Un établi YATAT(*)

(*) Yet Another Truc à Trous

Vous voyez la photo de la table qui me sert d’établi depuis que j’ai commencé à constituer un atelier pour mes vieux jours. Comme les premiers et le temps libre qui va avec sont arrivés, je rêvais, voire je bavais depuis quelques semaines devant vos établis tous plus beaux ou plus sophistiqués les uns que les autres…

Et finalement, l’établi pour débutant du Copain Nicolas m’a fait retrouver une lucidité plus raisonnable : le mieux est de commencer par un établi simple et de construction rapide, puis faire d’abord les meubles utiles pour la maison. L’embellissement de l’atelier viendra après… d’autant que j’ai déjà un plan de travail Ikea de 630x200 cm acheté en trop lors de la construction d’un magasin et un beau panneau de tri-plis épicéa de 22 mm récupéré au démontage d’une installation provisoire.

Le plateau de ma vieille table est destroy, mais son piétinement métallique est rigide et très stable : je décide de le conserver, je le remplacerai plus tard par un châssis bien organisé pour ranger les Systener et les outils du quotidien.

Comme il est beaucoup trop bas, je choisi de faire une sorte de caisson pour que le plan de travail soit à ma hauteur, j’aurai donc des espaces dessous pour poser les outils sans encombrer l’espace de travail, et comme il est plus large, j’ajoute un espace central pour mettre encore du bazar et qui servira de prise aux serre-joints n’entrant pas dans les trous de 20.

Tout est assemblé avec la tourillonneuse Maffel, le fond est vissé par-dessous et le plateau par des vis noyées dans les montants avec un gabarit Wolfcraft.

+

Grâce aux tourillons, j’ai pu faire un montage rigide sans vis pour tracer et percer les trous de 20 à la défonceuse sur les deux demi-plateaux pour conserver les espacements modulo 100 sur l’ensemble de l’espace. Puis démonter pour faire un chanfrein important sur le dessous afin que les serre-joints traversent aisément le plateau de 30 mm. J’ai aussi chanfreiné à 1 mm le dessous des trous pour éviter les écailles du revêtement.

+

Comme je n’avais pas encore le gabarit le 1er week-end, j’ai commencé à l’utiliser avant de le visser et de le fixer. Cela m’a permis de penser à deux ajouts sympas :

• Le premier est indispensable : le trou central est vraiment pratique, un seul demi panneau suffit pour les petites pièces et les plus grandes prennent appui aisément sur des taquets placés sur le second. Mais la largeur de 300 et 330 des demis panneaux est insuffisante pour travailler confortablement sur les pièces de taille moyenne. Comme il me restait une chute, j’ai ajouté une partie mobile avec des fausses languettes qui coulisse entre les demis panneaux dans des rainures. Je les ai aussi percées de telle sorte que les espacements de 100 sont respectés. J’ai donc à la fois le bénéfice de l’espace central et un plan de travail continu sur une profondeur de 80 cm. J’ai aussi tracé une règle en degré sur le premier demi panneau, et une seconde sur la partie mobile avec un vernier comme sur un pied à coulisse. Du coup, je peux obtenir tous les angles possibles à 1/50eme de degré près, en calant le rail de coupe avec un taquet sur le plan fixe et l’autre sur la glissière mobile et en la plaçant en fonction de l'angle voulu (non, là je blague , mais why not !)

• L’idée du second m’est venue par hasard quand le caisson qui n’était pas encore fixé a bougé sur la table… J’ai les outils portatifs et l’aspirateur d’un côté et c’est parfois peu pratique d’aller travailler de l’autre pour des grandes pièces. Par ailleurs, comme j’ai conservé le plan de cuisine initial, j’ai un côté de l’établi avec un bord arrondi très confortable, sur lequel le tuyau d’aspirateur glisse aisément, et de l’autre, un bel angle droit utile dans certains cas.

Pour ces deux raisons, si le caisson pouvait pivoter autour d’un axe central, ce serait parfait ! Alors au lieu de le fixer comme prévu avec quelques vis, j’ai percé un alésage de 54 à la scie cloche au centre et un de 15 à chaque extrémité. J’ai tourné un axe de 54 et deux gougeons légèrement coniques pour le verrouillage, et je peux pivoter l’ensemble en quelques secondes si besoin.

+

Si c’était à refaire, tout pareil sauf :

• J’oublierais le réflexe de la symétrie en plaçant les montants qui supportent les plateaux de sorte à avoir l’un des rangements plus large de chaque côté,
• Je prendrais le temps de faire un gabarit pour le perçage des trous de 20. Je ne l’ai pas fait car j’ai une scie à format pour mes découpes et la précision n'était pas très utile, mais j’ai quelques décalages de 1 ou 2 mm, et un de 5 ! C’est vexant

+