Bonjour à tous !
J'ai beau être originaire de Reims, mes grand parents maternels et paternels m'ont fait baigner dans une culture du nord-est en allant du nord de la France jusqu'en Alsace. Et si la Franche comté sort un chouïa de cette large région, elle a pourtant aussi marqué mon enfance par ses forêts de conifères et son horlogerie.
Qui, en effet, n'a jamais entendu une de ces horloges sonner l'heure chez ses grand-parents ? Mes grands parents maternels n'échappaient pas à la règle. Mon grand-père, féru de cette région et de leur mécanismes, avait acheté une de ces horloges dans les années 1980. Celle-ci a marqué mon enfance.
Aujourd'hui, j'ai demandé à mon épouse qui connaît très bien mon amour pour ces vielles horloges, de me laisser un petit carré de 50cm*20cm au sol. J'ai mon mécanisme dans les bras et, bientôt, un coffre viendra l'habiller. Ma thèse se termine dans 1 an et demie. Mon horloge sera terminée avant que je soutienne !
Liste des articles
- Un peu plus d'info sur mon projet
- Pour commencer : le mécanisme
- Première étape : le corps de l'horloge
- Sous-étape : les côtés de corps et le fond
- Un projet est une histoire de vie
- Les deux trapèzes
- Le chapiteau de l'hologe
- La fabrication des moulures basses
- Réalisation des portes et volets
- La corniche
- La finition
- Le résultat final
Un peu plus d'info sur mon projet
Vous l'avez compris, je suis assez fan de ces vieilles horloges. Mais vous avez dû remarquer qu'elles arborent plusieurs formes. Mes grand-parents en avaient une comme sur la première photo qui suit. J'ai donc commencé par chercher un peu d'infos sur cette réalisation. J'ai trouvé notamment un plan détaillé sur un magazine du Bouvet. Seulement, le boiseux qui l'a fait était quand même d'un autre niveau que moi et a dû y passer beauuuuucoup de temps ! En tout cas, cela necessitait pas mal de pièces et surtout, nécessitait de cintrer du contreplaqué. Alors, cintré, je sais pas faire, et du contreplaqué dans un meuble !!! Euh, non.
Seconde option, faire une horloge droite. L'avantage est que c'est plus simple (et que ça prend moins de place). L'horloge que je comptais réaliser est celle de la seconde photo. Bon, j'avais pas mal avancé sur les plans, mais j'ai finalement abandonné ce modèle car le galbe me manquait et car, entre temps, j'ai découvert un livre sur ces horloges (photo suivante) qui m'a fait tourner un peu les talons. Une phrase pour parler rapidement de ce livre : il décrit principalement l'habillement de ces coffres. Il est en effet réalisé par un restaurateur d'horloges qui se trouve pas loin de chez moi (vers Pau) et, du coup, ce livre présente principalement plein de photos de décoration, de cadrans, de balanciers, etc. La partie horlogère est pauvre, mais suffisante pour monsieur tout le monde et la partie histoire est bien :)
Bref, ce livre ainsi que ma visite chez le revendeur qui m'a vendu mon mécanisme (j'en parlerai après) m'a donné envie de faire un modèle tel que ces horloges étaient lors de leur apogées. En bref, regardez la photo suivante et allez voir le site de ce revendeur menuisier. Il s'agit d'une horloge qui est constituée principalement de grands panneaux qui étaient fabriquées autrefois en Franche comté et envoyées dans toute la France pour être assemblées chez le client à l'aide de simple pointes. C'est ce modèle d'horloge que je vais réaliser. Pour le plan, je vais essayer de récupérer des infos et je vais faire ça moi-même.
Pour la décoration (car oui, une horloge "nature, c'est un peu triste :s ), je pensais initialement la peindre (décorative, je veux dire) avec des motifs floraux comme pour l'horloge droite, mais depuis, je me suis mis à la sculpture et je compte faire des motifs rustiques (épis de blés et autres).
Reste l'essence. Autrefois, c'était du sapin, bois abondant en Franche Comté. Cependant, de la sculpture sur du sapin, c'est exclu. Résineux, donc. Chêne ? J'ai trouvé ça épineux la dernière fois. Noyer ? Un peu cher et un peu trop sombre. Hêtre ? Trop clair et je souhaite essayer une autre essence. Merisier ? Oui ! Nouveau bois, bien pour la sculpture, pas trop dur, belle couleur. Bref, je vais essayer...
Pour commencer : le mécanisme
J'ai très vite compris que je ne pouvais pas me lancer dans les plans sans avoir mensuré les dimensions du mécanisme qui viendrait se loger dans le coffre. Et globalement, pour le mécanisme, il y a deux options.
