Remise en état et améliorations combinées DUBUS

Après avoir écumé des mois durant les annonces de LBC, j'ai trouvé mon bonheur dans le sous-sol d'un passionné.

D'après sa fille (propriétaire par héritage de la combinée lors de mon achat), c'était un génie autodidacte, touche-à-tout, amoureux du bricolage et de la débrouille, avec un esprit de partage sans faille. En écrivant ces lignes, j'espère respecter une part de mon engagement envers cette dame lors de mon achat. Elle souhaitait que je continue à faire vivre cet esprit de partage qui caractérisait si bien son défunt père.

Dans les documents fournis par cette gentille dame, j'ai pu retrouver la date d'achat de la combinée 1963. Le lot acheté comprenait aussi une multitude d'accessoires : quelques fraises à profils droits, une vingtaine de fers artisanaux à mettre dans la lumière de l'arbre, 2 vieilles lames de scie circulaire (en fer, à avoyer), une lame de scie pour la toupie, un kit de protection assez rudimentaire pour le travail à l'arbre (pour une table avec rails de guidage malheureusement), un énorme plateau à tenonner, un jeu de grosses bagues pour la toupie (où il en manque quelques-unes), 3 jeux de fers de rabo/dégau (dont 1 monté et 2 à réaffûter), le capot protecteur basique d'origine pour la toupie, une table artisanale en bois pour la fonction scie circulaire, quelques clés adaptées aux écrous/mandrins/vis de bout d'arbre... et j'en oublie certainement. Autrement dit, pour un novice dont c'est la première combinée, une vraie mine d'or ! Et un paquet d'heures de recherches et d'essais à apprendre les bons gestes en perspective

Pour ce qui concerne les fers de toupie, j'avoue sans complexe que je ne me sens pas de les utiliser pour le moment ! Mais je les garde précieusement au cas où, un jour, ça devienne nécessaire...

Même si la combinée a été bichonnée par cet homme consciencieux pendant une cinquantaine d'années, elle n'a malheureusement pas servi les 10 dernières. Certains éléments doivent être changés, révisés, améliorés, modifiés ou remis à niveau en terme de sécurité.

Plusieurs visites, un transpalette, un paquet de sangles, un camion avec hayon, 6 bras, quelques centilitres de sueur et un peu plus d'une centaine de km de vadrouille plus tard... Accompagnée de sa camarade de toujours (SAR DUBUS 700mm*), elle arrivait chez moi

*Peut-être d'autres pas-à-pas en perspective, qui sait...

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Pour faciliter le transport, j'avais démonté une bonne partie des grosses pièces pour alléger le bâti principal : les deux tables de dégauchisseuses, l'ensemble de mortaisage avec sa table, le moteur et son support, la toupie et sa table et les carters de sécurité.
Avant même de commencer à réassembler les différentes pièces, la question à laquelle j'ai dû répondre c'est : où est-ce que je vais poser tout ça !?
Il a fallu lui trouver une place, SA place. Un réaménagement total de l'espace qui me sert d'atelier s'imposait !
J'ai revendu la scie circulaire et la dégau/rabo (de chez bricoTruc), déplacé le tour à bois contre un mur et l'établi en limite de l'atelier. En un coup de transpalette et une conserve d'épinards, le châssis était déposé au sol. En prenant en compte ses dimensions de la combinée, je l'ai placée de telle manière à avoir des espaces vides d'environ 1m côté mortaiseuse, 1m côté toupie, 2m50 en entrée et 2m50 en sortie de la dégau/rabo. Je pense déjà pouvoir faire de belles pièces avec ce potentiel volume de travail.

Après l'installation des éléments "satellites" (tables en fonte), je me suis posé et je me suis demandé par où commencer !? J'ai pris une feuille et j'ai noté tout ce qui me passait par la tête... Brainstorming Party !!
-> moteur, électricité, rouille, graissage, sécurités, aspiration, transmission (courroies, chaines, pignons...), test de chaque opération, utiliser la toupie*, comprendre tous les éléments de la combinée, les moyens d'immobilisation du bois, de guidage, mettre en lumière ce qu'il manque, ce qu'il faut acheter, ce que je peux réaliser...

Après avoir regroupé toutes ces idées par familles et par "estimation de faisabilité" à plus ou moins long terme, on a beau avoir la plus belle des combinées -il se trouve que sans moteur- on ne peut faire pas grand-chose avec !

*Elle fait peur mais c'est aussi l'outil qui présente le plus de nouveautés et le plus intéressant pour aiguiser ma curiosité !

-(M. EDF :) Est-ce qu'on garde votre abonnement 380 triphasé ? Ou alors, je vous propose le 220V monophasé moins cher...
-(Moi :) Pas la peine de garder le triphasé, j'en aurais pas besoin ! Et puis si vous dîtes que c'est moins cher...

