Petit banc sans prétention, mais qui m'a fait réaliser plusieurs éléments de gabarits et avec les points techniques suivants :
- coupe d'onglet à 45° sans scie ultra précise...
- réalisations de faux tenons sans domino
- clefs à queue d'aronde
- assemblage final avec des tubes de métal
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Couper à 45 degrés sur une Kity 617
La Kity 617 est une machine ancienne, et la lame ne s'incline pas : c'est le plateau qui bascule, ce qui provoque systématiquement des imprécisions pour couper à 45°, car la pire glisse et se coince sous la lame à cause de la gravité.
Pas moyen de fixer la pièce correctement, le chariot étant alors sous le niveau du plateau incliné... Comment couper mes éléments de bancs précisément à 45° simplement ? Ma scie à onglets n'est pas extradent précise, elle est super pour de lo'ssature bois ou du métal, mais pour de l'ébénisterie un peu soignée, on oublie.
Je m'orientais donc vers la fabrication d'un traineau à 45° quand je me suis aperçu que le guide d'onglet de la Kity, bien que minuscule, était très précis et n'avais pas de jeu dans la rainure ( contrairement à plein de scie sur table plusmoderne).
J'ai donc simplement réglé précisement ce petit guide sur 45° et j'y ai ajouté une planchette martyr en MDF et une pince : ma pièce est maintenue, je sais exactement où la coupe se fait, elle est sans éclat et parfaitement à 45°.
Perçage pour le passage des tubes métalliques
Rien de très difficile dans cette étape, si ce n'est être précis pour que les trous soient le plus alignés possibles à la fin. Les possibilités e léger décalages sont nombreuses, entre les collages à l'onglet qui peuvent bouger légèrement et le nombre de perçages au total. C'est pourquoi je suis parti sur un perçage de 20mm (en fait plutôt 19,8 mm mesuré au pied à coulisse) pour du tube de 18 mm.
Moins les reports de traits et les calages changeront, plus les perçages seront précis. L'utilisation d'outil comme l'équerre à combinaison permet un report identique des repères de perçage sur les pièces.
Le réglage du guide de la perceuse à colonne est primordial : je dois percer exactement au milieu des pièces, et ce réglage servira pour tous les perçages, des trous de passages des tubes à celui des vis et leur chanfrein. Une chute des pièces du banc est utilisé pour ces réglages.
Je perce ensuite un trou dans les pièces avec une petit foret, qui me permet d'voir un repère correct pour la pointe de ma mêche Forstner par la suite, puisque je doit percer par retournement pour ne pas faire d'éclats en sortie. Ce petit trou est également fait par retournement, et pour la perceuse à colonne comme pour n'importe quelle machine outil, je place toujours le même côté du bois vers le guide (parement).
Certaines pièces sont percées complètement (au milieu du banc), d'autres non (bord du banc) : dans un cas comme dans l'autre, comme je procède par retournement, je me sers de la butée de profondeur de la perceuse.
Enfin, un chanfrein à 45° réalisé à la défonceuse permet une finition plus propre du bord des perçages.
Les trous permettant le passage des vis fixant les tubes sont ensuite réalisés sans changer le réglage du guide, en commençant par la fraise à chanfreiner puis en perçant. L'utilisation de la butée de profondeur permet d'avoir toujours le même chanfrein et de ne pas percer trop profond.
Faux tenons dans la coupe d'onglet
Je voulais réaliser un assemblage avec des clefs à queue d'aronde, mais celui ci est plutôt fait pour des petites pièces comme des boîtes. Je doutais donc de la solidité pour un banc.
J'ai donc décidé de renforcer l'assemblage avec des faux tenons (des dominos), invisibles après collage. Ne possédant pas de Domino, j'ai donc réalisé deux gabarits pour :
- maintenir mes pièces à 45° (qui me servira ensuite pour les queue d'aronde)
- faire les petites mortaises précisément afin de conserver mon assemblage correctement.
Pour fixer les pièces à 45°, j'ai fabriquer un support correspondant à la largeur de mes pièces, et qui se fixe sur le bord de l'établi (ou dans la presse, j'ai utilisé les deux méthodes en fonction de la longueur de mes pièces), permettant à la pièce de venir à fleur avec la surface. Un serre-joint vient bloquer la pièce en place fermement pour éviter tout mouvement intempestif.
Pour plus de sûreté, un support carré qui permettrai de bloquer par dessous avec un serre-joint serait sans doute plus pratique.
Je reporte ensuite à l'aide d'une jauge improvisée l'emplacement des mortaises sur les pièces à usiner.
