Boite à huiles essentielles

Je suis parti sur du bois qui trainait à l'atelier : Du chêne en 12mm que j'avais assemblé avec des chutes, un panneau de hêtre lamellé collé pour le fond et j'ai tout fraichement débiter le couvercle dans du chêne de 18mm.

1er souci, j'ai coupé sur des lamellos que j'avais mis il y a quelques temps… À l'avenir je garderais les tracés des emplacements de lamellos pour ne plus refaire la boulette. J'ai décidé de garder quand même les défaut puisque la plupart ne se verront pas car ils sont dans les futures coupes d'onglets, seul 2 seront visible et je fait le choix de les conserver puisque cette boite n'est pas pour un client, je placerais les défaut en dessous de la boite.

Viens maintenant le moment tant attendu (ou redouté) de mes premières coupes d'onglet. J'aurais aimé utiliser la technique du folding (à la défonceuse) mais les ruptures de stock actuels ne m'ont pas permis d'avoir la fraise. J'ai donc décidé de faire le boulot à a scie plongeante.

À la 1ère planche, entre prise de photo et nouveauté je fais ma 1ère boulette. Ca me fait bien rire en tout cas d'avoir été capable de faire cette boulette (tout comme la coupe dans les lamellos) et je me dis que j'ai vraiment de la chance car il me reste juste assez dans mon petit panneau de 12mm de chêne pour refaire une planchette.

Je procède donc comme suit : pour la 1ère coupe, je fait une 1ère passe avec un peut de marge pour voir où la coupe va avec ma machine inclinée puis je réajuste pour tomber sur mon trait de tranché tracé au préalable.
Je fait les autres coupes à l'œil ensuite. À froid je me dis qu'à l'avenir je positionnerais toutes mes planches au tranché car je me rendrait compte à l'étape suivante que je perd légèrement mon équerrage durement obtenu et c'est dommage, ça commence à faire des petits défauts qui risque de s'acumuler petit à petit pour finir par se voir à la fin du projet.

Assemblage par lamello dans les coupes d'onglet car le collage bois de bout contre bois de bout ne tiendras jamais. J'utilise la vielle machine d'un oncle qui n'est pas très précise mais fait quand même le boulot. Le résultat n'est pas parfaitement satisfaisant sur les 4 coins

Voici donc les rainures, c'est un peut pareil, je n'ai qu'une dizaines de rainures droites à mon actif donc je ne suis pas dans ma zone de confort non plus pour cette étape. Après une petite réflexion j'ai trouvé un protocole qui fonctionne bien (savoir où positionner mes planchettes sur l'établi, où placer les serres joints, quel serre joint desserrer en 1er, comment ajuster l'usinage très précisément…) et je me lance.

Les usinages se passent à merveille, je m'étais arranger à la conception pour n'avoir à faire qu'un seul passage avec ma fraise de 8mm qui s'avère être la seule de type hélicoïdale et ça participe à la bonne qualité des usinages.

Mais sur la dernière, la rainure part légèrement de travers alors que tout est bien calé. J'en déduit donc que ma coupe d'onglet précédente a manqué de précision.

--> Conclusion : j'aurais dû inverser les étapes de fabrications : d'abord les rainures et ensuite les coupes d'onglet. Avantages : garder la précision de l'équerrage du débit pour les rainures et couper les arrachements éventuels de fin de passage lors de la coupe d'onglet.

Viens maintenant la feuillure sur le fond de la boite. Si je fait bien le boulot je devrait arriver à fleur en bas avec les côté.
Je ne dispose pas encore d'autre moyen que la défonceuse pour faire ça alors je me lance avec une fraise à rainurer que je règle en hauteur. Par contre le roulement n'est pas placé au bon endroit donc je décide d'utiliser la butée latérale de la défonceuse pour régler la largeur des passes et ainsi être très précis.
Je suis très content du résultat, certaines traces d'usinage se voient car j'ai un peut bouger en début et fin d'usinage (la surface d'appuie n'était pas terrible) mais de toutes façons, tout sera caché dans les rainures...

La 1ère passe bien , un peu en forçant mais ça va. Par contre la 2ème force vachement plus, je décide de taper un peu avec un maillet pour tenter de forcer la rentrer en pensant que ça va un peu aplatir le bois et moins forcer la prochaine fois.

Et bien j'avais oublié que j'étais dans une épaisseur fine et en plus dans une rainure… la planchette a fendue tout le long... Les traces noirs sur le chêne n'était pas qu'un simple veinage mais une fragilité du bois à cet endroit… Tout n'était pas pour m'aider.

--> Conclusion : Avant de tenter de forcer un assemblage, toujours réfléchir aux défauts du bois, à l'épaisseur du bois pour adapter la force ou tout simplement à reprendre l'usinage pour donner du mou.

