Des amis me demandent de leur faire un petit meuble bas de cuisine pour aller dans un coin. Tout simple...
Bien sûr, j'accepte ! Et me voilà parti pour une nouvelle galère, mais au fond, si j'y vais à chaque fois, c'est bien que cela doit me plaire, non ?
Voici en tout cas une relation des faits, et tout ce que j'ai appris sur cette affaire qui peut servir à d'autres, aléas et bonnes idées...
Liste des articles
- La conception du meuble
- L'approvisionnement
- L'adaptation des caissons
- La fabrication du gabarit de profilage
- L'usinage du plan de travail
- Le chantier
- Interlude : l'araseur de chant
- Retour sur chantier, suite et fin de l'histoire
- La pose des portes
- Et ces satanées plinthes !
- Résumé des aléas et bonnes idées
La conception du meuble
Alors déjà, il faut savoir que je n'ai pas beaucoup de goût, pas beaucoup d'idée, et qu'il s'agit d'ajouter un meuble dans une cuisine des années 80, en chêne, sans chapeaux de gendarmes mais un peu passée de mode quand même.
Se lancer dans un meuble assorti avec des portes faites à l'identique est exclu. Il faut quelque chose qui tranche, du moderne, mais qui ne jure pas.
Bonne idée n°1
C'est là qu'intervient mon manque de goût salvateur et mon incroyable discernement : plutôt que de faire le meuble moi-même sur mesure, je propose d'en prendre un tout fait chez un cuisiniste, et de l'adapter.
Car petite singularité : la cuisine est petite et le meuble doit être en L sans prendre trop de place. Nous tombons d'accord sur une profondeur de 50 cm, pas standard, bien entendu.
Par la suite je me rends chez les cuisinistes du coin, où des commerciaux aux dents plus ou moins acérées me proposent des meubles qui ne me semblent pas bien convenir, assez chers, et avec des délais excessifs.
C'est là que je pense à l'ami GSB... qui vend des cuisines de moindre qualité, certes, mais c'est un meuble qui n'est fait que pour poser, pas pour travailler, et qui en principe ne sera pas mouillé.
Pour le choix, j'ai vite fait une indigestion...
...et c'est la "cliente" qui s'y est collée (ouf !) et m'a indiqué ce qu'elle voulait.
Aléa n°1
Sauf qu'au moment d'aller chercher le matériel, la vendeuse de cette enseigne bien connue (bleue) me dit qu'il y a 1 mois de délai ! Devant ma déconfiture, elle m'invite à aller chez ses concurrents à l'enseigne rouge, qui a le même fournisseur, mais qui a du stock.
Et en effet, le vendeur de l'enseigne rouge me dit qu'il s'agit exactement des mêmes produits, qu'ils ont l'avantage de tout avoir en stock, mais l'inconvénient de ne pas avoir autant de choix. Par chance le modèle visé est (à peu près, nous y reviendrons) en stock.
L'approvisionnement
Ben là c'est simple hein : on dit ce qu'on veut au vendeur et il nous fait la liste de courses. On paie, on va chercher les colis, on charge, et on rentre à la maison.
...
(où est le piège ?)
Aléa n°2
Le piège, c'est que j'ai oublié la moitié du matériel (fileur d'angle, jonctions de plinthe, attaches pour plan de travail et j'en passe...), et que le vendeur n'a pas pensé non plus à le mettre dans la liste de courses. Bon, c'est une enseigne de bricolage pas cher, on ne peut pas trop leur en demander, mais enfin, les boules quand même. Et puis oui, je suis le premier a avoir fait une liste incomplète, mais moi je ne fais une cuisine que tous les 25 ans, lui c'est son quotidien...
Bonne idée n°2
Mais soyons honnête : c'est ce même vendeur qui a eu une bonne idée. "Pour le plan de travail, vous avez besoin des 3m complets ?", non, il ne me faut que 1,80m environ. "Dans ce cas on doit avoir des plans abîmés sur les bouts (vous les ferez sauter), ça vous coûtera moins cher". Oui, bien vu !
Aléa n°3
Nous avons dit qu'ils n'avaient pas tout en stock, en l'occurrence, pour les meubles bas de largeur 60, ils n'ont pas de portes de 30. Or, dans notre problématique de "petite cuisine", je préfère mettre des portes de 30 qui ne prennent pas trop de place ouvertes, plutôt que des portes de 60 difficiles à manœuvrer.
Et ce qu'ils n'ont pas en stock, ils ne l'ont pas sur commande non plus. Je vais donc retourner dans l'enseigne bleue pour commander les portes, que je poserai plus tard.
(et ce n'est pas la seule chose qu'ils n'ont pas en stock, mais je ne m'en suis rendu compte que bien plus tard, nous y reviendrons !)
L'adaptation des caissons
Comme dit plus haut, dans un souci d'encombrement de la - petite - cuisine, il faut un meuble de 50 cm de profondeur. Les caissons font exactement 57 cm, auxquels il faudra ajouter 2 cm d'épaisseur des portes, et un petit débord (3 cm) du plan de travail. C'est pourquoi celui-ci fait 62 cm. Donc dans l'idéal, enlever 12 cm... C'est ambitieux !
Les caissons ont un vide sanitaire de 7 cm, qu'on peut enlever en totalité si l'on rapproche un peu le fond en isorel.
Bonne idée n°3
J'ai décidé de ne pas en enlever plus, mais de réduire le débord du plan de travail d'un cm, ce qui portera l'ensemble à 50 (caisson) + 2 (portes) + 2 (déport) = 54 cm au lieu de 50, ça ne respecte pas complètement le cahier des charges mais c'est déjà pas mal puisqu'on partait de 62. Et surtout, ça ne me coûte que 2 traits de scie et 2 trous pour passer de ceci...
