J'ai rajouté une extension au toit d'une petite dépendance, à l'emplacement d'une ancienne véranda ruinée et sans charme des années cinquante. Je tiens à remercier chaleureusement Michael, de La Charpenterie (youtube.com/ch...wdIjC4Gq2JagcAQ), dont les conseils si pédagogiques et précieux m'ont grandement aidé pour la mise en œuvre. Faute de place, je n'ai pas fait de plans ni d'épure, mais j'ai pris le temps de tout établir avec soin dans ma tête, ce qui était possible vu la simplicité de l'ouvrage. Je me suis longuement interrogé pour ce qui concernait le type d'assemblage à faire là où trois éléments se rencontrent. J'ai cru naïvement innover (avec une certaine inquiétude) en faisant l'assemblage de la poutre externe de liaison - je ne sais comment l'appeler autrement...- à queue d'aronde avec une pente interne sur la face antérieure pour tendre l'assemblage, mais je me suis renseigné depuis et je crois qu'on le trouve dans le Mazerolle (sans la pente cependant). L'assemblage se bloque avec les deux chevilles qui viennent fermer la liaison entre les deux autres éléments de cette triple liaison, la poutre principale et le poteau qui la soutient (il faut dans ce cas tailler les chevilles comme un crayon et non avec une seule pente sur une unique face, car la tire ne se fait pas au même endroit au deuxième assemblage qu'au premier - je me suis fait avoir au début...). J'ai fait un assemblage plus classique pour la liaison centrale, avec un tenon placé assez haut et un épaulement qui vient soulager le poids de l'élément en bas. J'ai découvert ce métier, extrêmement complet et complexe, le temps de cette réalisation, et j'ai la plus haute estime pour ceux qui le pratiquent.
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ca sera chouette une photo finie,
Tu as repris un style local? c'est étonnant de ne pas casser la pente pour un ouvrage de ce genre ou c'est juste moi qui pense ca?
Je la mettrai en ligne dès que les échafaudages auront été démontés. Je ne me suis pas conformé à un style local particulier, mais plutôt aux exigences du lieu et à mon intuition. Pour ce qui concerne la pente, à vrai dire, je n'en sais rien. La hauteur du portique permettait de ne quasiment pas toucher à la pente (on passe tout de même de 35° à 30° - trois fois rien, il est vrai)
Superbe ! Bienvenu et belle entrée en matière !
Chapeau bas pour ces assemblages.
Pour la finition au goudron de Norvège ressuyee a l'huile de lin, comment as tu procede ? Et tu as quels retours sur le séchage et odeur ?
Encore bravo pour la réalisation !
Merci dependancesbois! J'ai commencé par appliquer une couche de goudron de Norvège assez conséquente au pinceau. J'ai laissé imprégner durant 3 jours, puis je l'ai raclée au racloir. J'ai ensuite harmonisé avec de l'huile de lin. Le tout sèche très bien en un peu moins d'un mois, malgré quelques ressuyages nécessaires après exposition au soleil, qui fait transpirer le bois. J'avais commencé à faire toutes ces opérations chez moi et je me suis rapidement rendu compte que le goudron de Norvège me faisait tourner la tête, probablement en relâchant les composés terpéniques qu'il doit contenir. J'ai donc écarté ce que je pouvais écarter - sauf la poutre centrale qui fait 4 m 50 et presque 100 kg... Avec le temps, les nombreux composés aromatiques qui se trouvent présents dans le goudron prennent une odeur qui rappelle le tabac Amsterdamer: difficile d'y résister! Ce traitement entièrement naturel rend le bois imputrescible et empêche l'altération de sa couleur, moyennant un ressuyage à l'huile tous les trois quatre ans.
D'accord ! Merci pour la réponse ! Je vais essayer, mais d'abord pour moi pour voir ce que ça donne. C'est intéressant à proposer comme finition.
Je connaissais pour les pieds de poteaux ou en fondation. Je savais aussi en finition de bardage mais sans savoir ce que ça pouvait donner.
Du coup je vais tenter ta version.
Super! Je suis très content si ça t'inspire!
P.S.:Le ressuyage à l'huile de lin, que j'ai effectué au tampon, doit être assez vigoureux, et ne pas laisser d'épaisseur de goudron. C'est du moins ainsi que j'ai procédé.
