Bonjour
Je suis nouvellement propriétaire d'une vieille bâtisse ardéchoise en pierre progressivement construite puis plusieurs fois agrandie au cours des siècles par les paysans du coin, probablement sans grande science de l'art de bâtir.
Mon objectif n'est pas de tout refaire à neuf, mais de tenter de conserver l'aspect rustique des éléments de charpente, tout en m'assurant de la tenue de l'ensemble.
"Charpente" est un bien grand mot car cette toiture à deux pans ne comporte pas de fermes, mais profite d'un épais mur de refend central, perpendiculaire aux deux pignons (eux-même mitoyens). Des grumes saines de 30 à 40 cm de diamètre, à peine équarries (voire pas du tout) et pas très droites, sont ancrées, d'une part, sur le mur central et, d'autre part, sur l'un ou l'autre des deux murs de façade. Elles font office d'arbalétrier (je ne sais pas si on peut réellement utiliser ce terme lorsqu'il n'y pas d'entrait) sur lesquels reposent des pannes, elles-aussi aussi composées de grumes presque brutes de coupe (diamètre 20 à 30 cm)...
L'aspect bien rustique de l'ensemble me plait bien et je souhaite le conserver, mais le problème est que tout ça n'étant pas très plan, lors d'une rénovation récente, des prédécesseurs ont placé des cales à certains points d'appuis des pannes sur les arbalétrier, pour compenser un manque de hauteur (sur parfois près de 10 cm). Or si les poutres sont rustiques, ces cales, elles, sont faites un peu de n'importe quoi : un ou deux bouts de chevron ou de planche qui passaient par là et "vas-y Jojo ça ira bien". Et ça jure vraiment par rapport au reste :
Du coup, je m'interroge sur la façon la plus esthétique (et solide !) de substituer à ce "bricolage", quelque-chose qui s'harmonise mieux avec les deux grumes, que des "bouts de bois" traités classe II enfoncés à coup de massette.
Quelle est la pratique la plus commune pour régler cette différence de hauteur (sans tout reprendre évidemment. Je peux éventuellement étayer les pannes pour les rehausser de quelques millimètres pour l'intervention, mais c'est tout) ?
D'abord, n'est-ce pas une mauvaise idée (pour la tenue dans le temps) ?
Faut-il fabriquer une pièce monobloc qui fasse à la fois fonction de cale et d'échantignolle (ou alors séparer les deux fonctions) ? Serait-ce une bonne idée d'ajuster cette pièce à l'arrondi de la poutre porteuse et de la poutre portée, ou simplement à une des deux (je rappelle que ce sont des grumes brutes) ? Mais alors sur quelle largeur ? Ne faudrait-il pas un peu ré-entailler les poutres pour retrouver des surfaces un peu planes aux points de contact (mais au risque de les affaiblir...)?
J'ai mis comme photo deux cas où il y a deux grumes/pannes parallèle au même point d'appui, l'une étant le prolongement de l'autre dans la longueur, mais sans assemblage particulier...
Tout avis éclairé sera bienvenu. Merci d'avance !
2 réponses
bonjour
je taillerai une échantignole qui assurerait les deux fonctions report du poids sur l' arbalétrier assurant le calage et en même temps maintiens des deux panes a leur place
etienne desthuilliers maitre menuisier et charpentier de garde le temps des vacances
OK, c'était également ma première idée.
J'ai fait un crobar de ce à quoi ça pourrait ressembler.
Mais, là où j'hésite encore, c'est sur la largeur L, et donc la nécessité d'aller reconstituer la surface cylindrique de rayon r... qui n'est pas du tout un cylindre régulier ! donc nécessité s'adapter à la forme de l'arbalétrier... Bref, des heures de travail pour que ça s'assemble bien.
Du coup, je me dis que si je limite L, la nécessité de reconstituer le rayon r diminue d'autant... ce qui m'amène à mon autre question : quel "matériau de base" utiliser ?
