J'ai passé une partie de mon enfance à la campagne, chez mon grand-père et beaucoup de temps dans la petite distillerie ou se fabriquait un des meilleurs rhum agricole de la Guadeloupe et dans les forets et les champs attenant.
La vie simple qu'on y menait baignait dans les parfums du vesou sortant de la presse, de la fermentation du jus resté dans les champs après la coupe de la canne, de l'odeur puissante des fleurs de pommes lianes, de l’ylang-ylang, des tubéreuses.
Et la "modernité" est passée par là. Finis, la distillerie, la maison, une bonne partie des champs et des forets.
Pendant plus de 30 ans j'ai assouvi mon désir permanent de création en participant à la révolution des "TIC". La création d'une des premiers société de service Teletel de Guadeloupe puis l’avènement d'Internet m’ont ainsi éloigné de la vie d'avant.
Et un jour je suis retourné sur ce qu'il restait de la foret et tout est revenu.
J'ai retrouvé la vue et l'odorat et mon épouse et moi avons décidé de développer une exploitation agro-forestière et comme avant d'installer notre vanilleraie, il fallait faire un peu le ménage dans les bois abandonnés envahis par les ronces et les lianes, parsemés des cadavres des arbres abattus par les cyclones, à tailler, toucher, sentir, voir, tout ce bois de tant d'espèces différentes, j'ai découvert des plaisirs sensuels que peut procurer le bois.
Au fil de notre installation, nous avons fait entrer plus de lumière, d'air et d’eau dans la foret et la végétation s'est transformée, des espèces d’oiseaux et d'insectes ont recommencé à s'installer, un cours d’eau nettoyé est de nouveau occupé par des poissons et nous avons été adoptés par une famille de tortues d'eau douce.
Chaque jour est une découverte et nous souhaitons partager tout çà. Mais pour accueillir, il faut aménager des abris, prévoir du mobilier, décorer, signaler et quoi de plus naturel que d'utiliser tout le bois disponible autour de nous en lui donnant une deuxième vie.
Vouloir et l'utile et le plaisir c'est bien, le faire c’est mieux et c'est la ou interviennent mes compétences et l'air du bois, l'un étant censé pallier les lacunes de l'autre.
Après de nombreux mois passés sur Google à chercher des sites pour commencer mon apprentissage, j'ai enfin découvert ce site dont le fond, la forme, l'organisation me semblent correspondre à ce dont j'ai besoin pour acquérir des compétences .
Je sais qu'il faut que j'aborde cette nouvelle aventure avec humilité et, la mort dans l’âme et malgré l'insistance d'Emmanuel Macron, j'ai refusé de refaire la flèche de Notre Dame de Paris.
Pour terminer cette présentation, mes principaux faits d'armes dans le travail du bois se résument à quelques coupures avec une scie égoïne et un ongle écrasé avec un marteau.