Dans ma série d'essais pour arriver à dégauchir sans dégauchisseuse, j'ai testé il y a quelques mois une méthode pour rabot électrique.
Elle est probablement un peu moins précise qu'avec mon guide à mouvement polaire pour défonceuse, mais c'est encore plus simple à mettre en œuvre, puisqu'il n'y a tout simplement pas de montage d'usinage.
La lecture du récent récit d'Ara m'a décidé à partager l'idée.
Liste des articles
Le principe
La principe est simple : sur le rabot électrique, la surface de référence est la semelle arrière.
C'est elle qui est alignée avec le plan généré par la coupe (si la machine est bien réglée).
Je vais donc ignorer la semelle avant, et m'appuyer uniquement sur la semelle arrière pour attaquer la pièce à dégauchir.
Le dispositif est simple également : un plan de référence doit être installé prêt de la pièce à usiner.
Comme je ne veux pas abimer mon plan de travail en faisant glisser le rabot directement dessus, je place au bord de l'établi une planche d'épaisseur constante, d'au moins une vingtaine de centimètre large, qui sera ma surface de référence.
Puis je prends la pièce à usiner (ici un carrelet) dans ma presse, et je l'aligne avec la planche de référence, avec un débord suffisant en fonction des creux et des bosses.
Grace à ce dispositif simple, l'usinage va prolonger le plan de référence sur la pièce à usiner.
Il suffit pour cela de démarrer le rabot en appui sur la surface de référence, et à avancer vers la pièce à usiner.
Pour ce qui est de l'idée, c'est aussi simple que ça.
On voit sur la dernière photo que la semelle avant est en l'air, puisque l'on ne s'appuie que sur l'arrière du rabot.
La surface usinée est maintenant bien alignée avec la planche de référence.
En pratique
A ma grande surprise, en pratique ça ne marche pas mal!
Les qualités géométriques ne sont pas mauvaises, on obtient une planéité honorable.
Pour la profondeur de coupe et le nombre de passe, j'ai essayé différentes méthodes, y compris d'aller au max des capacités de la machine.
Ce n'est pas ce qui a donné les meilleurs résultats.
J'en suis arrivé à la méthode suivante : je règle la profondeur de coupe sur le rabot normalement, par exemple 1 mm, quelque soit le débord (c'est à dire même si la pièce à usiner dépasse par endroit de 5 mm).
Si le débord est supérieur à 1 mm, je vais faire plusieurs passes. Au début, le rabot aura le nez en l'air.
puis à un moment j'aurai retiré suffisamment de bois pour que la semelle arrière soit en appui sur la surface de référence.
Je peux alors arrêter, ça ne descendra plus. Je me décale de un peu moins de la largeur de la coupe, et je recommence.
Pour la finition, elle peut se faire avec le rabot électrique ou à main, mais plus besoin de ce montage.
J'ai fais différents essais, on le vois sur les photos, par exemple en passant le rabot en diagonale, et non à 90°.
Dans mon idée, il s'agissait d'augmenter la planéité.
En pratique ça ne marche pas très bien. Le rabot est gêné dans son avance par le côté brut, et il se soulève sur la gauche (dans mon cas).
Il vaut mieux faire des passes bien perpendiculaires à mon avis.
C'est également la raison pour laquelle passer le rabot dans le sens de la longueur, en le décalant petit à petit vers la droite ne marche pas. En basculant, les fers du rabot, qui dépassent légèrement de la semelle du rabot, viendrait sur la gauche abimer la surface de référence.
Il faut donc passer le rabot perpendiculairement, même si cela ne semble pas très optimal.
On voit sur l'image précédente que la surface de référence est attaquée.
On pourrait se dire que la surface de référence n'était peut-être pas plane, ou que j'ai trop appuyé sur l'avant du rabot.
Mais je crois que la vrai explication a été donné avant : le fait d'avoir mis le rabot en travers, et donc de l'avoir incliné à droite fait que le bout des fers est descendu sous le plan de référence.
(Le rabot fait 80 mm de large, mais les fers font 82 mm).
Il faudrait refaire l'exercice plusieurs fois avec la même surface de référence, et vérifier qu'elle ne se dégrade pas.
Je n'ai pas été jusque la pour le moment.
Profitant du tablier perpendiculaire de mon établi, j'ai poussé jusqu'à équarrir avec cette méthode, en tournant la pièce à usiner d'un quart de tour, la face fraichement usinée venant s'appuyer sur le tablier, avec un résultat honorable là aussi.
En conclusion
En conclusion, et comme toujours, rien ne vaut une dégauchisseuse.
Mais quand on en a pas, cette méthode permet de faire le job.
On pourrait même l'appliquer sur chantier, sans établi : il faudrait une sorte de long profil en L, que l'on serrerait (sans le gauchir) sur le flanc de la pièce à usiner, et roulez jeunesses!
