Les informations disponibles sur l'Air du bois m'ont été d'une aide précieuse pour réaliser cet escalier, en particulier les pas à pas de sylvainlefrancomtois et kaj ;
Je propose donc ce modeste pas à pas, cela pourrait peut-être éviter à quelqu'un de reproduire mes erreurs.
Liste des articles
- Données de départ, destination escalier
- Vue en plan, balancement des marches
- Tracé et débit des marches
- Crémaillère et garde-corps extérieur
- Limon et main courante
- Marche de départ
- Faux limon, poteau d'arrivée
- Finitions diverses
- Montage de l'escalier
- Gardes corps d'étage
- Pose terrasse et garde corps
Données de départ, destination escalier
Je commence avec une très grande liberté pour l'implantation de l'escalier,
pour l'instant seuls les poteaux et la hauteur à monter sont fixés,
je vais moi-même me créer des contraintes par la suite:
Mon client souhaite aménager un gîte à l'étage, la destination du rez-de-chaussée est encore indéterminée.
Nous avons étudié quelques possibilités avant de s'orienter sur un escalier extérieur sous auvent,
ainsi le gîte sera complétement indépendant du RDC.
Le dessinateur avait prévu en escalier droit avec palier, et un poteau soutenant le solivage,
un peu de cette manière:
Avoir ce poteau ne me plaisait pas vraiment, mais cette solution présentait l'avantage de ne pas être limité par l'échappée.
La ferme du auvent est pitée sur des poteaux de 4m50, avec seulement des petits liens pour contreventer,
j'ai donc décidé de les relier par les solives, en les positionnant affleure aux faces extérieures histoire de gratter quelques cm de ligne de foulée.
J'ai maintenant une hauteur sous solives de 2m06, et un écartement de 3m36, il me manque la largeur de la trémie ainsi que le choix du type d'escalier, droit ou balancé.
Evidemment je commence par demander son avis au client, le premier concerné.
Il aime bien l'escalier balancé, mais il me dit aussi "ce qui représente le moins de travail".
Le maçon est passé, du coup j'ai souhaité recueillir son opinion, j'aime beaucoup discuter avec les artisans qui ont de la bouteille, j'en apprend toujours beaucoup. Il était plutôt partisan de l'escalier droit, plus facile à monter, bien qu'il trouve un escalier balancé plus élégant.
Après avoir solliciter ma famille pour ce choix et ne parvenant pas à trancher,
j'ai osé demander conseil sur l'Air du bois.
Merci à tous de m'avoir répondu, il m'arrive fréquemment d'être paralysé face à un choix,
qui peut parfois paraître anodin mais qui aura des conséquences par la suite.
J'ai donc choisi un escalier balancé, je souhaite aussi ( peut-être à tort ) qu'il participe au contreventement de ma ferme sur poteaux, le limon extérieur sera positionné entre poteaux,
l'emmarchement fera 90 cm, à partir de cela je peux positionner mes solives.
Vue en plan, balancement des marches
Après de longues heures de réflexion sur sketchup, j'ai attaqué le tracé de l'épure échelle 1 au sol de l'atelier. Je n'ai pas pris de photos à cette étape, les traits de crayons étant difficilement visibles sur le contreplaqué, je me servirai de sketchup pour détailler ce cheminement:
Je commence par la crémaillère ep.60 mm entre poteaux extérieurs (trait fort). Celle-ci est positionnée en retrait de 4 cm des queues de marches, soit la même valeur que les nez de marches, j'aime bien ce qui donne un peu de relief.
Je trace la main courante extérieure (pointillés), à partir de là l'emmarchement de 90 cm, puis le limon ep.60 mm (pointillés intérieur).
Ensuite le faux limon à l'arrivée ep.40 mm, à nouveau 90 cm pour la marche d'arrivée, puis je symbolise les poteaux d'arrivée jumelés, l'un recevra la tête du limon, l'autre sera entaillé de 30 mm au passage de la solive.
Je termine par un arc de 95 cm pour l'écartement du poteau de départ.
Viens le tracé de la ligne de foulée à l'axe de l'emmarchement,
j'ai modifié un peu la trajectoire de départ en traçant un arc au milieu des 95 cm .
Avec un compas je trace les 12 girons de 25,5 cm.
