Étagère de cuisine par Tifauv sur L'Air du Bois

Avec les beaux jours passés, l'occasion est arrivée de remplacer une antique étagère de cuisine réalisée il y a 9 ans en médium et équerres métalliques. Le poids des ans et des bocaux l'a bien marquée.

Les dimensions requises :

hauteur intérieure : 20 cm
largeur : 76 cm
profondeur : 15 cm

Le plateau est en chêne, mais je n'en avais plus assez pour les pieds. J'ai pioché dans des chutes de hêtre brut de scierie (non raboté) pour les pieds. N'ayant pas de dégauchisseuse-raboteuse, j'ai nettoyé et aplani les surfaces à la ponceuse à bande, grain 36 puis 50 et 60.

Au niveau du choix de l'assemblage, je suis parti sur un tenon en haut des pieds et une mortaise non-traversante dans le plateau. Je n'ai pas encore essayé de faire des queues d'aronde, je n'ai pas voulu prendre ce risque. Initialement, j'avais prévu des renforts en biais à l'arrière mais ça n'a finalement pas été nécessaire, les pieds étant beaucoup plus épais que prévu.

Voici un schéma réalisé a posteriori. Les champs en façade des pieds et du plateau sont biseautés vers l'intérieur car je trouve que ça allège visuellement les grosses épaisseurs. Autre avantage non négligeable, ça permet d'adoucir le bord interne en cas de contact rapide non anticipé avec une main.

Je n'ai pas pris de photos de la découpe du plateau et des pieds. Il n'y avait pas de grosse difficulté, mais j'ai quand même trouvé le moyen de me planter lors de la découpe du premier pied. J'étais fatigué et j'ai suivi le mauvais repère : le pied faisait bien les 20 cm requis, mais il n'y avait plus de bois pour le tenon

C'est en m'attaquant au second pied que j'ai décidé de prendre des photos afin de poster ici (mon premier post bien que j'ai beaucoup regardé). On commence par le traçage, puis découpe des petites sections à la scie à dos. Sa denture est d'ailleurs trop fine, ça prend beaucoup trop longtemps pour enlever juste les extrémités. Pour enlever les longues sections, j'ai sorti la défonçeuse pour avoir des découpes propres et être suffisamment précis.

Enfin, ajustement et finition au ciseau.

Découpe à la scie à dos des petites extrémités.

Premier montage à blanc : j'ai bouffé un demi-millimètre de trop, ça rentre mais ce n'est pas stable. C'était bien la peine...

Qu'à cela ne tienne, on va cheviller tout ça. Le tenon fait 16mm, avec des chevilles de 6mm ça devrait le faire.

J'ai percé avec les pieds en place, bien maintenus avec des serre-joints. Le bout de scotch sur le forêt permet d'être sûr de percer la même profondeur partout et ça fait un repère de longueur pour la découpe des chevilles. Ça évite de se retrouver avec un trou percé plus profond que la cheville qui va dedans...

Ainsi assemblé, tout jeu entre les pieds et le plateau a disparu, ce qui était l'objectif.

Perçage du plateau et des pieds, solidement maintenus en place par des serre-joints. — Perçage du plateau et des pieds, solidement mainte...

Découpe des chevilles d'après la profondeur percée, avec un bout qui va dépasser. — Découpe des chevilles d'après la profondeur percée...

Après le séchage de la colle, on arase les bouts de chevilles qui dépassent.
Ensuite, un dernier ponçage au grain 240, un bon dépoussiérage et on passe à la finition.

Je voulais absolument garder une teinte la plus naturelle possible. J'ai utilisé une huile incolore achetée en GSB (je n'ai plus la référence sous la main, mais je peux retrouver), en 3 couches (c'est ce qui était conseillé pour des bois poreux comme le hêtre).

Test de mise en place : ça rentre parfaitement. C'est quand même plus flatteur que le médium et les charnières métalliques, et ça ne bouge pas.

(Petite) mission accomplie !