Bonjour les amis,
Présentation d'un nouveau projet qui sera réalisé rapidement j'espère...
(plus vite que me boite à bijou débillardée, en tout cas. et non, je n'ai pas abandonné, mais le temps me manque pour commencer la réalisation, même en temps de confinement! )
Il s'agit d'un katana en bois pour mon beau fils (17 ans) : D'où le titre de ce pas à pas, tiré tout droit de Gougueule-Traduction !
Liste des articles
Conception
Alors là, rien de compliqué.
Un premier tour de Youtube pour chercher l'inspiration. et je suis tombé sur cette vidéo :
Exactement ce que je souhaite réaliser.
Sauf la poignée, sur laquelle je souhaite mettre un laçage comme sur les vrais katanas.
Ensuite, j'ai foncé sur Fusion360 pour modéliser tout cela. (le plan est joint à ce pas à pas)
Rien de très compliqué, juste faire attention à ce que la courbure de la lame soit un arc de cercle (ici 4m de rayon) pour que celui-ci puisse rentrer dans le fourreau sans problème.
Voici quelques rendus 3D de la conception.
A bientôt pour la suite, la réalisation.
Il devrait être en robinier pour la lame, bois exotique rouge pour le manche et le fourreau en chêne ébonisé, la garde en chêne et le pommeau en robinier, ainsi que la virole (probablement un placage foncé).
Fabrication - Epure
Bonjour,
La première étape de fabrication est le tracé d'une épure de la lame à l'échelle 1, qui permettra de reporter sur les différentes pièces de bois brut.
Je l'ai tracé sur un morceau de MDF de 10mm. Le plus compliqué a été le tracé de l'arc de cercle de 4m de rayon !
Pour cela, j'ai utilisé un mètre déroulant que j'ai bloqué a 4m. C'est un peu approximatif comme tracé, j'ai donc ensuite utilisé une cerce (languette de bois) que j'ai appuyée contre 2 clous planté à chaque extrémité puis poussée de façon à ce qu'elle passe par un point central de l'arc de cercle.
Cela m'a permis d'avoir le tracé du dessus de la lame. j'ai fait le tracé du dessous par décalage de ce premier arc de cercle. ici le décalage est de 40mm, sur mon plan j'étais a 50mm, mais c'est trop, j'ai donc adapté sur l'épure, en fonction de mon ressenti à l’échelle 1.
L'étape suivante est de tracé les différentes lignes caractéristiques (extrémités du manche, du pommeau, de la garde, de la lame, angle de fin de la lame, ...).
Puis, découpe de cette épure à la scie sauteuse, et rectification à la cale à poncer.
Fabrication - lame
Ensuite, j'ai choisi un morceau de robinier (Robinia pseudoacacia) qui avait naturellement une forme galbée. Je l'ai dédoublé car j'envisage de fabriquer 2 Katanas.
Chaque planche a été dégauchie et rabotée à épaisseurs (15 mm), je l'ai peut-être fait après le débit à la scie à ruban...)
Puis j'ai reporté le tracé de l'épure sur les 2 morceaux de bois.
Puis découpe grossière à la scie à ruban, et rectification à la râpe (une bonne râpe piquée main de chez Auriou, dernier fabricant français qu'il faut soutenir !!).
La prochaine étape est le tracé des formes de la soie de la lame.
J'avais choisi d'inclure le pommeau dans ce tracé, mais j'ai ensuite été obligé de le recouper et de le réassembler à la fin car j'avais des jeux trop importants avec les plaquettes du manche.
la découpe se fait de nouveau à la scie à ruban.
Ensuite, je repère et je perce 3 trous dans la soie, qui serviront à l'insertion de goupilles-rivets de maintien des plaquettes du manche.
C'est principalement esthétique car les plaquettes sont collées sur la soie.
Pour les rivets j'ai utilisé du tube aluminium de 8mm trouvé en GSB (Grande Surface de Bricolage).
Fabrication - Manche
Dans la continuité, j'ai reporté sur chaque plaquette du manche la forme qu'il faudra creuser pour les insérer autour de la soie du manche.
Ces plaquettes sont en bois exotique, dont je ne connais pas le nom mais issues de chutes de lames de terrasse. Ça ressemble un peu a du vengé, mais en plus rouge, et les veines sont moins marquées...
Ensuite, à la défonceuse, j'ai réalisé les creusements nécessaires dans les deux pièces.
J'ai également préparé 2 morceaux de placage de frêne pour insérer entre les plaquettes. C'est uniquement esthétique, pour avoir un petit filet clair une fois le manche fini.
Découpe de tronçons de 40 mm dans le tube aluminium (à la scie à ruban).
Puis collage, à la colle vinylique, de toutes les parties du manche.
Une fois le collage sec, découpe au plus près du profil final à la scie à ruban.
C'est là que j'ai découpé la partie que j'avais prévue pour le pommeau.
Puis, façonnage du manche à la râpe (même sur l'aluminium !).
Pas mal d'huile de coude plus tard, et de papier abrasif aussi, le manche à sa forme finale (tout est fait à l’œil, la symétrie n'est sans doute pas parfaite, mais ça le fait).
Fabrication - Pommeau
Comme j'ai découpé le bout du manche, il faut que j'assemble un morceau de robinier en bout pour créer le pommeau.
Pour cela j'opte pour la mise en place de 2 tourillons de 8mm.
On ne le voit pas bien sur les photos, mais entre ce 2 tourillons, il y a une rainure dans le pommeau, qui servira a passer la lanière qui recouvrera le manche (il y a un nœud traditionnel à faire qui nécessite la présence de cette rainure).
