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Vincent Trouilliez

Porte-manteaux

Porte-manteaux
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Ayant récemment emménagé dans un appart qui n'a absolument rien en terme de facilité de rangement, 6 mois après mon arrivée c'est encore un peu la bazar partout, de fait. Un porte manteaux dans mon "entrée" (petit couloir étroit), me permettrait déjà de commencer à mettre un peu d'ordre et de praticité. Etant comme toujours très critique et difficile, je n'ai rien trouvé dans le commerce qui me satisfasse, et je trouve le rapport qualité/prix toujours trop mauvais. Les contraintes techniques imposant un porte manteau de type "rampe", c'est à dire pas très compliqué à faire, je me suis dit que ce serait un bon moyen de me mettre à l'eau, et d'en faire mon premier projet bois qui ressemble à quelque chose. Etant constitué d'une seule pièce, donc aucun assemblage, je limitais ainsi les difficultés autant que possible... car pour débuter il faut commencer le plus simple possible, les embûches étant à chaque coin de rue quand y connait rien. A trop compliquer dès le début on risque de tout rater et de se décourager/démotiver, ce qui n'est pas le but !


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Construction

L'idée est donc de prendre une simple planche et d'y fixer quelques patères... mais de faire un truc propre, bien calculé, qui ressemble à quelque chose malgré sa simplicité.

La planche était toute trouvée: quelques jours plus tôt, j'avais commandé mon premier rabot, un #5, pour voir si j'étais capable de dégauchir à la main (n'ayant pas les moyens d'acheter une dégau/rabot) une planche de coffrage toute tordue (vraiment TRES tordue, inutilisable pour quoi que ce soit), achetée quelques mois plus tôt pour une idée qui n'a pas vu le jour finalement: j'avais coupé la planche en 4 morceau égaux, de 600x150x22 chacun, avec l'idée de les assemble pour faire un cadre/bâti rudimentaire, pour un bricolage, que j'ai abandonné depuis, ou remis à plus tard tout au moins.
Donc j'ai essayé de dégauchir un des ces morceaux de 60cm de long, et ça ne s'est pas trop mal passé je dois dire, à mon étonnement (n'ayant jamais touché un rabot de ma vie!).

J'ai ensuite mis en service ma planche à recaler fabriquée quelques jours plus tôt en prévision de ce projet, pour fignoler les extrémités.

Le résultat était suffisamment bon, que ce soit la planéité ou la qualité de l'état de surface/esthétique, pour que l'idée me vienne naturellement d'utiliser cette planche maintenant métamorphosée, comme matière pour mon porte-manteau, la longueur étant idéale me semblait-il, permettant d'y caser 3 patères qui me plaisent (grandes, solides, en laiton, assez stylées mais aux lignes sobres) avec l'entraxe que je désirais (entraxes plus grand que ce que je pouvais trouver dans le commercer tout fait).

Bon évidemment, une planche parfaitement parallélépipédique manque un peu d'attrait, j'ai donc cherché à la décorer un peu pour que ça passe mieux. Bien sûr ne disposant d'aucun outil électrique autre que ma perceuse, point de fraiseuse pour faire des moulures tarabiscotées... mais de toute façon ce n'est pas mon style, je préfère les formes simple et sobres, je n'aime pas les formes trop "surchargées". Donc j'avais le choix en gros entre arrondir ou chanfreiner, j'ai préféré ce dernier, je trouve que ça donne plus de corps à la pièce, plus de caractère. De plus c'était techniquement plus intéressant à réaliser, du point de vue de mon apprentissage des outils à main. J'ai donc tracé la limite du chanfrein à l'aide de mon trusquin à lame, bien tranchant, sur toute la périphérie de la planche, environ 40% de l'épaisseur de la planche pour qu'il soit bien marqué. Ensuite... comment fais-je... Pour les grandes longueurs, en bois de fil, j'ai opté pour mon rabot. En quelques passes il avait tout avalé, avec une coupe très propre et sans effort aucun. Malheureusement pour chanfreiner les extrémités de la planche, en bois de bout, mon #5 éclatait tout, il est 10 fois trop gros, pas du tout adapté ! :-( Il me faudrait un petit rabot de paume à recaler... un jour peut-être. En attendant il a fallu se débrouiller autrement: j'ai tout taillé avec mon ciseau de 20mm. En fait ça a été plus facile et plus rapide que je craignais, ouf. De plus le ciseau est idéal, voire indispensable, pour travailler sans risque, les zones "critiques"/à risque : les coins, là ou les deux chanfreins se rejoignent en biseau et risquent à tout instant d'éclater. Avec le ciseau j'avais toute la précision, contrôle et visibilité sur la zone, pour arriver à un bon résultat.. il suffit de prendre son temps et d'être un peu minutieux.