Pour remettre les choses dans leur contexte : il y a quelques années, j'ai fait l'acquisition d'une maison à retaper. La partie électricité n'était plus aux normes, l'espace cuisine allait changer d'endroit, les prises manquaient cruellement, le tableau triphasé à fusibles (vous voyez la connerie arriver ?) était dépassé et éventré, les câbles se promenaient sans gaine, beaucoup de prises n'avaient pas l'option "terre"... Seule conclusion possible : l'installation électrique de la maison a dû être refaite entièrement.

Un peu perdu dans tout ça, muni de ma "NF C 15-100" et certainement pas assez renseigné au début des travaux, je me suis dit (connerie) que ce serait plus simple de partir sur une installation "grand public" en 220V monophasé. J'ai pris mon courage à 2 mains et avec un peu d'aide d'amis j'avais recâblé toute la maison en quelques semaines ! Les normes sont respectées et l'installation est totalement fonctionnelle et vérifiée. Je ne vous cache pas qu'on ressent un soulagement immense quand tout est vérifié ! Ce fut une très bonne expérience enrichissante pour moi qui ne suis pas du tout du métier, j'ai appris beaucoup en terme d'électricité domestique.

MAIS je me suis retrouvé un peu désorienté lorsque j'ai voulu commencer à m'équiper pour travailler le bois. Comme beaucoup d'entre nous, je me suis rendu compte que l'offre en occasion était bien plus fournie et plus attractive sur du matériel fonctionnant en triphasé ! Après avoir passé un paquet d'heures sur les forums, j'ai bien compris que je regretterai ma vieille installation !
3 solutions sont alors envisageables pour avancer dans mes projets :

• rappeler EDF et les supplier de remettre une arrivée en triphasé sur le tableau pour repartir sur un abonnement 380V triphasé et avoir la pleine puissance ,
• acheter un variateur de fréquence (qui s'avère être plutôt utile pour un tour à bois) et avoir une bonne puissance mais en consommant un peu plus . Problème : ça coûte un certain prix,
• acheter un condensateur pour recréer une 3e phase "virtuelle", perdre environ 1/3 de puissance pour une somme modique (une 30e d'euros de mémoire).

Niveau finances, la 3e solution me faisait nettement de l'oeil. Donc au prix d'un condensateur (avec la valeur qui va bien site de labobine), mon vieux kity 660/661 a fait ses premières révolutions dans mon atelier!
Puis s'en est suivie une petite SAR, un 2e condensateur. Puis une petite ponceuse lapidaire, un 3e... Je suis arrivé à un point critique : j'avais acheté pour plus cher de condensateurs que le prix du variateur de fréquence ! Sans compter que tous mes outils fonctionnaient à 2/3 de leur puissance...

On en vient enfin à ce beau jour où j'ai craqué pour cette fameuse combinée DUBUS ! Une fois dans l'atelier, les mêmes questions se sont posées. Cette fois la valeur du condensateur était un plus élevé et il en va de même pour son prix. J'ai donc passé le pas et j'ai commandé un variateur de fréquence !

Choix du variateur, à suivre...

Après avoir passé quelques heures à lire et relire les vidéos sur cette chaîne youtube, je me suis décidé ! (cf vidéo 14*).

Pour fixer les choses dès le début : j'ai jeté mon dévolu sur un variateur de fréquence "chinois" de référence "Inverter XSY" dont la doc technique peut se trouver assez facilement sur internet : par exemple ici. Outre le fait qu'on puisse faire varier la fréquence, certains de ces produit ont l'avantage de transformer du monophasé en triphasé !

Beaucoup de forums parlent de cette méthode miracle pour faire fonctionner des moteurs triphasés, mais un brouillard subsiste quand même lors de l'achat... J'espère que ce qui suit vous aiguillera si vous avez un choix similaire à faire.

Pour commencer, il faut identifier 2 paramètres qui sont indispensables pour l'utilisation que vous souhaitez en faire : la déclinaison ATX et la puissance à supporter par le produit.
La doc nous apprend qu'au-delà du fait que ce variateur est (visiblement) haute performance et qu'il induit peu de bruit , il existe en 4 déclinaisons AT1, AT2, AT3 et AT4.

• AT1 : monophasé (220V) vers triphasé (220V),
• AT2 : monophasé (220V) vers monophasé (220V),
• AT3 : triphasé (380V) vers triphasé (380V),
• AT4 : monophasé (220V) vers triphasé (380V).