Ensuite, c'est râpe, papier de verre, ... pour ajuster la forme du pommeau à celle du manche.
Fabrication - Garde
La garde est constituée d'une plaquette de 15mm en chêne.
celle-ci est coupé en deux à la scie à ruban de façon à ménager l'espace pour la soie du manche au centre.
La garde sera collée comme cela, mais seulement après le façonnage de l'émouture de la lame (c'est à dire en toute fin).
Fabrication - Emouture de la lame
C'est ici une partie importante et délicate car c'est cette opération qui donnera tout son look à la lame du katana.
Il s'agit de réaliser le chanfrein sur les deux cotés de la lame, qu'on appelle émouture sur un couteau.
On commence par tracer sur celle-ci quelques traits de repère.
j'ai choisi de remonter l'émouture sur la moitié de la hauteur de la lame, soit 20 mm.
Puis, en prenant son courage, et sa râpe à deux mains, on commence à usiner les chanfreins...
Et quelques heures plus tard, on peut passer au papier de verre : Grain 80 pour commencer à effacer les traces de la râpe, avec une bonne cale bien plate, puis en descendant des les grains (jusqu'a 180 pour l'instant).
Encore une fois, c'est fait à l’œil... et les plus attentif auront remarqué que la lame est voilée.
C'est du au tensions dans le bois qui se sont relâchées à la découpe de celle-ci, mais j'espère que cela ne gênera pas pour l'insertion dans le fourreau.
Une fois le résultat satisfaisant, on colle la garde.
Si le collage est bien fait, on ne voit même pas la ligne de découpe faite précédemment à la scie à ruban !
Encore un peu (beaucoup) de ponçage et on s'approche du résultat final (avant finition).
Mais il reste à coller la virole à la base de la lame, avant de passer aux finitions.
Ce sera pour un prochain article.
Fabrication - Virole
Quelques images de la virole, réalisée par collage de 2 épaisseurs de placage sur la lame.
Le placage c'est de l'ébène de macassar (sauf erreur). Collé avec de la colle cyano-acrylate (+ bombe d'activateur).
Puis poncé, poncé, poncé... :-)
Fabrication - Fourreau
Bonjour,
Me revoilà !
J'ai continué la réalisation du Katana avec le fourreau.
Il sera en chêne.
J'ai commencé par débiter un grossièrement une chute de chêne que j'avais, puis je l'ai dédoublée.
Ensuite, j'ai tracé le profil de la lame sur chaque demi-coque, que j'ai défoncée.
Après pas mal de travail au ciseau à bois pour bien creuser l'intérieur de chaque coté du fourreau,
j'en viens à l'étape de les réunir pour vérifier la bonne insertion de la lame.
Pour l'instant, surtout pas de colle car il y a eu beaucoup d'ajustements à faire.
Notamment parce que la lame s'est déformée après taillage, le bois n'était pas tout a fait sec, et comme c'est du robinier, c'est nerveux.
Ensuite, on se lance, on colle (à la vinylique), en en mettant pas trop car il ne faut pas que cela bave à l'intérieur.
D'ailleurs, une fois dé-serré il a fallu que je revois "l'affutage" de la lame car ça coinçait fort.
Place à l'usinage extérieur du fourreau, à la râpe (la grosse puis la petite), puis au papier de verre.
Une fois la forme jugée satisfaisante, j'ai passé l'ensemble du fourreau à l'acétate de fer pour donner une teinte presque noire.
L'acétate de fer, c'est que l'on appelle traditionnellement du "jus de clou".
La recette est hyper simple :
- acide acétique (ou autrement dis du vinaigre blanc, mais le vinaigre blanc est moins concentré)
- clous (en acier, mais ça marche aussi très bien avec de la limaille de fer ou de la paille de fer).
- On laisse bien mariner (quelques jours).
Ensuite on passe ce liquide sur n'importe quel bois tannique, et cela réagit avec les tanins en donnant une teinte variant du gris violacé, à l'anthracite.
Une fois verni (ici gomme laque au tampon), le rendu est relativement "noir", mais on distingue encore bien le veinage du bois.
Moi je trouve ça joli ! :-)
Fabrication - assemblage final
Voila, tout est fabriqué, assemblé.
Reste à vernir l'ensemble et a faire le laçage.
Pour le vernis, j'ai tout passé au vernis gomme laque (passé au tampon).
La lame rentre bien dans le fourreau, sans forcer, et tiens bien en place.
j'aime beaucoup les teintes du fourreau une fois verni.
Et aussi le rendu du manche.
Pour le laçage, j'ai acheté du ruban noir plat en mercerie (largeur 10-12mm).
J'ai ensuite suivi un tuto trouvé sur Youtube pour faire un laçage traditionnel.
J'ai du mettre quelques points de colle cyano-acrylate pour maintenir le ruban (notamment en haut du manche).
Et voilà! c'est terminé.
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Discussions
Et bien ça fait un très beau katana !
Intéressant aussi le laçage.
Merci.
Oui c'est assez intéressant.
C'est là qu'on voit que les japonais ne font absolument rien au hasard.
C'est d'une extrême complexité un vrai katana, ça implique une quantité de savoir faire incroyables (depuis l'extraction du minerai, la forge, ... jusqu'au laçage)
J'ai songé à en faire un un jour pour essayer. Mais au lieu d'un seul morceau j'aurais testé avec une essence claire au centre et une essence plus sombre sur les extrémités de la lame, pour imiter le rendu de l'émouture.
Oui, et ça aurait surement permis de limiter les déformations !