Amis boiseux, bonjour,
Je dépose rarement des questions dans cette rubrique, et j’attends un vrai miracle quant aux réponses que vous allez proposer à celle-ci.
Je viens de faire un retour d’expérience sur une vitrine à couteaux réalisée il y a environ 8 mois. Je vous laisse en prendre connaissance pour comprendre le gros soucis auquel je suis confrontée :
lairdubois.fr/feedbacks/200
J’espère vraiment pouvoir sauver cette vitrine.
Ma question est la suivante : quelle solution voyez-vous pour redresser toutes ces courbures ?
Après avoir retiré le fond de la structure et les vitres des portes, j’ai imaginé :
- tripler toutes les pièces avec une épaisseur supplémentaire de padouk d’au moins 2cm, côté padouk.
- ou tripler seulement les portes et intégrer un montant intermédiaire et une traverse intermédiaire à la structure que je peindrai de la même couleur que le fond pour que la traverse, qui sera visible à travers les vitres de la porte, n’apparaisse pas trop comme une verrue.
Pour le fond qui est peu épais (7mm), je pensais le refaire un peu plus épais (la feuillure d’intégration dans la structure devra être approfondie mais c’est pas un soucis).
Que pensez-vous de ces idées ?
En avez-vous d’autres ?
J’attends vos retours avec impatience et espoir
7 réponses
Malheureusement assez prévisible. Les bois de noyer et de padouck n'étant déjà pas d'une densité équivalente, et peut-être n'étaient-ils pas stabilisés à une même hygrométrie avant collage... Ah les joies de l'équilibrage et du contrebalancement !
Peu de possibilité de reprise pérenne pour ces portes hormis les refaire. Tu pourras toujours tenter de les redresser, en chauffant ou même en mouillant l'une ou l'autre face, ou en les redressant aux moyen de poids... elles reviendront peut-être et avec un peu de chance à une certaine planéité un moment donné, mais pas la moindre garantie qu'elle ne se re-déforment pas à nouveau, lorsque l'un ou l'autre des paramètres artificiellement modifié retrouvera sa liberté.
Même rajouter maintenant une nouvelle épaisseur a peu de chance de résoudre le problème. Les pièces existantes ayant trouvé désormais un certain équilibre, une nouvelle épaisseur rapportée viendrait de nouveau modifier celui-ci, et ne trouvera un nouvel équilibre difficilement prévisible que sous un certain temps.
Refaire les portes serait donc la solution la plus sûre, mais cette fois avec des bois secs uniquement. Si tu tiens à les refaire en plusieurs essences, seul un composite parfaitement équilibré à partir de son axe (comme l'est du contreplaqué, par exemple), avec un nombre de plis impair, une symétrie des essences, des épaisseur et hygrométrie à partir de l'axe du composite fini, peut garantir une stabilité dans le temps.
Si ce ne sont que les portes qui ont voilé, je suggère de les refaire. Cela prendra moins de temps et de soucis que d'essayer d'aplanir les existantes, et de les modifier
En les refaisant, soit tu les fais entièrement en une essence, soit tu veux garder le bicolorisme (ou bicolarité...) mais dans ce cas, il faut faire un sandwich, par exemple, noyer, padouk, noyer, de manière à contrebalancer.
Sinon, tu peux déjà essayer une chose: mettre les portes au soleil, à plat, coté bombé au dessus et attendre... Il est possible que cela marche. Mais cela ne veut pas dire que cela ne recommencera pas à nouveau...
bonjour vous avez découvert le bilame conception qui permet en fonction soit du séchage soit de la dilatation de mesurer certains phénomènes
ce n est pas grave il parait que l' on apprend de ses erreurs
il vous reste plus qu'a recommencer autrement avec des bois qui on les memes caractéristiques les critères de d hygrométrie et autre ne résoudrons pas les problèmes il s' agit d(un problème d équilibre déjà l'intérieure dune vitrine ne suis pas les memes variations que l extérieur
l art du menuisier est de faire un ensemble stable avec des matériaux qui ne le sont pas
imaginez une autre solution et demandez que ceux qui ont le plus d 'experience vous donne un avis fiable
je sais cela n est pas evident
bien amicalement l' homme qui a déjà fait des vitrines pour les musées
etienne desthuilliers maitre menuisier
Bonjour Séverine,
La vitrine est superbe malgré l'inconvénient des pièces cintrées.
Eloignez les paumelles (en les échangeant pour des moins grandes) haute et basse, ajoutez en une à mi-hauteur, ça exercera une contrainte sur le voile des portes… sans garantie que ça résoudra entièrement le problème.
Quant aux flancs de la vitrine, une traverse intermédiaire pourrait résoudre le problème… ce serait moins joli mais plus durable…
Comme déjà présenté, refaire les portes en les équilibrant davantage.
La contre balance est absolument nécessaire quand on fait du stratifié par exemple: la face opposée à la façade doit impérativement recevoir un revêtement quasi de la même épaisseur que le parement visible.
