Le confinement m'a surpris dans mon appartement T2 sans que j'aie eu le temps de faire de réserve de bois (mon atelier principal, et la réserve de bois, se trouvant dans la maison familiale à plus de 200 km de là).
Je me suis donc lancé le défi de construire quelque chose avec ce que j'avais sous la main :
- Quelques chutes de bois disparates
- Un établi de fortune (tellement instable qu'il était a priori impossible de raboter quoi que ce soit)
- Les outils à disposition (ciseaux, rabots n°4 et 5, chignoles, guimbarde et petite scie à queues d'arondes)
Je me suis très largement inspiré de "l'organiseur de bureau" de Paul Sellers pour créer cette boîte (voir ici).
Un très bon exercice pour :
- réviser différents assemblages (queues d'arondes recouvertes ou non, rainure / languette...)
- se perfectionner dans le maniement des rabots (corroyage manuel, demi-ronds...)
- faire preuve de patience (pour refendre un demi-chevron en 3 à la scie à queues d'arondes...)
- exercer sa créativité (comment optimiser le bois disponible pour garder un minimum de cohérence et obtenir les dimensions souhaitées ? comment fixer le bois sur cet établi ? et le stabiliser ?)
Au final, je trouve que le résultant rend plutôt bien, malgré son côté un peu Frankenstein :
- Le couvercle est en résineux (bois de charpente - n°1) avec un insert en bois exotique inconnu (n°7 - chute d'un parquet de salle de bain), d'abord pour obtenir la largeur souhaitée puis parce que j'aimais bien l'esthétique
- Le séparateur entre les deux compartiments (n°2) et le fond du tiroir (n°3) en couvercle de caisses de vin
- Le fond est en résineux également (n°4 - bois de palette)
- Les côtés en hêtre (n°5 - restes d'une tablette achetée en GSB)
- La façade et l'arrière en sycomore (n°6 - chute d'un projet précédent) avec filet en bois exotique sur le tiroir (pour atteindre la hauteur requise autant que pour l'esthétique)
C'est un projet qui m'a fait énormément progresser dans ma compréhension du matériau et dans mon utilisation des outils. Mais avec un peu de recul, il a surtout transformé ma vision d'un projet : on peut toujours se débrouiller avec ce qu'on a. Avec des contraintes (subies ou choisies), cela prend un peu plus de temps (ça tombe bien j'en avais), cela fait plus travailler les méninges (sinon on fait trop travailler les outils et/ou les muscles), cela oblige à être créatif (pour créer des outils ou adapter le design initial aux moyens du bord) et ça fait progresser à très grande vitesse. Dans ce cas, l'important pour moi a été le chemin plus que la destination.
Discussions
Très très bonne démarche que tu as adopté là ! Faire d'abord avec ce que l'on a, et effectuer le travail en conséquence, bravo !
Merci Fof
Bonjour,
belle réalisation, et une démarche d'autoapprentissage qui en dit long sur la "plasticité" de l'esprit. Sortir de sa zone de confort permet des découvertes constructives.
Ce confinement aura permis à quelques-uns de se retrouver –toutes proportions gardées, dans la peau d'un Robinson Crusoé des temps modernes.
Merci beaucoup rapabois
Bravo! J'aime le côté mcgyver !
Merci MonsieurBella
super rendu! Je crois que je la préfère à l'originale!
Paul Sellers donne souvent des épaisseurs énormes (dans un but pédagogique j'imagine, la plupart sont des projets d'apprentissage, en résineux). C'est dommage quand c'est en bois dur, mais là je trouve que le nombre de bois différents (et de récup!) donne une certaine allure.
Bravo pour l'adaptation aux conditions et aux ressources.
Merci Guilh63 pour le compliment. Disons qu'elle se démarque ; après, "l'originale" (il en fait tellement) en meranti a quand même de l'allure je trouve.
Et je suis d'accord pour les épaisseurs de Paul Sellers (et je partage ton hypothèse sur les raisons) : ici, je n'ai pas voulu trop jouer avec compte tenu de mon équipement sommaire mais ce sera le cas pour une prochaine fois. En fait, le plus limitant, c'était l'établi : son instabilité et la difficulté à y fixer quoi que ce soit. Son remplacement fera l'objet d'un prochain (très prochain) projet
Un bravo de plus ! J'apprécie également la démarche. En fait il suffit de prendre le temps. On en a toujours, tout est question de priorités...
Merci beaucoup riton. Plus que le temps, je dirai qu'il faut se retrousser les manches et s'y mettre. C'est le premier pas (ou plutôt coup de rabot) qui coûte
Très sympa, et j’ai toujours une attention particulière aux projets réalisés avec des outils main, surtout si c’est aussi le corroyage car c’est la partie la plus délicate.