Bonjour,
je me suis inscrit il y a peu de temps sur ce site, et bravo pour cette communauté que vous développez. J'espère pouvoir y participer activement quand mes connaissances le permettront.
Petite présentation rapide : je suis en phase de questionnements pour une reconversion. J'ai 49 ans, corrézien. Des études de lettres, journaliste quelques années, puis commercial auprès des particuliers
D'abord pompes à chaleur, chauffage bois, puis automobile. J'ai eu le nez creux, j'ai démissionné de ma concession en janvier, puis repris en février pour une autre marque... Confinement pendant la période d'essai non terminée, je vous laisse deviner la suite... Il se trouve que j'ai envie de faire quelque chose de plus constructif et qui me correspond plus depuis un bon moment, c'est l'occasion. Je touche un peu au bois depuis longtemps, mais sans m'y être mis vraiment, me disant que c'était trop tard, qu'il y avait toujours quelque chose de plus urgent. Pendant le confinement, j'ai monté avec mon épouse un hangar bois de 200 m2 (on vit dans une petite ferme où on accueille des chevaux), et je me suis rendu compte que je ne m'étais pas senti aussi bien depuis longtemps (dans d'excellentes conditions de travail cela dit). Après discussions, on est tombés d'accord que c'était sûrement le moment idéal pour se lancer.
J'avais à peu près la même question que trente six seb l'an dernier, mais je souhaitais, si c'était possible, avoir des réponses plus régionales. Quelqu'un sait-il ce qu'il en est pour le Limousin, et pour la Corrèze ?
J'ai demandé à un copain qui a une scierie familiale autour de Brive, qui me semble un peu défaitiste.
Je vous copie sa réponse :
"je ne crois pas du tout économiquement à l'ébénisterie. Soit ces professionnels sont des poseurs de préfabriqués qui doivent oeuvrer pour des constructeurs dont le but est de les payer le moins cher possible ; soit ce sont des indépendants mais ils n'arrivent pas à en vivre sans compléments d'activités et doivent se démarquer des simples agenceurs, ce qui nécessite de se constituer un stock de bois secs fiable, ce qui demande des années.
Ajoutons que les clients méprisent les artisans et sont de plus en plus procéduriers, ne tolèrent aucun défaut et de toute façon les gens sont fous (et de plus en plus). Bref je suis très très pessimiste sur cette profession (qui disparait d'ailleurs).
Sur la basse Corrèze la construction est intensive, donc il est potentiellement évident de vivre du travail de charpentier. Mais la profession est maintenant constituée d'indépendants qui sont susceptibles de s'associer sur des chantiers d'envergures, ce qui nécessite de s'intégrer à un réseau.
Nous sommes dans une région forestière, le bois est à des prix attractifs, et les prestations de charpentiers rivalisent sans difficultés avec les fournitures industrielles des constructeurs.
Sinon, autre opportunité, s'installer (après formations) comme éco-constructeur ou accompagnateur de projets, c'est à dire proposer à des particuliers d'échafauder des projets de maisons individuelles en utilisant des matériaux naturels et de la main d'oeuvre locale. Cela peut se prospecter, la demande existe à condition de se faire connaitre, et nous disposons d'un vivier intéressant d'artisans."
Qu'en pensez vous ? Bon, ce n'est qu'un son de cloche, mais ça rejoint à peu près ce qu'on m'a dit à la Fédération Compagnonnique à Limoges. J'aurais aimé m'orienter vers l'ébénisterie plutôt que la charpente, même si les deux m'attirent, mais ça me refroidit un peu.
J'ai lu pas mal de posts ici sur les reconversions. J'ai retenu ce qu'écrivait Kentaro, qu'on pouvait toujours trouver du boulot dans l'ébénisterie pour peu qu'on aie des idées (pardon si j'ai compris de travers).
Voilà, pardon pour la tartine, mais je voulais vous donner le tableau général.
Merci de votre aide.
11 réponses
Hello
En charpente , a 49 ans c'est un peu tard (physique oblige) , Pour l’ébénisterie il faut sinon maîtriser , Pouvoir se démarquer (traditionnel/ design) peux y arrivent !