Arrivé au départ je simule la ligne de foulée en élévation,
afin de contrôler mon échappée, 206 - 6 = 200 cm.
Dans un premier temps j'ai balancé les marches à l'oeil, la sixième marche et celle d'arrivée restent droites.
Pour ajuster le balancement je fait le développé de mes collets en les remontants à leur hauteur respective.
A propos de hauteur, celle à monter est de 228,7 cm, divisée par 13 cela donne 17,59...cm.
Le sol est une dalle en béton brut, il est fort probable que mon client décide un jour de carreler.
Par simplicité j'ai tracé la première marche à 18,7, les autres à 17,5cm.
Je trace deux courbes des nez 1 à 6 et 6 à 13, je prolonge ( ou réduis ) mes niveau à croiser cette courbe, pour ensuite les redescendre sur ma vue en plan.
Ici les marches les plus impactées seront les 11 et 12.
En pointillé le balancement provisoire, en trait fort après modification de développé.
L'avant dernière marche, la 12, ne me plaît toujours pas, je vais la tracer entre les deux.
Voila pour le balancement définitif, du moins pour la partie supérieure.
En l'état la marche de départ sort du auvent mais surtout la crémaillère extérieure et sa main courante
auront une forme de S, et cela ne m'intéresse pas du tout.
J'ai besoin que le départ du garde-corps soit droit, j'y reviendrai lors de la réalisation.
Je mesure les queues entre les marches 5-6 et 6-7,
j'ai environ 27,5cm, que je reporte jusqu'au départ.
Je trace un arc par trois points pour les 3 premières marches ( à la cerce sur l'épure ),
la 4eme restera tel quel.
La vue en plan est terminée, sur l'épure j'ai seulement recopié mes côtes,
vu que j'ai tout sur l'ordinateur.
Tracé et débit des marches
Pour mon dernier escalier j'avais tracé les marches directement sur épure,
mais le sol n'étant pas plat cela rendait l'utilisation d'un compagnon imprécise,
et la nécessité de caller les marches sur les bosses.
J'ai donc opter pour la méthode des gabarits papier, en me procurant
une bobine pour traceur ( 45m par 914mm ).
Pour reporter les courbes quelconques sur les 3 premières marches, je glisse une chute de zinc coupée en pointe sous le gabarit à tracer, puis j'appuie le papier afin de le marquer par perforation.
ceci tous les 5 - 10 cm, puis je relie à la cerce.
Pour les marches droites j'aligne le papier sur le nez de marche, je place une règle sur le nez de la marche suivante, je trace et sans bouger la règle j'y plaque un tube de 4 cm et coupe de suite.
Idem pour les queues et les collets, j'ajoute un réglet de 2 cm pour l'entaille dans les limons,
je préfère tout couper et scotcher de suite car il y a du vent (pas de porte à l'atelier).
Mon client disposait de plots de chêne en 2 m, ep.45 à 50 mm, pour réaliser les marches.
Ce bois provient de son airial, il a fait scié les chênes et les pins tombés lors de la tempête de 2009.
Mon père me disait que dans les Landes le chêne n'est pas de bonne qualité pour le sciage,
d'un autre côté le client s'est donné du mal pour transporter et faire scier tout ce bois,
et cela lui à couté pas mal d'argent, je trouvais dommage de ne pas l'employer.
Je commence par trier et déligner les plateau en deux sur le coeur, les " plus jolis " au début,
les " moins moches " à la fin, en écartant les nombreux défauts, fentes, noeuds, aubier, capricorne...
Au final il me reste les dosses inexploitables et deux plateau avec des noeuds fendus de 10 cm de diamètre.
Avec l'aide des gabarits papiers je débite avec une petite sur-longueur, j'essaie d'orienter le coeur sur les nez, pas toujours possible.
Ensuite dégauchissage puis rabotage, l'épaisseur finale est de 42 mm, sur certaines il me manque un peu de bois, ça ira au dessous des marches.
Je dégauchis les chants concernés pour le collage, ne disposant pas de toupie, je fais un plat joint, en ajoutant quelques dominos.
Je colle deux marches le matin et deux le soir, la journée je continue la pose du bardage sur le chantier.
Crémaillère et garde-corps extérieur
Maintenant que je connais l'épaisseur des marches, je peux commencer l'élévation du limon et de la crémaillère.
