Banc d'âne

Réalisation d'un banc d'âne, donc.

J'aime bien l'objet: son utilité assez incertaine aujourd'hui en fait à mes yeux un objet digne d'intérêt. J'avoue aussi avoir un faible pour son nom...
Et puis, mon fils est amateur d'archerie, et je me suis dit que cela lui permettrait de dégrossir ses troncs d'if... voire de m'y mettre à mon tour.
Enfin, j'avais envie d'utiliser une plane, et j'aime bien (enfin: mon dos aime bien) quand je suis assis pour bricoler.
Contraintes initiales:

• je n'ai aucune compétence en menuiserie, et ne sais pas dessiner un plan;
• je voulais utiliser le moins d'outils électriques possible, mais je n'ai qu'un rabot stanley 4,5 qui me sert à la fois de riflard, de varlope et de rabot à replanir;
• la matière première, chêne et noyer, vient, pour le chêne, d'un plateau récupéré avant qu'il parte à la benne, et pour le noyer, d'un vieux lit de grand-père qui partait aussi à la benne, d'où quelques mortaises mal placées, quelques pointes inattendues...
• un détail aussi: le banc terminé occupe presque tout l'espace vacant de mon petit atelier de 10m².

Cahier des charges:

• un banc stable (gros challenge pour moi!)
• du bois noble (je suis las de bricoler avec du sapin ou de l'agglo!)
• option dans l'idéal: que le résultat soit fonctionnel... et puisse servir aussi bien pour mon fils de 10 ans que pour moi.
• à défaut d'option: qu'il soit au moins esthétiquement supportable!

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Corroyage et rabotage... Première fois que j'attaque une pièce aussi grande. Quelques nœuds, parce que ce qui ne demande aucun effort n'a aucun intérêt, comme chacun sait!
Je vous épargne les photos de mes ampoules à la main droite.
Avantage de ce chantier: l'équerrage et la planéité n'étaient pas mes premiers soucis, puisque mon postérieur n'est pas d'équerre, je voulais juste une jolie finition, sans ponceuse.

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J'ai écorcé les champs à la plane, et enlevé aussi un peu de l'aubier, très piqué.
Je voulais garder les champs irréguliers.
Trouvé la plane sur le bon coin pour une bouchée de pain, Peugeot frères à deux lions, plutôt bien affûtée d'origine, et les poignées en bon état: je crois que j'ai eu de la chance, n'y connaissant rien. (Merci au passage à dneis pour sa contribution sur les outils anciens!)
J'en profite pour lancer un appel aux connaisseurs: je n'ai rien trouvé de précis pour l'affûtage des planes après une recherche (certes rapide) sur internet. Si un généreux spécialiste pouvait m'éclairer de ses conseils!...

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Pour les pieds, j'ai fait au jugé (ne sachant pas dessiner, comme dit plus haut), avec une fausse équerre... J'aurais bien aimé quatre pieds identiques, mais je n'avais pas assez de bois pour ça.
Miracle: le banc est stable!

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Pour le système de presse, j'ai dérogé à mon cahier des charges, et pris une planche de chêne déjà rabotée. Ce qui m'a permis ensuite de ne la faire ressembler à rien en me familiarisant avec ma plane!
Autre écart: perceuse pour les trous du banc qui accueilleront éventuellement des serviteurs d'établi ou des butées (j'aime bien raboter à genoux...), et vis pour fixer les pieds arrière.
Option cale pour en faire un banc de sciage à l'arrière - même si je doute de l'équilibre de l'ensemble si je viens à m'en servir...

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Finition à l'huile de lin (une seule couche: le banc ira dans la cabane de mon fils, dont l'étanchéité du toit laisse un peu à désirer!)

Vos compliments seront certes reçus avec le plus grand plaisir, mais les critiques surtout seront les bienvenues: j'ai tout à apprendre.