Plusieurs facteurs m'ont amené à considérer les rabots en bois.
Le premier étant le prix et la disponibilité ces dernières années des rabots neufs, associé à la difficulté d'avoir un rabot en pas trop mauvais état via internet et les annonces de particuliers.
De plus après avoir fait le tour web, les rabot de fabrication "Krenov" m'ont semblé accessibles pour l'amateur que je suis.
J'ai donc profiter de Noêl pour faire venir sous le sapin (en palette) un livre sur le sujet ainsi que le kit qui sert de base pour ce pas à pas.
Il s'agira donc plus ou moins d'un retranscription des étapes de fabrication telles que décrites dans le petit fascicule que l'on trouve dans la boite.
Liste des articles
Le déboitage (ou unboxing pour les anglophiles)
Voici donc le kit tel qu'il arrive à la maison.
Il comprend donc :
- Une lame qui fait quelques chose comme 25mm de large
- les joues, pré-percés pour la butée
- le bloc arrière pré-découpé avec la face d'appui du fer toute prête
- le bloc avant, également pré-découpé
- Un morceau pour le coin
- la butée contre laquelle le coin viendra se coincer
- un baguette pour faire des tourillons de fixation pour le collage
- une notice sommaire avec juste une illustration globale.
Le bois pour le fut est du Jatoba
Montage à blanc
On identifie les pièces, le bloc arrière et l'arrière des joues présentent un coin chanfreiné à faire coïncider.
On commence par assembler les joues avec la butée.
Première "difficulté" les trous sont plus étroits que le diamètre de la butée.
On sort donc la râpe queue de rat pour agrandir un peu ça.
Ensuite on positionne le bloc arrière pour qu'il soit affleurant avec l'arrière des joues et avec la semelle plane, puis on tourillonne (étape suivante).
Une fois l'arrière maintenu par les tourillons, on présente le bloc avant de manière à avoir une lumière approximative de 3/32" (2,4mm) soit l'épaisseur du fer.
Tourillonnage des joues
Lorsque que le bloc arrière est positionné, on maintien avec des sert-joints puis on va percer au diamètre des tourillons.
Sauf que ... la baguette fournie à un diamètre de 1/8" (3.17mm) et je n'ai pas de forêt en mesure impériale.
J'attrape donc le premier bout de metal que je trouve, je le perce a 3mm et on y va pour une cure minceur.
Une fois fait, on découpe 8 petits tourillons prêt à être utilisés.
Ensuite, on perce dans les angles extérieurs du fût en devenir et on positionne les tourillons.
On fait de même pour le bloc avant, on est bon pour le collage.
Collage
Pas de photo ici, on évite les distractions durant cette phase.
On démonte le montage à blanc, j'y laisse un tourillon qui s'est cassé.
Astuce de la notice : appliquer de la cire de bougies sur les parties que l'on veut protéger de la colle, et comme je suis un peu bourrin parfois, j'en mets en gros partout où ça peut déborder.
On prépare des cales qui passent entre les bouts qui dépassent et viendront répartir la pression.
Puis on encolle une joue, on assemble les deux blocs avant et arrière, puis la seconde joue.
On sert le tout, laisse reposer 24h, et on revient à l'établi.
Ajustage du coin
Maintenant les parties fun commencent, et avant toute autre chose on ajuste le coin.
Deux techniques possibles, à l'abrasif ou au rabot.
J'opte pour la seconde option. La notice mentionne de faire 2-3 passes jusqu'à ce que le coin soit patiné sur toute sa largeur, indiquant qu'il y a un contact partout. J'ai du en faire 30-40 plutôt.
Dressage de la semelle
La pression du coin déforme légèrement (imperceptiblement?) le fût. Il faut dont mettre en tension avant le continuer.
On positionne le fer, en veillant à ce qu'il soit suffisamment éloigné de la lumière, puis on coince.
Sur une plaque de verre trempée que je sais plane, je scotch un feuille d'abrasif en 120, puis en 220 et on prend quelques passes jusqu'à ne plus sentir la micro-marche entre les blocs du milieu et les joues.
Si on a bien fait le travail pré-collage, alors on a quasi rien à faire.
Ouverture de la lumière
A ce stade, on peut maintenant ouvrir la lumière, les 3/32" laissés initialement n'étant pas (volontairement) suffisants.
On sort donc une lime fine qui présente des côté lisses ... ah non, j'ai pas ça... Madame n'est pas d'accord pour la lime à ongle, on improvise un outils de substitution à base de chute, de papier abrasif et de cyano.
Et on travaille l'avant de la bouche jusqu'à ce que le fer puisse sortir et que la lumière soit de taille souhaite
Modelage du fut
On commence par dégrossir le nez et le talon à la scie puis sort ses plus belles râpes et l'huile de coude.
J'aime bien, lorsque je travaille un chant, mettre l'index gauche sous la semelle pour sentir la pièce et guider le rabot. J'ai donc creusé un emplacement pour le pouce sur le nez du rabot.
On dégage un peu les joues pour accéder facilement au fer et au coin.
On fini en ponçant aux grain 120 / 220 / 400.
Dernière étape, la finition, de l'encaustique maison à base de cire d'abeille et d'huile de lin que j'ai fait refondre pour une meilleure pénétration.
Voila, on reste basique et ça fait le travail.
Instant prévention
Le bois est très joli, mais je me suis rendu compte en fin de journée, plusieurs heures après que j'avais pas moins de 10 échardes dans les doigts. J'ai pu en retirer ... 2.
Premier réflexe, je viens voir sur l'ADB s'il y a un sujet qui en parle, et je suis tombé sur :
Effet doctissimo garanti, je vais mourir.
Je profite le lendemain d'une course pas loin de ma généraliste pour passer au cabinet.
Bien sympathique elle me prend à la volée après son rdv en cours.
Et essaye avec une aiguille de retirer une écharde, sans succès.
Je lui dis ce que j'ai lu ici, et elle me prescrit des antibiotiques par prévention.
Elle m'indique où se trouve la clinique de la main la plus proche (à 20 minutes) à consulter si ça s'infecte. Je suis pas fan d'antibiotique, je fais donc des bains d'hexomédine matin et soir. Je les garde qu'en cas de besoin.
A l'heure actuelle, seule une écharde est encore visible, les autres se sont estompées petit à petit. Aucune gène ni douleur à déplorer.
Discussions
Joli comme tout, ce rabot!
Un truc pour les échardes (ou pour toute petite plaie)... Mettre immédiatement tout de suite de l'antisceptique...euh.. non... de l'antiseptique... enfin, quoi, du désherbant... Les petites bêtes n'ont pas le temps d'arriver et de s'installer, et la cicatrisation est bien plus rapide.
Donc, par principe, avoir toujours du désherbant à l'atelier (euh, non, de l'anti... machin, quoi...)
merci Kentaro
pour le désinfectant, j'ai fait le nécessaire quand j'ai vu les échardes, par hasard, le soir devant la TV, donc quelques heures plus tard
Ca donne envie!
c'est au final pas trop compliqué.
Le dur va être l'apprentissage du réglage
Neiru ça m'intéresse aussi ça.