La première est d'en acheter un neuf. En effet, ça a beau être passé de mode, les mécanismes se fabriquent toujours dans la dernière manufacture qui les produit : la manufacture Vuillemin, près de Besançon (d'ailleurs, étant la dernière manufacture, elle a le titre d'entreprise du patrimoine vivant). Bon, puisqu'elle proposait une garantie de ... 2 ans (!!!!), je suis allé voir chez un revendeur qui lui garantissait pendant 15 ans le mécanisme (déjà mieux !). De plus, ce revendeur est en fait une entreprise d’ébénisterie ayant pour seule vocation la production d'horloges comtoises, ce qui m'a permis de leur demander au passage un ou deux tuyaux pour la suite. Il s'agit des horloges comtoises Converset à Héricourt. C'est donc chez eux que j'ai acheté mon mécanisme. Comptez pour 1400-1600€ le mécanisme. Eh oui, c'est un peu cher, mais il est neuf et est partis pour un bout de temps ... Dernière remarque : ces entreprises reposent sur un produit qui est tombé assez en désuétude auprès du public. Ils ont donc été contraint de suivre le mouvement (sans vouloir faire de mauvais jeu de mot :D ) et ont créés toute une gamme d'horloges design (cf photo jointe). A force de salons et de foires, ils ont pu respirer un peu et maintenant, ces horloges représentent 80% de leur chiffre d'affaire (!!!). Bref, je profite de cet article pour remercier des clients de meubles design sans lesquels je n'aurais pas pu obtenir mon mouvement comtois :D
La deuxième solution consiste à acheter un mouvement ancien chez un horloger qui en profitera pour lui redonner une petite jeunesse. Un horloger de Toulouse qui en possède plein me donnait un ordre de grandeur de 800€ pour le mouvement et la révision. Sinon, le bon coin et compagnie est source de pleins de mouvements à faire réviser par un horloger (ça peu vous faire économiser pas mal sur le mécanisme !).
Que veux le peuple ? Des photos ? Eh bien je vous en met quelques unes jointes à cet article. Quant aux détails, voici quelques infos :
- Le mécanisme permet l’arrêt automatique de la sonnerie entre 22h30 et 8h (pratique en appart :D )
- Il est composé d'une cloche et d'un gong pour sonner les heures. On peut sélectionner l'un et/ou l'autre ou aucun des deux.
- Pour le fronton, j'ai choisi un laboureur, ça fait assez rustique. J'aime !
- Vous ne voyez pas le balancier, mais c'est un balancier lyre de 280mm de diamètre.
Pour plus d'info (le réglage, par exemple), voyez le livre donné plus haut ou son site internet.
Première étape : le corps de l'horloge
Bonjour à tous !
Cela faisait un petit bout de temps que je n'avais pas donné de nouvelles de mon horloge comtoise.
Les plans sont à peu près finis (il faudra que je fasse un ou deux gabarits à la main pour voir, je pense ... Je les ai mis dans la section Plans.
Grosso modo, là, il s'agit de faire le squelette de l'horloge. Pour cela, pas trop de difficultés si ce n'est pour les côtés de corps intermédiaires qui nécessiteront un article à part.
Autre point important, le trapèze et la façade de socle seront sculptés. Pour le trapèze, ce sera ce motif. Pour la façade de socle, cela reste à voir ...
Les assemblages seront fait principalement à la fraise à bouveter Trend. L'arrière sera fait, quant à lui, à la fausse languette.
Je réfléchis encore à diviser le côté de corps en largeur (20cm, ça devrait encore pas trop se déformer, non ?), mais je pense faire ça d'un seul tenant.
Je suis aller chercher le bois nécessaire et j'ai commencé à débiter cela.
Certains pourront voir que j'ai pris du hêtre, principalement parce que mes fournisseurs n'avaient plus de merisier à la bonne épaisseur et aussi parce que j'avais peur que les chocs marquent beaucoup l'horloge ...
Bref, prochaine étape : corroyage et mise aux dimensions ... La suite au prochain épisode ...
Sous-étape : les côtés de corps et le fond
Bonjour à tous !
Ca fait un moment que je n'ai pas donné de nouvelles de mon horloge. Alors je me remet à l'écriture. Avant les vacances d'été, je me dépêchais de finir les pièces principales du corps de l'horloge. J'avais, en effet, assez peur que les planches restent à l'atelier pendant l'été et quelles ne se déforment. Mon but était clair : faire les côtés de corps et le fond avant de partir en congé. Sur le plan, cela correspondait aux pièces A1-3 et A6. Comme les pièces A4-5 seraient sculptées, je n'aurais pas eu le temps de les faire avant les vacances et je comptais les faire en contreplaqué en attendant. Cela permettrais de fermer le coffre et préviendrait d'éventuelles déformations.
