Ce projet touche à mon autre passion, de plus longue date, et c'est aussi mon métier !
Pour voler en parapente, il faut bien sur une aile et une sellette, mais il est aussi fortement recommandé d'embarquer un parachute de secours (au cas où ça volerait plus, ou d'une collision). OK ça peut paraître inquiétant mais fait pas tant que ça
Bref, un parachute de secours est toujours conditionné dans un "pod" (une enveloppe légère en tissu avec des rabats et des oeillets). Il convient de replier régulièrement son parachute de secours, une fois par an c'est déjà bien. Pour cela il y a un peu de savoir faire, différents modèles, formes etc, mais c'est pas si compliqué. Il y a aussi un paquet de suspentes, qu'il faut absolument bien "lover" dans le pod, à côté du tissu bien plié.
Le lovage peut être assez délicat et pas très régulier. Pour aider et pour obtenir un résultat propre et régulier, une planche de lovage rend bien service !
Voici deux modèles et plusieurs exemplaires.
Un modèle simple est fait d'une jolie planche, de trous et de chevilles bien lisses (de l'érable c'est parfait) pour enchainer les boucles du suspentage. En général on fait une douzaine de boucles, séparées ou superposées, tenues par des élastiques. Pour ranger les chevilles et les élastiques, j'ai cousu des petites poches en tissu de parapente ou parachute réformé et un cordon en suspente.
Est-ce que vous sauriez reconnaître l'essence de la planche de la deuxième photo en dessous (la seule qui a une description) ?
Pour le gros modèle je me suis fait plaisir
La planche est en poirier (c'est trop beau ce bois, même avec ses trous de ver, et zéro écharde!) avec un placage épais en chêne dessous. Pour ranger les chevilles, j'ai creusé une niche, fermée par une petite plaque en chêne, verrouillée avec deux vis en hêtre et poignée chêne. Ces vis servent aussi à pincer le suspentage en haut de la planche pour faciliter le lovage sans compromettre le pliage du tissu. La pince est en chêne également, avec une pièce de cuir épais pour ne pas risquer d'abimer les suspentes.
Le réseau de trous permet de régler la longueur des boucles en fonction de la taille du pod, du tout petit parachute de secours solo ultra-light (moins de 1kg) au gros secours biplace (3 kg voire plus pour les plus anciens)
Tout ça est un peu technique mais ça fonctionne bien ! Le but du jeu était de rendre plaisante et pratique cette étape essentielle du pliage, surtout si on doit répéter l'opération et plier pleins de parachutes à la chaîne
Finition huile de lin cuite et encaustique maison (si on n'est pas pressé de l'utiliser de suite!) ou huile dure pour parquet. Faudra que je fasse les prochaines avec de la gomme laque pour plus de "glisse"
Discussions
Pas tout compris mais c'est un bel objet "technique", superbement réalisé.
Huile et encaustique ne risquent pas d'interagir avec les fibres des cordages, à la longue ?
Une fois bien sec, je ne pense pas. L'huil durcit, la cire d'abeille c'est pas vraiment agressif et la térébenthine est de toute façon évaporée. Et puis les suspentes ne passent que peu de temps sur la planche, 10 minutes max en prenant son temps. Il s'agit en général de fibres dyneema, sensibles à la chaleur et aux UV et à l'eau aussi.
Je pense que je finirai les prochaines à la gomme laque, comme ça je me poserai plus la question.
Vaut mieux jouer la sécurité effectivement !
Habitant à la Réunion (terre de parapente), je suis encore souvent sidéré par le vieillissement accéléré de certaines matières, dont synthétiques, lorsqu'elles restent enfermés longuement + chaleur + humidité + interactions "chimiques". Autre exemple, les élastiques de bureau fondent littéralement en qques mois !
D'où ma question ;-)
Nicoel c'est clair que les élastiques supportent mal la chaleur, on en retrouve souvent des bien crados tout collés sur des secours qui n'ont pas été repliés régulièrement.
Je ne suis pas spécialiste des matières synthétiques tissées de nos ailes mais on constate que chaleur et humidité combinées font vite très mal à nos ailes.
Les UV aussi mais bon, si on évite d'exposer le matos a tout ça bah on vole pas !
Il y a l'abrasion aussi, le sel des embruns...
Le climat tropical de la Réunion a tout en même temps et est connu pour fatiguer rapidement nos ailes, qui fanent plus vite qu'ailleurs.
Et en plus ça vole 300 jours par an !
Il y a des ateliers qui contrôlent l'état des tissus et suspentes pour surveiller le vieillissement, jusqu'à la réforme...
Tu vis sur un joli caillou, j'y ai habité une petite année et je suis sûr d'y retourner un jour!
Airdrien Welcome !
Pas encore essayé le parapente mais bien tenté.
... je viens de me rendre compte qu'on échange aussi à propos de ton accessoire à affûter les gouges ;-)
Nicoel Hehe ouais, je me suis décidé à partager mes bricoles sur le forum
Joli ! Comment as-tu réalisé les filets dans le bois et sur les vis ?
