( C'est mon premier pas à pas.)
Nos tables de chevet actuelles n'étant pas très ergonomiques, c'est parti pour en fabriquer une paire ! Idée : deux boites, suspendues au mur.
C'est un projet simple, qui a impliqué un bon nombre d'étapes, pas techniques : plutôt humaines ! Et c'est ce qui m'a motivé à raconter ce bout de vie avec vous qui lisez ceci.
Liste des articles
Des idées, des envies, du dessin
Idées
Evidemment au début tout passe par une recherche d'idées sur l'air du bois.
Ce sera suspendu, en forme de boite fermée, tenu sur un tasseau biseauté (french cleat).
Envies
Les 2 boites sont adaptées à la largeur restante entre les murs et notre lit.
J'ai imaginé de biseauter le plateau du bas pour qu'il soit un peu plus accessible depuis le lit quand on pose un bouquin, et pour casser l'aspect parallélépipède rectangle.
J'ai utilisé sketchup pour dégrossir un volume qui plaise à l'oeil. Finalement je n'arrive pas à savoir si ça me plait, mais bon on valide avec ma compagne quand même.
Choix du bois
En stock j'ai quelques plateaux de chêne fins (20 mm). Allez hop ça ira bien, on verra bien l'épaisseur que j'en tirerai une fois rabotés ! Sur le dessin sketchup, j'imaginais faire avec de l'érable aussi, mais par simplicité je ferai tout en chêne.
Assemblages prévus
Vu que le poids de chaque chevet est porté par le plateau du haut, je ne pense pas à grand chose d'autre que des queues d'aronde pour être certain de la tenue mécanique. Je ne dessine pas ça sur sketchup, car ce plan me sert surtout à dimensionner les 8 panneaux. Et je préfère à ce moment là me laisser du temps de réflexion.
Des voisins
Je n'ai pas pensé à prendre de photos de tout ça, car je ne pensais pas faire de pas à pas au début. Sachant que d'habitude je m'amuse dans un atelier associatif de Grenoble, et que celui-ci est fermé depuis le covid, il a fallu que je ruse et emprunte/achète du matos ou aille chez mes voisins. La logistique fut assez épique , mais je n'ai aucune contrainte de délai.
Résumé "rapide" :
- débit à la plongeante en février. Merci le voisin G. , prêt d'une festool + rail, c'est vraiment royal ! Défraiement à coup de noix et garde d'enfants, entre autres.
- stockage 2 mois dans la chambre, pour que le bois finisse de bouger d'une part, et surtout car je cherche quelqu'un équipé d'une dégau-rabot.
- dégau/rabot chez un presque voisin Y. (menuisier pro) à 300 m de chez moi, il y a 1 mois environ, dans son atelier splendide, avec une verrière immense, planqué en pleine ville. Défraiement à coup de Bourgogne blanc (j'ai raboté d'autres morceaux pour d'autres projets également donc c'était une session d'une petite journée tranquille).
- stockage du tout raboté dans la chambre, en attente d'avoir des serres joints assez longs (je n'en ai que 4 chez moi, de 25 cm )
- lancement direct d'une session "cherche et trouve" de serres joints sur leboncoin,
- achat de 5 serres joints à pompe sur Leboncoin il y a 1 semaine, après moultes reports de rendez-vous avec le vendeur,
- (*) collage des panneaux à plats joint (après tentative de rainures + fausses languettes au Stanley 45)
- tiens mais où est le huitième et dernier panneau ? Recherche des bouts de bois partout dans la baraque et deuil définitif. Il faut en faire un nouveau.
- mise à dimension des panneaux déjà collés avec une petite scie format Einhell chez le 3e voisin F. Défraiement à coup de prêt longue durée de scie sauteuse (depuis quelques mois), et de débarrassage de son atelier.
- redébit d'un bout de chêne, pour réaliser le plateau manquant. Vite fait à l'égoïne car j'ai aucune scie électrique à dispo chez moi,
- "allo, Y. ? je peux passer raboter 4 bouts de chêne ? Bin oui, je sais pas compter jusqu'à 8. Merci, à demain". Défraiement à coup de bières "la dauphine" (hop, placement produit)
- collage du 8ème panneau mardi dernier.