...à cela :
Et en très peu de temps, sans aléa particulier (et sans me tromper de côté, sans faire le trait de scie qui tue, etc), je monte mes deux caissons.
Et puis, et puis...
Aléa n°4
(oui parce que mes milliers de fans seront déçus si ça se passe bien alors...)
Et puis je me dis qu'avant de me retrouver sur le chantier, je ferais bien de déblayer le terrain en regardant comment se montent les joues de finition. Les joues, c'est les plaques latérales qui se collent contre les caissons, et qui sont de la même couleur que les portes.
J'ai acheté une joue droite et une joue gauche, j'ouvre un des deux cartons et là, je vois...
C'est blanc et c'est plein de trous, ça sent l'embrouille à plein nez ! Ce n'est pas une "joue de finition", c'est un "côté de remplacement". Quelle est la différence ?
- La joue vient s'appuyer sur le caisson et descend jusqu'au sol (et remplace la plinthe latérale)
- Le côté de remplacement fait partie intégrante du caisson, ne descend pas jusqu'au sol, et comme son nom l'indique, "remplace" le côté blanc (par un côté coloré).
Donc soit je ramène mes côtés de remplacement au magasin pour prendre des joues de finition, soit je démonte les caissons fraîchement montés, je fais mes découpes et perçages sur les nouveaux côtés que je mets à la place des anciens et je remonte tout.
Dans les deux cas je perds du temps. Et la question ne se pose même plus quand j'apprends que l'enseigne rouge n'a pas de joues en stock (ni d'ailleurs sur commande), sachant que l'enseigne bleue n'a de toute façon aucun stock.
Donc c'est parti pour un démontage partiel...
...et remontage, avec enfin le côté gris mat.
Une heure de perdue, heureusement que je ne suis pas payé !
En tout, une demi-journée pour adapter ces caissons. On va dire que c'est correct.
La fabrication du gabarit de profilage
Ça commence par un SOS L'Air du Bois :
Et l'ami Bastien64 me file "le lien" qu'il fallait pour faire le gabarit de Jean-Marie. Au passage, je comprends enfin comment ça marche les assemblages de plans de travail en L, où toute la difficulté est de gérer correctement l'arête arrondie.
Me voilà donc parti avec un plan de travail à travailler, et un vieille planche de mélaminé pourrite qui devrait faire l'affaire.
Et je sors la fraise à copier fraîchement achetée, petit plaisir du jour. En effet, son prix à elle seule étant égal au prix du coffret de 30 fraises que j'avais acheté il y a des années, je suppose que je paie un peu la marque, et beaucoup la qualité (ou l'inverse !). En tout cas voilà ce qui me semble être un bon investissement.
Et je commence donc à tracer et usiner ma planche de méla, mais très vite je me rends compte qu'elle va être trop courte. C'est couillon, hein ! On va appeler cela l'aléa n°5 !
Et nous voilà partis pour le gabarit n°2.
Vous noterez que j'ai utilisé, pour l'usinage du gabarit, des chutes d'agglo de 10mm. Mauvaise idée, nous y reviendrons !
Aléa n°6
Et si on regarde de vraiment tout près, on voit que la planche biseautée à 45° ne touche pas précisément l'autre. Erreur magistrale, puisqu'à l'usinage, ça a fait un cran.
Du coup pour ne pas gâcher la planche, j'ai décidé de faire une petite variante par rapport au "Gabarit de Jean-Marie", qui fait une rainure de l'exacte taille de la fraise. Moi j'ai décalé ma règle, ce qui me fera une rainure plus large que la fraise (ce qui n'est pas gênant en soi).
Et j'en ai profité pour mettre des règles plus hautes. Pourquoi cela : parce qu'avec des règles de 10 mm, je suis obligé d'usiner la rainure en une seule passe profonde. Or, je souhaitais faire un essai d'usinage en avalant, donc avec une passe très peu profonde (par souci de sécurité). Mais pour cela il faut pouvoir lever la fraise tout en la guidant sur la règle, donc avoir une règle plus haute.
Voici ensuite l'usinage de l'autre versant de la rainure :
Aléa n°7
Le problème d'avoir une règle plus haute, c'est que, la défonceuse étant posée sur la règle, il va être difficile d'usiner la rainure jusqu'en bas : même défonceuse descendue à fond, il reste 5mm non usinés.
Et ça, c'est un problème que j'ai déjà eu : les queues des fraises sont souvent trop petites...
Donc la mauvaise idée, c'est de sortir au maximum la fraise de la pince et ne la tenir que par 6 ou 7 mm. En théorie, on sait que c'est une mauvaise idée, mais en pratique, vous avez mieux ?
C'est donc ce que j'ai fait, et 3 ou 4 fois de suite la fraise s'est déchaussée au démarrage.
Bonne idée n°4
Jusqu'à ce que je comprenne (j'ai vraiment été couillon, mais bon...) qu'une fois la première passe effectuée, la règle ne sert plus à rien, on peut utiliser le début de rainure pour copier la fin. Voici donc la bonne méthode :
Aléa n°8
Une fois la rainure effectuée des deux côtés, je me rends compte, à vue d'oeil et à toucher de main que le premier bord que j'ai fait n'est pas tout à fait droit. Il fait des vagues, probablement de quelques dixièmes de millimètres.
Pourquoi cela : parce que lors de la première passe (haute), le roulement prend appui en haut de la règle et la fraise est censée affleurer le bas de la règle. Mais en fait parfois elle rentre un poil dans la règle et l'usine d'un ou deux dixièmes. Du coup, lors de la passe suivante, le roulement prend appui sur la partie usinée de la règle et fait un gabarit pourri.
En fin "pourri"... quelques dixièmes de millimètres, c'est vraiment très peu. Grosse hésitation... faire comme tout bon artisan qui sait rester raisonnable ou assumer ma psychorigidité ? Ceci dit j'ai une bonne excuse : ce gabarit va servir de modèle à un assemblage de plan de travail mélaminé, il doit donc être parfait.
