Un des maîtres de ce site, sylvainlefrancomtois est en train de réaliser un travail colossal en publiant et détaillant ses exercices de première année d'apprentissage. Ce travail est impressionnant, tant du point de vue du nombre d'exercices proposés, que des descriptions détaillées et des illustrations associées.
En tant que simple amateur du travail du bois, j'ai bien tenté quelques réalisations plus imposantes, mais je me suis rendu surtout compte que je ne maîtrisais pas les fondamentaux, à commencer par le maniement correct des outils à main. Je me lance donc dans la réalisation des exercices proposés par Sylvain. Cela risque de prendre du temps car ma moitié me met plus de pression pour la réalisation de portes ou de meuble à chaussures que pour effectuer quelques entailles...
On commence donc par le corroyage d'une cale martyr. Cela paraît tellement simple et rapide quand on est habitué à la dégauchisseuse-raboteuse. Mais à la main, il faudra que je m'y reprenne à deux fois...
J'ai la chance d'avoir récupéré bon nombre d'outil à main d'anciens menuisiers. J'ai donc deux varlopes, dont une avec une lumière beaucoup trop importante. Je me concentre donc sur la seconde, que je dois d'abord remettre en état (affûtage du fer, corriger le contre-fer,...)
Les difficultés rencontrées sont:
- La chute que j'ai trouvée est du chêne (le hêtre est préconisé, mais je n'en ai pas), qui plus est avec de gros noeuds.
- Le dressage du plat me pose déjà problème. Je rabote bien plus en début et fin de pièce qu'au milieu; je la rends donc bombée. Il me faut donc un peu de temps pour attraper le bon geste.
- Tracé de large; Sylvain nous met en garde que le novice s'y plante. Et bien je me suis planté... Du coup, on fait un peu moins large...
- Mon établi est beaucoup trop bas que pour y travailler plusieurs dizaines de minutes. Je suis complètement croqué en fin de journée. Heureusement, mon épouse est kiné !
Première pièce d'initiation: les encoches
On prend un autre chute, sans noeud cette fois, mais le bois est déjà un peu abîmé. Dans la foulée de l'exercice précédent, je dégauchi et dresse à la main.
Concernant le tracé, j'apprends déjà des trucs:
- Je comprends l'importance d'utiliser une pointe plutôt qu'un simple crayon. En particulier, le report d'une face vers une autre est beaucoup plus précis
- Le réglage fin du trusquin. Une fois qu'on le sait, c'est tellement évident. Et pourtant, j'en ai déjà passé des heures à régler un trusquin... Alors qu'en quelques tapotements, on peut atteindre la cote voulue beaucoup plus facilement !
- J'avais pour habitude de remettre les signes d'établissement sur la pièce dégauchie. Ici, une simple double-ligne suffit.
Entaille n°1
Malgré un affutage hier, ma scie à araser n'est pas évidente à manier (nécessiterait une remise à plat des dents et un avoyage). Mes coupes sont donc faites à la scie à dos.
Entaille n°2 - bûchage
Pour une fois, je n'ai pas super bien compris les explication de bûchage. J'ai fait:
- Un coup de ciseau vertical sur chaque côté
- Des coups de ciseaux verticaux dans le fond d'encoche
- Des coups de ciseaux horizontal pour enlever la matière
- Et on recommence à l'étape 1
On note que la partie supérieure des joues reste brut de sciage.
Entaille n°3
Le plus difficile est de bien former l'angle au niveau du sommet de l'entaille. Ma finition n'est pas très bonne sur l'avant de la pièce.
Entaille n°4
Je scie l'about - et ça y est, ma cale martyr reçoit ses premiers coups de scie. Mon fil étant légèrement remontant de l'extérieur vers l'intérieur, j'utilise donc la planche du ciseau. J'ai pas osé retiré de trop gros morceaux à la fois (en gros, j'ai dû faire 6-7 retraits d'épaisseurs). Je ne doute pas qu'il y ait moyen de faire beaucoup plus rapide.
