Ce pas à pas présente un projet en cours de réalisation.
L'atelier actuel (V2) est petit, trop petit. Il contient notamment dans un espace confiné de 10.56 m² un combiné Kity.
Depuis mon début de reconversion, j'ai envie d'utiliser à fond ce combiné, y compris la toupie et la mortaiseuse que je n'utilisais pas. J'ai aussi envie de réaliser des ouvrages dans les règles de l'art, ce qui suppose parfois des ouvrages plus volumineux et une vraie organisation de travail.
Ce n'était pas possible de concrétiser ces envies dans l'ancien atelier. Du coup, il me faut plus grand.
Mais tout d'abord, pourquoi V3 ?
En effet, la V1 était simplement un bureau posé dans le garage, avec un peu de rangement.
Voici donc la mise en place de ce nouvel atelier, avec deux objectifs principaux : être fonctionnel et optimisé d'une part, parce que ça restera petit et être agréable à travailler d'autre part.
Liste des articles
Retour en arrière la V1
C'est juste pour vous présenter d'où je pars.
Avant d'avoir le combiné Kity (cadeau du grand père de ma femme, menuisier de formation), l'atelier se résumait à un établi (un amalgame de bureau et de meuble de cuisine recyclés en fait) sur lequel je bricolais un peu.
Ça paraissait assez grand.
Mais avec des voitures en plus, il ne restait pas grand chose et surtout, pas de possibilité de positionner le combiné Kity. A l'époque, je roulais suédois, mais comme pour les meubles, j'ai arrêté de me fournir la bas.
Le cadre du nouvel atelier
Pour trouver de la place pour ce nouvel atelier, il a fallu prendre la décision de faire dormir une voiture à l'extérieur. Ainsi, il est possible de récupérer le fond du sous sol.
On vide tout (ça a été un peu de sport, surtout que j'ai peint le sol de l'ancien atelier qui est devenu buanderie (et qui conserve l'établi pour les finitions). Le devant du garage a également été peint au sol, tout cela ayant entraîné de nombreux déménagements.
Voici donc l'espace dont je dispose. Avec une vue du "stock".
Première étape pour répondre à l'objectif de rendre le lieu agréable : un ragréage sur le sol.
Avec le recul (cette étape date de fin octobre 2019), je n'ai qu'un seul regret, ne pas l'avoir fait sur l'ensemble du sous sol. La peinture aurait été beaucoup plus facile à appliquer, et le ragréage a été une quasi partie de plaisir à couler.
J'ai également repeint tous les murs en blanc pour le côté propre et surtout lumineux.
Le murs d'outils (french cleats ou tasseaux français)
Dans l'ancien atelier, je m'étais habitué aux tasseaux français. Leur modularité m'a convaincu de conserver le même fonctionnement mais en corrigeant certains défauts. Les tasseaux n'étaient pas assez épais, et ils étaient trop proches les uns des autres. Le montage des tasseaux horizontaux sur des tasseaux verticaux, créant un vide à l'arrière était également un nid à poussière (ça vole bien dans un atelier bois, et ça se niche partout).
Rappelons l'objectif d'un lieu agréable à travailler. Je l'ai traduit en essayant de reconstituer un vieil atelier. Comme s'il était là depuis longtemps et en activité.
Le but de l'optimisation est aussi de pouvoir ranger les outils par fonction : les scies avec les scies, les rabots avec les rabots, les compas avec les compas etc... Etant un peu collectionneur sur les bords, ça en fait des choses à caser.
Voilà où l'action va se dérouler. Je vais donc commencer par habiller le mur, une armoire basse sera fabriquée ultérieurement.
On commence par habiller les murs avec des vieilles portes. Il y a un peu de découpes à cause du conduit à gauche et surtout de fils électriques presque accolés à ce conduit.
Ensuite, je positionne avec du scotch de masquage les différents éléments qui vont agrémenter les panneaux :
- une étagère en partie haute
- une armoire avec une porte en haut à droite
- une armoire à tiroirs en bas à droite
Sous le conduit, à gauche, viendra également un armoire.
A noter que les panneaux sont fixés au mur à 1m95 du sol. Ce sera la hauteur de tout le mobilier que je ferai (y compris l'armoire basse du coup) ainsi que de l'établi qui sera à côté.
Ensuite, il faut habiller le conduit.