Pour commencer, les pièces A1 et A3 ont vite été faites. Ce ne sont que des panneaux dont les planches ont été assemblées par rainure/languette. L'assemblage a été réalisé par une fraise à bouveter Trend pour défonceuse.
Concernant les pièces A2 qui sont les pièces intermédiaires, c'était plus difficile ! En effet, ces pièces font 85mm d'épaisseur. Il a donc fallu que je colle trois pièces de bois pour obtenir cette épaisseur. J'ai rajouté des dominos dans les parties pleines afin que ces trois pièces ne bougent pas à cause de la masse.
Mais le plus difficile, c'était les deux galbes qu'il fallait réaliser. Le premier est un galbe extérieur. J'ai donc collé le gabarit (mis dans la section plan) sur la pièce, que j'ai ensuite passée sous la scie à ruban. C'était simple car la coupe extérieure se fait de manière perpendiculaire à la face avant/arrière. Seulement, c'était plus compliqué pour le galbe intérieur qui se faisant avec environ 30° d'inclinaison. Il a donc fallu que je fasse un support incliné qui portait la pièce tandis que je passais le tout sous la lame de la scie.
Bon, cette pièce galbée est sortie de la scie à ruban sous un aspect très grossier. Pour adoucir tout ça, je suis allé à Albi aller chercher une râpe piquée main de chez Auriou (dont on parle beaucoup en ce moment puisqu'ils ont lancé une campagne de financement participatif), ce qui n'était pas loin puisque j'habite Toulouse. J'ai donc acquis une râpe fauteuil piqûre 6 de 300mm. Et c'est ainsi que j'ai adouci le tout. Bon, par contre, j'y ai passé du temps. Je suppose que je n'ai pas encore la main et que je n'avais pas de système de maintien de la pièce efficace :s
C'est ainsi que j'ai réalisé les côtés de corps.
Je passe sur le fond qui n'est rien d'autre qu'un panneau réalisé de la même façon que pour les pièces A1 et A3. A noter que la pièce est moins haute que prévue et je vais expliquer pourquoi au moment de vous parler de l'assemblage du fond. La conséquence de cela est que la limite inférieure du fond est plus haute que ce que je voulais initialement ...
Nous arrivons donc au moment de l'assemblage du fond et des côtés. Je comptais initialement le faire par fausse languette. Seulement, je sentais que la précision ne serait pas au rendez-vous et j'avais peur que l'on voit des jours au niveau du fond. J'ai donc modifié mes plans pour passer d'un assemblage fausse languette à un assemblage rainure-feuillure. Et c'était une bonne idée car, vu de derrière, c'est plus ou moins propre. Tandis que de l’intérieur, c'est nickel :) Le seul soucis, c'est que j'avais fait le panneau pile poil aux dimensions. Et comme mon nouvel assemblage nécessitait un peu de largeur en plus, eh bien j'ai préféré me dire (après calcul pour vérifier, quand même) que la partie inférieure du fond serait un peu plus haut.
En définitive, j'ai assemblé les côtés et le fond. Puis, j'ai découpé dans du contreplaqué les pièces A4 et A5 que j'ai fixé par des vis (puisque les trous ne seront plus visibles par la suite. J'ai aussi fait une pseudo-porte pour protéger le mécanisme des main curieuses de ma fille de 21 mois. Et pour éviter que la pseudo-porte ne tombe sur elle, j'ai usiné rapidement un assemblage à languettes en haut de la pièce A4 temporaire.
Voici pour la première partie du corps de l'horloge. La suite, ce sont les pièces A4 et A5 que je suis en train de sculpter. A suivre, donc ...
Un projet est une histoire de vie
J'ai fini l'horloge.
Ce projet long commencé en 2018 vient de se terminer en début mars 2022. La raison de cette durée est toute simple et se résume dans la liste suivante :
- j'ai été papa pour la deuxième fois,
- j'ai fini ma thèse en traitement du signal et de l'image,
- j'ai dû chercher du travail ensuite,
- j'ai eu plusieurs projets à mener entre temps (un lit pour mon premier enfant, un établi, etc)
- j'habite en appartement et tire des copeaux à la maison le soir, sans faire de bruit pour les enfants et à un chouette atelier collaboratif de Toulouse (l'atelier des bricoleurs),
- ce projet était le plus technique que j'ai eu à réaliser depuis que j'ai commencé la menuiserie en 2016,
- j'ai eu une période où j'aimais bien jouer à skyrim le soir.