Je ferais un bon apprentissage cap de menuiserie qui permet de bien tâter la matière et les techniques et de faire de l'"alimentaire" sur les chantiers , et en parallèle de façon autodidacte en potassant et en travaillant aller de l'un à l'autre pour trouver ton chemin !
ce n'est que mon avis !
Bon, ben, j'allais redire ce que j'avais déjà dit, mais puisque tu m'as déjà lu, pas la peine.
En effet, avoir des idées que les autres n'ont pas, se faire une niche, se différencier, c'est le principal.
J'ajouterais que si on écoute toutes les études de marché, de potentiel, etc, on ne se lance jamais. Pour se lancer, il faut être un peu fou (et même beaucoup...), avoir une (très) grosse niaque, savoir qu'on risque d'en baver, de ne pas toujours bien dormir, mais si on est agile, malin, on doit pouvoir se débrouiller.
Si tu te lances à ton compte, fais en sorte de minimiser au maximum les frais fixes, les emprunts, etc. Sois toujours dans la situation où tu te dis que tu peux arrêter demain sans y laisser des plumes.
Prends des vielles machines d'occasion, pas la peine d'avoir le nec plus ultra pour commencer.
Ensuite, il faut sentir la demande. Se faire un réseau. Si tu as des clients qui ont des chevaux, on peut supposer qu'il s'agit de gens un peu upperclass, un peu bobo, qui ont des réseaux. Sert toi de ces réseaux. Si tu as été journaliste et vendeur de voitures, tu sais être malin, fouineur, et tu sens les gens. Utilise tes talents...
J'ai un copain dans le Morvan, qui s'est mis à faire des sculptures à la tronçonneuse. Et ça marche! Il a toute une clientèle de gens avec des maisons secondaires, il fait les marchés artisanaux, etc. Il en bave pas mal, mais il est tout surpris que cela fonctionne!
Bonjour
je suis toujours admiratif des personnes qui veulent Vivre leurs passions et en faire leur métier. Et je pense que c'est possible mais il ne faut pas se mentir Charpente, menuiserie,
ébénisterie c'est des métiers . Et le métier il faut l'apprendre, le plus dur pour vous serait de trouver une entreprise qui accepte de vous former dans le cadre d'un cap par exemple. De plus beaucoup de gens idéalise nos métiers le lapin charpentier se voie tailler
la charpente de Notre-Dame et peut être pas poser de la fermette ou conduire une k3. La réussite d'un projet comme le votre passe par la compétence et elle se trouve chez les professionnels . Trouvez un bon patron, prenez votre pied en exerçant un de nos métiers ,
Leur jour ou le singe trouvera que vous êtes rentable alors vous serez prêt à partir.
Bonne chance
Bonjour,
je ne participe pas trop, mais lis assidûment le site.
Je souhaitais juste vous dire qu'après avoir fait quelques journées "découvertes" chez plusieurs pros cet été, j'entrais en formation charpente chez les Compagnons du Tour de France à Limoges.
Test d'évaluation début septembre, on m'a juste demandé d'apporter un crayon et un compas, je vais réviser ma géométrie :-)
Merci à tous ceux qui ont pris le temps ici de me conseiller et me donner leur avis.
Salut.
Désolé mais il me semble que ton ami est peu objectif. Sûrement le spectre de son histoire personnelle.
De mon côté je fais de la charpente et de la couverture. Depuis peu un peu de menuiserie, et le travail est là.
Je ne fais pas de com. Je n'ai pas de site.
Et pourtant je peux travailler en continu.
Alors je crois que lorsque l'on a de l'envie, c'est communicatif. Je pense que le bonheur est la principale source de motivation. Je sais que mon application, celle qui me fait trouver des chantiers, est la conséquence immédiate de mon épanouissement dans ce taff.
Pour la voie a choisir en particulier, je ne sais pas, mais si tu es en forme, ne te mets pas de barrières.
Tu n'es pas ceux qui te conseillent, au pire tu auras vécu une aventure incroyable, car le travail du bois, c'est une chose extraordinaire.
Salut Boris,
Je vais te donner ma vision en cours de reconversion.
J'ai 32 ans et j'ai bossé pendant 10 ans dans une grosse boite de gestion des déchets auprès des entreprises. J'étais chargé d'affaire sur 3 départements. Après tout ce temps plus d'envie, plus d’intérêt, juste un travail alimentaire. J'ai touché au bois, à la menuiserie et je suis piqué. J'ai fait un bilan des compétences, une demande de financement auprès du FONGECIF pour financer un CAP de Menuisier Fabricant que je n'ai pas eu. J'ai démissionné et je me finance ma formation.
