Ce pas à pas présente un projet en cours de réalisation.
Récupéré chez mon grand-père, un backstand qui ne demande qu'à reprendre du service. Mais avant cela, un peu de restauration s'impose...
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Tour du propriétaire
Le backstand est monté sur un morceau de poutre métallique, l'ensemble doit peser 40 à 50 kg. D'un côté c'est indéplaçable seul, d'un autre côté c'est du costaud... J'hésite donc à le monter sur un autre support.
Le moteur fait 750W, ce qui devrait suffire !
Le système de tension de bande semble opérationnel, quoiqu'il ait peut-être un peu de jeu... à contrôler.
En tout cas pas de jeu dans les roulements, pas mal de rouille à enlever, le moteur à contrôler, un peu de sécurité électrique et trouver des bandes abrasives adéquates, voilà une nouvelle aventure pleine de promesses !
Petite remise en état "d'origine"
Objectifs de cette remise en état :
- enlever la rouille,
- nettoyer la crasse,
- changer la graisse,
- revoir le câblage électrique,
- s'assurer que le moteur fonctionne.
Mais tout d'abord, on aperçoit dès le départ un défaut d'alignement des cylindres d'entraînement...
Je me suis dit que c'était une bonne occasion de démonter le support de la roue libre pour tout nettoyer et remettre d'équerre.
Mais, suis-je bête ! Il y a forcément un réglage d'alignement pour la bande, accessible en desserrant deux gros écrous.
J'en ai donc bien profité pour nettoyer la crasse, repeindre les deux grosses rondelles et écrous à la bombe. Passons maintenant aux graisseurs.
Il s'agit de deux graisseurs pour les paliers, constitués d'un petit orifice et d'un bouchon. On remplit le bouchon de graisse et on visse d'un tour ou deux. Ensuite régulièrement on visse d'un tour de plus pour faire avancer la graisse. Quand on est au bout on retire le bouchon et le remplit à nouveau. Simple mais efficace !
Mais pour l'instant, il s'agit d'enlever la graisse présente depuis 50 ans. Au tournevis et à la soufflette.
Une fois nettoyé et dégraissé, voici de la bonne graisse neuve.
Ensuite, l'alimentation électrique, qui semble être en 220V.
Bien que la plaque signalétique parle de 380V aussi...
Et quand on démonte la boîte à bornes, coup de Trafalgar ! C'est bien du triphasé, et le câble qui a été mis est un câble classique avec terre, le fil de terre étant utilisé pour une phase ! Heureusement que j'ai regardé avant de brancher !
Évidemment, pas de connexion à la terre. Il a donc fallu que je trouve un câble 4G1,5 (4 fils dont 1 de terre), et j'en ai profité pour mettre une belle sortie de câble sur le couvercle de la boîte à bornes.
J'ai utilisé des cosses rondes, plus propres que les fils directement pressés sous les écrous...
Test de la bonne connexion de la terre (entre la prise et plusieurs zones métalliques de la machine) : OK ; premier démarrage = réussite, pas de balourd (en tout cas pas très important).
Nettoyage du cylindre d'entraînement avec une brosse rotative montée sur une visseuse... comme toutes les autres parties rouillées d'ailleurs. À part sur le cylindre d'entraînement, j'ai utilisé une brosse très souple qui n'enlève pas complètement la rouille, puis j'ai graissé.
Et voilà le beau bébé, pardon, le vieux monsieur prêt à reprendre du service. Reste plus qu'à trouver une bande de la bonne dimension mais...
Il me vient d'autres idées pour améliorer cette machine, et surtout pour la rendre plus pratique et plus utile !
Cela fait l'objet d'une question d'ailleurs, alors n'hésitez pas à me donner des idées et des conseils, ainsi que du retour d'expérience pour ceux qui ont un appareil de ce genre.
NB : je me demandais pourquoi j'avais du mal à le lever pour le mettre sur l'établi... j'ai pesé l'engin : 65 kg !
(à suivre)
Restauration d'un vieux monsieur... et de son frère !
Car dans tout le matériel que j'ai récupéré, il y avait aussi un touret à meuler. J'en ai déjà un mais celui-ci a une brosse en plus de la meule et ça, j'en rêve depuis des décennies.
