Cet article et ce point de vu est essentiel. Utilisons le bois local sans retenue, parce que nos créations objets, menuiseries ou mobiliers sont de qualité et donc durables et transmissibles.
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Discussions
certes, revenir à une forêt primaire est une utopie, mais le problème actuel c'est la forêt industrielle, la monoculture de pin, douglas ou autres, qui dès qu'ils rencontrent des conditions défavorables (sécheresse, température, tempêtes, compaction des sols...) s'affaiblissent, ouvrent un boulevard aux proliférations de parasites, et finissent par mourir en masse. De plus, les productions de masse des forêts industrielles auront de plus en plus tendance à être accaparées par les multinationales, ce qui ne risque pas de faire les affaires des artisans ou des simples boiseux comme nous
Je ne suis pas aussi pessimiste. L'article parle d'exploitation raisonnée. La monoculture peux être une cause des dégâts que tu évoques mais sûrement pas la seule c'est aussi les choix de ceux qui ont planté à l'époque c'est a dire il y a 40 ou plus... Ensuite il se trouve que les multinationales sont assez mauvaises pour faire de l'épicerie ou valoriser des petits lots de bois ce qui laisse d'une certaine manière la place à des scieries de 1 à 4 gars multi-essences. C'est sûr qu'à mon sens il faut éviter de rajouter des intermédiaires dans sa fourniture de bois massif et privilégier la scierie au négoce...
Alors, l'exploitation raisonnée, si c'est comme l'agriculture raisonnée, c'est à dire un artifice pour ne surtout rien changer d'un modèle d'exploitation destructrice, ça n'a aucun intérêt.
Il faut surtout permettre que l'exploitation forestière n'ait pas qu'une portée industrielle, que soit permis l'existence de petites scieries à petits rendements mais suffisants pour faire vivre les exploitants. Que les coupes ne se satisfassent pas de calibrages médiocres mais rapidement exploitables, que la monoculture ne soit pas la norme parce que c'est plus simple à modéliser et transformer, etc.
Il faut aussi permettre qu'il puisse exister des forêts exploitées de façon pérenne, sans exposer les sols à nu à chaque coupe, ce qui est dévastateur et ne permet pas un reboisement de qualité, que l'arbre ne soit pas uniquement considéré comme un produit mais aussi comme un être dont la qualité du bois dépend grandement de la qualité de vie.
Cyberkek
Pour ce qui est de la vie ou survie de petites scieries, il me semble que c'est plus le problème des boiseux et même des consommateurs que des forestiers. Ensuite si il y a tant de bruit autour des monocultures c'est parce qu'on en mesure les conséquences aujourd'hui, mais elles sont le choix des forestiers des générations précédentes. Le pic des monocultures est sans doute dans les 30 à 40 ans de reboisement après guerre (notamment les épicéas plantés en plaine).
Encore une fois il y a un bruit de fond qui critique fortement la gestion de la forêt française, et sans doute tout n'est pas parfait. Mais en France les forêts sont gérées durablement depuis 1669 (Colbert) et remplissent bien leurs fonctions de production de protection et d'acceuil du public. La forêt métropolitaine s'étend chaque année en surface, et s'accroît en volume (ce qui n'est pas nécessairement bien puisque ça veut dire qu'elle vieillit). Les forêts pérennes dont tu parle gagnent beaucoup de terrain, tout n'est pas si noir bien au contraire
Certes mais la croissance de la forêt est en trompe-l'oeil. Je renvoies à l'excellent doc de France Culture découvert ici même :
franceculture....s-forets-en-vie
Ah oui j'ai écouter ce podcast ! Mais là notre débat tourne a l'opposition entre forêt de production intensive par coupe à blanc et plantation (pas si productif que ça d'ailleurs...) Et libre évolution. C'est les deux extrêmes et comme souvent ça ne reflète pas la réalité qui se trouve au milieu ! La coupe a blanc est un désastre écologique, la libre évolution a un comportement neutre en carbone et n'absorbe pas de nouveau carbone...
Mon propos initial sur lequel on est tous d'accord je pense c'est de transformer du bois local, et nos créations diverses constituent le puit de carbone aussi durable que le sont nos créations. C'est vertueux !
Il y a un débat chez les forestiers pour savoir est ce qu'on doit orienter les forêts par massif (forêt récréatives aux abords des villes, forêts de production industrielles, forêts de protection bien haut dans les montagnes) ou est ce qu'il faut que les forêts soient plutôt multifonctionnelles ?
Il manquerai plus qu'on culpabilise dans nos activités de boiseux
Je crois qu'on peut tous être d'accord sur l'idée qu'il existe une voie médiane qui évite nos erreurs passées où l'on s'engouffre dans un modèle unique opposant des massifs d'exploitation à des massifs "récréatifs/écologiques/réserves naturelles/etc.". Il me semble possible de cesser d'avoir une vision univoque de la forêt.
Et si je culpabilise, c'est uniquement pour les ratés dans mes petites productions de boiseux en herbe.
Non mais sérieux, vous avez vous dans quel magazine c'est écrit " Les Echos" arf ! et la fonction d'un de ingénieurs " spécialisée dans le développement durable des plantations agro-industrielles tropicales"
Ben voyons!