Aujourd'hui je n'ai jamais été aussi heureux et pris autant de plaisir chaque jour. Demain (cet été) je me lance en micro pour tester le marché et voir comment ça se passe. Possibilité de travailler en collaboration avec mon maitre de stage actuel.
Pour ma part je veux faire les choses à un petit niveau, travailler pour moi et pas pour les banques, pas d'emprunts, des achats d'occasions et de la mutualisation avec mon maitre de stage actuel. Pour la clientèle, elle se fera toute seule par du travail de qualité et qui doit se démarquer des autres surtout.
J'ai aussi parlé avec des pessimistes plus ou moins anciens et qui ne crois en rien. Je les écoute et garde dans un coin de ma tête leurs idées mais il y'a tellement plus de bonne choses à récupérer à droite et à gauche auprès de personnes plus moteur. Je suis dans le fin fond du Puy de Dôme et il y'a plein de possibilité de travailler avec d'autres acteurs du bois, des gens qui font de la rénovation, des association qui rénovent des fours, moulins auprès de qui des choses sont aussi à prendre.
Nous avons fait en début d'année une cuisine pour un particulier qui voulais la prendre chez IKEA au début. Il faut arriver à se démarquer avec une philosophie à proposer. Des gens y seront sensibles et auront le budget pour faire travailler des petits artisans.
Voila, je te donne un retour, je sais pas ce qu'il vaudra mais je suis a disposition si besoin,
@+
Une question bête mais est ce que l'activité qui te correspondrait le plus (pour en vivre dans ta zone et pour te faire plaisir) ce ne serait pas une activité un peu à la Olivier Verdier. Il a fait des vidéos sur son métier de "menuisier de campagne" qui sont pas mal je trouve.
Et au final ça se rapproche du conseil de trente six seb
Salut,
Pour moi, il y a du boulot, le plus dur c'est de se faire connaître, un carnet d'adresse se fait sur toute une carrière.
Je t'explique une chose que j'ai vécu il y a deux ans, je sortais de mon BTS SCBH que j'ai fait en alternance chez un artisan menuisier/ébéniste, qui part en retraite un janvier 2021,
j'avais le choix de reprendre son carnet d'adresse ou de travailler comme dessinateur dans une grosse boite de construction bois, je devais faire ce choix à l'âge de 20 ans, mais j'ai eu la peur d’être mon propre patron à 22 ans, je me disais que je n'allais plus avoir de vie, plus le temps de profiter de ma jeunesse donc j'ai choisi d'être dessinateur.
Je le regrette énormément car son carnet d'adresse c'était de l'or en barre et c'était un boulot que j'apprécier énormément.
Donc je fais mes meubles ect en dehors de mon temps de travaille, avec le bouche à oreille je fais quelques trucs par ci par la, et dès quand j'aurais trop de demande la je penserais à en faire mon métier.
Donc c'est pour dire que il y à du boulot mais tu en auras pas en claquant des doigts ça se fait avec le temps et le bouche à oreille.
A 49 ans si tu débutes dans le métier et que tu espères avoir du boulot par dessus les épaules tu te trompes à mon avis.
Ça peut commencer par un ami ou de la famille et la suite c'est que du bouches à oreilles.
Salut Boris19, ce qui t'arrive n'est pas très agréable mais je suis sûr que c'est un mal pour un bien et que tu vas te régaler dans ton nouveau futur métier.
Concernant l'ébénisterie et la charpente, je suis arrivé aux mêmes conclusions que ton scieur. D'ailleurs, depuis lors de stage, j'ai vu beaucoup de menuisiers qui avaient une formation d'ébénistes mais n'avaient pas trouvé de travail dans ce secteur.
Ceci dit, un ébéniste m'avait dit également, qu'à force de dire qu'il y avait pas de débouchés, les débouchés se tarissaient effectivement car ceux qui recherchent ne trouve pas. Mais c'est le seul témoignage qui nuance un peu tout ce que j'ai pu en conclure.
