Meuble bout de canapé

Bonjour à tous,

Retex meuble canapé.

Cette réalisation c’est la rencontre de trois mondes, celui d’un prof qui met des bracelets en laine, celui d’un pro qui met des sweats à capuche amples et celui d’un amoureux des outils à mains. Merci à vous trois pour nous inspirer quotidiennement, malgré vos défauts qu’on apprécie à leur juste valeur.

Un jour un chat, enfin plutôt ses propriétaires en ont eu marre d’avoir le bout de leur canapé mal mené par les griffes du chat visible de tous leurs invités. Et ils m’ont contacté.

Contrainte et conception :
Un plan presque sans retouche m’a été donné. En première apparence rien de bien compliqué, deux montants, deux traverses, un plateau sup et quelques étagères entre les montants. Le sujet est devenu intéressant quand je me suis demandé comment assembler les étagères et la grande diagonale qui coupe celles-ci.
1- Des dominos, mais quid du serrage ? Il me fallait faire des gabarits, pas trop de soucis. Le souci était la faible épaisseur des planches (15mm) et donc l’impossibilité d’utiliser des dominos, même en 5X30.
2- L’excuse du cadeau d’anniversaire. C’est mode, certains prennent même le temps de faire des tutos bien plus poussés que les pseudos tuto sur le site, alors j’ai craqué et je me suis fait offrir La Zeta P2. Les tenso P-10 allaient venir à ma rescousse pour les assemblages en angle.
Voilà pour la phase de conception.

A la réalisation, rien de bloquant au départ, débit, dressage, une rainure sur les montants pour embrever le panneau de fond, rainures arrêtés sur les montants, feuillure sur le panneau pour avoir un affleurement parfait côté canapé. Un plateau sup sans soucis.
Vient la découpe des étagères, et le coup d’arrêt temporaire. Selon mon dessin j’ai un angle de 58,06° et un angle de 31,94° à découper. Par convention personnelle je décide de me simplifier la vie en admettant de manière purement aléatoire que 58,06° = 58° et que 31,94° = 32°. Si un prof de math toujours en exercice me démontre en moins de copies doubles qu’il n’en faut pour démontrer que zéro peut être négatif que j’ai tord pour le projet en objet, je prendrai bien volontiers la remarque.
Ceci étant, même avec une scie sous table dont la lame s’incline de 45° faire une découpe à 58° se montre compliqué. J’ai donc ressorti une feuille et des souvenirs et je suis passé par angles complémentaires et supplémentaires pour résoudre mon problème d’angle de 58°. 90-58 = 32, pour couper mon étagère à 58° je n’avais qu’à régler la lame à 32° et mettre ma planche à 90° de la table. (Mon hypothèse aléatoire n’était pas si fausse). Et comment tient la planche à la verticale sur la table de la scie ? Avec un beau gabarit bien sûr. Pour ceux qui se posent la question, avec une scie circulaire inclinable, le souci est le même, la lame ne s’incline qu’à 45° et vu la configuration de mes découpes, je n’ai pas trouvé mieux que de passer par cette phase verticale. C’est là que le boulot de Sam s’arrête, merci à toi.

Pour la suite, avec mon beau nouveau jouet la Zeta, même si la couronne rotative explique de manière assez intuitive comme régler la bête pour faire de belles gorges je prends mes précautions, j’essaye sur plusieurs chutes, et quand vient le moment d’usiner ma diagonale en noyer, je réfléchis encore quelques longues secondes pour être sûr de ne pas me tromper. Je positionne les Tenso, assemblage à blanc, et tout va pour le mieux. Et c’est là que le boulot de Benoit s’arrête, merci à toi.

Ayant pris de la marge pour mes débits, une fois l’ensemble collé il me restait à reprendre les chants de mes étagères, alors je me suis rappelé qu’il fallait depuis longtemps que je réaffute mes rabots, et que j’avais avant besoin de redresser mes pierres. Alors j’ai ressorti le bouvet N° ? et les articles de Seb, j’ai remis mes fers en ordre de coupe, et j’ai fait de superbes copeaux. Et c’est là que s’arrête le boulot de Seb, merci à toi.

Finition maison, encaustique avec la cire de mon producteur de miel, celui à la carotte est surprenant (vous avez déjà goutté du miel à la carotte ?)

Au bilan, partir d’un plan simple peut amener à de belles réflexions. Rien n’est jamais gagné, et peut être que dans un cas comme celui-ci, avec un maitrise plus poussée des outils à mains, d’autres solutions me serraient venues en tête. Encore beaucoup d’entraide sur ce projet, et beaucoup d’enseignements, un immense merci à tous.

A très vite.
A vos outils, bons copeaux !