Je place une règle sur la face intérieure de la crémaillère en plan ( un peu en retrait car l'équerre de maçon a vécu, son angle est arrondi mais elle est juste );
J'ai immobilisé la règle avec des masses de tracteur de 20kg aux extrémités, histoire d'être tranquille pour la durée de l'opération.
Je remonte les intersections des faces intérieures et extérieures de la crémaillère avec l'arrière des marches sur les hauteurs correspondantes, à venir croiser les niveaux tracés avec l'aide de la pige de hauteur.
J'aurais mieux fait de tracer directement sur papier, mais je n'étais pas certain de son emplacement pour ne pas en manquer.
J'ai reproduit approximativement la courbe naturelle de la crémaillère sur le gabarit, en gardant 15 cm sous la marche centrale, puis il m'a fallu reprendre l'opération précédente, certaines filantes trop courtes étant dissimulées sous le papier.
Le gabarit est découpé, puis positionné retourné sur la crémaillère;
En effet j'ai tracé l'élévation côté intérieur, mais j'ai préféré le reporter en fonction du côté le plus visible, coeur au soleil, et surtout car la surface est plus large.
Il y a beaucoup de flache côté intérieur, après avoir découper les entailles j'ai du dresser les chants et recoller les chutes
Quand la chute le permet je la recolle à l'envers, de manière à avoir un joint assez discret.
Il reste à recouper les niveaux, puis les entailles à l'alignement des arrières de marches,
ici elles sont d'équerre au plus long.
Pour le garde-corps j'ai pu récupérer un plateau via leboncoin chez un ébéniste retraité.
Il avait déjà vendu une très grande partie de son stock, lui restait un peu de bois de diverses essences, plus ou moins gauches et vermoulus.
Je suppose que personne n'en voulait car il était aussi gauche qu'imposant, 60cm par 9cm par 4 m, fendu sur 1 m 50 , et bien moi ça fera mon bonheur.
La courbure du fil que je recherche, du bois de quartier, le vendeur à même pas 15 minutes de chez moi,
juste au moment ou j'en ai besoin.
Je charge la bestiole dans le fourgon, et continu avec diverses pièces en vrac, ça peut dépanner.
J'ai l'intention de sortir les lisses basses et hautes du garde-corps dans la même pièce (demi plateau) et commence par évaluer le gauche
Je dois dégrossir avant de passer ça sur la dégau.
Je choisis la face creuse, trace une diagonale entre les 2 points bas,
et j'y vais au rabot électrique, sur environ 1 cm, jusqu'à ce que mes règles dégauchissent.
Maintenant je peux la passer sur la dégau, mon père me donne un coup de main pour soulager la pièce en sortie, parfois ça aide d'être deux.
Il en manque un peu mais ça partira au rabotage, pour l'instant j'ai une surface convenable pour la déligner.
Je précise que ma rabot-dégau est en monophasé, j'ai une certaine appréhension quand je lui balance un limon dans les dents. L'ayant fait caler quelques fois, je préfère la ménager autant que possible.
Je n'ai pas pris de photos lors du tracé des lisses, sur l'épure j'ai placé une règle alignée sur la partie droite des nez 1 à 7, puis remonté les nez de la partie courbe à l'aplomb sur la règle, en relevant leur hauteur.
Je refais cette opération sur la pièce de bois, par tâtonnement, afin de trouver un équilibre entre le fil du bois, le tracé, et le maximum de matière.
Délignage à la circulaire pour la droite, sauteuse pour la courbe, puis rabotage.
Pour le dressage des chants courbes, j'utilise la circulaire pour le côté bombé,
ensuite la défonceuse munie d'une fraise droite et du guide parallèle pour le côté creux.
Je ne saurai vous recommander cette méthode, car la moindre erreur dans le sens d'usinage ou geste incontrôlé ( marcher sur le câble... ) peut provoquer la perte de la pièce.
Cette façon d'opérer présente aussi ses limites, elle n'est pas envisageable sur des formes en S, lors des transitions entre creux et bombé.
Je préfère vous aiguiller sur une vidéo didactique d'executionbois ,
dont le principe est très simple: réaliser un léger chanfrein sur le trait, puis venir s'appuyer dessus avec le roulement d'une fraise à copier.