À la vue de ces informations, le commun des mortels aurait choisi le AT4 pour l'utilisation que je dois en faire. Par élimination, on peut retirer les version AT2 et AT3 qui ne nous Certainement à cause d'une histoire de prix, d'inattention au moment de la commande, de mimétisme sur la chaîne youtube et/ou de challenge personnel, j'ai acheté la version 220V. Après réflexion : en partant du principe la fameuse loi de P=U.I s'appliquait dans ce cas, je me suis dit (à tort ou non) que l'impact n'était pas très important entre le choix AT1/AT4. Je pense qu'il n'y a que la configuration du bobinage du moteur qui en découle : étoile/triangle (on en parlera dans le prochain article). Si vous n'êtes pas d'accord avec cette idée, je vous invite à argumenter dans les commentaires ! Je serais heureux d'apporter mon expérience et mes retours.

En tout cas, vous l'aurez compris, c'est donc la déclinaison AT1 qui va nous intéresser ici (et qui fonctionne depuis plusieurs mois chez moi).

Pour ce qui est du choix de la puissance, je me suis basé sur ce que j'ai pu lire (ou voir) à ce propos : la puissance pouvant être gérée par le variateur doit être au moins égale à celle du moteur branché. Les versions possibles sont 0,75kW (soit 1CV), 1,5kW (soit 2CV), 2,2kW (soit 3CV), 4kW (soit 5CV). Au moment de l'achat, le plus gros moteur en ma possession faisant 1,5kW (comme celui de la combinée), j'ai donc opté pour un variateur un cran au-dessus permettant de gérer 2,2kW. Celui-ci n'est pas beaucoup plus cher que le 1,5kW et qui peut le plus peut le moins !

En ce qui concerne la commande, j'avoue que je me suis rangé vers les grands sites pour avoir une assurance retour/remboursement simple au cas où le produit ne fonctionne pas. Sur ces sites, les fiches produit ne sont vraiment pas très explicites quand on ne s'y connaît pas ! J'ai cherché pas mal de temps avant de trouver la documentation (presque claire) et m’arrêter sur cette référence. Jeff Bezos est mon ami : j'ai acheté mon variateur "Inverter XSY-AT1 2200" à peine plus d'une centaine d'euros sur Amazon.

.* MAIS ATTENTION : selon la description de la vidéo, c'est la déclinaison AT2. Monsieur le propriétaire de cette chaîne si vous lisez ces lignes, avec tout le respect que je vous dois, je me suis bien creusé la tête pour l'achat de mon variateur et je pense que c'est une coquille... selon vos explications au cours de la vidéo, ce doit être plutôt un AT1.

Je commence cet article par une mise en garde : tout ce qui touche à l'électricité est TRES DANGEREUX. Cet article est un vecteur pour partager mes expériences et la façon dont l'installation fonctionne chez moi. Ce n'est certainement pas la plus sûre de France même si je fais en sorte qu'elle respecte les principales règles de bon sens et qu'elle soit le moins dangereuse possible. Ce n'est pas un cours magistral et je ne revendique aucune formation d'électricien. Si vous pensez que quelque chose est mal fait, je vous invite à commenter le pas-à-pas.

J'étais parti sur une explication exhaustive de ce qui a été réalisé pour faire fonctionner les machines de l'atelier. Après avoir rédigé un bon nombre de lignes, j'ai pas mal réfléchi à la manière dont je voulais vous présenter cela : il me paraît plus intelligent de tourner cet article un peu différemment. Plutôt que de plagier, je vous fais parvenir les liens de vidéos que je trouve très instructives sur ces sujets. A vous de choisir les informations qui vous semblent pertinentes lors du visionnage de celles-ci. Une image vaut mieux qu'un long discours !

Pour la théorie, je vous propose une magnifique vidéo qui explique clairement le fonctionnement d'un VFD ici. Quelques bases d'électronique sont un plus pour la compréhension.

Pour les bases et pour passer l'affichage en tours/min, je vous propose cette vidéo.

Pour déporter les commandes basiques pour l'utilisation de machines à bois, je vous propose cette vidéo.

La plus-value que je peux apporter sur ce point est la réalisation du circuit électrique et de la petite "armoire électrique".

ARMOIRE ELECTRIQUE :
J'ai réalisé une petite boîte en bois très simple, rectangulaire que j'ai fixée au mur en hauteur avec quelques parties évidées :