Il faut toutefois reconnaître que Boris Beaulant exerce avec passion le métier d'ébéniste. Mais son ébénisterie me semble modernisée et dépoussiérée. Kentaro me corrigera si je dit une bêtise mais je pense que c'est le genre d'exemple qu'il a en tête quand il dit que c'est possible.
La charpente m'a paru trop physique, c'est pour ça que j'ai opté pour la menuiserie.
J'avais trouvé quelques sources d'informations locales :
- L'enquête Pôle Emploi BMO (Besoins en Main d'Oeuvre)
- j'avais trouvé une étude de l'insee sur la Filière bois en Région Centre Val de Loire : je te laisse voir s'il y a une ou plusieurs études qui peuvent te fournir des infos utiles.
- moins local mais intéressant également, j'avais trouvé des choses sur le Baromêtre de l'Artisanat : ism.infometier...de-l-artisanat/
Ensuite, pour avoir des informations locales, tu peux t'adresser :
- à la CAPEB
- à la Fédération Française du Bâtiment
- à la Chambre des Métiers
- aux organismes de formations (MAIS ATTENTION, LEUR SECTEUR EST EN CRISE et certains sont prêts à dire et vendre n'importe quoi)
- ... etc
J'avais eu un contact avec un expert de la filière bois. Je vais voir si je retrouve ses coordonnées et je te les envoie en MP.
Bon courage à toi, bonne réussite surtout, il te faudra de la persévérance mais ça vaut le coup.
@+
Seb
Bonjour,
C'est sûr que s'installer c'est toujours un challenge, après il faut aussi se diversifier dans son activité et pour ça il y a une tendance intéressante, c'est le développement de l'intérêt des néophytes pour les métiers du bois en hobby, retour à la matière ...
Aussi pourquoi ne pas proposer d'animer des "ateliers menuiserie" d'une journée de temps en temps pour aider des personnes intéressées à commencer à toucher au bois pour faire un petit objet ou un petit meuble ?
Il y a ça sur kookooning.com...r-faire/...mais ils sont un peu en perte de vitesse.
Sinon il y a un nouveau site moments-france.fr qui se développe depuis le confinement département par département pour faire local et ils recherchent des ateliers à proposer !
Bon courage à tous les entrepreneurs !
Je vais essayer de rester dans le sujet, je risque de ne pas être si objectif que ça, je me suis installé dans les années 90 et comment dire j’ai tout fais, de la menuiserie de la charpente, du pvc, de la résine, de la restauration de meuble, de la fabrication de mobilier régional en fait j’ai survécu
Je suis issu de la filière bois depuis toujours, pas de reconversion, sortie des écoles je me suis formé sur les chantiers puis j’ai enfin réussi à intégrer l’atelier, 4 années après avoir intégré cette entreprise je prends le poste de chef d’atelier, j’étais le seul à l’époque à avoir une maîtrise, à 25 ans j’ai 25 personnes à diriger des chantiers de grosse ampleur à gérer les commandes à faire bref de l’expérience je m’installe a 30 ans mais pas sans contrats mon bosse de l’époque avais besoin de personnes hyper compétentes le jour de mon installation j’avais suffisamment de factures pour pouvoir me payer quelques machines.
Mes dernières armoires lorraines, mes cuisines tout en massifs, les escaliers, 2 ans de boulots d’avance, tout s’écroule il a 10 ans et aujourd’hui je me suis séparé de mon personnels j’ai investi dans des machines pour le traitement des produits semis finis et je dois dire que pour un boulot moins chronophage plus rapide en exécution je vends le mobilier au même prix avec moins de stock une rentabilité de 70 % mais attention cela grâce a des architectes des collègues qui ne trouvent pas de personnel et pour qui je vends souvent ma main d’œuvre et là la rentabilité et encore meilleur puisque je n’utilise pas de matières premières tout est fournis par les collègues.
Conclusion la conjoncture et les tendances ne sont plus du tout comme avant les années 2000 il faut se réinventer travailler différemment je pense que si vous souhaitez changer de direction il ne fait pas vous limiter à vos seules envies mais prendre ce qu’il y a à prendre, ce qui permet de quelques fois avoir quelques retombés plus intéressantes il en vas de la survie d’une entreprise.
Bon courage à vous dans votre nouveau métier.
Encore une fois je n’expose que mon vécu et celui de quelques-uns de mes collègues avec qui je partage les mêmes analyses .