Bonne idée n°5
Me voilà donc parti pour un 3ème usinage du bord n°1, avec la "bonne méthode" et une règle neuve (après un léger coup de dégau).
Ensuit il faut arrondir l'angle intérieur à l'exact diamètre de la fraise (D16 dans mon cas). Je trouve une rondelle de 16 et là, inutile de faire un traçage, il y a tellement peu de matière à enlever qu'un travail à l'oeil avec quelques coups de râpe est suffisant.
Et voilà un gabarit enfin fonctionnel, fait en à peine 3 heures !
Encore une fois, heureusement que je ne suis pas payé, parce qu'à ce train-là, mon patron m'aurait déjà foutu dehors !
L'usinage du plan de travail
Eh béh voilà, maintenant que j'ai le gabarit, yapuka !
Je commence par le côté mâle, sans problème particulier.
Alors dans la question ici, je me demandais pourquoi "Jean-Marie" (le monsieur du gabarit), et de même dans le mode d'emploi des gabarits hors de prix ils disent la même chose : pourquoi la partie mâle est faite par le dessous et la partie femelle par le dessus, alors qu'il suffit de retourner le gabarit pour faire les deux du même côté. Il était question de faire moins d'éclats et je ne voyais pas le rapport.
En fait si : c'est les éclats qu'on pourrait faire au niveau du chant de sortie. Il faut donc qu'on entre dans le chant visible, et pour cela usiner le plateau mâle par en-dessous.
Et cette fois j'ai procédé avec la bonne méthode : après la première passe j'ai enlevé le gabarit. J'ai fait la seconde passe un poil trop court, et la dernière passe (2mm) en avalant.
Résultat :
On voit de légers arrachements car n'oublions pas que le motif est en papier... Et après un léger coup de cale à poncer 180, c'est parfait.
Ensuite le plateau femelle, à échancrer de 19,5mm, ni plus, ni moins. Comme on ne voit pas le traçage au crayon, j'ai mis des repères avec du scotch.
Puis, plutôt que de tout usiner à la défonceuse, j'ai fait une ébauche avec la scie plongeante, une coupe arrêtée un peu trop longue...
Oui, car en fait la marque de gauche correspond à la partie biaise du gabarit. Là j'ai dû dépasser sur le scotch. Cela n'avait aucune importance parce que j'avais de la marge, mais pour quelqu'un qui aurait un plateau qui fait juste la bonne longueur, c'est un vrai risque.
Donc cette fois, il faut entrer par la gauche pour éviter les éclats sur le chant visible, d'où l'usinage par le dessus. Et pour bien faire, j'aurais voulu faire une première passe de 2 mm en avalant. Or, compte tenu de la hauteur du gabarit, on voit qu'il n'est pas possible de faire une première passe de moins de 6mm. Je n'ai pas pris le risque.
Le résultat était quand même très bien.
Après la première passe, j'ai enlevé le gabarit, et je n'ai pas pu m'empêcher de tester l'assemblage...
Assemblage parfait (en profondeur au moins), avec un petit "mais"...
(oui, là, en face du crayon, il y a un creux...)
Bon mais comme je suis très raisonnable, je considère que ça va aller quand même !
(psychorigide, moi ?)
Ensuite protection du plateau avec du scotch de peintre pour éviter de rayer ou d'abîmer avec le sabot de la défonceuse...
Aléa n°9
Un défaut à l'entrée : ce n'est pas droit et il y a un éclat.
- Option 1 : refaire une passe,
- Option 2 : remettre le gabarit 5mm plus à gauche (bien à fleur sur toute la longueur)
- Option 3 : donner un petit coup de râpe ou de ciseau à bois.
J'ai tenté (1), sans effet, puis (3). Je pense que (2) aurait donné un résultat bien pire. Du coup ce n'est pas parfait, mais cela reste correct.
En tout cas l'assemblage est très bien (même mieux que sur la photo).
Étape suivante : les gorges de serrage
Bonne idée n°6
Soit un plateau de 23 mm d'épaisseur (oui c'est peu !) et de la quincaillerie de 16 mm d'épaisseur (oui c'est beaucoup !). Si je fais un défonçage de 16 mm, il va rester 7 mm de "viande", ça m'emballe moyen.
Solution : le touret à meuler !
Et après réduction, la visserie ne fait plus que 12 mm. C'est déjà mieux.
Pour 1 usinage tous les 25 ans, je n'ai pas voulu faire de gabarit, j'ai donc fait mes gorges "à l'ancienne", avec une fraise de 35 mm.
Et pour les rainures, mon fidèle gabarit de largeur exactement égale à la moitié du diamètre du sabot + une grosse "règle" carrée. L'avantage d'utiliser un plateau rectangle en guise de règle est que les serre-joints ne gênent pas, ils peuvent être placés loin de la zone d'usinage.
J'ai fait la rainure de la même profondeur que la gorge, mais tout de suite je me suis dit que c'était inutile puisque la vis n'est pas tout au fond. J'ai fait les suivantes moins profondes.
Aléa n°10
Ensuite, je me suis rendu compte que l'angle des plaquettes était un peu trop aigu, si bien qu'elles viennent appuyer sur le bord de la rainure au lieu d'appuyer sur la partie arrondie de la gorge. Et quand on serre, ça a tendance à arracher l'aggloméré dans les coins.
Solution : un petit coup d'étau pour écarter les plaquettes de quelques degrés.
Bonne idée n°7
Aviez-vous remarqué que tous les gabarits du commerce ont des gorges bizarroïdes ? En triangle, en tête d'ampoule, en croix... jamais rondes !