Entaille n°5
Elle rejoint une autre entaille par une simple arête. Le moindre défaut est donc directement visible. et effectivement, j'ai un petit jour dans la partie supérieure...
De plus, lors de mon sciage, je donne un petit coup à côté...
Sciage du deuxième about
Ce devait être une formalité et ... boum ... ma scie fait un petit saut et donne encore un coup sur ma pièce. C'est un peu comme la tartien beurrée qui tombe par terre - c'est toujours du mauvais côté !
Me voilà donc maintenant avec une nouvelle décoration sur mon appui de fenêtre. Je me rends compte d'avoir fait pas mal d'erreurs pour un premier exercice. Mais comme disait un copain de thèse: "quequ'un d'intelligent n'est pas quelqu'un qui ne fait jamais d'erreur mais qui ne fait pas deux fois la même erreur" !
Discussions
Et oui, ça fait mal de voir qu'on n'y arrive pas si facilement… en fait il faudrait que tu en refasse 3 ou 4 pour commencer à bien "sentir" le bois et le geste qu'il lui faut… en fait c'est justement à ça que servait l'apprentissage, les tâches "ingrates" répétées x fois, jusqu'à ce que ça rentre…
Le souci c'est que ce n'est plus guère compatible avec la "vie moderne" et encore moins avec le "hobby" où seuls les plus doués et/ou persévérants arrivent à leurs fins… souhaitons que tu sois l'un ou l'autre (ou les deux) !
Eh oui ! Une belle leçon d'humilité !
Super!
Bienvenu à l'école de Sylvain
Merci ! Les tiennes étaient en tout cas mieux réussies. Tu as continué les autres exercices ?
Il faut avouer que non, comme toi je dois faire des choix. J'aimerais tellement faire tous les exercices de Sylvain et même les refaire mais comme le dit tarpan , dans le cadre de hobby...
Tu trouve que ma pièce était mieux réussie, j'en suis pas certain, une chose est sure, j'y ai passé DES heures.J'ai vraiment privilégié tous sauf le temps passé.
Mon choix du moment, c'est le tabouret de Samuel. Il est en cours de fabrication, je le présenterais le moment venu.
J'avoue avoir été un peu plus vite. Sans doute 1/2 heure pour le traçage et 2h pour les entaillages et abouts.
J'ai l'impression qu'il va pleuvoir des tabourets dans les prochaines semaines ;-)
Belles premières, mes pièces étaient aussi approximatives que les tiennes , ça va rentrer , comme dit plus haut les erreurs sont les chemins du mieux , courage ne rien lâcher !
Merci !
Olistan ton établi, il faut mettre des cales pour le rehausser a ta taille plus tu seras a l'aise , plus ce sera facile !
j'ai écrit dans le pas à pas:
Sa hauteur définie généralement a la ceinture de l'utilisateur ou 25 cm de son coude au plateau , varie en fonction votre taille et votre ressenti de confort de travail, donc si on en acquière un d'occasion , on coupe un peu les pieds ou on les cales si ce n'est pas à la bonne hauteur à l'achat !
Merci. Je suis encore le mauvais élève qui n'a pas bien lu sa leçon;-) En effet, la priorité serait de mettre des cales (collées ?). Le piétement n'étant pas droit, il faudra que je joue avec les angles. Et aussi, il faudrait refaire le surfaçage (ce sera la défonceuse, pas le courage à la varlope...); J'ai aussi mes plots stockés devant qui me gènent le passage. Et le bac sous l'établi qui ne tiend plus vraiment. Bref, j'ai récupéré un très vieil établi du père de l'ancien menuisier du village, qui a certainement plus de 100 ans; il me faut le remettre au goût du jour !
J'ai moi aussi récupéré un établi qui était trop bas pour moi. J'ai mis des cales entre le châssis de piétement et le plateau, j'en ai profité aussi pour faire une tablette de rangement sous le plateau. Je me doute bien que cette solution des pas possible avec tous les établis.
Bravo pour l'exercice. Je vais m'y mettre un de ces jours.
Merci et bon courage ! C'est un excellent exercice pour jauger sa précision.
Super ! bel exercice !!!
Merci !
lance toi!