Ensuite ponçage au grain 120 puis 600 (ce que j'avais sous la main...), qui a donné un bon résultat et rapidement. Ensuite on fait des essais à blanc pour trouver une disposition satisfaisante des patères.

Pour la fixation au mur, 2 vis, une à chaque bout de la planche, dont la tête est cachée par l'embase des patères correspondantes, pratique..
Ensuite un coup d'éponge pour nettoyer la planche de la poussière de ponçage et l'humidifier pour faire "lever" le grain avant la finition, puis une fois sec, une petit coup de grain 600 mais franchement les fibres ne s'étaient quasiment pas relevées, je l'ai fait surtout pour la forme...
Ensuite quelle finition choisir ? Je suis déçu par les vernis, car ça dénature le bois, il perd une grande partie de son charme (au toucher, à l'odeur, la chaleur du contact, la façon de capter la lumière). Je voulais donc essayer l'huile, ayant lu que ça donnait un résultat plus naturel. Mais quelle huile choisir, n'ayant aucune expérience ? Devant le choix pléthorique du rayon correspondant chez Casto, j'ai limité mon choix aux huiles naturelles (engluer le bois dans des dérivés pétrochimiques n'étant pas mon objectif), mates et incolores, "blanches" comme elles s'appellent, semble-t-il. J'ai pris une grande marque que je connaissais de nom depuis tout gamin: "Syntilor" 'Huile cire blanche, alimentaire".
L'autre avantage de l'huile c'est sa facilité d'application et le nombre réduit de couches et ponçages nécessaires, davantage compatibles avec mon petit appartement, que du vernis, étant passé par là par le passé... je n'avais pas envie d'y retourner.
Le résultat est parfaitement à la hauteur de mes attentes/espérances, et même au-delà:

  • Application rapide et simple: on imbibe un chiffon et on frotte. Ca ne prend que 30 secondes.
  • Une seule couche et aucun ponçage, auront suffit à donner une finition qui me convient.
  • Le résultat est merveilleux: le bois est protégé et embelli, mais il garde absolument TOUS ses attributs qui font son charme: odeur, prise de lumière identique, chaleur au toucher, douceur, on a l'impression de toujours sentir le bois sous ses doigts, et non pas une couche de "plastique" froid et lisse qui crisse, comme c'est le cas avec du vernis.
    Bref l'huile respecte parfaitement le bois, en le protégeant sans le dénaturer en quoi que ce soit... j'ai donc trouvé la finition que j'adopterai sur tous mes futurs projet, un problème/inconnue de moins à résoudre, youpie ! :-)

Une fois installé et mis en service, le résultat est tout à fait à la hauteur sur le plan technique, il répond parfaitement au cahier des charges que je m'étais fixé. Et pour ce qui est du côté "artistique", je trouve que c'est pas mal du tout, ça vaut bien ce qu'on trouve dans le commerce... largement, sauf que là j'ai un truc sur mesure et fabriqué main, le luxe !