Moi j'avais remarqué sans y faire attention... et j'ai compris pourquoi quand j'ai serré les vis ! Dans un trou rond la clé plate a très peu de débattement. C'est donc une pure question de confort mais tellement plus pratique...
Et voilà un plan de travail prêt à l'emploi.
Le chantier
Nous voilà enfin dans cette fameuse cuisine.
Première étape, mettre le fileur d'angle. Celui-ci n'est prévu pour être fixé que sur un caisson (par l'arrière, 3 vis dans le fileur). J'hésite à le fixer aux deux caissons car le montage sera hyperstatique...
Bonne idée n°8
Après moult hésitations, j'ai quand même décidé de le fixer à l'autre caisson (depuis l'intérieur du caisson). C'est déjà assez compliqué comme ça de positionner les deux plans de travail à 90° et bien positionnés en profondeur, alors si en plus je dois gérer le positionnement et l'angle relatif des caissons...
Cela me permet de présenter l'ouvrage.
À noter que pour l'instant, les plans de travail font toujours 62 cm de profondeur et que la moitié du boulot de la journée consiste à les réduire et les adapter aux murs. Pour les présenter comme sur la photo, il faut que le débord soit correct partout, et que l'angle soit sur la médiane du L. Pas si facile, croyez-moi !
Du coup pour se simplifier la vie, bonne idée n°9 tout simple : tracer le débord sur le contre-parement.
Bonne idée n°10
Vous voyez que j'ai mis la vis vers l'intérieur du caisson, pour pouvoir avancer le plan de travail de quelques millimètres. J'ai fait ce choix de manière intuitive, et pour une raison que j'ignore, il s'avère que j'ai eu raison, j'ai dû les avancer légèrement. Je suis incapable d'expliquer pourquoi donc je ne sais pas si c'est une bonne idée à reproduire.
Aléa n°11
Vite réglé mais dommage d'avoir eu à le faire, les caissons tapent dans les plinthes qui sont très hautes.
Il suffit donc de monter les pieds, mais la cuisinière ne mesurant pas 1,90m, au départ j'avais prévu de mettre le meuble au plus bas. L'idée d'usiner la plinthe ne m'a pas effleuré : je suis spécialiste patenté des plans galère mais là, il ne faut pas exagérer !
Ensuite, réduire la profondeur des plans de travail, avec la scie plongeante + rail magique, c'est parfait, mais sans aspirateur, je suis allé faire la sciure dehors. J'ai bien dû faire 10 allers-retours, jusqu'à avoir 3 ou 4 mm de marge, puis 15 allers-retours pour donner aux plans la forme du mur (à la ponceuse à bande).
Je ne sais pas comment font les pros, mais je suppose qu'ils ne s'embêtent pas à cela...
Aléa n°12
Ensuite un petit tasseau pour le maintien du plan de travail dans l'angle, peut-être pas strictement nécessaire mais je préfère. L'aléa, c'est que le mur est en placo, et que je n'avais que des chevilles normales... J'ai mis ce que j'avais et ça a bien tenu. Ce n'est pas top mais dans la mesure où ce n'est qu'un soutien, il n'y aura pas mort d'homme.
Enfin le moment que nous attendons tous : l'assemblage des plans de travail. Là, j'ai pris le parti d'utiliser du mastic-colle noir plutôt que de la colle à bois. Hérésie ? Je ne sais pas. En tout cas je voulais que ça étanchéifie les chants (en cas de coulure d'eau), et que ce soit noir pour combler l'éventuel interstice entre les plateaux.
Bon, j'ai un peu regretté parce que le mastic colle (j'ai pris sikaflex 11FC), c'est bien plus fluide que le joint acrylique, ça coule, ça fait des fils, ça tache, c'est un peu dég. J'ai pu nettoyer ensuite les traces sur le joint avec un dissolvant, mais si c'était à refaire, essaierais de trouver autre chose.
Enfin le serrage, sans problème particulier mais je peux confirmer que 2 dixièmes de désaffleur, ça se sent au toucher et ça racle. Cela demande donc un peu travail d'arriver à 0 dixième sur toute la longueur, mais c'est nécessaire.
Aléa n°13, les chants pré-encollés !
(en plus, 13, ça porte malheur !)
Déjà quand j'ai passé le CAP, cela faisait 20 ans que je n'avais pas joué du fer à repasser, je ne pensais pas avoir un jour à m'y remettre, eh bien si !
Donc je prépare mon chantier, et bien sûr comme...
Bonne idée n°11
...je suis prévoyant et très prudent, je commence par un essai à blanc sur une chute !
Avec la bonne méthode d'affleurage que m'avait donné le prof au CAP, et en plus j'ai acheté un kit d'arasage soi-disant génial (ce genre de truc, en général je n'y crois guère, mais ça tombe bien, je vais pouvoir le tester à blanc aussi).
Et donc il est où l'aléa n°13 ?
Hem... fer trop chaud ?
Après plusieurs essais à plusieurs températures, il faut se rendre à l'évidence : le chant pré-encollé n'est absolument pas pré-encollé. Et comment ça se colle le chant pas pré-encollé ? Mystère !
Mais en tout cas pour ce jour-là c'est fin de l'histoire. Il restait les plinthes à poser, mais là aussi :
Meubles au plus bas elles sont trop hautes, et je n'ai pas eu le courage de les retailler à la scie plongeante. Ça se fera chez moi à la machine.
Conclusion, le meuble est utilisable, sans les portes qui sont commandées, sans les plinthes et sans les chants. Affaire à suivre.
Interlude : l'araseur de chant
Retour chez le fournisseur, avec la question : "comment c'est-y qu'on fait pour coller le chant pré-encollé pas pré-encollé ?". Réponse : à la colle contact. Mouif, admettons. La colle contact c'est vrai que ça marche bien mais ça met des fils partout, c'est pas très propre, pas trop pratique... "Je vous conseille de prendre la colle contact en gel, ça ne fait pas de fil, c'est très pratique !". C'est vrai qu'il y a écrit "gel" dessus, dont acte (il faut vivre avec son temps...).