Avec un petit kit tarauds et filière diamètre 25mm. J'adore les vis en bois et j'envisage de constituer une petite série de différents diamètres.
Je suis par exemple admiratif de ce genre de travail : les vis en bois de Little Forest. Et ses vidéos posent une ambiance très agréable !
Intéressant ! Tu aurais une petite photo du parachute à moitié plié ?
J'ai encore un peu de marge avant le prochain repliage du mien mais je vais essayer d'y penser dès que l'occasion se présente. Tu voles Ara ?
Airdrien non, mais si j'étais moins loin...
(enfin si : un baptême de parachute qui ne s'est pas trop bien passé, mais jamais de parapente)
Ara c'est à faire au moins une fois dans sa vie ! Et c'est bien plus progressif que de se jeter d'un avion
On décolle à pieds et on peut papoter avec le moniteur en vol, ça plane à 40 km/h environ, c'est le vélo du ciel !
Ah oui, pas de problème avec ça (ni avec le saut en parachute d'ailleurs, j'étais très content de me jeter d'un avion !), mais pour le parapente je n'ai jamais eu l'occasion. Un jour peut-être !
Ara il y a des écoles pratiquement partout où il y a un peu de dénivelé ou du vent, de la Normandie aux Pyrénées !
Cool !
C'est transposable sur les pépins de chutes libres ?
Sûrement !
Je ne suis pas dans ce milieu mais le principe est le même. La grosse différence c'est que le pliage en chute libre est très bien rôdé, il y a des vraies qualifications, donc il y a probablement des méthodes et des outils dédiés. En parapente c'est beaucoup moins cadré, la compétence s'acquiert par la pratique et la formation entre pilotes ou avec les fabricants / concepteurs. Les moniteurs sont formés
Airdrien ok ! J'ai fait de la chute et il n'y a pas de matos pour le pliage. Merci hode bien rodée oui avec 3 vérif d'un gars qui a la qualification effectivement.
J'ai fait 4 baptême de parapente et c'est vrai que c'est différent mais vraiment plaisant ! Et puis ça dure plus longtemps et sans avion !
dependancesbois 4 biplaces ? Fais un stage d'initiation, mais attention, c'est risqué... comme le travail du bois, ADDICTIF
Airdrien dans les 4 il y a une journée initiation (école de vol le matin et biplace l'après midi). Effectivement c'est vraiment chouette !
dependancesbois cool, c'est quand même bien de manipuler par soi même, et le gonflage ça devient vraiment ludique en progressant!
J'ai des stagiaires qui n'ont jamais franchi le pas de s'équiper et pratiquer régulièrement, c'est un investissement en temps et argent. Mais ils viennent faire un stage presque tous les ans, encadrés, pour le plaisir, c'est une solution. Un peu comme pour la chute libre finalement !
Airdrien et oui financièrement ce sont des sports qui demandent beaucoup.
Pour la chute je n'ai que le brevet A et que 25 sauts étalés sur une 20aines d'années !
Et je n'en referai plus.
Je trouverai le parapente plus dans mon esprit maintenant.
Attendre dans un hangar d'être avionne pour monter à 4000m et faire 1mn de chutes pour atterrir à l'endroit de départ alors que j'ai décidé de ne plus prendre l'avion serait un peu bizarre (même si les sensations sont terrrriiiibles !!!!)
Par contre aller se balader dans les airs ...
Bref un jour peut être !
dependancesbois si ça te démange vraiment à un moment, n'hésite pas à me contacter, je serai ravi de t'encourager et te conseiller
Airdrien
Quelques photos (avec un vieux tromblon hors service) pour comprendre un peu le processus de lovage. Rien de bien compliqué. En tout cas avec la planche c'est super facile !
Ah oui c'est plus clair, mais dis-moi, si un jour tu l'utilises, les élastiques vont être éjectés et tomber dans la nature... du méchant Plastique dans l'Environnement : c'est criminel, ça !
Heureusement c'est assez rare mais oui on les perd! Ceux la sont en caoutchouc, détournés de leur premier usage destiné au crin de cheval.
Je pense que l'équitation et la chute libre en font une grosse consommation. En parapente on les réutilisé souvent et la plupart de secours en circulation n'auront jamais besoin de s'ouvrir
Et en plus esthétique, bravo !
Merci!
bonjour,
bien que pratiquant (et pliant, du coup...) je comprends mieux avec les photos...
mais pourquoi avoir fait autant de trous? pour adapter à la largeur du pod?
question subsidiaire...as-tu un plan, et si oui, serait-il possible de le partager?
Plein de trous pour adapter à toutes les largeurs de pod en effet, bien pratique et bien plus propre quel que soit le secours. Regarde la doc des Companion par exemple, ils vont jusqu'à préciser le nombre de boucles et par combien les empiler !
Pas de plan non... des ordres de grandeur oui : pas moins de 25 par 35 cm à mon avis pour assez de confort.
Bons vols à toi