Quand j'ai besoin d'un réglage précis pour la défonceuse, je me fie à la fois au repère sur le tour de la semelle, mais je l'équipe aussi d'une fraise à écrire, qui va me donner l'emplacement exact de l'axe de l'outil par rapport à la pièce de bois.
Je prépare ensuite un plateau amovible, qui va venir au dessus de la pièce à usiner et bloquer la défonceuse dans des déplacements latéraux et longitudinaux pour usiner uniquement la mortaise. Des repères me permettent d'aligner mon trait de mortaise et mon plateau.
Il n'ay a plus qu'à usiner, les mortaise sont précise et l'assemblage à 90° est impeccable !
Avant le collage, je procède à un ponçage jusqu'au grain 120 (80-120), c'est plus simple lorsque les pièces sont facilement accessibles de partout !
Les faux tenons sont réalisés en CP de 10mm, les bandes sont désignés à la scie sous table puis chanfreinés au rabot à main.
Le collage se fait avec une colle PU, histoire de bien verrouiller les jointure du banc avec le "domino". Un montage à blanc permet de vérifier le bon alignement, et c'est là qu'on voit si on a été précis avec le gabarit !
Clefs à queue d'aronde
Pour ces clefs, il faut usiner une queue d'aronde dans l'angle à 90° formé par les montants.
Je scotche donc les montants pour les maintenir en place le temps de les insérer dans mon premier gabarit qui me sert de support.
il est souvent préconiser de coller à plat puis de redresser les montants pour former un angle parfait : avec du chêne bien sec, l'angle à 45° coupe le scotch systématiquement.
Comme mon support va bloquer l'angle en place, je préfère coller directement à 90°.
J'installe un guide latérale sur l'établi pour la défonceuse, puis je l'équipe d'une fraise à queue d'aronde. Après plus sieurs essais infructueux, j'ai investi dans un fraise CMT.
Je pensais faire un essai, quitte à m'arr$eter, équiper la défonceuse d'une fraise droite pour dégager de la matière pour repas forcer etc. (ma défonceuse fait 900W). J'aurais dû investir dans du CMT plus tôt, ça rentre comme dans du beurre dans du chêne sec, sans forcer ni sur la fraise, ni sur le moteur, et sans brûlures ni arrachement...
Pour mon deuxième banc, j'ai d'abord collé les onglets à la colle PU, et usiner les clefs après. C'est plu simple, mais ça marche parce que le banc ne fait que 80cm, ce qui permet d'utiliser le gabarit au bord de l'établi. Pour plus long, il faudrait dans ce cas placer le gabarit plus haut.
Les clefs sont réalisées dans des essences de couleur différentes, avec la même fraise montée dans les défonceuse sous table.
Elle sont ensuite coupées à la bonne taille et ajustées individuellement au rabot à main, le réglage de leur largeur avec la défonceuse sous table étant difficile. Pour que l'assemblage fonctionne et soit esthétique, il faut que ce soit très ajusté, c'est donc plus facile de régler précisément la clef avec un petit coup de rabot.
Une fois collées, les clefs sont ensuite recouper pour former un motif en queue d'aronde. La finition se fait au rabot et au racloir.
Préparation des tubes et assemblage
Première étape, un dernier ponçage de finition au grain 180. Ensuite, les différentes parties en bois sont huilées avec de l'huile de Tung.
Le tube de cuivre est quand à lui nettoyé et dégraissé et frotté avec un Scotch Brite vert pour le faire briller et enlever les écritures.
Il est ensuite coupé à la scie à onglets (Evolution, je ne suis pas sûr qu'une Kapex aimerait), mais une scie à métaux ou un coupe tube pourront très bien aller. J'ébavure les extrémités et j'enlève les copeaux métalliques loin de mon établi.
Les tubes sont ensuite enfilés en commençant par ceux du centre et en terminant par ceux des bords. Il y a toujours un peu de jeu, c'est fait exprès.
Je vérifie l'équerrage et je fixe après avoir bloqué avec des serre-joints un des éléments du bord (perçage au préalable dans le tube). Je fixe ensuite le deuxième élément du bord de la même manière : mes tubes sont à présent perpendiculaires et fixés de chaque côté.
A l'aide de cales de 25mm, je positionne ensuite chaque éléments indépendamment et je les fixe les uns après les autres.
Discussions
sympa! de bonnes astuces!
Bonsoir Etong,
Très beau pas à pas et très belle réalisation, j’aime beaucoup, félicitation.
Yves
J'aime beaucoup les techniques utilisées!!! il est très beau aussi ce banc ;)