Je ne sais pas de quelle manière mettre un lien sur une vidéo,
mais il suffit de chercher sur youtube "LVP Bois", vidéo "gabarit ou pas gabarit?"
Pour des travaux de charpente je n'en ai jamais eu l'utilité,
mais j'ai bien l'intention de m'en procurer pour la prochaine fois.
Le débit des balustres est fait dans les plateaux mis de côtés et les chutes de marches,
ensuite corroyées en 40 par 50 mm.
Je met sur ligne les lisses hautes et basses, pour le coup le premier tracé de l'élévation sur contreplaqué m'a été bien utile.
J'ai bien dû revenir deux fois sur le pas à pas de Sylvain pour vérifier la hauteur de la main courante, l'espacement entre balustres et l'écartement entre les nez de marches et la lisse basse.
Les balustres sont réparties, numérotées puis je trace l'arasement du dessous ainsi que leur emplacement sur les lisses.
Après rembarrement sur les 4 faces, je réalise les tenons:
mise à longueur à la circulaire, tenonnage à la scie sous table, coupe de l'about sur la radiale, arasement à la circulaire, pour finir un chanfrein sur le fond des tenons.
J'utilise la domino pour les mortaises, puis j'équarri les angles au bédane.
En général je préfère percer pour le chevillage avant de faire mortaises, mais comme la mèche ne taillait plus, j'ai percé après l'avoir remplacé.
J'effectue un montage à blanc pour vérifier mes assemblages,
puis je procède au pointage des tenons en vue d'y mettre de la tire.
J'ai aussi percé dans le fond des mortaises de la lisse basse, afin que l'eau s'y infiltrant puisse être évacuée.
Limon et main courante
Comme pour la crémaillère, je fais l'élévation des collets sur le limon,
une règle au niveau 0, l'équerre et la pige pour remonter mes points.
J'entoure et numérote chaque nez de marche, et trace leurs épaisseurs.
Je place la bande de papier de manière à ne pas en manquer,
et retrace dessus... Faire et refaire...
Pour voir le bon côté je me dis que c'est un moyen de vérification du tracé.
Pour le chant supérieur je met des clous à 3 cm de chaque nez de marche,
puis je plaque une cerce dessus avec quelques chutes.
Par rapport à la marche la plus large, celle du milieu,
je détermine la retombée nécessaire, la reporte tous les 15 - 20 cm,
et relie ces points dessinant le chant inférieur.
Le gabarit est placé sur le limon, et en fonction du bois disponible,
je courbe une baguette pour tracé le pied.
Je scie les chants à la sauteuse, puis recolle une chute en tête de limon,
il me manquait du bois.
Pour la main courante j'ai trouvé un plateau avec à peu près la forme du limon.
Je commence par dégauchir et raboter, puis je trace le dessous en superposant le chant supérieur du limon.
La pièce est limite en longueur, en bas de l'aubier sera supprimé par les joues du tenon,
en haut le tenon sera incomplet.
Le bois est mis sur ligne, les poteaux de niveau, limon et main courante dessus,
puis les balustres réparties.
Traçage des arasements, tenonnage des balustres.
J'ai repositionné les balustres pour tracer les abouts,
mortaisé à la domino fraise de 14, équarri.
Les tenon du limon et de la main courante font 30 mm, largeur de ma mortaiseuse de charpente,
pas besoin de retoucher.
Pour le défonçage des limons j'utilise une fraise de 20 et une bague de 30.
Je visse 4 baguettes aux dimensions de l'entaille la plus longue,
en ajoutant 20 mm en largeur et épaisseur.
Je défonce le CP de 14 sur au moins 10 mm, hauteur de la bague.
Je dévisse les baguettes et traverse les 4 mm restants,
ainsi je peux positionner précisément au trait.
Pour les marches les plus courtes je visse une butée de la différence entre la fraise et la semelle.
Je défonce sur 20 mm puis équarri les angles.
Après avoir percé les mortaises, j'assemble tout ça en serrant au mieux.
J'ai dû démonter/remonter pour reprendre certains arasements,
n'ayant pas été suffisamment soigneux lors du dressage des chants de limon et main courante.
Marche de départ
J'ai entaillé le poteau de départ, puis chantourné la première marche.
