Chers amis,
Voici plus de 10 ans que je traîne une table qui n'avait de table que le nom. C'était en fait un assemblage de copeaux couvert d'une feuille de verre : lourde, encombrante, anti-pratique (les miettes adoraient se coincer dans la feuillure qui accueillait le verre), laide, je rêvais depuis un moment de m'en débarrasser.
Il y a deux ans environ je me suis procuré deux plateaux de noyer provenant d'un arbre mort sur pied. Ceci avait fait l'objet d'une question par rapport au séchage (voir lien). Il s'avère que les plateaux ont bien travaillé en deux ans et j'ai dû les dégauchir en m'inspirant de cette vidéo vidéo de Samuel Mamias qui tombait à point.
J'ai réalisé le support en forme de H et non en forme de U pour avoir seulement les deux tranches des côtés qui glissent sur les supports longitudinaux. Avec un peu de cire à bougie le multiplex glisse très bien sur les profils en aluminium.
Et comme le support était un peu court j'ai légèrement décentré la défonceuse pour pouvoir couvrir une plus grande largeur en simplement retournant le support après avoir dégauchi la moitié du plateau.
Il faut quand même essayer de plonger aux extrémités car, même si le support est assez rigide, l'effort appliqué pour descendre le déforme légèrement et la fraise laisse une trace.
La fraise est la même qu'ici.... décidément tout le monde dégauchit des plateaux sur Youtube !
Pour l'assemblage j'ai réalisé trois traverses coulissantes en queue d'aronde et assemblé les deux plateaux avec des dominos. Inspiration ici. par contre les rainures dans mes plateaux ne sont pas débouchantes, les traverses s'insérent par la jonction entre les deux demi-plateaux.
L'assemblage s'est fait assez facilement même avec les queues d'arondes bien serrées : la cire de bougie est ton amie. Et les traverses doivent être parfaitement perpendiculaires à la ligne de coupe.
La suite : et bien comme tout le monde fait du live edge sur Youtube j'ai fait du live edge. Il faut dire que c'est idéal pour faire une table la plus grande possible. J'ai donc écorcé, vastringué, frotté et poncé les bords...
Puis est arrivée l'heure de la finition. Après avoir regardé et lu 250 vidéos et commentaires plus ou moins contradictoires sur la toile .... et bien rien, nada, complètement perdu. J'ai hésité à renverser un bidon d'huile d'olive dessus, un ami m'a parlé d'huile de coco et finalement j'ai ressorti un bidon d'huile durcissante de chez Galtane.
C'est pas mal. On met trois couches en trois jours et ça protège... un peu. Il y a des petites tâches qui apparaissent par ci par là mais finalement c'est pas gênant. La dernière chose qu'on veut d'une table c'est d'avoir peur de l'utiliser. Alors tout ça va se patiner, les tâches vont s'entremêler et on sera bien contents d'avoir passé du bon temps à table.
Les pieds. Le plateau est maintenant fini et je n'ai aucune idée de piètement. Alors est-ce qu'on va voir sur la toile ? Ou bien ça va juste nous embrouiller comme pour la finition ?
Bon, il est temps de terminer cet article commencé il y a trois ans...
Pour le piétement après avoir fait quelques simulations peu concluantes j'ai quand même été flâner un peu sur Internet... finalement on se rend compte que tous les pieds tendances sont un peu foireux : ça semble instable, peu rigide, fragile. Du genre, tu poses ta grosse cocotte en fonte remplie d'un délicieux bœuf bourguignon un peu trop sur le coin de la table et tout s’effondre... Bon appétit.
En manque d'inspiration je me suis dit que le mieux était de fouiller un peu dans la maison afin de dégoter quelque chose qui pourrait servir de pied de table. Alléluia je tombe sur des vieux tuyaux en acier conservés lors du démantèlement de mon chauffage central. C'est parti mesTube vont servir !
Un gabarit vite fait sert à découper tout à longueur avec les bons angles dans tous les sens. Il n'y a pas d'angles droits, le piétement s'élargit pour ne pas que la cocotte bascule !
On soude, pas facile, on passe un coup de disque abrasif magique pour rectifier et ça prend forme.
Comme souder ça chauffe et que je n'ai pas vraiment de gabarit solide pour maintenir les tubes en place, de légères déformations se créent. Avec des poutres et des sangles à cliquet bien solides tout rentre dans l'ordre.
Un coup de peinture chocolat confirme qu'on est sur la bonne voie.
Pour la jonction piétement plateau je me prends sur les traverses, les photos parlent d'elles-mêmes.
Le bout des tubes est finit avec des petits bouchons taillés tant bien que mal dans des chutes.
Bon il est temps de mettre à la retraite la vieille table qui aura eu pour dernière mission de supporter la nouvelle pour l'assemblage final.
Quel plaisir !
Après trois ans d'utilisation tout le monde est satisfait de la table. Il faut régulièrement (tous les 6 mois) huiler pour la rendre comme neuve. Pour cela n'importe quelle huile convient, huile d'olive, restant d'huile d'une conserve quelconque (éviter quand même les sardines !), tournesol... tout y passe.
La rigidité est bonne, la stabilité parfaite !
Seul point négatif, les barres transversales auraient pu être un peu plus hautes pour épargner les genoux des convives assis en bout de table.
Morale de cette histoire : mesTube valent mieux que youTube. OK je sors.
Bises.
Discussions
J'y ai pensé tout de suite quand j'ai vu la photo, mais le GRAND avantage du métal, c'est qu'un coup de disqueuse et un coup de poste à souder et c'est réglé (yaka !).
Très jolie table en tout cas, bravo !
En effet, souder le métal a quelque chose de magique et donne droit à l'erreur !
Mais bon je ne vais rien changer, ma fille s'est habituée à s’asseoir en bout de table sans se cogner.
Merci.
Adepte du bois et métal. Très sympa.
Merci.