Pour se faire je surcycle (nouveau mot mot appris récemment) un vieux lit.
J'ai fait le choix -peut être pas très judicieux- de conserver certains assemblages. Du coup, je me retrouve à composer avec l'existant : les traverses deviennent des montants, des tenons ont des épaulements, d'autres non, les largeurs de tenons et mortaises ne sont pas constantes, etc.
Bref, c'est un peu galère à tout positionner mais ça se fait.
Ah oui, petit détail : les machines de l'atelier ne sont quasiment pas opérationnelles. Pour cette raison et aussi par envie, toutes les étapes jusqu'ici ont été réalisées aux outils à main. Les seuls outils électriques utilisés sont la perceuse visseuse et le perforateur.
Quelques détails de la fabrication et des outils utilisés.
Depuis le début de ma formation, je commence à apprécier les moulures. Et ça se prête bien à un esprit ancien.
Donc j'ai sorti quelques rabots à moulurer, les ai affûtés et on a habillé l'un des panneaux pour mettre en valeur une moulure déjà existante.
J'ai également mouluré le bord inférieur des tasseaux français eux même.
Les tasseaux français ont été débités à la scie sous table dans un bastaing de douglas.
J'ai chantourné des équerres dans une planche de chêne qui va également servir à réaliser l'étagère supérieure.
J'ai eu l'envie de les tarabiscoter mais je n'avais rien sous la main. Cette trouvaille a été publiée un chouya trop tard. Mais ce n'est que partie remise.
Le chant de l'étagère a reçu la même moulure que les tasseaux.
J'ai positionné des renforts en CP fin derrière le panneau et vissé le tout par l'arrière du panneau.
Puis tout a été fixé au mur.
Et j'ai pu ranger tous mes rabots en bois à l'exception des varlopes.
Il est à noter que toute la partie droite contient des rabots en état de fonctionnement. Les autres doivent être restaurés.
Il ne reste "plus qu'à" faire les supports de rangements.
Une étagère pour les rabots métal
Je viens de publier la création de cette étagère.
Je me suis bien amusé à faire les équerres façon charpente mais au final rien d'extraordinaire.
Mais l'aménagement continue avec cette étagère et quelques accessoires pour les tasseaux français.
Les aménagements continuent.
Rien de fou fou mais après la publication de l'étagère à scies, c'est le moment de montrer un peu où j'en suis.
C'est l'occasion de montrer un autre rabot pas commun.
Et aussi "l'établi" sur lequel je bosse actuellement.
Je l'ai évoqué dans une question par rapport à l'utilité des contreventements.
Il est bien rigide mais évidemment trop léger pour le rabotage.
J'ai le bois pour en fabriquer un vrai mais plein de projets et il faut gérer les priorités.
Et elles ne concernent pas toutes le bois.
Ce pas à pas présente un projet en cours de réalisation.
Discussions
Content de te voir évoquer l’utilisation de la toupie, c’est dommage de s’en priver. J’ai démarré la mienne, pour des tenons, c’est aussi une petite kity, et c’est un vrai régal. Et pour les rainures c’est encore mieux, tu remplaces les hurlements de la défonceuse sous table par le ronronnement de la toupie à rainer, ça change tout !
As-tu le chariot à tenonner sur ta machine ?
Il me semble que oui. Mais le combiné n'a pas encore était remonté. Comme j'avais tout démonté, j'ai repeint le plateau aggloméré qui commençait à vieillir sérieusement. Tout ce qui dépassait de la toupie avait été démonté.
L'objectif premier est de faire un peu de place, donc des rangements pour pouvoir remettre les machines en route. Pour l'instant je suis très serré.
Mais ce que tu dis me conforte dans mes intentions.
trente six seb ah oui, je confirme. Même si c’est un bébé toupie comparé à ce que tu peux voir pendant ta formation, pour les tenons rainures, etc, c’est bien pratique. Le chariot est un vrai plus pour tenonner car il est 5mm au dessus du plan de la table, et entre ça et la géométrie du puit, tu peux caser un disque à tenonner de 140 alors que le puit n’est que de 120.
DewhitYoussef ah il faudra que je creuse ça. C'est un peu l'objectif aussi.
Tu as pris des outils en alésage 20 ou un autre alésage avec des bagues d'adaptation ?
J'ai un tout petit peu regardé ce sujet et j'ai l'impression qu'il vaut mieux prendre des outils en alésage 30.