Bon ben ça fait toujours autant de fils, je ne vois pas où est le gel. En tout cas ça colle...
...et c'est toujours aussi crade.
Et nous allons enfin pouvoir essayer notre kit d'arasage tout neuf pourrite à 5 euros ! Le genre de truc typique qui a le mérite de ne pas coûter cher, mais qui sert juste à perdre 5 euros...
Mais bon, ne critiquons pas avant d'avoir essayé, surtout que "les gens normaux" utilisent ce genre de trucs, c'est bien que ça doit marcher, et moi je n'ai que 2ml à faire avec, alors même si les lames s'usent à toute vitesse, ce n'est pas grave.
Alors assister à une catastrophe pareille, ça valait bien de payer 5 euros le ticket d'entrée, non ?
Et heureusement que j'ai fait l'essai sur une chute. En attendant, je me suis rendu compte d'un petit détail : les lames de cutter sont fixée à la chose par des vis dans des trous oblongs, c'est donc qu'il y a un réglage, rudimentaire mais bien réel. Et que quand on l'achète ce n'est pas correctement réglé. À 5 euros, il fallait s'en douter...
C'est le genre de trucs faciles à régler (c'est comme "ouverture facile" !), qui a le mérite d'être simple à manipuler (avec un bête tournevis cruciforme), mais qui sert juste à faire perdre une demi-heure avant de le jeter à la poubelle.
MAIS !
(dependancesbois adore mes "mais" !)
Blagounette fort à propos : savez-vous pourquoi Moïse a erré 40 ans dans le désert ? Réponse : parce qu'un homme ne demande jamais son chemin !
Quel rapport ? Second défaut d'un homme : il n'a jamais besoin de lire le mode d'emploi...
...et là c'était impardonnable puisqu'en plus, c'est écrit en langage universel international, c'est-à-dire sans mot, même pas besoin de savoir lire !
Ceci dit, j'aurais préféré qu'il soit écrit au subjonctif imparfait ou même en anglais médiéval, j'aurais mieux compris... Là, je ne pige pas. Bon, je n'ai qu'un CAP aussi... ça demande peut-être un BAC+5 en langage universel international. Je vous mets le détail en gros pour que vous puissiez l'analyser avec soin :
Ils ont l'air de dire montrer qu'on peut faire des arasages chanfreinés et des droits, peut-être avec deux types de lames différentes. Pourtant dans le sachet, je n'ai que ceci :
4 lames de rechange identiques, et je ne comprends pas le dessin, asymétrique et qui ne correspond pas au machin.
Bonne idée n°12
Conclusion : j'ai testé pour vous la merde à 5 euros qui sert juste à perdre 5 euros et 1/2h. Ne l'achetez pas ! Prenez plutôt votre plus beau ciseau à bois et si vous n'en n'avez pas, achetez-en un : c'est plus cher mais il vous servira à tant d'autres choses...
Fin de l'interlude
Retour sur chantier, suite et fin de l'histoire
Le matériel commandé étant arrivé, me voilà de retour (enfin, nous voilà de retour, parce que cette fois nous sommes deux, ça va dépoter !), de retour, donc, dans cette cuisine pour terminer le meuble avec :
- Les chants à poser,
- Les portes à mettre (et les poignées),
- Les plinthes à poser.
Les plinthes, vous savez, qui étaient trop hautes. Je les ai donc recoupées en largeur en prenant une bonne marge (environ 1 cm de moins que la hauteur du bas du meuble).
Mais commençons par les chants qui se posent à la colle contact. Gel. Et en effet...
...pour l'instant ça fait moins de fils que dans mes souvenirs. Reste à étaler le cordon de colle, de préférence sans dépasser sur le haut du plan, sinon ça va faire des boulettes.
Or, même avec le petit peigne d'étalage, ça dépasse vers le haut.
Et même si, il faut bien le reconnaître, ça colle plutôt bien, ça fait quand même des fils à l'arasage.
NB : vous noterez le subtil "placement produit" de l'ami LaForgeRayonnante !
Bon, à la fin c'est pas mal, après arasage et ponçage fin des arêtes. Mais n'empêche que je ne comprends pas pourquoi ils ont inventé du chant qui se colle à la colle, alors que le pré-encollé qui se colle au fer est si pratique !
NB : pour plus d'infos sur les systèmes de collage, voir cette excellente question de BoodWood et l'excellente réponse de Copeaux And Co + l'excellent technique de kaj :
La pose des portes
Alors les portes c'est simple : aucun souci.
Charnières ultra pratiques, à la fois au montage et au réglage, pour les poignées pas de souci non plus (on a juste contrôlé 3 fois qu'on ne faisait pas 3 portes gauches et 1 droite, parce que ça, ça ne pardonne pas !).
Pas de photo, pas besoin. Quand c'est bien, il faut le dire !
(surtout que quand c'est pas bien, il faut le dire aussi, et ça va arriver avec les plinthes, faites-moi confiance !)
Et ces satanées plinthes !
Alors comme on le voit sur la photo, le cm de marge que je m'étais pris fut fort efficace (on voit le chant du haut, mais en principe une fois la plinthe en place il ne se voit plus).
SAUF QUE !
Aléa n° (p'tain j'ai perdu le compte) ha voilà : 14 !
Ben... elle est en place, là, la plinthe ! Elle est contre les pieds, ni plus, ni moins...
Et en effet les pieds sont bien en retrait de 8 cm du devant du caisson, mais ils sont à 3 cm du bord !