Bref, tout ça pour dire qu'un projet en menuiserie, c'est un peu une histoire de vie. Beaucoup d'eau peut couler sous les ponts, mais il avance lentement avec nous. J'ajoute que, maintenant que je peux l'entendre faire son tic-tac, je me rappelle avec nostalgie de l'horloge de mon grand-père que j'entendais sonner à deux heures du matin, quand je me réveillais alors que je dormais chez lui à 8 ans (c'était pratique pour savoir l'heure).
Bref, l'horloge est terminée, mais avant de publier la réalisation, je me force à finir ce pas-à-pas inachevé. Je ne vous promets pas de vous donner plein de photos. Je vais faire de mon mieux.
Les deux trapèzes
Il s'agit là de deux pièces que j'avais réalisé en 2018 avant de laisser le projet en pause.
Pour maintenir les deux côtés de l'horloge en largeur, il faut fixer deux pièces sur la façade, toutes deux des trapèzes (je ne vous fais pas de dessin, vous comprenez pourquoi :D). Pour faire encore plus traditionnel, j'ai sculpté les pièces avec des dessins de raisin, de blé et d'olivier pour faire un mélange entre ma Champagne natale et la Provence natale de mon épouse.
Je vais commencer pas le trapèze bas. Tout commence par un plateau réalisé par assemblage plat joint, de 7mm plus épais que l'épaisseur finale (15mm + 7mm). J'ai ensuite reporté le dessin de la sculpture, puis la courbe des pieds de la comtoise. J'ai retiré la matière correspondante au pieds, puis j'ai retiré 7mm d'épaisseur tout autours du dessin. J'ai finalement formé la sculpture.
Le trapèze haut, situé sous le mécanisme a été réalisé de la même façon.
Le trapèze haut a été placé sur le corps de l'horloge par la suite, en collant et vissant. Celui du bas a, quant à lui, attendu 3 ans près de l'établi...
Le chapiteau de l'hologe
Le chapiteau de l'horloge, c'est le toit se trouvant au-dessus du mécanisme et permettant de fermer le mécanisme par le haut. Il supporte la corniche.
Il ne s'agit que de rectangles assemblés en collant/vissant. Il est inséré dans le fond à l'aide d'un assemblage par 1 queue d'arronde et possède deux supports à droite et gauche, vissés par l'arrière au fond.
La future porte du mécanisme a un chapeau de gendarme à son sommet, mais elle viendra reposer sur l'avant du chapiteau. Une pièce supplémentaire sera fixée sur la façade du chapiteau pour faire le contre-profil de la traverse supérieure de la porte.
Attention, les photos sont des spoiler, car je n'ai pas retrouvé les photos de 2018. Ceci a été réalisé avant de mettre le projet en pause et ni la pièce en contre-profil, ni la corniche n'avaient été réalisée.
La fabrication des moulures basses
Pour faire une belle horloge, il faut des moulures. Elles sont généralement de section simple (trapèzes, triangles) et sont ensuite agrémentés au tarabiscot.
J'avais besoin de :
- 2 étages de moulures de section trapézoïdales en bas et en haut du trapèze inférieur,
- 1 moulure à placer en haut de la porte du balancier,
- 1 étage de moulure de section triangulaire en vas du mécanisme.
(il y a aussi la corniche, mais ça mérite sa propre section)
La mise en forme de la section est simple. Les moulures on été réalisés au tarabiscot avec des fers fait maison. Le tout a finalement été collé à la carcasse.
Réalisation des portes et volets
Bon, on arrive en 2021, à un moment où j'étais au chômage suite à une thèse. J'étais en train de chercher un job quand je me suis dis "Damned, il faut que j'en profite pour finir mon horloge". SPOILER, j'ai trouvé du travail depuis :D
J'ai donc commencé à placer le trapèze du bas qui trainait depuis 3 ans. L'étape suivante :
- fermer le balancer avec une porte galbée,
- fermer le mécanisme avec deux volets à droite et à gauche, puis avec une porte dont la traverse supérieure est en chapeau de gendarme.
Les volets sont de simples plateaux rectangulaires, rien de compliqué.
Pour les deux portes, j'ai choisi de faire très classique : deux traverses et montants assemblés par tenon-mortaise avec chevillage à la tire. Je précise que pour la porte du balancier, les tenons étaient borgnes (la mortaise traversait le champs d'un côté) et je vous conseille de ne JAMAIS faire ça quand vous faites du chevillage à la tire. J'ai dû mettre des serre-joints pour éviter que les joues de la mortaise ne se cassent !!!