50 la toupie doit peiner, non ?
trente six seb en effet j’ai pris un manchon d’adaptation 20/30. après tu es quitte de t'équiper en bagues de remplissage et de réglage. J’ai vraiment profité de Noël pour ça car ça chiffre fort. C’est le plus gros souci. J’en ai eu pour près de 300 balles en tout avec 2 outils, tenons et rainures, et les accessoires mais quel plaisir.
Un manchon 20/50 c’est pas jouable je pense. Le puit est étroit (120). En Al 50 aucun outil n’y rentrera. Et ils sont moins chers en 30.
Tu confirmes encore mes premières intuitions. J'ai regardé rapidement et oui, ça chiffre vite.
Pour les tenons, j'ai les scies, mais il faut encore araser. J'imagine que ton outil fait tout. Par contre, on ne peut pas faire de ravancement. Ou alors il faut un autre outil dans un autre diamètre et du coup le ravancement est fixe.
L'autre solution est de mettre des butées et travailler par retournement. J'en suis pas encore là mais quand on creuse l'idée, ça devient vite ardu.
trente six seb tu parles de ravancement d’onglet comme ça ?
En fait l’outil c’est celui présenté dans cette vidéo du Bouvet, Lien mais diamètre 120 donc des tenons de 30mm environ... tu usines les joues en une passe, le tenon fait la hauteur de la pièce. Ensuite tu peux ne travailler qu’avec un disque pour usiner les arasements du dessous et dessus, par retournement si tu es symétrique. Si je devais faire un ravancement, je le ferai en dernier avec un disque à couteaux inclinables, ceci pour la traverse et le montant. Mais je n’ai pas été confronté à la question !
En fait je parlais des tenons dont les arasements sont décalés. Comme l'exemple que tu montres mais avec une feuillure de l'autre côté par exemple.
Tiens, un exemple avec une rainure : google.com/sea...nWm92PfD5UUzNM:
trente six seb ah oui,dans ce cas c'est fatalement en deux fois, avec un seul disque.
Je n'ai jamais pensé à cette disposition là, mais c'est vachement intéressant, plutôt que venir faire mourir la rainure dans la mortaise, tu fais naitre la mortaise dans la rainure :)
Oui ce sont les assemblages traditionnels. Il y a beaucoup de boulot pour tout maîtriser.
DewhitYoussef Page 30 du catalogue Leman, il y un outil qui permet d'avoir des arasements différents. Mais c'est en alésage 50.
leman-sa.fr/sr...expert-bois.pdf
T'as une sacrée collection de bouvet ! Ton n°5 vert, c'est une vieux Kunz ?
Merci, oui j'en avais eu quelques uns en compléments de certains achats et à un moment donné, j'ai eu 2 cagettes pleines de rabots en complément d'autres choses. Pour pas cher en plus.
A noter que tous ceux à droite du bouvet à rainurer (avec les deux vis) et les 2 guillaumes à plat en dessous des vis sont tous en état de fonctionnement. Les autres doivent être restaurés.
Oui c'est bien un n°5 Kunz. 3€ en brocante. Il est devenu mon rabot préféré alors que je pensais que c'était du bas de gamme. (c'est pas du très haut de gamme non plus).
Bah si t'aimes biens les moulure, c'est parfait J'ai toujours du mal de mon côté, mis à part les moulure droites juste chanfreinées, plate bade droite etc...
Kunz oui ça fait le job très bien, la nouvelle gamme qu'ils ont sortie est un cran au dessus ceci dit. Mais les vieux verts sont très bien.
En plus c'est technique les raccordements de moulures. Et ça fini bien. Mais un chanfrein c'est pas mal aussi. Il y a tellement de choses à faire. Et en plus c'est pas très long à faire (sauf en bois de bout c'est galère).
En totu cas, je suis plus que très agréablement surpris par ce rabot. Et il tient vachement bien l'affûtage. Il ne broute pas. Bref, j'suis content. :D
Cet atelier qui s s'agrandit de mois en mois... . tu vas y finir.. Ta petite entreprise a toi et hop.
Ah ah, ça ferait juste quand même pour y bosser à titre professionnel. Ça dépend ce qu'on veut faire mais la dégau rabot serait trop juste et la scie sous table aussi. Pour le reste, ça irait sauf que c'est pas du matos pro et qu'il peinerait.
