Bonjour,
Petite réflexion pour savoir un peu quelle est la proportion de vos chantiers chez les pros de production en meubles massifs par rapport aux meubles en matériaux de moins bonne qualité, typiquement le mélaminé...
Le contexte : Une forte augmentation des prix des matériaux et des coûts d'exploitation. Se payer un meuble en massif devient un luxe !
Je ne veux pas que mon activité se résume à commander des caissons en mélaminé.
Etes-vous dans la même situation ? Avez vous trouvé des solutions ?
5 réponses
Le meuble en massif artisanal reste plus cher que du ikaka, ça ne changera pas.
Par contre en tant que pro les tarifs des dérivés de bois ont explosé par rapport à 2019 ; là où les bois massif brut "haut de gamme" (en gros tout ce qui n'est pas résineux) n'ont pas bougé chez moi... du coup par rapport à avant le différentiel entre massif et dérivé se réduit. Ceux qui n'avaient pas les moyens ne les ont toujours pas, ceux qui l'avaient l'ont toujours et ont moins de raison qu'avant de tirer les tarifs...
Quand aux couts d'exploitation, là encore entre l'artisan qui fais 50 chantiers à faible valeur ajoutée dans le mois et celui qui fait seulement un chantier haut de gamme ; le premier prend surement beaucoup plus l'inflation dans la gueule que le second (optimisation des transports, déséquilibre entre le prix des matériaux et de la main d'oeuvre dans la facture lorsque les matériaux ont augmenté beaucoup plus vite que la main d'oeuvre...)
Le massif ne devient pas un luxe il le reste, c'est surtout son concurrent moyenne gamme qui devient un luxe et le bas de gamme qui devient la seule option "accessible" à la majorité.
J'ai l'impression que l'inflation actuelle se manifeste comme ça dans pas mal de domaines : sur les marchés en direct producteur la bouffe a très peu augmenté par rapport à l'an dernier, par contre ceux qui font leurs courses en hard-discount voient bien que les pates ont augmenté... et ça s'explique facilement par le modèle économique des différents segments de marchés : pour du pas cher on a une marge très réduite et on compte sur le volume pour se dégager du bénef ; dans le "luxe" on cultive la rareté pour dégager des marges conséquentes. Dans un cas si les matières premières augmentent ont est obligés de répercuter ou vendre à perte ; dans l'autre on peut soit profiter de la crise pour augmenter encore les marges, soit les rogner pour compenser l'augmentation des matières premières.
Salut.
Je travaille essentiellement du massif. (60/70%)
Parfois du CP ou troisplis. (20%)
Le reste c'est du Valchromat.
Pas de caissons, pas de medium, pas d'agglo, pas de méla.
Je suis pas équipé, j'aime pas ça, ça coûte une blinde en fraises, lames donc j'économise sur mes consommables.
Le massif est assez stable par rapport au panneaux en terme de prix. Il baisse même un peu sur le douglas et le sapin par rapport à la fin de période Covid par exemple.
Je pense que le marché existe.
Je pense que tout est possible.
De toute façon, les gens qui se payaient des meubles en massif de chez un artisan, c'était pas les prolos du coin... A 10 000 zeuros la bibliothèque, faut le vouloir... Cela a toujours été la classe moyenne supérieure et un peu plus. Désormais, ce sera surtout la classe moyenne très supérieure...
Mais bon, comme y a de plus en plus de riches, cela devrait aller...
Ici la principale difficulté est de trouver autre chose que du chêne, de l'épicéa ou du douglas. Et encore, pour ces 2 dernières essences, ce n'est généralement pas du bois sec.
Je fais un peu de tout, et donc aussi des meubles ou de la menuiserie intérieure. Au début (il y a presque 2 ans), j'ai presque tout accepté et donc aussi du mélaminé. Mais au final, je n'aime pas ça et je trouve que c'est très compliqué d'avoir un résultat au niveau d'un industriel. Maintenant, sauf cas particulier, j'achète mes caissons et je les mets à dimension. Par contre, je m'éclate sur les façades qui sont souvent en massif. (la notion de "souvent" est très relative vu le peu de chantiers que je fais et le peu de temps depuis mon installation.)
Donc maintenant j'évite le méla. Mais les panneaux permettent de rester dans un budget plus abordable que le massif. Pas sur la matière, mais sur la main d'œuvre. Donc à choisir, je préfère travailler du lamellé collé, du mdf, du 3 plis, du cp ou bien sûr du massif.
Une autre solution pour baisser le budget : du surcyclage ou du recyclage de vieux meubles, mais on perd en partie le côté sur mesures.
je ne travaille que du massif il suffit de choisir sa clientèle et pouvoir fournir autre chose que du caisson mélaminé , c est a vous de choisir vos clients et vos travaux
bien amicalement etiene desthuilliers maitre menuisier