Pas en super état, la brosse en fer est rouillée, la meule a du jeu, il n'a pas de carter autour des outils, les branchements, on oublie... et pas de plaquette sur le moteur pour savoir sa puissance, mais c'est encore un triphasé.
Première étape : démontage et nettoyage !
L'état des fils est catastrophique, l'isolant desquame dès qu'on le touche...
Impossible de voir si les fils sont intègres à l'intérieur, mais je ne me fais pas d'illusion.
Re-démontage, en espérant pouvoir les changer... Mais je n'ose pas aller trop loin car il faudrait rompre la ficelle de boucher et les gaines de bakélite, sans garantie de savoir souder de nouveaux fils au cuivre des enroulements.
Donc une méthode comme une autre : les gaines thermorétractables !
Et il faut aller le plus loin possible (sans rien abîmer) pour être sûr qu'aucun fil ne viendra court-circuiter son voisin.
Tant que j'y suis, j'en profite pour déposer le rotor, nettoyer toute la vieille graisse et en remettre de la neuve (graisse au lithium, pour les connaisseurs ).
On voit au passage que le stator est un peu fendu par endroits, et que rotor n'est pas dans un état génial. Mais je ne vais pas les refaire !
Et ensuite, remonter tout le bazar sans rien oublier. Pour la meule, l'alésage fait 25 alors que l'arbre fait 20. Mon grand-père avait mis un morceau de tube IRL de 25 (il était électricien !) mais ça ne comble pas les 5mm d'écart puisque l'IRL a une épaisseur de 1,5.
Que peut-on trouver qui fasse 20 mm intérieur et 22 extérieur ? Bah, quand on prépare son CAP plombier, une chute de cuivre évidemment !
Pour les branchements, j'ai trouvé un vieux domino en porcelaine, qui a le mérite d'être neuf. C'est complètement inutile de mettre ça et je pense que ça ne respecte pas la norme, mais que voulez-vous, c'est mon hommage à mon grand-père (et ça ne me tuera pas !).
Et puis pour la modernité, j'ai branché la carcasse à la terre, ça par contre ça fait une belle différence niveau sécurité.
Et enfin j'ai pu le tester. Après un démarrage tonitruant (forcément, il n'est pas super bien équilibré) je l'ai vite fixé à l'établi.
Je ne sais toujours pas sa puissance mais c'est du lourd : pour le faire ralentir il ne faut pas être timide à l'usinage !
J'ai utilisé ma pierre à redresser pour rendre la meule un peu plus plate (maintenant qu'elle tourne rond), et un bout de métal sur la brosse pour lui enlever sa rouille, le résultat est plutôt pas mal.
Mais suite à ce premier essai, il va y avoir un peu de boulot avant de l'adopter définitivement : mettre une boîte à borne et trouver un interrupteur, et faire un carter de protection au moins autour de la meule (et tant qu'on y est, autour de la brosse aussi).
Parce que là, j'ai un sacré boulot de nettoyage sur l'établi et les étagères qui sont derrière, couverts de limaille de fer ! J'ai été bien inspiré de mettre des lunettes de protection...
Ce pas à pas présente un projet en cours de réalisation.
Discussions
Singuliers objets, et récit généreux et intéressant, comme à ton habitude !
Je pense au poème de Baudelaire "le buffet"; il y a vraiment une poésie qui émane aussi des vieilles machines quand ce ne sont pas des ruines...
Je l'ai lu, et bien que je ne sois pas très sensible à la poésie, je reconnais volontiers qu'il est super bien (d)écrit !
Cependant, à l'inverse de ce buffet qui ne contient que des objets aussi inutiles que chargés d'histoire, mes "trouvailles" sont destinées à reprendre une seconde vie. Décrassage mais pas trop (sur le touret j'ai laissé un peu de rouille pour faire plaisir à Kentaro !) (et à moi aussi, hein !) et j'ai mis des choses neuves (câble, commutateur à venir, ainsi que carter et support...).
J'essaie de trouver le juste milieu entre le fonctionnel, le neuf, le propre, et l'origine. Quand je l'utilise il faut que je me rappelle d'où il vient, et je suis content de le savoir !
Ara J'arrive, j'arrive!
Voila en effet des restaurations qui me semblent faites avec goût...
Je ne connais pas mais sur le Web j'en vois un de Rimbaud...
Mince Rimbaud, oui, la honte
ça te rend humain !