Donc là :
- Option 1 : monter les plinthes sur le caisson est laisser le jeu au niveau du sol (ridicule !),
- Option 2 : racheter des plinthes et les couper à la hauteur juste (mais non, car de toute façon il y a la bibite qu'on voit dépasser sur la photo, qui gênerait),
- Option 3 : on démonte tout, on retourne les caissons, on déplace les pieds à 8 cm du bord.
P'tain mais c'est quoi cette conception pourrie ? Ces caissons sont faits pour avoir des joues de finition et pourtant ils vendent des côtés de remplacement, ils doivent bien se douter qu'il y aura une plinthe non ?
Allez c'est parti pour l'option 3 évidemment !
À noter que la bibite n'est pas inutile puisqu'elle sert à maintenir le poids du caisson par ses flancs plutôt que de le faire reposer uniquement sur la planche du bas. Pour autant, les flancs tiennent par 3 tourillons et 2 vis, et je ne décale que 2 pieds sur 4, je considère donc que ça va tenir.
Aléa n°15
Sur la photo ci-dessus, on voit aussi un alésage qui permet de centrer les pieds, et je n'ai pas de fraise du diamètre adéquat sous la main.
=> un coup de scie à métaux et les pieds deviennent plats !
Et voilà le résultat bien plus élégant !
Aléa n°16
On peut noter sur cette photo que le plan de travail dépasse sur les côtés (de 70 mm exactement, valeur choisie un peu au hasard). Eh bien le hasard n'est jamais bon conseiller ! Finalement esthétiquement ce n'est pas fameux. J'aurais mieux fait de faire un rebord de la même taille que le rebord avant (30 mm).
Option 1 : on démonte le plan de travail, on recoupe 40mm, on recolle du chant (il reste du stock),
Option 2 : on laisse comme ça.
Vous auriez fait quoi vous ? Option 2 bien sûr... mais moi ? Serait-je capable de survivre, de continuer à manger, à dormir, à vivre le reste de ma petite vie sans y penser ?
J'ai donc choisi... l'option 2 comme vous ! Aha ! Je suis raisonnable, hein ?
Mais revenons à nos plinthes, parce que ce n'est pas fini !
Je vous fais grâce des difficultés (normales) à tracer et couper les plinthes à la bonne longueur sans se tromper. Reste à mettre les cornières et les clips.
Aléa n°17
J'étais un peu surpris qu'il n'existe pas de cornières colorées, il n'y a que des transparentes... J'avais raison d'être surpris, parce qu'il faut bien le dire : c'est moche ! On voit le chant brut à travers la cornière.
Option 1 : on part chez le marchand acheter un pot de peinture de la même couleur et on peint les chants (temps perdu estimé : 1/2 journée)
Option 2 : on met du chant du plan de travail (plus foncé mais assorti) et on recoupe les plinthes d'un demi millimètre (temps perdu estimé : 90 min)
Option 3 : on vire ces cornière pourries et on fait des coupes d'onglet (temps perdu estimé : infini puisqu'il faut aller racheter une plinthe, trouver un moyen de fixer les morceaux de plinthes ensemble au niveau de l'onglet, etc...)
Option 4 : laisser comme ça...
Oui oui, je suis tellement raisonnable que j'ai pris l'option 4. Mais comme on le voit sur la photo, après avoir mis la bavette du sol, la cornière ne descend pas jusqu'en bas ce qui est...
Aléa n°18
...très très moche !
Et là, c'est le samedi à 17h50, on aimerait bien terminer cette satanée plinthe sur laquelle on vient déjà de passer 1 h et 56 min (horodatage de la photo faisant foi !). Donc... à coups de cutter et de ciseau à bois :
C'est moins moche, mais ce n'est quand même pas fameux... Passons.
Reste à mettre les clips. Placés au centre des plinthes, en alternant haut et bas pour ne pas faire de carambolage de clips dans les angles.
Aléa n°19
À noter que les clips des angles sont tout au bord des plinthes, donc que la cornière va buter dans la platine. D'où un nouveau retaillage au cutter...
Aléa n°20
Et quand on en est là, avec 4 plinthes fois 2 clips = 8 clips en tout, à placer sur les pieds (en force) tout en maintenant les cornières qui ne tiennent que si on n'y touche pas (elles aussi sont enfilées en force)... eh bien même à deux, ce n'est pas évident et il faut s'y reprendre à plusieurs fois avant d'y arriver !
Et sur les 8 clips, je pense qu'au moins 3 ont été éjectés lors de la manœuvre. Ce n'est pas grave car l'ensemble tient correctement, mais ça donne l'impression d'avoir rempli une armoire bourrée à craquer en maintenant l'intérieur et en claquant la porte avant que ça ne tombe... et en se disant que jamais il ne faudra rouvrir la porte !
Et enfin ce meuble terminé après, pour ce jour-là, 4h30 dont plus de 3h pour les plinthes !
Pas mal pour du casto-dépôt. Qualité moyenne mais je pense assez costaud pour l'utilisation qui en sera faite (essentiellement poser des choses dessus, pas vraiment pour cuisiner).
Fin de l'histoire, donc, en se disant que la "cliente" ne va pas passer son temps à regarder les plinthes, mais avec tout de même un léger sentiment d'avoir un peu bâclé les finitions... L'important est toutefois qu'elle soit contente et a priori c'est le cas !
Résumé des aléas et bonnes idées
Bonnes idées
Adapter du standard plutôt que faire tout soi-même (évidemment, cette idée ne vaut que pour des projets classiques où il n'y a pas de plus value dans la réalisation ; si vous voulez vous faire une magnifique cuisine sur mesure, ça ne vaut pas !)
Garder de la souplesse : si un cm de plus ou de moins vous change la vie, adaptez votre cahier des charges !
Voyez si le fournisseur a des plans de travail ou matériaux abîmés en promo, dans mon cas ça ne coûtait rien en esthétique ni en travail, et c'était 30 euros moins cher.