Le gabarit de la contremarche, tracé 4 cm en retrait du nez, me servira pour reporter la courbe dessus et dessous.
Je trace l'épaisseur de mon bloc sur le gabarit, en gardant suffisamment de matière pour les joints,
puis les bissectrices des angles pour le pointage des machines.
Mise à longueur, aboutage par 3 dominos, puis encollage...
Encore un moment chaotique, les assemblages forcent trop, je cours dans tous les sens pour retrouver la massette, je galère pour faire tenir les serres joints dans le sens des faux tenons...
Je me retrouve avec une pièce un peu gauche, par chance je l'avais faite plus large que nécessaire, je la repasse un coup sur la dégauchisseuse, raboteuse.
Je reporte le tracé du gabarit sur les chants, puis dégrossi à la circulaire dessus/dessous.
Rabot et ponceuse à bande pour finir.
Je présente la contremarche sur la marche pour tracer son emplacement,
puis je défonce sur 5 mm avec le guide parallèle pour le nez, en appui sur une règle pour les droites.
La marche de départ vient mourir sur un dé en béton, vu que j'ai fait le coffrage pour le maçon et que j'étais avec lui pour le positionnement, j'ai préféré le retracer sur épure et réaliser l'engueulement à l'atelier.
Faux limon, poteau d'arrivée
De la même manière que précédemment, j'ai tracé l'élévation du retour de faux limon sur papier,
puis je défonce le logement des marches et contremarche d'arrivée.
Je fait un simple embrèvement en about pour l'assemblage en pied dans le poteau de la ferme.
Je fais quelques traits de scie pour éviter l'arrachement en sortie de fraise, et termine le défonçage des marches et de solive d'arrivée.
J'en ai finis avec la fraise de 20, et passe à la fraise à chanfreiner, il me faut faire cette opération avant collage des poteaux.
J'y ai intercalé un potelet de 60*40, certes pas très élégant, mais cela me permet de dégager un espace pour le passage de la main sur la rampe, et aussi d'avoir un petit collet pour l'avant dernière marche.
Finitions diverses
Je termine par les opérations de ponçage, moulurage.
quart de rond sous les nez de marches, je les présente une par une dans le limon,
ayant fait le gabarit d'entaillage à 42mm faible, j'insiste un peu lors du ponçage.
J'arrondis ensuite les chants de mains courantes, puis je chanfreine les poteaux, balustres...
Dans les chutes je trie les morceaux le plus droit de fil pour en sortir les chevilles,
les débite à la scie sous table.
Je les épointe sur la ponceuse à bande avant de les mettre au rond dans un bout de fer plat percé à 10, je recoupe enfin la pointe et les affute sur 3 faces.
Dans les chutes de marches et balustres je sors des dominos qui me serviront pour les gardes corps de la terrasse.
Montage de l'escalier
Rendu sur chantier je décharge le bois et présente le limon avec les poteaux d'arrivée et de départ.
J'ai un léger faux aplomb sur les poteaux, je sors la règle, la bulle et la pige, et j'identifie rapidement le problème;
Le béton est plus haut d'un petit cm à l'emplacement du pied de limon, lors de la prise des côtes j'ai vérifié le niveau et l'équerrage de mes solives, la hauteur au poteau de charpente, mais n'ai pas pensé à contrôlé ce point.
Pas le choix je recoupe le limon et le poteau de départ, j'avais prévu la première marche plus haute, là elle se retrouve comme les autres, du moins côté limon.
Passé ce désagrément je continue la pose,
en commençant par l'embrèvement du faux limon dans le poteau,
l'entaille de la marche d'angle dans le poteau,
j'assemble les marches/contremarche dans le faux limon puis viens serrer le poteau d'arrivée dans les collets.
Je place provisoirement la prochaine marche pour tracer et entailler le repos de la crémaillère,
elle vient en butée contre le plot en béton donc pas de risque de glissement.
Je contrôle quelques niveaux de marches entre limon/crémaillère.
J'ai besoin du poteau de départ pour commencer la pose des marches,
j'assemble les balustres et main courante à l'aide de sangles et serre joints.
Avec la meuleuse je rabote un peu les bosses sur le béton, puis je recoupe la contremarche à la circulaire.
