Etabli en collaboration ( @Txintxo et @Vasavoirkikéla )

txintxo

Les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés et c'est aussi le cas des ébénistes de manière générale.

4 ans que je suis à mon compte et que je travaillais sur deux tréteaux et une planche, mais avec toujours cette idée de me fabriquer un bel établi le jour ou je trouverai un peu de temps et surtout la motivation.

En décembre 2018, j'arrête toutes les commandes clients en prévision de mon déménagement d'atelier et au même moment un ami charpentier me donne ses " chutes " de chêne. Je mets des guillemets parce que les chutes de charpentier servent aux ébénistes, les chutes d'ébénistes servent aux luthiers, les chutes de luthiers servent aux tourneurs de stylos, et les chutes de tourneurs de stylos servent aux fabricants de cure dents.

Bref je m'égare,

Quelques mois avant, on m'a demandé de restaurer un très vieil établi que j'ai gardé quelques semaines, et dont je me suis servi du coup vu que je n'avais pas encore le miens et je dois dire que son ergonomie m'a plu.

J'ai fait un relevé des côtes sur sketchup, cela m'a servit de base pour la fabrication du miens.

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Voila la bête, on s'est bien amusé pour la monter dans le camion avec "maethor" d'ailleurs , je le remercie encore au passage !

Le but était de reproduire sensiblement la même chose, sans y passer trop de temps, sans acheter de bois ,en piochant donc dans mon stock.

Je savais que je n'aurai pas le temps de tout faire d'un coup, j'ai donc fait le choix de m'occuper en priorité des éléments essentiels pour que ce soit de suite fonctionnel.
Ca nous renvoie directement à l'utilité d'un établi et surtout à sa fonction première.

Je pense que la définition de ce mot est multiple, et je sens que ça va faire couler de l'encre dans les commentaires ^^

Pour moi, un établi c'est un outil qui permet de rehausser le sol afin de fixer plus ou moins ce qu'on veut dessus pour ménager son dos.

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Vu que j'ai pas scie à ruban assez haute et que je voulais quand même faire un quart de rond sur la traverse basse des pieds, j'ai utilisé la scie à format.

Je m'explique, j'ai dans un premier temps fixé les deux traverses avec des serres joints pour pas avoir à faire le boulot deux fois; puis grâce au chariot et en jouant sur la hauteur de la lame, je suis venu grignoter le bois en suivant mon trait. Pour obtenir un état de surface plus propre, je suis venu donner des coups de rabots manuel et ainsi enlever ces petites marches d'escalier disgracieuses.

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Honte à moi, j'avoue ne pas l'avoir joué tradi pour les assemblages.
Non pas que je ne sais pas le faire mais je n'ai plus de mortaiseuse en bout d'arbre de dégo.
Du coup ce serra du tout dominos.

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J'ai été agréablement surpris de la rapidité d'exécution pour la structure.
Quand on pense à un projet depuis longtemps, on s'en fait tout un monde mais suffit de s'y mettre en se sortant les ... ^^

Grosse galère par contre concernant le collage des longues traverses. il fallait tout coller d'un coup ( colle PU pistolet ) et je me suis un peu endormi à cause de la fatigue ( on voit que c'est le soir d'ailleurs sur les photos ) d'autant que j'avais aucun serre joint assez long. J'ai testé de mettre une sangle mais la colle avait un peu gommé, du coup j'ai mis je sais pas combien de petits serre joints un peu en stress et j'ai réussi à faire venir tous les assemblages.

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Au vu des épaisseurs utilisées pour les pieds, je peux mettre un éléphant dessus, du coup mon seul frein à la réalisation du plateau est finalement le bois dont je dispose. Je trouve que tout faire en chêne c'est donner de la confiture à des cochons, n'oublions pas que ça reste un outil de travail et pas un meuble au milieu d'un salon. Je fais donc un sandwich avec des planches de pin que je recouvre tout autour de chêne.

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pour recevoir les griffes de serrage, j'utilise des morceaux de merisier, le rosé du merisier va un peu trancher avec le gris du chêne et c'est ce que je cherche. au lieu de mettre des serres joints, je préperce chaque morceau de merisier que je colle et serre grâce à des vis. une fois le collage terminé je récupère les vis ;-)

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Je finis le plateau en collant une alaise en chêne en facade, ca ferme mes logements pour les griffes.

Il faut que je m'occupe du système de serrage concernant la presse latérale. Je fais un relevé sur l'autre établi, je vais m'en servir d'inspiration.

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Je suis pas hyper satisfait du coulissement, en plus, la vis me gène dans le jour que j'ai réalisé pour permettre au mécanisme de fonctionner. je mets tout ça en attente et je demanderai par la suite à un vrai pro de me fabriquer quelque chose de sure mesure ( Vasavoirkikéla ) :-)

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Par chance j'ai pu récupérer un vis de presse de façade dans un vieil atelier à l'abandon, je la trouve superbe, ça donnera un joli cachet à un établi neuf, ça fera moins cheap :-)

Me reste toujours à fabriquer l'élément presseur en bois. Pour l'immense quart de rond, j'utilise la même technique que pour les pieds avec la scie à format.