Ca vaut ce que ça vaut, à vous de voir.
Discussions
J'adore toutes ces recherches !
Ca fait cogiter sur des méthodes et puis y a un côté ludique ! Excellent.
Bon ça n'empêche que je vais continuer avec riflard et varlope car d'un point de vue "pstm" y a pas mieux
mais ça n'empêche que j'aime beaucoup ce côté "j'ai envie de tester un truc alors je vais le faire !"
En toute sincérité, le corroyage à l'ancienne entre les mains d'un habitué, c'est probablement plus rapide que ce que je décris.
Mais comme tu dis, le côté ludique, je suis accro!
Merci pour ce partage ! Par contre il y a une limite en largeur de planche : longueur du sabot moins quelques cm (ou alors le bord d'une large planche, une fois dégauchie, servirait de surface de référence ?).
Oui c’est l’idée, la pièce rabotée et la surface de référence ne font qu’un seul plan, alors on peut continuer le rabotage comme si de rien n’était!
Bonjour, merci pour l'idée.
Je crois que je vais encore relire plusieurs fois pour bien comprendre...
Moi j'ai une dégau, mais parfois je dois dégauchir une planche plus large... et je me dis qu'il y a peut-être une idée à transposer depuis la tienne...
JBRosset Désolé, le truc est tellement simple que si tu as besoin de relire, c'est que je n'ai pas été clair!
Je reconnais que mes photos ne sont pas idéales, mais je ne peux pas en faire d'autre en ce moment, mon atelier est en cours de déménagement.
J'ai repris le texte à quelques endroits pour essayer d'être plus clair, au moins tu n'auras pas l'impression de relire complètement la même chose...
Merci beaucoup pour ce tuto, ça peut en effet aider quand on est sous-équipé.
Idées d'amélioration de ce pas-à-pas : Après
j'aurais vu plus de photos avec un rabot. Il y a beaucoup de photos avec l'avant/après, mais la démo serait tout à fait explicite s'il y avait plus de photos en cours de travail avec le rabot.
Oui, je n’avais pas prévu de raconter ça, alors mes photos laissent à désirer.
Et en plus la, ça se prêterait mieux à une vidéo…
LionelDraghi je préfère de loin du texte et des photos: ainsi, je peux aller au rythme que je souhaite, revenir facilement et rapidement à une info précédente, et je n’ai pas besoin de son.
Je sais, je suis une minorité.
Ce n’est qu’une question d’illustration, et je sais que ce n’est pas simple, surtout quand on fait tout seul.
Je renouvelle mes remerciements: c’est chouette d’avoir pris le temps de proposer ça :)
+1000, les vidéos c'est super chiant ! À part celles de José Das Neves qui explique en moins de 5 min en allant à l'essentiel, la plupart de ce qu'on voit sur le net est fort pénible : un type capable de passer une demi-heure sur l'art d'affûter une plane, dont 40s de geste et 29 min 20 de bla-bla (inutile en plus, on se doutait bien nous-mêmes qu'une plane désaffûtée coupait moins bien qu'une plane affûtée, il n'était pas obligé de nous le dire pendant 3 min, démonstration à l'appui !).
Tes photos sont très bien Lionel, pas besoin de mieux !
Midwo avec plaisir!
J'ai essayé pour voir sur un bout de chevron, c'est vraiment pas mal pour une face (enfin, ça dépend aussi du rabot, dans mon cas il faut impérativement repasser au rabot à main dans le sens du fil, mais au moins c'est juste pour blanchir) mais pour équarir c'est autre chose, je pense que ça dépend pas mal de la presse utilisée... Dans mon cas je n'arrive pas vraiment à plaquer la première face bien droite contrer l'établi, donc le deuxième passage n'est pas bien à angle droit. En tous cas, avec un établi bien plan et une bonne presse y'a moyen de faire du bon boulot je pense, d'après le peu que j'ai expérimenté. Merci et bravo pour toutes vos idées, notamment dans le domaine du dégauchissage alternatif !
Avec plaisir !
Et pour info, j’ai quatre autres montages de dégauchissage ou rabotage / mise à épaisseur a raconter, la série n’est pas finie
Pour moi aussi la surface n’était pas nickel, ça ne peut pas l’être quand on ignore le sens du fil.
Mais c’était pas loin du but, limite finissable au racloir directement.
désolé moi aussi je n ai pas compris , j ai 2 rabots et de travailler avec l appuie de ta planche de référence ce n est pas facile .je te remercie de cette expérience il faudra que je met en pratique afin de voir de moi même .
j 'ai reçu hier une XTVTX Équerre combinée, et très déçu car en vissant celle ci change l'angle , ce n'est pas une stanley .