• un rectangle avec un peu de plexiglas pour garder en vue l'affichage des tours/min et les numéros d'erreur en cas de surtension ou de surchauffe par exemple.
• 2 trous pour favoriser la circulation d'air au-dessus et en dessous du VFD. Afin d'améliorer le refroidissement, un courant d'air est créé avec des ventilateurs internes au VFD. J'ai placé 2 petits filtres de hotte qui filtrent les plus grosses poussières pour ne pas encrasser les organes de refroidissement du VFD.
• 4 espaces pour des prises : 2 prises triphasées et 2 prises monophasées. En réalité suivant les utilisations, la 2e prise triphasée est à utiliser avec parcimonie. Il faut s'assurer que les 2 appareils ne dépassent pas la puissance max du VFD. Si c'est le cas, il se mettra en erreur et demandera un redémarrage pour fonctionner de nouveau. Il faut aussi prendre en compte que, si on fait varier la vitesse du VFD, elle est répercutée sur les 2 prises triphasées. Ceci peut être problématique si on branche un aspirateur à copeaux ou un outil qui a besoin d'un nombre de tours/min minimum pour fonctionner en toute sécurité (toupie/défonceuse).
• un disjoncteur de 20A. Le VFD de 2,2kW ne dépasse théoriquement pas les 10A, mais l’intérêt apparaît si on cumule l'utilisation de plusieurs prises (triphasées et/ou monophasées) pour un aspirateur de chantier par exemple. Le disjoncteur protège aussi le VFD d'un appel de courant trop fort.
  On peut noter aussi que le disjoncteur me sert d'interrupteur lors de mon départ de l'atelier. Ainsi en descendant le disjoncteur, je suis sur que tout le circuit est fermé en amont du VFD, que ce soit par sécurité pour les visiteurs inopinés de l'atelier ou pour les potentiels risques d'incendies. Rappelons qu'en mêlant le bois, les poussières, l’électricité et l’électronique, les risques ne sont jamais inexistants peu importe la qualité de fabrication des produits utilisés.

POUR RAPPEL, CE CIRCUIT DOIT ETRE PROTÉGÉ PAR UN DIFFÉRENTIEL DE 30 mA ET LA TERRE DOIT ETRE BRANCHÉE : reliée au VFD et prolongée jusqu'aux prises. C'EST ESSENTIEL POUR VOTRE SÉCURITÉ.

CÂBLES :
Au niveau du dimensionnement des câbles, voici la manière dont j'ai réalisé mon installation :

• la totalité du circuit monophasé est câblée en 2,5m2 (> 16A) avant et après le VFD. Les prises sont dimensionnées pour délivrer un courant de 20A max.
• pour le circuit triphasé, chaque phase transporte beaucoup moins de courant : la puissance d'une phase est répartie sur 3 phases.
  En amont du VFD avant de faire sauter le disjoncteur, on peut faire passer 220V x 20A = 4400W. En aval du VFD et en admettant que le VFD utilisé ne soit pas limitant (VFD > 4kW par exemple), on pourrait avoir théoriquement autant de puissance mais répartie sur 3 phases : 4400W / 3 soit moins de 1500W par phase. La gamme AT1 des VFD délivrant une tension de 220V, on passe donc à moins de 7A par phase. Les câbles et les prises sont donc dimensionnés en fonction de ces résultats. Pour la réalisation du circuit triphasé, j'ai acheté plusieurs prises mâles et femelles et 30mL de câble triphasé +terre : chaque machine a sa prise dédiée et j'ai prévu une rallonge triphasée au cas où j'aurais besoin de déplacer une machine pour des pièces hors-gabarit. Lorsque ça ne gêne pas le travail, les câbles qui n'ont pas vocation à bouger sont accrochés au plafond (par exemple pour la scie à ruban). Lorsque cette solution est plus problématique, ils sont dissimulés dans des passe-câbles sur le sol (combinée, tour à bois...).
• pour le boitier de commandes déportées, j'ai utilisé du câble Ethernet multibrins (4 paires). Vous pouvez utiliser d'autres câbles basse-tension, il faut juste prendre en compte que plus il y a de brins, plus vous pourrez déporter de commandes. Je vous conseille de trouver un câble où tous les brins sont de couleurs différentes et assez long pour aller jusqu'à votre machine la plus éloignée + 1 à 2m de rab'. Personnellement, je me sers de 4 à 5 brins (COM, X4, 12V, VL1/CI et X2 si arrêt d'urgence. Cf: vidéo pour déporter les commandes ci-dessus). J'ai donc déporté les boutons marche/arrêt, un potentiomètre pour faire varier la vitesse de mes moteurs et je prévois d'ajouter un bouton d'arrêt d'urgence. J'ai collé un aimant sur ma petite boîte de commande déportée ce qui me permet de la poser sur n'importe quelle surface en fer/acier/fonte. Peu importe mon poste de travail, j'ai donc toujours à disposition mon variateur et, plus important pour la sécurité, mes boutons de marche/arrêt.

Si vous avez des questions, besoin de photos pour illustrer ou d'informations pour clarifier certains propos ou des pistes pour améliorer cet article, je serais heureux d'en parler avec vous dans les commentaires. Je pourrai le mettre à jour si besoin.

Première mise en marche et liste des premiers travaux à effectuer, à suivre...