Ladislas
un travail énorme rien que sur la finition !!!!
Par contre il ne faut pas s'y frotter pendant un mois au moins.
Tous les clients ne sont pas "ouverts" à ça.
Oui c'est considérable et il ne faut pas ménager sa peine! Mais c'est bio et donc dans l'air du temps: aucune chimie et répulsif naturel contre tous les insectes et champignons.
dependancesbois, je viens de me rendre compte d'une chose relativement à ce traitement: depuis quelques jours je mélange huile de lin et goudron (proportions variables, mais environ deux tiers d'huile pour un tiers de goudron) dans une casserole et je fais fondre le mélange à feu moyen. Manifestement les hydrocarbures présents dans le goudron ont une action siccative quasiment foudroyante sur le mélange ainsi réchauffé. J'ai appliqué hier cette mixture en ressuyage après les travaux de maçonnerie, et ce matin c'est complètement sec au toucher, avec un très bel état de surface. Après il faut voir comment tout cela vieillit mais c'est peut-être un bon point pour ceux de tes clients qui ne souhaiteraient pas attendre le temps d'un séchage trop long.
Ladislas Merci du retour !
Tu crois que se sont les hydrocarbures qui ramènent la siccativite ?
Car en chauffant l'huile de lin on renforce justement la siccativite de l'huile de lin.
C'est ce que je fais pour mes ruches (pour éviter la terebenthine et le siccatif).
J'ai essayé ce mélange à froid sur des fondations en châtaignier et c'est toujours poisseux !
Maintenant je n'ai pas pensé à chauffer le mélange.
Je vais essayer dans la semaine, ça me paraît une super idée ! Merci !
dependancesbois, je crois que tu dois avoir raison: c'est le chauffage de la mixture qui accélère le processus. Je viens de me renseigner ici: lamortaise.com...3-les-siccatifs et il semblerait que ce soient les sels métalliques employés dans les siccatifs qui agissent plus que les solvants organiques qui les accompagnent. En tout cas, l'accélération est spectaculaire! Chauffer le mélange permet aussi de dissoudre plus efficacement le goudron dans l'huile. Cela dit mon intuition me dit que l'idéal serait de faire tout ceci à froid, pour un résultat plus durable. Si j'ai chauffé l'ensemble, c'est qu'il faisait un froid de canard ces derniers jours, et le goudron était très peu maniable.
Ladislas Les grandes découvertes sont souvent issues du hasard (s'il existe) et je ne pense pas vraiment que la chauffe altère la durabilité (ou du moins pas à notre échelle !) car visiblement elle permet une meilleure pénétration de l'huile (à l'instar de l'essence de térébenthine).
Donc m'est avis que cette technique doit être vraiment au top !
Formidable! Grâces soient rendues à la météo, alors!!
Au fait, un détail que tu dois très certainement connaître: si on se tache avec le goudron de Norvège, il suffit de se laver les mains à l'huile (d'olive ou autre), puis au savon; il n'en reste rien, à part un soupçon d'odeur qui, elle, est particulièrement tenace sans être désagréable.
Ladislas et bien je ne le savais pas ! J'ai un savon à l'huile de lin mais je n'ai pas encore testé.
J'avais également entendu la chose d'une personne qui avait repeint la coque de sa péniche au goudron et racontait avoir passé plusieurs plaquettes de beurre pour se laver les mains lors de ses travaux.
dneis Plusieurs plaquettes de beurre ? Et après il prenait quoi pour retirer le beurre ? (Déjà rien qu'en beurrant un moule à gâteau ... !!!). Et avec du beurre salé ça fait pâte abrasive
.
Très beau travail et merci de partager cette finition que je vais essayer.
Merci Toumefair!
Bonjour Ladislas, merci pour ton partage.
C'est une très belle réalisation que tu as fait là, félicitation
Merci Michael, je suis très honoré et touché par ton appréciation. Comme je le dis dans la présentation, c'est à toi que je dois de n'être pas parti dans le vide, mais muni de repères très clairs et clairement expliqués: mille mercis pour cela, et encore bravo pour ta maîtrise impressionnante de ce domaine fascinant qu'est la charpente!
Singulier parcours, et magnifiques entrées en matière! Chapeau bas...
Merci Gliron!