Pas de pièce de rab donc retour au débit puis corroyage à la défonceuse, j'utilise une chute du projet pour régler la hauteur de ma dernière passe afin d'obtenir la même épaisseur.
Voici la pièce cassé avec la nouvelle, l'opération m'aura demandé pas loin d'une heure, le temps de ressortir toutes les machines, de refaire tous les réglages pour une seule pièce...

Je décide donc d'affiner la languette et là tout s'emboite vachement mieux. Par contre je vois de joli jours apparaitre, j'ai du mal à tout maintenir en place pour bien m'en rendre compte alors je sort une presse à cadre pour voir ça. C'est mieux une fois tout serré mais pas très satisfaisant.

Je me rend compte que les défauts viennent de certains usinages de lamellos qui sont soit un peu inclinés, soit trop haut dans le bois... Le problème c'est que je ne trouve pas de solution pour remédier au problème, mis à part refaire tous mes côtés à nouveau et surtout sans avoir la certitude que la vielle lamello ne me refera pas encore de défauts. Il n'y a pas que la machine bien sûr, c'est à moi de m'adapter à elle mais je n'ai que très peu d'expérience avec cette machine, je ne me fait pas confiance sur ce point et je décide de laisser ces défauts. C'est le prix de l'apprentissage et les défauts seront de toutes façons en dessous de la boite. Le dessus quand à lui sera parfait de part la conception.

Viens maintenant les logements pour les huiles essentielles.

J'avais mesuré les flacons et ça ne se vois pas à l'œil mais il y a 2 tailles différentes (de mémoire au pieds à coulisse 22mm et 22,8mm) je décide donc de réaliser des trous de 23mm. Madame a aussi quelques flacons qui nécessitent un perçage de 23mm et de 37mm.

Je choisis d'utiliser encore la défonceuse avec différents couple fraise droite / bague à copier et différents gabarit. L'avantage de cette technique est la propreté du fond des perçages, tout est lisse, pas comme avec un forêt classique (et de toutes façons les tailles que je veux sont difficiles à trouver voir impossible).

Je me lance dans des petits calculs mais dont je n'ai pas encore bien l'habitude. Je trouve 3 couples correspondants à mes 3 diamètres :

Pour les trous de 23mm -> B24F8 avec un gabarit de 40mm
Pour les trous de 32mm -> B24F8 avec un gabarit de 48mm
Pour les trous de 37mm -> B40F12 avec un gabarit de 65mm

Je commence à être bien équipé en fraise et bague à copier, en revanche je ne peux pas percer de troue pour les gabarit du diamètre que je veux... C'était un peu la difficulté de mes calcul et j'y ai rajouté une difficulté en essayant de changer le moins possible d'outils.

Je dois donc ici changer d'outils une seule fois, c'est très satisfaisant.

Je vérifie mes calculs dans une chute, tout est parfait, je me lance !

Viens une petite voie qui me dit "attention à la dilatation du bois". C'est vrai que tout est ajusté, si le bois gonfle ça risque d'éclater la boite. Je sort mon petit rabot tout juste restauré la semaine passée et je passe quelques coups sur les languettes.

Je pense qu'après le montage finale que j'aurais dû également raboter un peut les 2 côtés visible par le bas qui eux aussi se dilatent dans le même sens...

Je débite le couvercle, le problème c'est qu'il est trop gros pour passer dans mon montage usinage de pour le dégauchir à la défonceuse... Je décide de le couper en 2 pour "tester". Je le dégauchis, le rabote, en 2 fois puis je réassemble le tout. Le résultat est bluffant, sans le défaut (arrachement lors du dégaussichage à la défonceuse, je suis passé trop vite au bord) on n'arrive même plus à voir où a été coupé le bois ! Je suis stupéfait par cette technique :)

Voilà donc mon couvercle, taillé sur mesure pour ma boite, il me reste les feuillures à faire pour qu'elles s'inserts dans la boite.

Je décide d'utiliser la même fraise que tout à l'heure sauf que le roulement l'empêche d'aller assez loin... Je fait donc l'usinage en 2 fois : 1er passage comme ça et 2nd passage en rainure droite (en travaillant toujours au T à la défonceuse).

Les usinages présentent quelques défauts du à l'usinage en 2 fois par ces défauts-ci se verront...

Finition au Rubio Monocoat transparent puis gravure du couvercle avec ma graveuse laser :)

Même si j'avais de grosses exigences au départ, le résultat final est très satisfaisant.

J'espère que ce partage vous apportera tout autant qu'à moi. J'ai beaucoup appris lors de cette fabrication. Je suis preneur de toutes remarques et amélioration de ma boite où de la façon de procéder.

Merci pour votre lecture.