L'autre point délicat, c'était les montants et traverses galbés. J'ai imprimé les formes depuis mon logiciel de CAO en grandeur nature et j'ai reporté sur les panneaux. Le résultat était vraiment bien.
J'ai finalement assemblé et réalisé une feuillure intérieure pour recevoir la vitre plus tard. Je voulais faire ça en dernier pour pouvoir mettre de la finition dans le feuillure.
Pour la réalisation des vitres, je suis allé chez un miroitier qui m'a demandé des gabarits. Il a finalement fourni des vitres qui étaient 2mm plus grandes que les gabarits ! Il a fallu que je retouche les feuillures.
A noter que j'ai aussi collé une moulure simple au sommet de la porte du balancier.
Voici le résultat final sur l'horloge
La corniche
Bon, dans la famille moulure, il ne reste que la corniche pour finir l'horloge. Et purée, c'était pas gagné.
La section de la corniche est triangulaire, de 80mm de côté, et la forme est en doucine, plus quart-de-rond, fait au tarabiscot. Pour les corniches gauche et droite, c'est simple. Mais pour la corniche de face en chapeau de gendarme, j'ai eu bien du mal !!!
Tout a commencé avec un bloc de 160mm par 80mm réalisé en 4 pièces collées. J'ai reporté le tracé et découpé la forme obtenue par CAO. Et là, je me suis rendu compte qu'elle était bizarre.
En fait, pour faire simple, j'ai pris une ligne de chapeau de gendarme et l'ai simplement translatée vers le haut de 80mm. Eh bien, ce n'est pas comme ça qu'il fallait faire, et je vous invite à lire la question référencée en bas du pas-à-pas.
Il fallait donc que je modifie la courbe supérieure. Et comme je n'avais pas envie de recommencer la pièce, la corniche est passée de 80mm de côté à 60mm. Rétrospectivement, c'est bien mieux.
Une fois cela fait, j'ai dégrossi le bloc à la scie pour obtenir une section triangulaire.
Enfin, il a fallu passer le tarabiscot. Garder la tangente a été bien compliqué, mais j'y suis arrivé.
Je note aussi qu'il a fallu que je retouche aussi le chapiteau et que je prépare la pièce en chapeau de gendarme allant au-dessus de la porte du balancier, et soutenant la corniche de face.
J'ai finalement assemblé le tout sur le chapiteau.
La finition
J'ai bien hésité pour la finition, mais j'ai finalement opté pour une cire teintée. J'ai eu bien du mal car c'est la première fois que je mettais de la teinte et il a fallu que je m'y reprenne
Après une ou deux couches, le résultat me semblait pas mal.
J'ai finalement ajouté les vitres. Je les ai fixé avec un cordon cloué dans le feuillure.
Pour l’anecdote, j'ai attendu que mon épouse et mes enfants partent en vacances en février pour pouvoir mettre l'horloge de tout son long dans la salle à manger
Le résultat final
Et voilà le résultat final après finition.
Je peux vous dire honnêtement que le résultat n'est pas parfait, mais que je trouve cela très bien pour une réalisation personnelle. Je suis maintenant heureux de pouvoir entendre un beau tic-tac et je contemple cette réalisation avec beaucoup de fierté et de philosophie. Après tout, cette horloge nous remet en face du temps qui passe et le fait d'avoir mis 4 ans à la réaliser me fait voir le temps autrement :)
Ceci clôt mon premier pas-à-pas. Merci de l'avoir suivi :)
A bientôt sur l'air du bois !
Discussions
Salut Etienne,
Je t'ai répondu sur ton espace...
Si tu la construit en forme violonée, tu procèdes de la même manière que sur les anciennes
Pour la sculpture, le merisier n'est pas très facile à sculpter ( c'est un bois cassant )
Est ce que tu as de la do pour toutes les étapes de fab ?
je suis passé voir les horloges que j'ai achetées et qui ne sont pas chez moi par manque de hauteur sous plafond, toi qui aime la sculpture, je te joins 2 photos d'une caisse et de son mouvement au coq d'époque XVIII ème, la caisse est en chêne sculpté, comme tu peux voir et une autre XIX ème , en merisier, tu peux comparer la différence de travail et le rendu!
Bonjour à Tous,
Il y a t'il un moyen de contacter Etienne31 "Etienne Monier" pour échanger information horlogerie. J'ai fais un cabinet d'horloge en 1983
A bientôt
Cordialement
Édouard Letot
Voici l'Horloge
Édouard Letot
Je n'arrive pas a mettre la photo ?
BRAVO!
Merci :)