J'ai mis un coup de trusquin à 2 cm sur les collets, et rentré les marches en force avec les serre joints, en gardant les 4 cm extérieur crémaillère. Je perce pour bouchonner plus tard, et visse en suivant.
La marche de départ s'est montrée plus réticente que les autres,
plus je serrai et plus je me disais "pourvu que je n'ai pas à la sortir".
Je présente le demi poteau bas du garde corps pour l'ajuster contre le dé en béton,
j'assemble ensuite les balustres, rampes et potelets, puis cheville le tout.
L'ensemble fais son poids, j'avais amené un palan au cas où, du coup je l'installe sur l'entrait et y suspend le garde corps.
Une fois en place, je m'aperçois que le potelet haut vient buter sur la marche d'angle, pas pensé à ce détail, il est aussi un peu haut, je devrai recouper le 1/2 poteau de départ.
Je reviendrai plus tard pour l'ajuster, il me faut prendre les mesures des gardes corps maintenant que j'ai positionné le poteau d'arrivée.
Gardes corps d'étage
Je me suis bricolé une rallonge de table pour dégauchir les chevrons,
après m'être fait une petite frayeur en trébuchant sur le contreplaqué,
alors que j'appuyai pour contrebalancer le porte à faux.
Corroyage des lisses en 6x8, main courantes 8x8, balustres 5x4
Je fais les balustres en série, mise à longueur à la radiale, mortaisage pour faux tenons, chanfreins arrêtés, et colle tous les dominos dans les balustres, pour gagner du temps lors de l'assemblage.
J'assemble d'abord les lisses basses et balustres, ensuite j'y ajoute les 1/2 poteaux et main courantes.
Le client disposant de planches d'épaisseur 32 mm, j'ai corroyé les lames de terrasses ép.27mm, toutes largeurs.
Pose terrasse et garde corps
J'ai coupé les lames dans l'alignement de la face extérieure de poteau d'arrivée, en gardant 5 cm depuis la main courante du limon.
Je mortaise le poteau d'arrivée, et assemble les garde corps, le poteau d'angle au dessus de la marche de départ est vissé depuis le dessous de la lame de terrasse, les demi poteaux vissés dans le bardage et le poteau de charpente.
J'ai collé les bouchons dans les marches, pas encore ceux du garde-corps, que je dévisse pour acheminer les matériaux afin d'aménager l'étage.
Mon client a traité le bois sur place et appliqué un saturateur ensuite.
Discussions
Il est super ton pas à pas, un grand merci !
Je viens de regarder rapidement, il est au top cet escalier, maintenant je vais prendre le temps de tout lire. En attendant je le place dans la collection qui va bien!
Le travail est aussi beau que le
Pas à pas félicitations
Impressionnant! quel taf!! bravo!!!
Après lecture en détail: c'est un super travail, belle utilisation du bois, débit suivant la forme des plateaux, récupération des chutes, tout ça a été mené très intelligemment, bravo!
bonsoir
Bravo pour ce travail et merci pour le pas à pas.
Une chose me surprend...l habillage massif de la premiere marche sur dalle en extérieur?
En tout cas bel escalier!
C'est une excellente remarque, tu as bien raison le bois ne durera pas longtemps.
Je pensai que le départ serait suffisamment protégé avec les avant-toits, le vent d'ouest dominant du côté opposé du bâtiment.
Mais on a essuyé des tempêtes avec du vent-pluie bien violent du sud-ouest, de l'eau sur la quasi-totalité de la terrasse.
Je vais certainement tabletter/recouper et faire un socle de l'empreinte du départ,
avec des tomettes ou barons en terre cuite, a moins que je ne trouve une meilleure idée, quelque chose qui raccorde avec le mur en pierre.
OK , j'ai compris , moi je vais installer une corde à noeuds , ça sera plus simple!!!
rassures moi tu es un pro?
Bravo, belle réalisation et grand merci pour ce partage d'informations, partage trés réussi...en effet cela ressemble plus a un travail de pro qu'a du bricolage. ;-)
Merci. Je suis fasciné, très beau travail. J'étais ravi de mon mini escalier quart tournant réalisé pendant ma récente formation de titre pro charpentier.
Et là, c'est autrement plus impressionnant la qualité de ton travail comme l'expérience qui se voit dans beaucoup de détails.
Je serais ravi de pouvoir continuer d'apprendre avec des personnes comme toi