Nouvelle réalisation aux outils à main, sans électricité
Je continue mon auto-apprentissage du travail du bois avec le besoin d'un tabouret comme prétexte.
Beaucoup de nouveautés, encore plein de premières fois et de difficultés avec ce tabouret :
Queues d'aronde (foal : ça y est, elles sont là ^^), mortaises traversantes, rainures-languettes, corroyage de "grandes dimensions", débit des pièces, et tellement d'autres choses que j'ai l'impression d'apprendre un truc à chaque fois que touche un outil ou un morceau de bois
Ce fût terriblement long pour en voir le bout (environ 3 semaines) mais c'était horriblement génial !!
Mais, encore une fois, j'ai vraiment énormément appris.
La pratique y a que ça de vrai (et je remercie toutes mes erreurs aussi )
Vivement la suite !
Version longue :
De l'importance d'avoir un plan…
La conception, c'est compliqué. Surtout quand on n'y connait pas grand chose. Après de nombreux tâtonnements et question posée sur l'Air du Bois, Je me décide enfin à acheter des planches de Chêne, de Frêne et de Hêtre en non-avivé puis je repars d'une feuille vierge.
L'idée de base est d'utiliser le moins de consommable possible. Pour ma part, cela revient à éviter le collage et le ponçage (autant que faire se peut).
Donc finition et assemblage des pièces en cascade pour arriver à un dernier "verrou" grâce à une goupille.
Du débit au corroyage
"Sortir" les pièces à partir des planches n'était pas vraiment compliqué, les points d'attention sont l'affûtage des scies (va vraiment falloir que je m'y mette) et la présence de nœuds et de défauts dans le bois. NB : ne pas oublier d'enlever l'aubier sur le Chêne.
Avec des pieds de plus de 80cm, c'est le corroyage qui m'a posé le plus de soucis.
J'ai encore beaucoup de progrès à faire sur l'affûtage et un rabot numéro 5 c'est limite pour avoir des faces bien planes et parallèles. Cela m'a pris bien trop de temps, ma préparation du bois et des outils est à revoir.
Des assemblages en pagaille
Le seul endroit où j'ai utilisé de la colle c'est au niveau de l'assise : Trois planches de Frêne assemblées par rainures-languettes et collées ensembles. J'ai hésité à coller, la planche du milieu de l'assise à une queue d'aronde prise sur chacun des pieds mais j'ai eu un doute sur la solidité de l'ensemble. Pour cacher les rainures-languettes derrière des contre-queues, j'ai opté pour un décalage régulier des queues d'aronde de l'assise. Le résultat n'est pas trop mal, je trouve .
Les traverses avant et arrière sont maintenues par des queues d'aronde à mi-bois. NB : avoir des contre-queues à mi-bois est une mauvaise idée .
Sur la traverse avant est posé le repose pied maintenu par embrèvement et mortaise débouchante.
Enfin, la traverse centrale : fixée à la traverse avant par une queue d'aronde et à la traverse arrière par une queue d'aronde recouverte (quelle galère ! ) afin de pouvoir l'empêcher de sortir de son logement au moyen d'une goupille (à l'avant, elle est retenue par le repose pied).
Au final :
- C'est droit, stable et ça tient plutôt très bien - malgré mon inexpérience et mon manque de précision.
- Côté conception, je me suis rendu compte après coup de deux défauts dans mon plan. Le premier, c'est le manque de résistance en compression au niveau des pieds (rapprochement des pieds avant et arrière). Le deuxième, c'est le manque de rigidité des pieds par rapport au cisaillement (pieds arrières qui peuvent avoir tendance à se déplacer de gauche à droite). Mais je pense que c'est surtout dû au manque de précision de mes assemblages au niveau des traverses arrière et centrale.
Je vais le laisser travailler quelques temps et je verrai si je dois en passer par le collage de l'ensemble. L'huile de Tung n'étant qu'en surface pour la finition, ça ne devrait pas poser de problème pour le collage des assemblages.