Bon courage pour la suite.
Bonjour Séverine,
Ce qui devait arriver est arrivé malheureusement.
Selon mon expérience de restaurateur, je pense que toutes les solutions liées au redressages seront veines (je parle d'expérience)
Il te reste deux solutions :
1 refaire ... ou
2 une hypothèse serait de reconsidérer le problème du bilame. Je te suggère de déstructurer la couche intérieure en cassant la fibre (entailles parallèles à la scie à ruban, défonçage ...), l'idée étant de garder le morceau intérieur comme cale d'épaisseur. Dans un second temps, tu colles une troisième épaisseur équivalente au parement afin de retrouver une structure équilibrée.
Bon courage, je sais ce n'est pas le plus drôle ....
Bonjour Severine,
c'est dommage pour ces belles portes. Yvon Rolland avait posté il y a quelques temps un lien vers une quincaillerie pour redresser des portes voilées.
Ferrure de redressement
Cela dit étant donné qu'il a aussi répondu à ta question et n'a pas proposé cette solution ce n'est peut être pas adapté.
Je dois préciser que je n'ai jamais utilisé et j'aurais été sceptique sur son efficacité mais sur un autre commentaire il avait l'air de dire que c'était diablement efficace.
Alors s'il s'agit d'une opération de la dernière chance autant y aller franco, trépanation, triple pontage et ablation des organes inutiles et on verra si le patient résiste ...
Matthieu
Refaire complètement ou réparer (si tu arrives à les décoller...?) mais avant de coller la troisième couche du sandwich, il faut que l'ensemble soit à nouveau droit. Que les deux couches extérieures aient la même épaisseur, et que les 3 épaisseurs soient stabilisées.
Pour cela, il faut les laisser à l'intérieur de la maison, en espérant que ce soit une pièce dont l'hygrométrie ne change pas trop. Dans l'idéal, dans la pièce où la vitrine aura sa place chez tes beaux parents, si ce n'est pas dans leur garage !
Donc dans l'ordre :
1) Démontage,
2) Stockage plusieurs jours chez tes beaux parents dans la pièce de destination,
3) Retour éclair dans ton atelier, redressement, collage, et sans attendre...
...4) Zou ! Chez tes beaux parents.
NB : étape 3, redressement = passage à la dégau / rabo. Il faut enlever de la matière.
Chauffer peut marcher (au soleil ou autre), mais ça va modifier artificiellement l'hygrométrie d'une surface et créer plein de nouvelles tensions internes. Dans le meilleur des cas à la longue ça se fendra, dans le pire ça se tordra. Je reste convaincu que la première des choses à faire est de laisser le bois se reposer et enlever au maximum toutes les tensions internes.
La question est intéressante et les réponses apportées également.
Je n'ai pas de réponse à apporter mais juste un petit témoignage. J'ai vu dans une entreprise des collages de fenêtres sous contraintes. je m'explique. Sur de grands ouvrants le bâti, sans le verre peine parfois à garder sa planéité et l'ouvrage se voile. les verres étant maintenant très épais et lourds, ils assurent souvent l'équerrage et la stabilité des bâtis. Mais pour minimiser le voilage du bâti au moment du collage, j'ai vu contraindre le bâti avec un voilage inverse à celui qui se produit naturellement : contraintes avec cales et serres joints.
Si jamais, tu devais essayer de coller une troisième couche, tu pourrais peut être essayer ça. C'est el même principe lorsqu'on tord une pièce de métal en sens opposé pour qu'elle revienne droite (avec l'élasticité que ça comporte).
Merci trente six seb pour ton témoignage.
J’avoue ne pas trop comprendre.
« Mais pour minimiser le voilage du bâti au moment du collage, j'ai vu contraindre le bâti avec un voilage inverse à celui qui se produit naturellement : contraintes avec cales et serres joints »
Il contrecolle au bâti existant un bâti voilé à l’inverse ?
Et je n’arrive pas à visualiser les contraintes avec cales et serre-joint
Séverine non, c'est au moment du collage en tenon mortaise, avant que la colle ne prenne en fait.
Pour le reste je te ferai des photos ou schémas. Ce n'est pas si facile à expliquer.
trente six seb maintenant que tu me dis que c’est au collage de l’assemblage , je pense voir pourquoi tu parles de cales mises en place quand l’ensemble est serré. Mais des photos seront intéressantes si tu as le temps d’en transmettre
Voici l'explication en images.
On imagine un cadre voilé, AVANT COLLAGE.
Du coup au collage on rajoute une cale équivalent à peu près au voilage mais de l'autre côté.
Et on contraint l'ouvrage ainsi pour qu'il sèche de cette manière.
Je reprécise que j'ai vu faire ça sur des cadres de portes-fenêtres, c'est à dire des ouvrages qui reçoivent ensuite un verre en double vitrage qui va assurer un équerrage.
trente six seb Merci pour les photos. La technique est très claire.
Séverine plus qu'avec le texte seul, c'est sûr