Si je pars d'un bastaing ou d'un madrier "du commerce", la largeur L sera fixée par celui-ci et, plutôt que de me faire suer à l'arrondir sur la partir inférieure, j'aurai plutôt intérêt à aplanir grossièrement au ciseau la surface de l'arbalétrier qui le supporte (mais je ne veux pas l'affaiblir !).
Et mon dernier besoin de tuyau c'est que, comme il y aura forcément du jeu par-ci par-là (aussi bien entre l'échantignole et les pannes qu'entre l'échantignole et l'arbalétrier), puis-je me dire que ça se déformera bien sous la charge avec le temps jusqu'à ce que le contact se répartisse complètement sur les surface, ou vaut-il mieux insérer une bande résiliente ? (J'ai pas l'impression que ça se fasse beaucoup en charpente de mettre du caoutchouc entre les pièces 
)
Quoi qu'il en soit, est-il nécessaire de compenser d'avance par une petite sur-hauteur l'affaissement qui en résultera ? Ou alors je suis en train de penser comme un ajusteur qui raisonne au 1/10 mm, là où vous-autres charpentiers avez des tolérances bien plus fortes 
bonjour vous ajuster avec un certain jeux de montage puis vous remplissez le jeu avec de la résine polyester de scellement chimique et les pannes seront fixées avec le même scellement
le menuisier raisonne aussi avec la précision dont il a besoin le charpentier de service
Pourquoi ne pas partir sur du bois rond pour rester cohérent avec le reste ? L'entaille correspond alors à la gorge d'une fuste.
Glorfindelrb bonne idée mais il faut la rentré cela est une autre paire de manches on va rester sur un madrier un peu recreusé par en dessous et un calage a la résine
car il ne faut pas soulever le toit
etiennedesthuilliers Désolé si ma question paraît bête mais, pour moi, la "résine polyester de scellement chimique", c'est ce qu'on utilise pour des fixations dans les situation désespérées (i.e. parois de briques creuses ou très pulvérulentes) mais en fait, il s'agit plutôt d'un mortier polyester, dont le liant est certes très chargé en résine, mais qui contient également du sable pour faire masse. Et puis au niveau couleur, c'est plutôt gris ou ton pierre. Du coup, je trouve bizarre d'aller mettre un matériau minéral entre deux pièces de bois...
Ce sont bien de ces produits-là que vous parlez ? Ou alors il existe des version spécifiques pour le bois ? En cherchant vite fait, je tombe sur ce genre de produits, qui me semblent plus adaptés, non ?
Bonsoir, pour ce genre d'exercice qui m'arrive de temps en temps, je fais comme sur ton crobar, une échantignolle qui cale (le principe de l'échantignole pour panne d'aplomb).
Par contre je passerai à la plane le dessus de l'arba afin d'y mettre un morceau de 8x23 de vieux bois de préférence. Vu le diamètre de l'arba je ne pense pas qu'en retirant 20-30mm sur "le rond" de la panne que tu arrives à la limite de rupture.
Le plus embêtant c'est la fixation de l'échantignole vu le peu de débattement, moi je met des vis de charpente avec un cliquet en preperçant l'échantignole. Une vis en pied et une en tête, de l'échantignole vers l'arba, et une de l'échantignole vers la panne.
Je me suis aperçu que très souvent sur les chaumières les échantignolles étaient assemblées en tenon mortaise chevillé. Je pense par manque d'accès à l'acier forgé, car pour le coup la mortaise affaiblie franchement l'arba à mon sens.
Merci du tuyau Dorenov ! Je prends.
Deux précisions (désolé, je ne suis pas trop du métier, moi). Quand tu dis « passer à la plane le dessus de l'arba », tu veux dire aplanir, créer une surface plane (un méplat en sorte...) ?
Un peu plus loin, tu parles de retirer 20-30 mm « sur "le rond" de la panne ». C'est un lapsus (tu voulais parler de l'arbalétrier), ou tu proposes d'aplanir également les pannes ?
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