Pour ce qui est de la partie apprentissage/manuelle, je pense que je m'en suis assez bien sorti pour une première, je suis motivé pour continuer sur un projet plus complexe prochainement... le travail du bois avec les outils à main traditionnels me plaît indéniablement.. je rêve désormais de rabots et ciseaux en touts genres, bien plus que je ne rêve de scie circulaire ou de fraiseuse sur table... j'ai l'impression d'avoir trouvé ma voie :-)

Pour finir, il est possible que je modifie un peu le porte-manteau à l'avenir. En effet au début je pensais peindre la planche (gris anthracite, pour faire un contraste à la fois avec le mur blanc, et le laiton des patères) car vu la tronche de la planche de coffrage qui devait servir pour ce projet, j'étais certain que jamais la planche ne serait présentable au point de la montrer. Mais une fois dégauchie et rabotée/apprêtée, j'ai changé d'avis, la trouvant plutôt pas si vilaine que ça après tout. Du coup je me retrouve avec un problème: la couleur claire et jaunâtre du sapin huilé, se confond beaucoup avec le jaune du laiton des patères, ça manque de contraste. Comment faire ? Hors de question de peindre la planche comme prévu initialement... car même si ce n'est que du sapin, le bois naturel j'aime ça, le cacher sous de la peinture n'aurait aucun sens... et de plus ça cacherait l'huile de coude et temps dépensés pour la dégauchir et chanfreiner délicatement. J'ai donc peut-être trouvé une solution... passer une deuxième couche d'huile, mais une huile teintée, d'une couleur rouge orangée, genre bois exotique ou sauvage. Ca aurait l'avantage d'assombrir suffisamment la planche pour créer le contraste nécessaire pour faire ressortir/mettre en valeur les patères, mais tout en laissant toujours apparaître le bois. De plus ça déguisera un peu le sapin et le fera passer pour du bois plus haut de gamme, plus flatteur.
J'envisage donc de voir ce qu'on peut trouver comme huile teintée, et en mettre une couche ou deux sur l'engin. Je mettrai à jour cette page si ça se fait.

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hal2001
( Modifié )

C'est très joli : simple et épuré ! j'ai une petite question cependant : comment as-tu fais pour le fixer au mur ? il n'y a aucune fixation apparente ! je vais me lancer dans une réalisation similaire (j'en suis au même point que tu l'étais à l'époque, avec les mêmes outils et la même matière première), et je me pose la question de la fixation au mur... je n'ai pas envie d'y coller 4 grosses vis bien moches dans les 4 coins !

Vincent Trouilliez
( Modifié )

Salut,

Ben la réponse à ta question figure clairement dans la section "construction" de cet article... clique dessus tu auras tous les détails ! ;-)

J'ai simplement caché les vis (deux) sous les embases des patères ! Moi non plus je ne voulais pas de vis (trop) apparentes. Bon évidemment on peut toujours voir les petites vis qui tiennent les patères sur la planche, mais j'ai mis des vis laiton dont la couleur se confond avec celle des patères, le rendu final n'est pas trop mal. Après chacun fait selon ses goût : expérimentes, tu finiras bien par trouver une solution qui te satisfais... le plus difficiles est de trouver des patères qui te plaisent.. et à un prix convenable, c'est le plus difficile !...

hal2001
( Modifié )

Les vis sous les patères, mais bien sûr ! haha, c'est génial ça ! merci beaucoup pour ta réponse ! (dans l'élan de la lecture, j'ai complètement zappé la petite phrase discrète qui, en effet, contient cette précieuse information).

yo06
( Modifié )

Beau boulot. Où avez-vous trouver les patères svp ?

Vincent Trouilliez
( Modifié )

Magasin de bricolage ! Leroy-Merlin je crois...

niconathy
( Modifié )

Je trouve ton pas à pas très détaillé pour une simple planche a dégauchir. Mais tout est là. Bravo, car à la main pour une première, c'est très réussi.
Je suppose qu'avec ton petit nouvel atelier, il y a des choses que tu ferai différemment. Je pense au façonnage du chant frein. On usine toujours le bois de bout en premier car il éclate aux extrémités systématiquement, puis on usine le bois de fil, et cela permet de faire disparaître les petits eclats.
Ton rabot fait de très beaux copeaux, mais attention à l'électronique, on souffle une fois sur la sciure, et c'est trop tard.
Vive l'outillage à main.

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