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Dans l'état actuel des choses, la vis permet juste de serrer l'ensemble au milieu, mais vu le poids du presseur, il faut que je fabrique un système de crémaillère en bas pour avoir un deuxième point de serrage. Je choisis un système en bois à l'ancienne. J'avoue que je privilégie l'esthétique au pratique en faisant ce choix mais ça je ne le sais pas encore ^^ Je vais vite me rendre compte qu'à l'usage, le dos me remercie pas de devoir trouver en bas le bon trou afin d'avoir un bon serrage en haut selon l'épaisseur du bois que je souhaite serrer. Ce serra peut être aussi l'occasion de passer sur un criss cross fabriqué sur mesure dans le futur ...

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Une immense mortaise a été réalisée dans le poteau du pied, une autre dans la partie mobile. La crémaillère trouée est fixée comme un tenon , c'est à dire collée et surtout maintenue par des chevilles.

Je suis très souvent amené à devoir plaquer des chants sur des grandes longueurs, il me faut donc un système de reprise des pièces sur la longueur. J'avais réalisé en prévision une rainure dans la traverse basse de la façade. Elle servira de logement à un élément coulissant qui peut aller de gauche à droite percé à plein de hauteurs différentes.

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Pour que ca coulisse en haut, j'ai fabriqué une traverse rainurée, elle n'est pas collée, elle est simplement vissée. elle finit de bloquer l'élément mobil en haut et en bas.
Après un voyage au Japon je me suis rendu compte que c'était un peu couillon d'avoir conçu le bazar comme ça, les portes coulissantes au Japon ont pas mal de marge de manoeuvre dans la rainure du haut, ce qui permet de les enlever et de les remettre très facilement sans avoir à gérer une traverses vissée. Je le saurai pour mes prochains éléments coulissants que je fabriquerai ;-) pti coup de paraffine en règle et c'est Holliday on ice :-)

Pour fixer mes pièces longues pendant que j'usine ( défonceuse, plaquage de chants, etc ), j'ai acheté une bride de serrage véritas. J'en suis pas hyper fan de je dois dire, en plus j'y ai laissé un rein, il faut tout le temps aller jusqu'au bout de la vis pour que la pression se fasse, très honnêtement j'utilise plutôt mes simples boutons en chêne que j'ai tourné. Ils permettent de soutenir le bois sur la hauteur ( sans serrage ) et c'est la presse de façade qui s'occupe de maintenir la planche serrée contre l'établi, ça me suffit pour faire tous mes usinages.

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C'est un projet sur lequel j'avance petit à petit, ce n'est vraiment pas la priorité mais j'en vois le bout.

J'hésitais à rajouter un caisson tiroirs à l'intérieur mais j'aime bien me servir du bas pour stocker des pièces en attentes de les usiner, je pense que je vais le laisser comme ça, d'autant que j'ai fabriqué tout un meuble juste à côté avec plein de tiroirs immenses. J'ai pensé à d'autres éléments métalliques que je ne suis pas en mesure de fabriquer moi même mais qui sont dans les tuyaux toujours avec vasavoirkikéla , je les présenterai lorsqu'on se sera mis d'accord sur la conception et que je serai en mesure de les poser.

J'ai vraiment hâte de voir mon outil préféré upgradé toutes options, parce que c'est vraiment un plaisir de travailler sur ça au quotidien.

Concernant la finition, je me suis posé beaucoup de questions et j'en suis venu à la conclusion que d'une part, c'est très désagréable de bosser sur une surface glissante ( vernis, huile, cire ), d'autre part aucune finition ne protège une surface d'un coup de ciseau, scie, marteau, et que j'aime travailler bois sur bois. Du coup pas de finition à part un ponçage au 120.
Ca fait deux ans que je l'utilise maintenant, et je passe un pti coup de poncage 80 sur le plateau tous les 6 mois en gros pour enlever les traces de vernis, colle, peintures éventuelles, ça prend 5 min et il redevient comme neuf. Maintenant qu'il a eu le temps de bien travailler comme il faut, il faudrait que je fasse un surfaçage à la défonceuse pour le redresser parfaitement.

Quand j'ai des clients qui passent à l'atelier, c'est un peu la star je dois dire, ça donne de la crédibilité. Les clients voient pas toutes les réalisations qu'on a pu faire pour les autres clients et on a pas forcément de show room pour montrer nos réalisations. La, ils peuvent toucher et selon moi, ça fait toute la différence !

Cet article n'est donc pas terminé, Je reviens vers vous dès que ce projet avance :-) :-) :-)

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