Et on arrive à hier et aujourd'hui, avec le débit au cotes finales des panneaux composant ces 2 tables de chevet. A l'égoïne, ça va très bien en prenant son temps. Et je ne suis pas déçu de toutes ces coupes à l'égoïne, j'ai vraiment l'impression d'avoir progressé dans mes gestes.
(*) Héritage, tentative de rainure au Stanley 45 de papi Gilles
Début avril j'ai récupéré une caisse de vieux matos de feu mon grand père. Entre autres, un Stanley 45.
J'ai évidemment voulu l'essayer pour faire des rainures et coller mes panneaux avec des fausses languettes. Mais je n'ai pas réussi à faire une belle rainure propre, le rabot déviait de sa trajectoire par moments.
J'ai fait un seul panneau comme ça, sans désaffleur. Mais le collage à plat joint ira tout aussi bien et supprimera une étape pas vraiment nécessaire.
Des queues d'aronde
J'avais envie de faire des queues d'arondes pour la tenue mécanique des caissons.
Je pensais les faire à la main, débouchantes, genre 3 par arête.
Sauf que... dans la caisse de papi Gilles, il y avait un gabarit pour défonceuse, certes un peu rouillé, mais qui m'avait l'air fonctionnel.
Le gabarit ne possède que ce peigne, qui sert à faire des queues d'arondes non débouchantes en une passe de défonceuse. Allez banco !
Cet outil peut accueillir de panneaux de 30 cm max de large. Les côtés les plus longs de mes chevets sont un peu plus longs, donc je ferai 3 assemblages sur 4 avec ces queues d'arondes.
Après quelques essais pour le régler , voici le résultat cet aprèm sur un chevet :
La suite et bientôt la fin
J'ai avancé depuis l'autre jour. Bon ce n'est pas du grand art, mais ça va tenir.
J'ai fini les queues d'arondes sur les deux chevets.
Une arête par chevet étant trop longue pour le gabarit à queues d'aronde, j'ai choisi de faire une encoche à la défonceuse et visser. Ce sera de toute façon non visible (côté mur).
Je ne me suis pas amusé à calculer la largeur des panneaux en fonction des queues, donc une queue était à moitié vide, j'ai comblé avec un petit bout de chute que je recouperai.
J'ai ensuite réalisé les tasseaux "french cleat". La coupe à 45° faite à la défonceuse. Les tasseaux sont insérés dans le chevet avec une feuillure et 3 tourillons.
Ponçage et installation
Rien de bien spécial. J'ai assemblé le tout. Sans colle (sauf le tasseau biseauté et ses tourillons), ça tient déjà rudement bien comme ça (le chevet ne se désassemble pas à la force des mains) !
J'ai donné quelques coups de rabot par ci par là, poncé le tout à l'orbitale 5 min, constaté que le patin adhésif était vraiment mort, puis poncé pendant 1 h à la main...
Enfin vient l'installation, 2 chevilles molly et hop.
Quoi ? et la finition ? Bin, ça va bien comme ça, poncé au 120, c'est une table de chevet quoi. Je m'amuse rarement à boire du rouge qui tâche au plumard, vu que j'ai tendance à l'offrir aux voisins équipés de raboteuses. Si l'envie m'en prends un de ces quatre, j'appliquerai un coup de cire pour faire joli.
Discussions
Bravo !
Et pour l'arete plus longue que le peigne, tu ne pouvais pas faire les queues d'arondes en 2 passes ?
Merci Ara ! 2 passes non, le gabarit possède des butées droite et gauche. C'est plutôt adapté pour des tiroirs ce truc. Je suppose qu'il en existe de plus grands.
Mon gabarit ressemble peu ou prou à celui de cette vidéo (CMT 300) : youtube.com/wa...h?v=3uw7IkdhhQE
Remarque pour moi même : j'ai pas regardé si les butées sont amovibles ?