Note personnelle (Pour que ça me rentre dans le crâne une fois pour toute ) :
Préparation. Préparation. Préparation !
Mesurer. Mesurer. Mesurer !!
Affûtage. Affûtage. Affûtage !!!
Je gagnerai en temps, en précision et en fatigue…
Ps: Merci de m'avoir lu jusqu'au bout
Discussions
Beau boulot, chapeau pour tout ces assemblages. Je trouve aussi que c’est pas évident de sortir des langueurs conséquentes plane avec seulement un no5, mais bon les varlopes d’occasions c’est plus rare… faudrait que je teste en rabot bois pour voir…
Merci
Je suis à la recherche d'un numéro 7 (pas trop cher) mais ça ne cours pas les rues
Idem mais c’est rare et quand j’en vois en occasion il sont au prix d’un jumma neuf…
Faudrait se tourner vers eBay et des ventes au Royaume-Uni mais j’ai l’impression que c’est un peu la loterie avec les frais de douane.
Raspitef franchement, je te suggérerais plutôt de chercher une bonne varlope en bois. On a la chance, en France, d'en trouver à la pelle et du coup ce n'est pas très difficile d'en trouver une en bon état. Quitte à être exigeant sur la qualité, privilégie un outil en chêne vert ou en cormier. Éventuellement une semelle rapportée en azobé.
Cela te coûtera quelques dizaines d'euros, et fera le travail aussi bien que son homologue métallique, voire mieux puisque la semelle glissera avec plus de facilité.
Et ça fait un bon bout de temps que les artisans utilisent traditionnellement ces outils montés en bois.
Par exemple:
leboncoin.fr/b.../2121038477.htm
leboncoin.fr/b.../1916965453.htm
...
dneis j'ai quelques rabots en bois, les semelles sont rectifiées et les lumières sont bonnes et j'avoue que ça glisse super bien.
Mais j'ai beaucoup de mal à m'en servir correctement...
Du coup, je me suis tourné vers les fûts métalliques histoire d'avancer correctement.
Par contre, je préférerais 100x n'avoir que des fûts en bois. Ça viendra tranquillement.
Je vais étudier la question sérieusement pour la varlope, promis
J'approuve dneis pour les varlopes en bois.
Elles sont d'une prise en main plus facile que les rabots à main en bois et il y a peu d'écart avec les rabots en métal.
dneis trente six seb FBang je viens d'investir dans 2 varlopes : une Stanley n°7 et une Goldenberg 54.
Mon ressenti est que les deux n'ont rien à voir mais les deux sont excellentes
La Goldenberg glisse super bien (tellement bien qu'elle a tendance à partir dans tous les sens ), elle abat un boulot formidable et est très agréable à utiliser.
La Stanley permet des réglages beaucoup plus fins où on peut se rapprocher de la finition bien plus facilement.
Je pensais juste les tester et en revendre une mais je trouve qu'elles sont complémentaires et je vais garder les deux
dneis si tu change d’avis, je suis preneur.
Raspitef et encore, c'est une semelle en azobé et ça glisse moins bien qu'une semelle en chêne vert ou en cormier !! N'oublie pas le bloc de parafine pour lubrifier la semelle.
Une varlope n'est pas destinée à la finition, on utilise pour cela un rabot.
FBang ?? Changer d'avis sur quoi ?
dneis sur le fait de les garder, c’est très encombrant quand même et je me proposai de t’aider à faire de la place
C'est bien d'avoir plusieurs rabots (et assimilés). Ca permet de pas changer tous les réglages tout le temps. Souvent quand je rabote à la main, j'alterne entre 2 rabots, certains s'en sortent mieux sur certains passages, d'autres ailleurs. Pour un rabotage un peu difficile.
trente six seb +1. J'ai même trop de rabots, mais ils n'ont pas tous les mêmes réglages, je garde certains pour la finition (passe fine) et d'autres pour dégrossir (fer bien sorti). Ce qui évite avec les rabots bois de les régler tout le temps.