Et la toupie ne correspond plus aux sections de menuiseries actuelles. Mais pour un amateur, je pense que ça le fera bien. A suivre
Sympa ces aménagements !ça va te faire un bon atelier a la fin.
Merci :D Oui j'espère. Ça restera petit mais ça devrait être agréable d'y travailler.
Sympa cette publication, on ressent bien la passion, j'aime bien le côté V1,V2,V3, beaucoup d'entre nous sont passés par là.
Ben oui on commence petit, puis on choppe le virus...
Merci de ton commentaire.
Pourquoi ne faire dormir qu'une seule voiture dehors ? Tu vas vite t'apercevoir qu'en fait, puisqu'il y en a une dehors, autant mettre les deux...
Parce que je suis gentil avec ma femme ^^. C'est quand même du confort de faire dormir la voiture à l'abri. C'est moi qui veut agrandir, mon atelier, j'assume
Si besoin je prendrai la place de la voiture pour des gros montages, du collage ou autre. Cette place reste utilisable en cas de besoin quand même.
trente six seb si tu as le temps, n'oublie pas la photo de la semelle rapportée de ta varlope Ulmia (ou ECE, je ne sais plus)...
Tu as pas mal de bouvets à joindre. Je me penche sur ces outils en ce moment. C'est la galère -je trouve- de trouver des outils avec les fers qui vont bien ensemble (rainure et languette) et qui vont bien avec les conduits du fût...
Parce que pour les rabots, c'est hyper simple, si le fer fait la bonne largeur par rapport au fût ça va, mais là les bouvets il y a plein de contraintes !
Ah oui c'est vrai. J'avais le temps, mais j'ai oublié.
Les bouvets viennent de lots. Je garde les paires bien... Appairées
J'ai des doubles aussi et quand même quelques orphelins.
Bon si besoin on peut retoucher une languette au guillaume. Mais ce n'est pas l'objectif.
trente six seb même quand les deux fers sont dans le même fût je trouve que ce n'est pas gagné pour que rainure et languette aillent bien ensemble.
Peut être que je n'ai pas eu de chance avec ceux que j'ai récupéré...
Et j'ai aussi des paires de fers neufs, ben pour trouver le fût qui va avec c'est coton. Car les fers pour la languette ont des largeurs très variables pour une largeur de languette donnée.
C'est un peu le casse tête en ce moment là dessus. Je crois que je vais finir par faire des fûts plutôt que d'essayer de caser mes fers dans des fûts sans fers.
dneis en fait il y a une paire que j'utilise de temps en temps. Pour les autres, je n'ai vérifié qu'à l'oeil, pas à l'usage. Mais c'est vrai que pour mes orphelins je vois la galère dont tu parles.
dneis +1, pourquoi chercher des fûts gauches, cassés ou mal adaptés? à tes rabots! ;)
Guilh63 ils sont pas gauches mes fûts , non mais oh!
C'est juste que j'ai des fûts, der fers et que j'aimerais bien que tout ce p'tit monde s'entende bien. Mais pour les bouvets c'est compliqué, car les fers de languette sont loin d'être de largeur standard pour une largeur de languette donnée.
Alors oui, je crois bien que tôt ou tard je vais finir par faire mes bouvets, d'autant plus que ça n'a pas l'air bien compliqué. Le seul truc qui me manque c'est un morceau de bois adapté (essence et dimensions).
Mon rêve serait de trouver du cormier... Si seulement je pouvais récupérer les chutes de l'établi de Fof
Parce que ce ne sont pas les fers qui manquent !
Ça évolue bien, tu vas avoir une très belle zone de rangement.
Vraiment original ce rabot a angle faible. Un rabot métal avec un coin en bois . La prise en main n'a pas l'air évidente.
oui c'est pas facile. Il n'y a pas la place pour passer la main sous le coin et la lame.
Mais bien affûté ça coupe bien.
Je l'ai essayé en bois de bout, top
Il a été ressoudé au niveau de la lumière car c'est la zone la plus fragile.
C'est pourquoi les rabots métalliques (en fonte) ont généralement des "côtés" qui remontent plus haut, pour compenser la fragilité créée par la lumière.
dneis oui, c'est ça. Je n'ai pas intérêt à le tomber celui là.
En plus, il a fallu rectifier la semelle.
Trouvé pour 4 ou 5 euros en brocante en Espagne.