Quand on rate un truc, on recommence. On n'improvise pas...
Quand on usine avec un gabarit et une fraise à copier, après la première passe, enlever le gabarit et prendre appui sur la surface fraîchement usinée.
Ne pas oublier qu'un fignolage à main levée est parfois plus efficace et aussi propre qu'à la machine ou avec un gabarit.
Si le plateau est de faible épaisseur, attention à laisser assez de matière quand on y fait des rainures ou des alésages.
Usiner les "gorges" pour la visserie en croix pour avoir un meilleur débattement de la clé plate au serrage.
Solidariser les caissons avant de procéder à l'adaptation du plan de travail.
Tracer l'emplacement des caissons sous le plan de travail pour faciliter son positionnement.
Avant de faire un usinage ou un collage, faire un essai à blanc sur une chute !
N'achetez pas les gadgets à 5 euros...
Aléas
Ben c'est la base, hein, mais faites votre liste de courses avant de partir chez le fournisseur !
Assurez-vous qu'il a ce qu'il faut en stock, ou inquiétez-vous des délais quelques mois à l'avance...
Ouvrez tous vos colis avant de commencer, au moins un de chaque pour voir / savoir ce qu'il y a dedans. Cela m'aurait évité la confusion entre "joue de finition" et "côté de remplacement".
Quand on fabrique un gabarit, on ne lésine pas sur les matériaux ! Oui ça fait envie de prendre une vieille planche pourrie pour l'utiliser à quelque chose, mais n'oublions pas que le gabarit doit être plus parfait que l'objet qu'il va servir à usiner.
Ne pas sortir sa fraise de la pince si elle a la queue trop courte : trouver une autre méthode d'usinage !
Dès qu'on a fait une première passe avec une fraise à copier, on enlève la règle et on prend appui sur la feuillure fraîchement usinée.
Quand on va sur un chantier faire de l'agencement (= mettre au moins une vis dans un mur), on se renseigne préalablement sur la nature du mur, ou on prend toutes les chevilles qu'on a (béton, agglo, briques, placo...).
Avant de sortir son fer à repasser, on s'assure que les chants sont pré-encollés, sinon on range le fer et on sort la colle contact !
Si on veut placer le meuble assez bas, on s'assure que les plinthes ne seront pas trop hautes ou on les retaille tout de suite en largeur.
En cas de meuble sans joue de finition, s'assurer que les pieds sont placés à égale distance du flanc que du devant (sinon les plinthes latérales seront mal placées).
De même, si l'on a le choix de la largeur du plan de travail, esthétiquement, la bonne largeur de déport latéral = le déport de devant.
Les cornières de plinthes en plastoc transparent, c'est très moche. S'il est possible d'anticiper et de prévoir mieux...
Discussions
Hello tu as essayé LBC pour ta porte
leboncoin.fr/a.../2143143843.htm
Pas vu ! Néanmoins si c'est - même légèrement - différent de l'original, ce n'est pas beau (y compris si la teinte n'est pas la même).
Et faire 350 km + passer une journée à démonter une cuisine, la ramener chez moi et tenter d'en faire quelque chose... Dis-moi Olivier Vernhettes, tu ne crois pas que je me mets déjà tout seul dans des galères, tu veux vraiment en rajouter ?
Désolé Ara
C'était juste un exemple, vu que ce genre de cuisine a eut son heure de gloire, il y avait la même quand j'ai acheté la maison il y a 25 ans.
La prochaine fois je ciblerais juste le Haut-Rhin pour t'épargner 350 kms.
C'est vrai que pour les galères tu n'as besoin de personne
Et encore, à l'heure qu'il est j'ai fini le plan de travail (publication in progress avec moult choses à dire !), mais il n'est pas encore monté...
Ara je n'ai jamais eu à regretter les 30€ que j'ai mis dans chaque fraise que j'ai acheté par rapport aux coffrets de 12 à 30€. Que ce soit du CMT, de l'ENT, ou autre. On en achète au final moins mais on les utilise vraiment.
Courage pour la cuisine, elle va être classe!
SebD certes moi non plus, mais au début quand j'ai acheté la défonceuse je ne savais pas vraiment ce dont j'allais avoir besoin. J'ai donc acheté un coffret avec un peu de tout dedans, j'ai dû en utiliser 4 ou 5 sur les 30. Maintenant bien sûr, j'achète à l'unité, et je ne regrette ni l'un ni l'autre : le coffret dépanne bien, et pour un usinage spécifique j'achète une "bonne" fraise.
Eh ben, quelle aventure!
Mais oui ! Et pourtant, c'est bien peu de chose...
Mais c'est une bonne école pour les menuisiers agenceurs, d'ailleurs si les matériaux étaient moins coûteux, ça ferait un excellent sujet d'examen pour le CAP !
Excellent je me suis bien mare jmf
Du coup, la question d'avoir des caissons nus et de les habiller avec des choses type valchromat se pose vraiment. Tu ne penses pas ?
Oui pourquoi pas, dans ce cas tu te fais tes propres joues de finitions. À assortir avec le plan de travail, les portes et la plinthe.
Ara Disons que ça enlève pas mal de déboires avec les fournisseurs. 1 ou 2 panneaux et le reste se faite à l'atelier ou sur place pour les ajustements. Un morceau foiré, on peut le refaire de zéro.
Je dis ça car ton récit m'a fait penser à Olivier Verdier qui procède comme ça, et perso, faire de la route, aller dans des magasins et discutailler, ça m’irrite.
Drôle d'épopée, j'ai bien ris !
À mes dépens...
Waouhhh quel aventures .. On a trembler , souffer et souris avec toi :-) C top ! :-)
J'ai adorer le " Heuresement que je suis pas payer" .. je me dis ca souvent quand je bosse LOL je dis souvent a ma femme ou a Mon salarié .. on est mal payé mais qu'est ce que on rigole !