FBang je pense que tu t'adresse à moi ^^
Je compte bien les garder vu qu'ils me satisfont et vu le temps que j'ai passé à les choisir
La Goldenberg, je l'ai trouvé sur le bon coin et la Stanley sur ebay. Respectivement à 40 et 160 (tout compris).
dneis on a jamais assez de rabots Sans rire, je vois exactement ce que tu décris et plus j'avance, plus je me dis qu'il m'en faut d'autres.
Oui, je me suis mal exprimé. Je pensais au travail qui est propre à la varlope et à la finesse que j'arrive à avoir avec la Stanley.
Dans mon cas, après avoir dégrossi au riflard je passe sur la Goldenberg, ensuite je "fignole" avec la Stanley. Pour terminer la face, j'utilise mon n°4 et un racloir.
Il est chouette.
Si je puis me permettre, je dirais que la répartition des queues sur le dessus n'est pas "harmonieuse". Critère uniquement esthétique, mais cela a son importance pour des queues apparentes.
Et je m'interroge sur le sens de cette tendance que j'observe du "sans colle". Pourquoi mettre de la colle dans un ouvrage en bois serait mal vu ?
Merci
Pour les queues d'aronde, s'agissant de mes premières, c'est le mieux que je me suis pemis de faire sans prendre trop de risques. Mais oui, ça manque d'harmonie. Je ferai différemment la prochaine fois.
Concernant la colle, je vais livrer mon point de vu très personnel sur la question :
J'adore la colle. Et les vis aussi, et le papier à poncer et les encaustiques.
Mais ce qui m'ennuie dans ces choses-là, c'est que c'est du consommable, qu'il faut acheter, et racheter quand on en n'a plus. Et des fois ça vient de très loin (Tung, Titebond, etc...).
Alors dans un premier temps, je vais essayer de m'en passer. Dans un deuxième temps, je vais mettre en place des solutions de remplacement au fur et à mesure. Je pense notamment à la cire d'abeille pour l'encaustique.
Des choses que je pourrai faire moi-même ou les "troquer" à quelqu'un (pas loin) qui est capable de les faire lui-même.
Mon souhait c'est que ce soit local, durable, raisonnable, artisanal, etc...
Donc je n'ai aucun problème avec la colle c'est juste que, bientôt, je la ferai moi-même si j'en ai besoin
Et c'est ça que je teste aussi : le besoin, la nécessité et les usages.
Voilou
Il y a un autre point d'importance. Sur des vieux ouvrages, il y avait souvent uniquement des chevilles et pas de colle (dans les assemblages tout du moins). Le gros avantage est de les rendre réparable par un démontage facile.
Il y a des colles réversibles bien sûr mais je ne suis pas sûr qu'elles soient utilisables pour de la menuiserie extérieure par exemple.
Et au passage, bravo Raspitef pour être allé au bout de ce projet.
trente six seb Merci
Le chevillage m'intéresse beaucoup.
J'y avais pensé pour l'assise mais ça me compliquait beaucoup la tâche et je suis loin d'être au point pour ça.
Du coup, j'ai juste fait un premier essai avec la goupille histoire de voir.
Pour la colle, tu peux toujours faire bouillir tes propres os et tendons d'animaux...
Et bien dit donc, tu ne choisis pas les choses les plus simple. Bravo.
Par contre les queues sur les pieds au niveau des traverses c'est pas terrible. Elles risques de casser à l'assemblage et dans le temps. La raison est qu'elles ne sont pas dans le bon sens de la fibre. Je dis ça par expérience ;)
Merci
Oui, cette partie manque de solidité.
Je voulais "voir" et j'ai vu. Je ne recommencerai plus
Beau travail et bel apprentissage !!!!
Merci
Bravo, c’est le métier qui rentre!