche la contrepointe?
As-tu du jeu dans les support de cone M2?