Hé, je ne fais pas tout ça juste pour vous faire rire hein !
Ara Non , plus sérieusement c'est bien ecris , interessant , utile et ludique .. Bref comme ton CAP 19,8/20 Et par ailleurs ce qui me plait .. c'est pas rellement tel ou tel meuble , ouvrage ou reussite , ce qui est sympa c'est que souvent quand tu lis un truc ou regarde une video .. Personne ne te dis combien d'essai ont eté necessaire pour arriver .. Donc quand t a l'atelier tu te sent con con parce que toi tu te plante , tu cherche , tu test .. Donc ca fait plaisir de voir que d'autrz ont une demarche du meme type et ont Pas La science infuse :-)
lamalleencoin bien d'accord avec toi.
C'est vrai que - bien que je n'aie plus la télé - il y a quelques années j'avais zappé sur un émission sur M6 je crois, où on voyait un type qui débarquait chez des gens et leur faisait des travaux d'agencement genre : "Oh là lààà regardez-moi ce balcon, il est très très moche alors qu'on devrait pouvoir en faire quelque chose de bien !".
Et après il débarque avec 3 gugusses, ils mettent des lames de terrasse, un claustra, deux box à plantes et une magnifique table, et alors comme c'est beauuuu ! Et ce qui m'avait fait rire, c'est que tout est fait sur mesure alors on voit un gars tracer un trait, on le voit scier, ensuite il présente le truc et ça s'emboîte parfaitement du premier coup ! Quand on sait comment ça se passe en vrai et combien de fois il faut présenter et retoucher le truc pour que ça s'emboîte parfaitement...
lamalleencoin n'exagérons rien : 19,5 seulement (ahhhh, mais j'aime qu'on me flatte !)
Ara Je ne peux que plussoyer lamalleencoin
Merci pour toutes ces aventures épiques. Le super-débutant que je suis a l'impression de se reconnaître dans chacune d'entre elles. Jsuis pas sûr que ça va soulager mon syndrome de l'imposteur, tout ça...
denisjl merci mais je raconte juste ce que je fais, ni plus ni moins, en espérant que d'autres puissent éviter les galères que j'ai eues. Et pour le coup, installer un meuble de cuisine d'une grande marque d'ameublement ou de bricolage, je pense que tout bricoleur familial comme nous y est confronté un jour...
Toi aussi tu as le syndrome de l'imposteur ? Je ne suis pas le seul alors
La languette sur le support de pied sert au report de charge du caisson.
En déplaçant le support de pied, la charge du caisson se retrouve sur la planche du bas.
Sur un caisson bas, ça passe, sur une colonne de 1.80m la planche finira par casser au niveau des tourillons et vis d'assemblage (j'en ai fait l'expérience).
Exact cartapuces, c'est pourquoi j'ai un peu hésité, mais un peu seulement car :
Ceci dit, je me demande bien comment faire pour respecter l'emplacement des pieds si l'on veut mettre des plinthes, les deux me paraissant incompatibles...
J'ai eu le même problème avec une cuisine Suèdoise... Je n'avais pas mis les plinthes à cette époque et comme on pouvait mettre les supports de pied dans les 2 sens; et bien un soir j'ai vu le meuble colonne qui faisait la Tour de Pise . Depuis il y a eu internet,l'Air du Bois, et j'ai un petit peu grandi en expérience.
Ah ben voilà ! Sur l'image que tu montres on voit en effet le modèle Ika qui est déporté, et qui permet ainsi de mettre la plinthe correctement. Sur mon modèle, pas de déport, d'où l'aléa.
Superbe récit!!
Merci beaucoup, c'est super instructif, c'est dynamique et plein d'humour en même temps.
Je me sent moins seul en lisant ton histoire. J'ai des souvenirs qui me viennent en tête
Combien de fois a la fin je me dis que ce devrait être faisable en 2h et que j'y ai passé 2j...
Une question concernant le gabarit de découpe pour le plan de travail. Penses-tu possible de facilement le réaliser et obtenir une très bonne précision ? Ça ne me semble pas si évident (j'ai aussi tendance a place la barre assez haute sur ces finitions). Quel serait le meilleur matériau pour la mise en œuvre ?
Pour les plinthes, il est possible de faire par recouvrement dans l'angle (l'un passe devant l'autre) si les extrémités ne sont pas brut mais aussi avec le décor. Par contre il fait anticiper au moment des découpes pour garder le bout avec le décor pour le bon morceaux.
Toujours pour le plinthes, tu ne pouvais pas faire une empreinte dans celle-ci pour que le renfort du pied passe?
Ce qui semblait une petite aventure s'est transformé en épopée!
Merci pour cette histoire très agréable à lire qui montre à quel point rien n'est jamais simple ou évident. (On oublie souvent...)
Merci Artanux mais là ce n'était franchement pas une épopée, juste un petit projet normal avec des aléas normaux, pas trop difficiles à régler. Je le raconte au cas où ça pourrait éviter quelques déconvenues à ceux qui se lancent dans ce genre de projet (petit meuble que chacun peut faire, pas des grandes cuisines qu'on n'oserait pas faire !), et surtout montrer ce que j'ai découvert pour les assemblages en L, que je n'avais jamais compris depuis des années. Et pas si difficile à faire, pour le coup. Ça se révèle à la portée de tout "bon bricoleur" moyennement équipé.
Salut Ara ,
Je suis bien conscient que ça peut être plus compliqué (je suis en stage 4j/sem chez une menuisier et on fait des placards bien compliqués...) mais je trouve que montrer les petites difficultés rencontrées sur ce genre de projet permet de mieux apprécier le temps et les compétences nécessaires à leur réalisation.
Merci d'avoir pris le temps d'écrire ce pas-à-pas.